mercredi 28 août 2013

La Paz

Hola!

On a vécu des nuits d'autobus frigorifiques, mais jamais comme dans  le trajet d'Uyuni à La Paz. 10h à geler, sans chauffage et, dans le cas de François, à être accoté à la vitre glaciale et humide (Mémé: pfff c'est toi qui veut toujours être du côté de la fenêtre!). Après quelques heures, on ne sentait plus nos orteils, et l'inconfort nous tenait réveillés.... Après plusieurs tentatives de se réchauffer, François a finalement trouvé une alternative potable en mettant ses mitaines dans ses pieds et ses bas dans ses mains!... C'est avec joie qu'on a accueilli le soleil du matin en arrivant à La Paz et on est sortis de l'autobus transis de froid et crevés. On a erré dans La Paz à la recherche d'un endroit chaud et réconfortant pour déjeuner, et on a finalement abouti  dans un café qui répondait à nos espérances malgré ses prix plus "gringos". Notre déjeuner avalé, on devait ensuite appeler Claudia, l'une des filles de la famille où on avait dormi à Sucre, puisque cette dernière vivait à La Paz et nous avait proposé de nous héberger lors de notre séjour. Après l'avoir rejointe, on est partis en taxi vers son quartier, Sopocachi, l'un des quartiers aisés de la ville. Arrivés devant l'immeuble en question, on a été accueillis par l'employée de l'appartement, Zulma, et par l'oncle de Claudia avec qui celle-ci vit. L'oncle, que nous appellerons ici Don Miguel parce que tout le monde l'appelle comme ça, est un genre de grand-papa espiègle de presque 80 ans, plutôt sourd et vraiment gentil! Au mur du salon trônent des diplômes honorifiques qui témoignent de sa carrière peu ordinaire: diplomate bolivien en Espagne, il a été fait chevalier par le dictateur espagnol Franco et il a été longtemps journaliste en Espagne, ayant interviewé tout plein de politiciens et d'artistes de l'époque. Bref, un homme très instruit qui continue de taper quotidiennement on ne sait quoi à la machine à écrire, à faire des critiques de restaurants pour un journal de La Paz, et à faire des recherches dans des archives mystérieuses disposées sur la table à manger. Après une douche vivifiante (la première en quatre jours!),  on est allés relaxer sur le Monticulo, une petite colline située tout près de l'appartement de Claudia et d'où on avait une vue magnifique sur la ville.

La Paz est une ville bâtie dans une cuvette: tout autour de la vallée où s'entassent les bâtiments se trouvent de hautes montagnes (dont plusieurs enneigées). Sur les plateaux du haut de la ville se trouvent les quartiers  populaires d'El Alto et de Ciudad Satelite, où les bâtiments ressemblent drôlement à ceux d'Oruro (mais en plus agréables, quand même). L'artère principale de la ville, le Prado, va du nord plus pauvre à la richissime Zona Sur, le quartier le plus aisé de La Paz. C'est une bien belle ville en tout cas, bien située, et, malgré le fait qu'elle soit dans emprisonnée dans une vallée, on n'y sent pas autant la pollution qu'à Santiago, par exemple.

On est ensuite allés manger dans un resto d'almuerzos où le proprio était beaucoup trop stressé par son travail de serveur et où on a pu écouter un autre excellent téléroman latino-américain à la télévision. Sérieusement, les acteurs qui jouent là-dedans sont archi-nuls, et que dire du scénario, toujours plus quétaine et catastrophique! Notre journée s'est ensuite continuée par une lente marche (on était un peu fatigués par notre nuit disons) vers le parc urbain central de La Paz, où on accède à différents points de vue sur la ville par le biais de passerelles suspendues. On a continué notre promenade vers d'autres quartiers de la ville avant de revenir par le Prado et de s'arrêter pour prendre une crème glacée (oui, malgré notre nuit glacée, il avait fait assez chaud durant le jour). On est passé devant le magasin de crème glacée Brosso, où on n'a pas pu s'empêcher de faire des blagues immatures sur le fait que la mascotte du magasin (un gros ours) avait l'air en lendemain de brosse!

Après être revenus à l'appart pour saluer Claudia (mais elle n'était toujours pas là), on a cherché un resto près de la place de Sopocachi. Ce n'étaient pas les choix, hélas chers, qui manquaient: parmi les différentes options, il y avait des restos français, suisse, péruviens et même un resto nommé "La Québécoise" où on servait des plats français (aucune trace du pâté chinois, de soupe aux pois ou de tourtière) mais aussi apparemment de la poutine! Les amateurs invétérés du fameux plat graisseux savent donc désormais qu'ils pourront assouvir leur vice en Bolivie! Notre choix s'est finalement arrêté sur un petit resto bolivien où on a eu pas mal de plaisir à jouer avec une petite fille qui s'amusait à interrompre notre repas pour se cacher derrière nos chaises et nous donner des bines!

