dimanche 19 janvier 2014

Mendoza

Pour ne pas vous dépayser, je (Mémé) vais commencer cette entrée de la même façon que beaucoup d'autres: "on est arrivés le matin" à Mendoza, tout près de la frontière Chilienne. On a tellement fait de nuits de bus qu'on vous disait tout le temps "on est arrivés le matin"! He oui, sur 165 jours de voyage, on a fait 32 nuits de bus, sans compter les 4 de bateaux!

Je disais donc qu'on était à Mendoza. À quelques jours de notre retour au Québec, on avait planifié nos affaires et on a donc pu acheter les billets d'autobus vers Santiago dès notre arrivée à la gare. Puis on a pris notre temps en mangeant des medialunas sur la terrasse d'un petit café, qui donnait sur un terrain derrière la gare où des jeunes s'entraînaient à faire du "parkour". Après une marche d'une bonne demi-heure qui nous  a en quelque sorte fait visiter la ville, on s'est rendus dans une auberge de jeunesse vraiment bien, avec une très bonne ambiance! Et c'est après ma douche que le drame a commencé: il me manquait 3 bobettes. Deux hypothèses: 
- Elles sont tombées quand on a refait les sacs quand on les a repris à l'hostel à Cordoba: possible vu que je les avais mises sur le haut de mon sac après les avoir lavées, mais peu probable vu qu'on avait vraiment vérifié qu'on ne laissait rien quand on est partis.
- Elles ont été volées: hypothèse vraiment weird, mais sachant que les employés de l'hostel à Cordoba ne nous inspiraient pas confiance, ça ne m'aurait pas étonné...
François riait de mon option du vol, mais il doutait aussi qu'on ait pu les laisser dans le petit lobby de l'hostel d'où on avait refait les valises. On a donc vidé nos sacs, en cherchant partout. J'ai fini par faire le deuil de mes bobettes... triste vie.

Il était rendu tard, on mourrait de faim, et on est tombés sur un mignon resto avec de bonnes pâtes, parfait pour fêter un peu la note d'essai de François (un A ça se fête!) qu'il venait juste de recevoir! Puis on a visité un peu la ville, pour voir de vieilles églises et plusieurs places/parcs. Mendoza est une ville mignonne mais pas à tout casser. Je dirais qu'elle est plus belle que Cordoba parce qu'il y a beaucoup d'arbres, même si on est dans une région très sèche d'Argentine! Une des attractions de la ville en tant que telle est un grand parc, qu'on a bien sûr visité! Pour s'y rendre, on a marché longuement sur une rue cossue où on aurait pu se croire à Rosemère. C'est aussi là qu'on s'est fait filmer la camionnette de Google Street View haha!

Le parc est plutôt mignon, de la taille du jardin botanique de Montréal je dirais. Il y a un grand lac, où plein de gens font de l'aviron! Il y avait aussi un golf et un centre d'amusement pour enfants. On s'est assis un peu, et à force de voir quelques enfants s'amuser sur les trampolines, j'ai fini par accepter ma petite-filleté et y aller aussi! Comme tu as un harnais attaché plus haut avec des élastiques, on peut sauter vraiment haut! C'était bien l'fun mais après 5 minutes ça devient un peu répétitif... Et c'est avec une petite nausée et des bleus aux cuisses que se terminait notre visite de la ville! (Le responsable des trampolines n'arrêtait pas de m'interpeller en disant "flaca" (maigre), même si c'est un mot gentil pour eux, je trouve ça personnellement assez bizarre!) On est revenus à pied à l'auberge, un peu avant la tombée de la nuit. L'hostel était bien placé parce qu'il était à deux rues d'une artère avec des restos tout le long, c'est là qu'on a mangé chaque soir où on était à Mendoza! On a opté pour un petit resto mignon qui faisait un bon prix sur un "menu" (la table d'hôte). Et l'avantage quand tu es dans une région productrice de vin, c'est que pour la boisson qui vient avec, tu as le choix entre du Coke ou du vin! C'est chouette non? (On a pris le vin, bien entendu haha!) On a passé une bien belle soirée, à jaser longuement sur la terrasse. De temps en temps, on entendait des cris au loin: c'est la fin du secondaire (leurs sessions sont inversées par rapport à nous) et on a compris que la mode pour les finissants est de louer un autobus et de passer la soirée dessus et de déambuler dans la ville avec de la grosse musique... Et à chaque fois, ils hurlent et nous font des tatas, et hurlent encore plus si on leur dit bonjour aussi! Les 3 soirs à Mendoza ça a été la même chose haha!

