Buenas tardes!
On vous écrit à partir de Santa Cruz en Bolivie, alors qu'un toucan (oui un vrai!) batifole sur les chaises à côté de nous...!
Comme d'habitude, on est arrivés aux aurores, à Iquique cette fois, une ville coincée entre les montagnes désertiques et la mer, très au nord du Chili. Le couple de Chiliens qu'on avait rencontrés la veille nous a proposé d'aller déjeuner ensemble, ce qu'on a fait! On a eu une très belle conversation avec eux puis ont est partis vers la place centrale d'Iquique, où trône une horloge qui, selon le guide, a l'air faite en sucre en poudre... Mouin...
En se rendant vers la gare pour acheter nos billets vers la Bolivie, on est passés devant une réplique d'un bateau chilien coulé durant la guerre du Pacifique entre le Pérou, la Bolivie et le Chili. Un monsieur super attentionné nous a indiqué où trouver nos billets, et nous a conseillé d'aller visiter une ville fantôme située dans le désert un peu plus loin d'Iquique! Les billets pour la Bolivie s'achètent dans le quartier bolivien de la ville, dans lequel on voit déjà une grande différence niveau organisationnel... En effet, alors qu'au Chili, l'achat des billets est centralisé à la gare, ici il y a 1000 petites agences, tout le monde hurle les destinations et les madames qui vendent les billets utilisent des machines à écrire! En achetant nos billets, il faut inscrire nos noms sur une feuille, et la madame la recopie à la machine. Ici, Mémé a été renommée "Marie-Raskar" et a aussi eu droit à "Maggy" plus tard à Cochabamba!
Iquique est une ville coloniale qui ressemble un peu à se qu'on se fait des villes du Far West: vieilles façades, trottoirs de bois. Pour visiter la vieille partie de la ville, on peut prendre un vieux tramway. Le couple de Chiliens nous avait avertis que c'était très lent, mais on aurait jamais cru que ce serait aussi vrai: sérieusement, il allait à 2km/h, les gens marchaient plus vite à côté! Rendus près du bord de mer, on a pu observer des groupes de surfers boire la tasse (Iquique est une ville pour faire du surf). Le port d'Iquique accueille aussi une colonie de loups marins particulièrement joueurs: en se promenant sur les quais, plus tôt, Mémé s'est fait poursuivre par ces gros machins après les avoir taquinés!
En revenant, on a eu notre meilleur deal pour le dîner: pain, salade, soupe, plat principal, dessert et jus de fruit frais pour 4$ par personne! Après avoir gros mangé, on est partis à la découverte d'Humberstone, un village abandonné concentré autour d'une ancienne mine de nitrate. Le nitrate, en tant que fertilisant naturel, a fait la fortune du Chili depuis la guerre du Pacifique (années 1870) jusqu'aux années 50 environ. L'industrie a décliné avec la venue des fertilisants artificiels, mais au pic de sa production (vers 1930), le Chili en exportait près de 3 millions de tonnes à l'étranger chaque année! Bref, Humberstone a été construite uniquement pour les mineurs et leurs familles; elle est située au milieu de nulle part, en plein désert. La visite du site a été fascinante parce qu'on se sentait vraiment à une autre époque. On pouvait visiter tout le site, des habitations des travailleurs jusqu'aux installations minières (et en plus, la gentille caissière nous a fait le prix "enfant")! Dans l'école primaire du village, il y avait un texte d'un enfant qui a grandi là et qui témoignait de la vie pauvre et rude des mineurs et leurs familles, qui n'avaient d'autre choix que de s'accrocher à leur job misérable, notamment quand l'industrie était en crise. Les conditions de vie étaient horribles, malgré les efforts faits pour égayer la vie des travailleurs (piscine, théâtre, soccer, église...) Bref, bien intéressant!
En revenant à Iquique, on a descendus la super côte qui mène vers la ville. Sérieusement, on doit passer de 2000m à 0 en 10 minutes! L'autobus nous a laissés en périphérie de la ville, endroit parfait pour tomber sur 2 énergumènes drogués qui voulaient prendre une photo de nous avec un drapeau chilien et nous ajouter sur facebook...
(Bon, maintenant le toucan essaie de nous voler un sac de chips vide sur la table, après les avoir précédemment reluquées avec appétit...)
Avec nos derniers pesos chiliens, on s'est fait des pizzas maisons boboches dans la gare de bus bondée! Malgré le fait que François ait fait exploser la sauce sur lui et son sac, un Bolivien nous a abordés pour nous jaser! On n'a pas vraiment compris son emploi (avocat ou propriétaire d'une entreprise de tracteurs?) mais il nous a invité chez lui à Santa Cruz (malheureusement, on n'a pas eu de réponse au courriel qu'on lui a envoyé, alors ça a échoué).
L'autobus était plein de Boliviens et on est partis en écoutant un documentaire sur une chanteuse traditionnelle péruvienne qui a été assassinée... Ses vidéoclips live étaient somme toute pénibles, surtout en raison du dude qui hurlait derrière elle des "eso, asi es" en continu tout le long des chansons...