Au retour on a jasé longuement avec Claudia  et on s'est endormis au son des téléromans (encore, c'est vraiment populaire)!

Le lendemain était consacré à la visite de La Paz. Au cours du déjeuner où Don Miguel volait les toasts de Zulma avec un air coquin, on a eu une bonne conversation sur l'amour avec Claudia. Ici, déménager avec son chum sans être marié ne se fait pas, et rester longtemps avec la même personne sans se marier est considéré comme une perte de temps! Disons que c'est un certain clash avec ce qui se fait au Québec! Après un nécessaire lavage (on avait vraiment étiré la sauce de tous nos vêtements), Don Miguel nous a conseillé un restaurant qu'il semblait apprécier beaucoup près de la place centrale de Sopocachi. On est donc allés au chifa Emy, où on a mangé comme des rois pour 3$ chacun! Qu'est-ce que le chifa? C'est en fait un mix de cuisine chinoise et sud-américaine (surtout péruvienne), et qui donne d'excellents mélanges du genre escalope de porc à la sauce aigre-douce!

Il nous fallait ensuite appeler Claudia pour organiser nos journées suivantes, parce qu'elle voulait profiter de notre présence pour visiter des attractions des environs de La Paz qu'elle n'avait pas encore faites. Comme toute bonne latino-américaine, ses plans n'étaient pas tout à fait précis et l'organisation était approximative! On devait la rejoindre vers 13h: on a finalement eu confirmation de nos plans pour le lendemain vers 17h! Entre-temps, on est allés acheter nos billets de bus vers le lac Titicaca. En revenant de la gare, on a visité les 4 petits musées municipaux dont Don Miguel nous avait longuement vanté les mérites. Le premier était consacré aux coutumes boliviennes, et exposait surtout des maquettes miniatures en ce sens. Le 2e avait pour thème principal la perte bolivienne de l'accès à la mer durant la guerre du Pacifique: on vous a déjà dit à quel point c'est un sujet sensible ici! Le 3e traitait de l'or, de sa fonte à sa transformation en objets précieux durant la période pré-colombienne. Notamment, une salle fermée par une porte blindée exposait certaines des plus belles coiffes en or retrouvées en Bolivie lors des fouilles archéologiques. Le dernier musée, enfin, donnait un aperçu de la vie d'un patriote bolivien ayant mené la première lutte pour l'indépendance de la Bolivie. Plusieurs pièces de sa maison étaient meublées comme à l'origine. L'histoire ne se terminait pas bien par contre: pendu haut et court par les Espagnols avec ses autres comparses, le patriote en question est ensuite devenu un martyr dans l'imaginaire du pays. Notre visite s'est achevée par une promenade dans une jolie rue coloniale piétonnière et bordée de maisons multicolores. Le tournant de la rue nous réservait une surprise, puisqu'elle donnait sur l'hospice local et que les personnes âgées avaient littéralement envahi l'espace!

En traversant le Prado, on est arrivés dans ce qui semble être l'un des marchés centraux de la ville. Bizarrement situé dans un immeuble de béton sis au centre de la vieille ville de La Paz, ça n'avait rien d'un marché pittoresque mais tout du centre d'achat glauque... Malgré tout, on était bien contents d'y avoir trouvé un nouveau chargeur pour notre caméra!  En en sortant, le contraste offert  par la belle place San Francisco et son immense église était saisissant!

Ensuite, on est partis magasiner un tour pour la route de la Mort, officiellement la route la plus dangereuse du monde. Aujourd'hui, elle n'est plus vraiment utilisée par les voitures, mais plutôt par les hordes de cyclistes qui en dévalent la pente! Comme pour toute activité posant un certain risque, on a posé toutes les questions inimaginables, et on a finalement arrêté notre choix sur une agence particulièrement sympathique et fiable (Pro Downhill si ça vous intéresse) mais on n'a pas acheté les billets étant donné qu'on attendait de voir si Claudia venait avec nous!