Le lendemain, dur matin, il fallait se lever tôt pour prendre le train qui nous amenait à Maipu, un village à côté de Mendoza où on cultive la vigne. He oui, c'est un des seuls trains qu'on pouvait prendre en Amérique du Sud et François-le-lover-de-trains tenait à ce qu'on y aille en train plutôt qu'en bus! C'est un train rouge à deux wagons qui se veut un train de banlieue, avec des vieux sièges en cuir bruns, c'était sympa! Le problème après c'est qu'il faut qu'on marche un bon 20 minutes sous un soleil de plomb avant d'arriver dans le "centre-ville" de Maipu d'où on peut louer un vélo. En effet, la manière cheap d'explorer les vignobles de la région de Mendoza est de le faire à vélo! Juste avant d'arriver en ville, une dame nous a justement abordé pour qu'on vienne dans son magasin de location, ce qu'on a fait en se disant que ça allait être partout pareil. On a bien vérifié l'état des vélos (on a entendu des histoires d'horreur sur la qualité des vélos qu'on pouvait louer!) puis on a décidé de partir vers la bodega (vignoble) la plus loin. Comme on était assez tôt le matin, peu de touristes étaient arrivés et on a dégusté 3 vins avec 3 autres touristes seulement. La place était tenue par des Français et c'était très bon! Les trois autres touristes n'avaient pas envie de faire la visite alors on a eu une visite privée des installations, le guide était super intéressant et on a pu poser plein de questions sur le vin et sa fabrication. Comme on avait faim, on a juste eu à traverser la rue pour se rendre à une oliveraie qui faisait aussi des dégustations. Pour 3$, on a eu un gros plateau avec olives vertes, olives noires, tapenades vertes et noires, huile d'olive, vinaigre balsamique, tomates séchées et pain maison. C'était vraiment bon, et très bourrant! Puis ils nous ont fait goûter à plusieurs types d'huiles d'olive. Un bel arrêt! 

Puis, on s'est dépêché d'aller chez Trapiche (que vous avez certainement déjà vu à la SAQ), parce qu'on nous avait dit qu'ils faisaient une visite intéressante, et on voulait donc attraper une de leurs visites. Ils devaient être habitués de recevoir des touristes car on a attendu que le tour commence dans une salle d'attente/cinéma super bien installée, avec une machine à café gratuite à côté. Plusieurs backpackers se sont joints à nous et on a écouté un petit film qui racontait l'histoire de la compagnie. Puis on est allés visiter la vieille section de l'usine (la grosse majorité de leur vin fermente maintenant dans des cuves de métal dans une autre usine à côté). C'était finalement moins intéressant que notre première visite, parce qu'ils nous parlaient surtout de l'histoire de la compagnie et moins du vin en tant que tel. Par contre, la dégustation était vraiment bien. On était dans une salle style "lounge" et on a goûté à 5 vins, dont 1 mousseux au début. On s'est mis à jaser entre nous et c'était bien amusant! Finalement, la fille est partie et tout le monde s'est resservi dans ce qui restait des bouteilles! Après, une bonne partie du groupe a décidé d'aller dîner dans une petite microbrasserie pas loin, et on les a accompagnés. Après avoir bien jasé autour d'une bonne pizza, François et moi sommes partis pour qu'on puisse avoir le temps de visiter un dernier vignoble, le plus vieux de la région. On est arrivés juste à temps pour un tour qui venait de commencer, on a goûté à plein de vins, et ce qui était bien c'est que comme c'était tout petit, ils ne vendent leurs vins qu'à leur boutique, impossible de les trouver ailleurs! Puis on a fait le tour des installations, où on a vu les grandes cuves qui dataient des années 1800... Sans compter les vignobles, avec vue sur les Andes enneigées en background!

De retour au magasin de vélos, on a eu droit à un jus de fruit, qu'on a bu en jasant à trois Suisses qui étaient revenus en même temps que nous. On est revenus tous ensemble en bus vers Mendoza, car on logeait au même hostel! On avait passé une très belle journée, et quoi de mieux pour la continuer que de faire du lavage! Et tard en soirée, en bons Argentins, on est allés souper dans un resto moyennement bon, autant pour le plat principal que pour l'entrée d'empanada. Voilà c'est avoué, je n'aime pas tant que ça les empanadas! Il faut que je me batte avec François qui lui en mangerait constamment!

Le lendemain, on avait prévu aller dans des thermes pas trop loin de Mendoza. Alors qu'on planifiait ça un peu, on s'est rendus compte qu'il nous manquait beaucoup trop d'informations (genre les horaires de bus, les coûts) pour pouvoir planifier notre journée, ce qui faisait qu'on risquait de perdre beaucoup de temps et on ne voulait pas risquer de rater notre autobus vers Santiago le soir-même... En calculant un peu notre budget, on s'est rendus compte qu'il nous restait décidément beaucoup beaucoup trop d'argent argentin... Et, selon les règles du gouvernement argentin, il est impossible d'échanger des pesos argentins pour de l'argent US, à moins de perdre beaucoup au change avec les changeurs au noir... Et il ne fallait pas penser les changer au Chili, parce que le taux aurait été très mauvais vu que personne ne veut de pesos argentins! Bref, on n'avait pas beaucoup d'autres choix que de trouver une façon de les dépenser. Justement, François devait s'acheter des chemises pour son stage, alors on s'est dit qu'on irait magasiner ça le lendemain, plutôt que d'aller aux thermes!