------------------------------------------------------
On a remarqué que les bus boliviens étaient très différents des bus chiliens! Voici donc, en grande primeur:
Les 10 choses qui se passent assurément dans un bus bolivien!
1. Le bus est toujours en retard
2. Le bus arrive toujours en retard à destination
3. Les toilettes (lorsqu'il y en a) ne fonctionnent jamais
4. Dans votre entourage immédiat, au moins un enfant hurle/pleure/vagit tout au long du trajet, surtout s'il s'agit d'un bus de nuit
5. Une seule des 3 télés fonctionne, le son du film coupe la moitié du temps, et le film (piraté) coupe avant la fin
6. De toute manière, le film est un horreur des années 1980 (on a eu droit à 3 moitiés de films de la trilogie "Look who's talking" avec John Travolta pendant 5h... Vous ne connaissez pas? Tant mieux!)
7. À chaque arrêt, des vendeurs ambulants montent pour nous vendre des cossins
8. Dans votre entourage immédiat, au moins une personne enlèvera ses chaussures, libérant une odeur de charogne OU ronflera comme un chef pendant tout le trajet
9. Le chauffeur tente des dépassements dans les moments les plus opportuns, notamment avant une courbe dans une route de montagne à une voie non-éclairée, la nuit. Souvent, il s'agit de dépasser plusieurs véhicules d'un coup. Parfois, l'accotement est une bonne option pour dépasser.
10. Le chauffeur mâche en continu des feuilles de coca, et il y en a partout sur son siège
BONUS: Si votre chauffeur s'arrête pour manger à 3h du matin dans un bled perdu, ou s'il modifie l'itinéraire pour accommoder un passager qui doit aller faire sa visite hebdomadaire à la clinique médicale, vous pouvez crier bingo.
CATÉGORIE HORS-CONCOURS: Si vous voyagez avec les compagnies "El Divino Nino" (le Divin Enfant) ou "Trans Juan Pablo II" (Trans Jean-Paul II), vous gagnez par défaut.
------------------------------------------------------
Ha oui on vous avait pas dit: on partait à 8hle soir en direction d'Oruro en Bolivie, mais la douane n'est pas ouverte la nuit. Les autobus et les camions font donc la file devant les douanes pour toute la nuit, pour pouvoir passer au petit matin. On se disait "ce sera pas si pire, on va pouvoir dormir tranquillement pour la nuit": erreur! Le hic c'est que la douane est à 4000 quelques mètres d'altitude, alors la nuit il fait f-r-o-i-d!! En bons tatas, on avait prévu aucune couverture et nos sleepings étaient dans la soute, et naturellement il n'y a pas de chauffage. Pour couronner le tout, on était à l'avant de l'autobus, devant la porte que les gens ouvraient à chaque 5 minutes pour aller faire pipi. Bref, on a gelé toute la nuit, malgré mon subterfuge habile qui était de se couvrir avec notre filet à moustiques qui nous sert habituellement d'oreiller... On a passé une mauvaise nuit et on était bien contents de pouvoir passer les douanes: erreur à nouveau. De fait, on passe les douanes sans problème, on va aux toilettes, puis on revient à l'autobus. Problème: il n'y avait plus d'autobus! Résumons la situation: on est perdus au sommet des Andes, il n'y a rien à des centaines de km de part et d'autre du poste frontière, il est 7h du matin, et on réalise avec horreur que le bus nous a oublié aux douanes... En panique, on demande à un autre chauffeur où est notre autobus, il nous dit que ça fait 20 minutes qu'il est parti mais qu'il est peut-être encore arrêté au loin dans une gargotte au bord de la route. Il y avait effectivement à 1km de distance un bus arrêté, mais impossible de savoir si c'était le nôtre. On se met donc à courir avec nos backpacks (chose totalement inutile en altitude: on était essoufflés après 1 minute). Finalement, on arrive au bus pour découvrir que notre chauffeur est tranquillement en train de déjeuner, alors que les passagers nous regardaient d'un air perplexe, ne comprenant pas pourquoi on avait l'air stressés!! Le reste du trajet a été relativement tranquille, on a pu observer tout plein de lamas, jusqu'à Oruro.
Comment vous décrire Oruro? Grise, morne, sale? On passait par cette ville minière par arrêt obligé sur la route de Cochabamba, mais ce n'était pas d'avance une ville où on voulait rester longtemps! D'abord, la ville est située sur l'altiplano, un plateau de haute altitude, semi-désertique et sis entre deux crêtes de montagnes (de La Paz à Sucre, une bonne partie de la Bolivie est dans l'Altiplano). Habituellement, ce type de paysage montagneux est plutôt joli, mais Oruro donne l'impression de n'être qu'un amoncellement de maisons brunâtres couvert de poussière et de pollution. Aucun arbre, des déchets partout... Bref, la ville en soi n'a pas beaucoup de charme! Par contre, difficile de faire plus stéréotype bolivien: il y avait des femmes en costume traditionnel partout! On est restés dans un bel hôtel près de la gare, d'où on pouvait entendre les cris des destinations lancés par les madames des compagnies de bus. Par contre, l'avantage de la ville, c'est que c'est pas cher! On a mangé notre almuerzo (dîner) pour 10 bolivianos (1,50$)! On a eu (sans le vouloir) du poulet frit, seulement pour se rendre compte ensuite que les Boliviens (en tout cas à Oruro) capotent sur le poulet frit. Juste autour de la gare, il devait y avoir une dizaine d'échoppes qui vendaient tous ça!