Pour la suite, on a fait le pittoresque mais "tourist-ready" (comme le dit si bien le Lonely Planet) marché des sorcières. Bien qu'on y trouve naturellement des gogosses pour touristes du genre ponchos et tuques en alpaga, ce marché est particulier parce que certaines échoppes y vendent des produits de médecine naturelle ou ayant à voir avec les superstitions locales. Parmi les items les plus bizarres vendus, on trouve des foetus de lama, qu'on est censé enterrer face à sa maison en offrande à la Pachamama... Pour bien faire suite à cette appétissante découverte, on est ensuite allés manger dans un resto italien, le premier depuis Santiago (la preuve qu'on mange mieux et plus varié ici qu'aux Stans!)

On est revenus en marchant vers Sopocachi, où on a rejoint Claudia. François est allé régler des affaires plates au café Internet pendant que Mémé et Claudia sont allées faire l'épicerie pour notre journée du lendemain.

Le lendemain, en effet, on partait avec Claudia, sa soeur Sylviana (arrivée entretemps), un ami de Claudia qui avait une voiture et la cousine brésilienne de ce dernier pour visiter les ruines de Tiwanaku! Marco, l'ami de Claudia, s'est immédiatement improvisé guide touristique,  nous abreuvant d'informations alors qu'on traversait les quartiers animés d'El Alto et de Ciudad Satelite. La conversation a éventuellement pris une tournure politique alors que Marco commentait l'état déplorable d'un hôpital tout neuf, l'une des réalisations du gouvernement d'Evo Morales. On vous a déjà parlé d'Evo (on l'a même vu à Potosi) et peut-être le connaissez-vous aussi par le biais de l'actualité en raison de ses frasques et de son style particulier! Premier président autochtone d'un pays où 90% des habitants sont d'origine indigène, la gouvernance socialo-nationaliste-pro-autochtone d'Evo le populiste depuis le milieu des années 2000 a certes aidé les communautés les plus pauvres (au premier plan les indigènes) mais lui a aussi valu une haine farouche des classes plus aisées (notamment les propriétaires terriens de Santa Cruz et des environs) auxquelles ses politiques économiques et ses nationalisations imposées ont souvent nui. Des décisions coûteuses et non-prioritaires (achat de nouveaux avions présidentiels, lancement d'un satellite de télécommunication bolivien, etc.) ou tout simplement très controversées (construction d'une grande route à travers la jungle vierge)  lui ont aussi aliéné une bonne partie de la classe moyenne (par exemple, la famille de Jorge à Sucre ou Don Miguel). Néanmoins, il conserve l'appui des plus pauvres (soit la majorité des Boliviens) notamment via ses programmes sociaux. Pour en revenir à ce que disait Marco, Evo aime apparemment beaucoup construire des nouveaux édifices: aéroports, stades de football, hôpitaux (le syndrome de la pépine, pour paraphraser Monique Jérôme-Forget)... Ce n'est pas mauvais en soi, mais souvent le bâtiment est construit rapidement et mal et tombe en ruines par la suite, ou encore la maintenance et l'équipement qui doivent composer l'ensemble du nouvel édifice sont absents! Dans le cas de l'hôpital, il n'était pas fonctionnel parce qu'il lui manquait tout l'équipement médical requis... Bref, ce genre de chose fait grincer des dents une partie de la population qui tend à lire l'omniprésent slogan "Bolivia cambia, Evo cumple" ("La Bolivie change, Evo tient promesse") d'une toute autre manière! D'ailleurs, comme tout bon populiste, Evo apparait partout: on voit sa photo dans toutes les publicités gouvernementales qui passent à la télé, et également dans bon nombre d'affiches de propagande dans les rues! Ses slogans ("Evo si!", "Patria soberana, pueblo digno", "Todos somos Evo", etc.) ("Evo oui!", "Patrie souveraine, peuple digne", "Nous sommes tous Evo") ornent aussi tous les murs!

Après quelques arrêts pour prendre des photos (la route vers Tiwanaku donnait des points de vue spectaculaire sur les montagnes enneigées qui ceinturent La Paz), on est finalement arrivés. Tiwanaku est le plus grand site archéologique de Bolivie: les ruines des temples qu'on y trouve remontent à la période pré-Inca. Notre première découverte, par contre, fut de constater que les étrangers n'y paient pas 2 ou 3 fois le prix bolivien (comme c'est coutume ici dans plusieurs attractions touristiques) mais bien 8 fois le prix national!!! Ce n'est pas que 11$ soit hors de prix (quoique ça représente 6-7 dîners complets en Bolivie) mais il y a de quoi être outrés par le fait que les nationaux ne paient en comparaison qu'1,50$ (oui, on sait bien que le pouvoir d'achat n'est pas le même en fonction des salaires, mais il n'empêche que ce genre de manigance nous donne la désagréable impression d'être pris pour des guichets automatiques)!