Bref, dimanche, journée magasinage. Oups, "dimanche". Tout est fermé, on n'avait pas pensé à ça... Autre option: bureaux de change pour obtenir des pesos chiliens contre nos argentins? Fermé. Rah... On se met à aborder les gens dans l'hostel pour leur demander s'ils ont besoin de pesos argentins contre de l'argent US. Finalement, une Allemande super gentille nous dit oui, et on réussit à échanger 40$! Un Italien dans le salon nous entend et nous propose lui aussi de nous échanger de l'argent! Yé! On lui dit qu'on a quelques achats à faire à l'épicerie pour ramener des souvenirs, et qu'on lui écrira plus tard pour le revoir. Fiou, tout est réglé! Et c'est le coeur léger qu'on est partis au Carrefour (un IGA français) pour faire le plein de petits cadeaux, vu qu'on était rendus à la fin du voyage et que rendu là ça n'alourdirait pas nos sacs pour trop longtemps!

Ça a été plutôt long, et de retour à l'hostel, le réceptionniste nous dit qu'il y a deux filles du Canada qui voudraient nous échanger des pesos chiliens! On finit par les croiser, on jase avec elles (elles sont de Québec!) un bout et on finit par leur échanger presque tous les pesos chiliens qui leur restaient. C'est génial! Puis, le reste de la journée a été assez relax, puisque tous nos soucis financiers étaient maintenant réglés. On est allés dîner puis on avait comme plan d'avancer le blog. Malheureusement (enfin, dans un sens), on dirait que tous les touristes de l'hostel étaient trop sympathiques, et on a jamais réussi à écrire puisqu'on parlait à tout le monde! On a parlé encore aux Suisses de la veille, aux Québécoises, et à un couple d'Américains. Les pauvres Américains, ils n'étaient pas au courant du taux officiel vs au noir, alors ils n'avaient pas amené d'argent US et payaient alors tout selon le taux le moins avantageux... Avec le recul, c'est vraiment une change qu'on ait su à temps toute cette histoire d'argent, totalement au hasard sur un site internet! Comme on avait acheté une quantité assez impressionnante d'alfajores, de mate et de dulce de leche, on a aussi passé une partie de notre temps à réorganiser toutes nos valises pour arriver à tout faire rentrer. Il y a eu aussi une drôle de situation (et c'est ici qu'on voit que ce n'était pas tous les touristes de l'hostel qui étaient sympathiques). François était à l'ordi de l'hostel depuis environ 5 minutes. Il y a une affiche en haut de l'ordi qui dit "maximum 30 minutes par personne". Tout d'un coup, une fille arrive et s'approche très près de François avec un regard menaçant. Il demande ce qui se passe, elle lui montre son cellulaire avec le même regard dément. Il ne comprend toujours pas... Elle finit par lui dire "j'ai mis une alarme sur mon cellulaire, dans 30 minutes c'est à moi". Euuuuuh ok... Finalement il y est resté pour 10 minutes en tout, et la gentille Allemande est venue par la suite. Après 5 minutes où elle était à l'ordi, ladite folle est revenue et l'a engueulée pour lui dire qu'elle avait mis une alarme et que c'était son tour... Elle avait pas une attitude qui fitte vraiment avec le easy-going des auberges de jeunesse disons!!

Pour souper, on a fait le tour des restos de notre rue fétiche avant d'en choisir un qui faisait qu'on dépensait exactement l'argent qu'il nous restait. C'était très bien! On a salué les employés de l'auberge (qu'on a décidément aimée) et on est partis en bus vers la gare. Rendus là, j'ai marché un peu pour donner à quelqu'un notre carte d'autobus sur laquelle il restait quelques passages, puis on s'est mis en file pour entrer dans ce qui allait être notre dernier bus de nuit du voyage!

Au beau milieu de la nuit, on est arrivés à la frontière, au sommet des Andes. Tous les passagers sont descendus du bus, et on a attendu pendant un long moment dans une file, jusqu'à ce que notre tripulante nous dise qu'on était dans la mauvaise file, c'est-à-dire dans la file d'un autre autobus de touristes... On était les derniers à voir le douanier, et on a pu assister à la jolie scène où notre jeune agent de bord cruisait la douanière! Elle avait l'air un peu émoustillée, et a tamponné le passeport de François à la mauvaise place haha! En sortant, on s'est fait diriger vers une autre salle, où tous les passagers du bus étaient en file. Il y a avait sur une table nos deux sacs seulement... On était un peu inquiets et on ne savait pas trop ce qu'il fallait faire (est-ce qu'ils avaient fait ça pour tout le monde avant nous ou seulement nous?) alors on est allés voir. Ils nous ont dit d'ouvrir, ont demandé ce qu'on avait comme bouffe... Les douanes chiliennes sont très très strictes pour tout ce qui est nourriture, mais finalement rien de ce qu'on avait n'était problématique. Puis ils ont passé les sacs de tout le monde aux rayons X et on est remontés dans le bus. Après, des douaniers sont montés à bord avec leurs chiens renifleurs pendant un long moment, parce que, à ce qu'on nous a dit, ils avaient trouvé de la drogue dans l'autobus qui nous précédait...

Avec tout ça, on est arrivés plus tard que prévu (yé! ça veut dire qu'on a pu dormir plus longtemps!) à Santiago. Ça fait quand même drôle de se retrouver au point de départ!

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