Notre plan ensuite, c'était de sortir de la ville pour aller nous baigner dans des thermes. Trouver l'autobus pour nous y rendre fut très laborieux. Finalement, on est montés en taxi en compagnie d'un vieux monsieur édenté et de sa femme de même qu'une autre fille, en direction de l'un des bains. En fait, on n'a pas réussi à atteindre ceux qu'on cherchait (apparemment plus propres), qui étaient plus loin que ceux auxquels on est allés finalement. Au lieu de ça, on a atterri dans un endroit où il y avait une grande piscine. On pensait être à la mauvaise place jusqu'à ce que le gars à l'entrée nous dise qu'il y avait des thermes ici aussi, et qu'ils étaient moins chers qu'à l'autre place... Pas trop confiants, on a quand même décidé de rester (il était trop tard pour aller à l'autre therme de toute manière). Les bains en soi étaient des genre de cuves en béton remplis d'une eau trouble mais chaude... On s'y est donc baignés en essayant d'oublier tout ce qui pouvait s'y trouver! En sortant, le gars de l'accueil nous a vanté ses bains en nous disant que, contrairement à l'autre place, ici ils ne changeaient pas l'eau et ne lavaient pas les bains (!!!) puisque l'eau se changeait toute seule petit à petit par le biais d'un tuyau d'entrée et de sortie! Bref, ça a malgré tout été relaxant mais on a quand même pris une douche en revenant!
Après un souper sympa, on a fait le lavage à l'hôtel en regardant par la fenêtre les feux d'artifice qui illuminaient la ville à l'occasion de la fête d'un saint local. Bien que beaux, c'était par contre les feux les plus lents qu'on ait jamais vus: il y avait genre 4-5 feux, puis 5-10 minutes d'attente, puis encore 4-5 feux, le tout étalé sur 2h!
Pour notre seconde journée à Oruro, on voulait se réconcilier avec la ville alors on s'est dirigés vers le centre, supposément plus joli. En chemin, Mémé a trouvé son bonheur dans les grands marchés en plein air qui caractérisent la Bolivie. Puis, on a fait un grand diner dans le chic (enfin, c'est relatif) Club Oruro (un genre de club privé), qui offrait des dîners 3 services à 2,30$! En Bolivie à date, on mange très bien, mais 1) le plat principal est plus souvent qu'autrement du poulet avec riz ou patates et 2) les immenses soupes servies en entrée sont habituellement meilleures que les plats principaux! Une fois rassasiés, on a visité les places centrales qui confèrent un certain charme au centre-ville, puis on est revenus à la station de bus. Après un bref passage par un café Internet où un usager s'appliquait à visiter des sites de rencontres gay à contenu sexuellement explicite, on est partis prendre notre bus pour Cochabamba. Ici, les gares sont cacophoniques et chaotiques: pendant que les employées crient à tue-tête les destinations des bus, des vendeurs ambulants vendent toutes les bébelles possibles (et crient ce qu'ils vendent), passagers chauffeurs, et itinérants végètent sur le quai, et les bus entrent et sortent n'importe comment en créant des embouteillages monstres...
Le trajet vers Cochabamba fut pénible (ce fut l'épopée des films de John Travolta et des cris d'enfant). Également, on avait mal calculé nos affaires, et alors qu'on planifiait rester 4h dans le bus, on a plutôt mis 5h30 à atteindre Cochabamba... Pour comble, on est arrivés à Cochabamba vers 22h, alors que le guide précisait que les environs de la gare sont à éviter la nuit! Après une petite course de taxi, on a toutefois pu dormir dans un super hostel avec lit double et salle de bain, la classe pour 7$/nuit! Par contre, le gars du staff était vraiment bête et paresseux, et ce n'est qu'après nous avoir dit qu'il ne restait que des chambres avec lits simples de libres (et nous les avoir fait visiter) qu'il nous a aussi avoué qu'il y en avait une avec lit double mais qu'il devait, ô tâche terrible, la nettoyer avant (l'absence totale d'envie de le faire se lisait dans ses yeux après qu'il se soit exécuté de mauvaise grâce)!
On vous laisse ici!! À bientôt!
MARIE-RASKAR HAHAHA! Ayoye, je l'ai ri! By the way, ça manque de carte postale dans ma boîte à malle…
RépondreSupprimerJe vous aime, prudence dans les transports en commun! Le train, ça dit quoi? Ça peut pas être pire que le bus non?
xx
Mariannnneeeee