Marco ayant réussi à nous dénicher un guide particulièrement savant et intéressant (il avait travaillé 30 ans dans les fouilles), notre visite fut bien plaisante! En effet, sans explications, c'est un peu difficile de faire parler de vieilles pierres! Les éléments les plus impressionnants des restes des temples sont certainement certaines des grosses statues humanoïdes qui parsèment le site de même que les visages sculptés dans la pierre. Notre tour du site s'est terminée par la visite d'un musée où était gardée la plus grosse des statues (elle était anciennement dans un rond-point à La Paz, et elle a drôlement souffert des éléments, des fientes de pigeons, de la pollution et même de tirs d'armes à feu: un de ses côtés est cribblé d'impacts de balles). La statue était tout de même bien plus résistante que le musée en soi: construit l'an dernier, tous les plafonds étaient déjà détruits en raison d'infiltration d'eau! Evo cumple?  

On a ensuite fait un pique-nique avant de visiter le village qui borde Tiwanaku. L'église du village est en soi une curiosité, puisque les Espagnols l'ont construite en reprenant des pierres venant des ruines de Tiwanaku. Le résultat est une église coloniale intégrant des statues indigènes et des figures dans sa façade, ce qui fait au final assez bien!

Après un retour sans histoire à La Paz (parsemé encore une fois d'arrêts photo), on a quitté tout le monde pour aller changer nos billets de bus (on avait en effet décidé de rester une journée de plus au final à La Paz). Le trajet en trufi pour se rendre à la gare fut très long parce qu'on a fait des milliers des détours! Un trufi, c'est en fait un vieil autobus scolaire (les petits, pas les gros) souvent tout repeinturés de couleurs vives et décorés (un peu comme les camions et les autobus d'Inde ou du Pakistan). Les plus beaux qu'on a vus étaient à Cochabamba, où les conducteurs ont vraiment mis le paquet pour en mettre plein la vue à la rue!

En revenant de la gare, on a flâné dans les marchés de la rue piétonnière commerçante menant à la place centrale avant d'aller souper dans un petit resto bolivien. On est ensuite revenus en marchant pour manger un gâteau au café Alexander près de chez nous...

La journée suivante fut moins palpitante: on devait en effet finir notre lavage (yé!) et surtout aller au café Internet pour régler de très intéressantes affaires de paperasse avec notamment l'Aide financière aux études... Bref, une belle journée de "tramites" ("tâches bureaucratiques") comme on dit en espagnol!

Avant de partir par contre, Zulma et Don Miguel nous ont invités à dîner: on a donc jasé avec eux tout en mangeant une bonne soupe de quinoa!

Pour la suite, donc, on a passé un bon bout au café Internet. En voulant payer quand on est partis, la dame du café a refusé d'accepter notre billet de 50 bolivianos (7$) parce que c'était un faux! Comme on avait sorti de l'argent la veille avant d'aller au café Alexander et qu'on n'avait fait aucun autre achat après, c'.tait certain que le faux billet provenait de là-bas! On est donc retournés au café Alexander où la patronne accepté de mauvaise grâce de reprendre le billet en question, après avoir bien regardé les caméras de sécurité!

Pendant ce temps-là, on a aussi rejoint Claudia qui nous a dit que finalement elle avait quelque chose le lendemain et qu'elle ne pourrait donc pas aller faire la route de la mort avec nous! Comme on attendait après elle pour acheter les billets, on est donc immédiatement partis vers l'agence où on a pu avoir une place pour le lendemain! En revenant,  on a cherché pendant 1000 ans un resto correct pour manger, avant de se rabattre sur une place pas mal et pas cher où on a pu manger de la viande frite (avec ou sans oeuf frit par-dessus)... Je ne sais pas si on vous l'a dit, mais, en Bolivie, 50-60% des restos sont des restos qui ne vendent que du pollo a la broaster, i.e. du poulet frit! Les Boliviens semblent vraiment ADORER le poulet frit: il y en a partout! Comme notre souper n'était pas trop satisfaisant, on est retournés au Alexander (c'était vraiment notre feel-good café de La Paz) pour manger un dessert!

Au retour à l'appart, on est tombés sur Don Miguel qui nous a dit que Claudia et sa soeur... étaient parties il y a peu pour Cochambamba pour 2 jours !?!?! On a pas trop compris ce qui s'était passé mais bref, on était donc seul avec son oncle à partir de maintenant!

