Salut tout le monde!
On vous avait laissés en route pour Calama, dans le nord du Chili! En fait, après s'être réveillés, on s'est retrouvés dans un paysage bien différent de celui de La Serena: le désert d'Atacama, le plus aride du monde. Composé d'une succession de collines et de montagnes pierreuses entrecoupés de plaines desséchées où survivent malgré tout quelques buissons, le désert s'étend de la Cordillère des Andes à la côte du Pacifique. Après s'être arrêtés par la morne Antofagasta, la deuxième ville du Chili située en bord de mer, le bus s'est enfoncé dans les terres et nous a finalement laissés à Calama. Calama est une oasis dans le désert, et des environs on y extrait ce qui fait la richesse du Chili: le cuivre. Il n'y a pas grand-chose â faire dans cette ville minière perdue mais c'est un arrêt obligé pour les voyageurs qui se rendent au mythique village de San Pedro de Atacama, peut-être l'attraction la plus courue du pays. En attendant notre bus vers San Pedro, on s'est promenés vers l'agréable place centrale puis on a dîné dans le marché central. On était pleins juste avec l'entrée de la colacion alors on a fait comme plusieurs clients et on a emmené le reste avec nous, question d'économiser un peu en vue des prix de San Pedro (car qui dit beaucoup de touristes dit prix gonflés!)
Dans le bus vers San Pedro, on a traversé une longue plaine caillouteuse, puis, après une descente à travers des falaises impressionnantes, on est arrivés à l'oasis de San Pedro. Le village est une succession de maison en terre, plutôt jolies, au centre duquel trône une place centrale et une vieille église. Mais il y a un hic: il y a é-nor-mé-ment de touristes! La plupart des maisons du villages sont en fait des agences de voyage, des restaurants pour touristes et des auberges. Alors qu'on avait croisé peu de touristes jusqu'à maintenant, c'était plutôt un choc...
On est passés par l'info touristique pour avoir une meilleure carte de la ville, mais les employés était décidément vraiment bêtes! Bref, on est ressortis avec une liste d'une centaine d'hostels, dans laquelle il fallait choisir. On en a pris une un peu à l'écart, surtout à cause de l'ambiance car il y avait des Argentins qui jouaient de la guitare et chantaient de la musique traditionnelle! Le patron de la place était un éternel adolescent qui baragouinait le français et se trouvait très drôle de nous lancer des "calisse, là"...!
Ensuite, Tirso nous avait mis en contact avec une amie qui vivait à San Pedro; on est donc passés la voir dans la boutique d'artisanat de son père. Puis, on est allés prendre une bière avec elle sur la place centrale, dans un resto pourri et beaucoup trop cher, dans lequel il fallait commander à manger pour pouvoir boire. Le plat le moins cher était 2 minuscules tortillas avec un peu de fromage, pour 4$... La fille nous a conseillé une agence parmi les milliers qui existent. En effet, à San Pedro de Atacama, ce qui est intéressant à faire est situé à l'extérieur du village et il faut donc réserver des tours pour pouvoir y accéder... On est donc passés à l'agence, où la madame nous a fait un "rabais" sur le prix officiel (on a su en suite qu'elle faisait croire à tous les touristes qu'elle leur faisait un prix spécial...) Malgré tout, elle était super fine donc a réservé un tour pour aller voir les lagunes de l'Altiplano le lendemain matin. Comme le tour partait à 6h le lendemain, on s'est couchés tôt, sous les chants des Argentins qui étaient toujours là!
Après une nuit trop confortable dans nos sleepings bags vu la froideur de la nuit, on s'est levés aux aurores pour tenter de prendre une douche. François a eu droit à de l'eau glacée, mais il n'y avait pas d'eau dans les autres douches pour MP.... On a attendu le bus en grelotant puis on a filé dans la nuit avec une bande de touristes composée à 70% de francophones. La visite a commencé par une lagune située au centre du salar d'Atacama où batifolaient des flamants roses! Contrairement au salar d'Uyuni en Bolivie, celui-ci est constitué de roches grisâtres composées de sel, ce qui lui donne un aspect moins pur. On l'a exploré en ayant froid comme on a rarement eu froid, avant d'aller déjeuner avec les autres du tour, le tout toujours à l'extérieur....! On a continué par la visite d'un petit village andin où il y avait deux jolies églises (l'une d'entre elle contenait une affiche assez graphiquement gore qui annonçait "Seul Dieu peut enlever la vie - Non à l'avortement!"). Il y avait aussi des cultures en terrasse traditionnelles où les gens du coin cultivaient le quinoa depuis des centaines d'années. Ensuite, on est montés à 4200m à travers des paysages féeriques de montagnes, de volcans enneigés, de salars et de canyons, pour aller voir deux lagunes coincées entre une dizaine de pics recouverts de neige. On a marché un bon moment en jasant à 2 autres Québécoises sympas qui faisaient le même tour que nous et en haletant comme des bons quand on montait une cote un peu rude (l'altitude, tsé). Dans la 2e lagune, Mémé a beaucoup aimé les vicunas (des genre de lamas sauvages) qui se roulaient dans la neige en guise de tactique habile pour faire fuir le renard qui les guettait depuis un bout!