Le lendemain, nous avions rendez-vous avec la mort (insérer une musique dramatique ici)! On devait attendre le bus qui nous amenait à la route de la mort devant notre hôtel.... Comme on n'en avait pas, on nous avait assigné l'hôtel le plus proche de l'appart de Claudia.... le Ritz! C'est donc en ayant l'air de richissimes backpackers qu'on est embarqués devant nos quelques camarades de voyage. "Quelques" est important ici: en effet, il manquait la majorité des gens, un groupe de Boliviens qui, fidèles à leur notion du temps, arrivèrent avec une bonne heure de retard...

Une fois notre groupe au complet, on est montés jusqu'au sommet de la route de la mort, à 4500m d'altitude! Là-bas, on a mis notre équipement, on a testé nos vélos... et on s'est lancés dans la descente! Au début, ça commençait doucement, avec une bonne descente sur l'asphalte et des garde-fous qui nous protégeaient du précipice! Le paysage était magnifique: hautes montagnes enneigées, vallées, ruisseaux.... Il faisait froid par contre. Éventuellement, on est entrés dans les nuages (parce que jusque là on était par-dessus) et on a commencé à moins voir en raison de la brume! On a croisé quelques hameaux de même qu'un panneau qui nous annonçait une zone de conservation de l'ours andin, le seul ursidé d'Amérique du Sud. On l'avait vu dans le zoo de Santa Cruz et, franchement, c'est vraiment un animal moche!

Après un snack, on est remontés dans le bus pour faire les quelques km de montée qui nous séparaient de la "vraie" route de la mort, c'est-à-dire un chemin de terre à une voie à flanc de montagne! On a donc suivi la route en longeant les précipices vertigineux, le tout dans des paysages magnifiques qui tiraient de plus en plus sur la jungle! Bon, avant d'aller plus loin, il faut vous dire tout de suite: ce n'est pas aussi dangereux et risqué que c'en a l'air et que le nom "route de la mort" peut le laisser penser. Oui, ça a été officiellement nommé la route de la mort parce que des tas de personnes sont mortes en voiture dans ses courbes serrées et ses profonds précipices, mais en vélo ce n'est pas du tout la même chose... Les courbes et les précipices demeurent (sans compter qu'on descend sans arrêt sur des routes de terre), mais on peut rouler au milieu de la route et pas toujours sur le bord du précipice et il y a peu de circulation routière. Bref, c'est plutôt sécuritaire! Ce fut donc une randonnée spectaculaire de 4h où on a descendu près de 2000m  jusqu'au fond de la vallée, du côté des Andes qui plonge dans l'Amazonie. Dans cette jolie région où la jungle et la montagne coexistent (qui s'appelle les Yungas), le climat est parfait, ni trop chaud ni trop froid! On est arrivés dans le petit village de Yoloso où il y avait des échoppes où prendre une bière trop chère pour célébrer l'évènement, mais aussi où une compagnie offrait des tours de tyrolienne par-dessus la vallée. On n'avait pas pris suffisamment d'argent avec nous pour la faire (et en plus c'était vraiment cher), mais on s'est par contre rendus au départ de la tyrolienne pour voir les autres du groupe s'élancer dans  le vide (en fait, c'était soit ça ou on restait à attendre le groupe, puisqu'on ne pouvait pas faire la suite du tour sans attendre le  reste du groupe...) Pour se rendre, on entrait dans la benne d'une camionnette conduite par un gars de genre 15 ans:  ça entrait totalement dans la catégorie "ce serait trop illégal au Québec" mais c'était vraiment le fun!

Après avoir vu tout le monde atterrir en encombres, on est revenus à Yolosa où on a mangé du chocolat maison, directement issu de la fève de cacao que deux madames pilaient sur une roche sur le brd du chemin! Pour la suite, on allait manger dans un resto-buffet dans la jungle avec piscine et, officiellement, des douches. Comme les douches étaient crades, on a rapidement passé outre! Le buffet était correct et François a pu bénéficier de la piscine. Mémé n'a pas osé par contre: comme d'habitude, les Boliviennes se baignaient avec shorts et t-shirt.... Disons qu'en bikini jaune fluo, ça aurait détonné un peu!

 Au retour on a quitté le chaud pour revenir à l'altiplano froid de La Paz. Après avoir marché un bon moment parce que le bus nous avait laissé dans un endroit perdu de la ville, on a acheté un petit cadeau pour remercier Don Miguel et Claudia de leur hospitalité. Au retour, on a dû cogner fort contre le carreau de la chambre de Don Miguel  parce que comme il est sourd, il n'entendait pas la sonnette! On a fait nos sacs puis on s'est couchés tôt en prévision de notre prochaine destination du lendemain: Copacabana et le lac Titicaca!

Nos vemos pronto!

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