Au retour, on a visité un autre village avec une église avec un toit en bois de cactus (oui, ça existe). À un moment donné, deux madames qui faisaient le tour avec nous ont commencé à nous regarder croche parce qu'on parlait fort avec les Québécoises à l'entrée de l'église et à nous faire "shhht", mais en fait elles voulaient juste prendre en photo le portique de l'église (?). Après avoir taquiné d'autres lamas, on est revenus à San Pedro où, sur recommandation des Québécoises, on est allés manger des empanadas à un prix décent (chose rare à San Pedro) dans une boulangerie dont le patron était trop gentil! On a recroisé les chanteurs argentins sur la place centrale, puis le reste de la journée a été très relax, sauf pour une chose: la frontière pour aller faire le tour de San Pedro à Uyuni, ce qu'on voulait faire à l'origine, était bloquée par la neige pour une durée indéterminée (on nous a dit 5 jours d'attente avant que les chasse-neiges puissent déblayer la piste en montagne), ce qui nous a obligé à trouver un autre chemin pour aller en Bolivie. La route vers l'Argentine étant également bloquée pour les mêmes raisons, on a finalement opté pour aller vers Iquique, dans le nord du Chili, et de là prendre un bus vers Oruro, au centre de l'altiplano bolivien. Enfin, le soir, on est sortis à pied du village pour aller voir le ciel étoilé de San Pedro: la région a apparemment l'un des ciels les plus dégagés du monde (a NASA y a d'ailleurs installé de nombreux télescopes). C'était vraiment beau mais comme c'est l'hémisphère sud on ne reconnait aucune constellation! Mémé a bien essayé de sauver la mise avec son application cherche-étoile sur son Ipod, mais ça n'a pas été d'une grande aide!
Le lendemain, on a fait la grasse matinée avant d'aller marcher le long de la rivière (enfin, le ruisseau) San Pedro jusqu'à une ancienne fortification autochtone. On a fini dans une magnifique vallée désertique entourée de montagnes avec une vue imprenable sur le plus haut volcan enneigé de la région. Ensuite, après être revenus, on est partis explorer la vallée de la Lune, en compagnie de deux Françaises super gentilles avec lesquelles on avait visité les lagunes la veille. Il y avait aussi une Polonaise d'une quarantaine d'années plutôt fatigante qui est tombée follement amoureuse de notre guide et qui l'accaparée tout le long de la visite! On a d'abord vu la cordillère du sel, un phénomène unique au monde où, à cause d'un tremblement de terre, un salar s'est transformé en une suite de collines de sel accidentées. La vue du haut de celles-ci (un point de vue du haut des montagnes) était assez prenante! Dans la vallée de la Lune proprement dite, on a commencé par visiter une caverne. La vallée de la Lune tire son nom de sa ressemblance avec le paysage lunaire; des essais de la NASA y ont eu lieu pour tester l'équipement qui devait aller sur la lune! L'attraction principale de cet endroit est d'aller regarder le coucher de soleil sur la vallée du haut d'une dune. Naturellement, comme tous les tours visitent la vallée à la même heure, on était 800 000 sur la dune... Au début on était pas impressionnés par le coucher de soleil dans la vallée proprement dite, mais c'est plutôt les couleurs rouge, bleu et or se reflétant sur les hautes montagnes et les volcans au loin qui étaient jolies!
Au retour, on s'est arrêtés de toute urgence car il semblait y avoir un accident sur le côté de la route. Notre guide s'est précipité avec son matériel de secours vers la personne qui semblait inconscience dans le ravin à côté de son vélo. En effet, on peut faire la vallée de la lune en vélo, mais avec les côtes, le vent, la noirceur et l'altitude, c'est pas une mince affaire! Bref, on est restés là à s'imaginer les pire scénarios jusqu'à l'arrivée de l'ambulance: finalement, il semble qu'elle ait fait une bonne chute qui lui aurait blessé la main, donc plus de peur que de mal (enfin, façon de parler).
Arrivés à San Pedro, on s'est dépêchés pour prendre notre bus vers Calama, après que François ait habilement pilé dans le seul caca de chien de la rue (comme d'habitude)... Rendus à Calama, on a rencontré, durant l'attente de 2h pour le prochain bus vers Iquique, un couple de Chiliens sympas à qui on a jasé tout le long. C'était deux jeunes professeurs qui enseignaient dans le sud du Chili: on a une invitation pour Puerto Montt si on passe par là!
La nuit fut courte mais bonne puis François s'est réveillé quand le bus s'est immobilisé et était prêt à sortir, jusqu'à ce qu'un Chilien nous dise qu'on était encore à 30 minutes d'Iquique: merci à lui!
À l'affiche sous peu: Iquique + nos débuts en Bolivie!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire