Buenas!
Comme tous les bus qu'on avait pris vers la gare de La Paz faisaient tous les détours inimaginables, on a décidé de prendre le taxi (oui, vous avez bien lu!). Pour suivre nos habitudes temporelles de voyage où soit on arrive 45 minutes d'avance ou sinon 2 minutes avant le départ, on a attendu 40 minutes dans l'agence de bus qu'il soit l'heure de notre bus vers Copacabana! Dans le bus constitué à 100% de touristes, on a pu écrire le blog tranquillement pendant le trajet de 4h. Pour se rendre à Copacabana (située sur le bord du lac Titicaca) sans passer par le Pérou, il faut traverser un détroit (le détroit de Tiquina). Donc, tout le monde descend du bus et se rend sur l'autre rive en petit bateau, alors que l'autobus embarque sur une grosse plateforme, le tout pour éviter qu'on coule avec lui en cas de problème... En attendant de l'autre côté, on a collationné avec une patate (frite, bien sûr) fourrée au riz, un mix étrange mais pas trop mal! À la place centrale du petit village se trouvait aussi la marine bolivienne, qui était là pour informer les gens sur leur programme.Comme on vous l'a déjà dit, le concept de marine bolivienne est quand même drôle étant donné que le pays n'a aucun accès à la mer! Bref, en attendant le retour tant espéré de la mer, ils s'entraînent sur le lac Titicaca! Les marins semblaient vraiment contents de nous voir par contre et ont insisté pour qu'on prenne plusieurs photos ensemble! (En lien avec la marine, sur la place centrale de Tiquina se trouve aussi la 2e statue la plus gore de Bolivie après celle de Tarabuco, qu'on vous a déjà décrite. La statue en question représente, en couleurs, un soldat bolivien enfonçant profondément sa baïonnette dans le corps d'un soldat chilien, sang qui gicle inclus. On peut y lire l'inscription "La Bolivie réclame son accès à la mer". On repassera pour l'amitié entre les peuples!)
Arrivés à Copacabana, on a acheté nos billets de bateau pour l'Île du soleil puis on a tout juste eu le temps de déguster notre première truite titicacaienne! Le lac Titicaca est immense, l'eau est totalement transparente, il est entouré de montagnes arides et on voit la cordillère des Andes enneigée au loin: pas trop mal disons!
L'île du soleil, à 2h de bateau, est la plus grande île du lac. On avait choisi d'aller au village au nord de l'île car il est plus loin et donc moins touristique1 Challapampa est un pueblo vraiment trop mignon, situé sur une pointe de l'île donc on voit bien le lac de partout! On a trouvé un hostel des plus choux, avec un lit double pour 3$ la nuit, du jamais vu! On a exploré une autre péninsule de l'île, où il n'y avait personne, avant de chercher un resto pour le souper. À première vue, il semble y avoir un tas de choix car chaque hostel a aussi son restaurant. Par contre, quand on cherche un peu, on se rend vite compte qu'il y en a 3 de réellement ouverts... L'éloignement oblige, on a magasiné les prix pour choisir celui qui revenait le moins cher, avant de manger deux truites vraiment bien apprêtées (en fait, Mémé a mangé de la truite à chaque repas durant notre séjour près du lac...!). On est revenus à l'hôtel pour boire un thé avec des tartines au dulce de leche, puis on a rencontré 5 Argentins vraiment gentils avec qui on a passé un bout sur le toit de l'hôtel, jusqu'à ce qu'on rentre frigorifiés! En effet, le lac Titicaca étant à presque 4000m d'altitude (c'est le plus grand lac d'altitude au monde), il faut vraiment froid la nuit et vraiment chaud le jour car on est plus près du soleil.
Pour notre journée du lendemain, on a décidé de se la couler douce sur la plage... Après une grasse matinée et un diner dans le resto de la veille, on a donc lu et relaxé en regardant les eaux turquoises du lac.. . François a même osé se baigner, pas longtemps par contre parce que c'était vraiment froid! Par la suite, on est allés faire une petite promenade vers les ruines incas du nord de l'ïle. Après quelques jolis points de vue, dont un mirador naturel appelé "la roche du puma" où on avait une belle vue d'ensemble du lac et de la cordillère enneigée au loin, on a ensuite visité le labyrinthe d'un vieux temple inca. Les murs de pierre sont toujours intacts mas il manque le toit: le tout fait vraiment "temple du soleil"! Ensuite, on a soufflé jusqu'au haut de la colline suivante où on a pu admirer toute la partie nord du lac, avant de revenir sur nos pas. Près du temple, on a croisé des Français qu'on avait déjà rencontré à Uyuni quand Mémé chialait contre les toilettes! L'un de leur compagnon était particulièrement blasé ("c'est ça les ruines extraordinaires du nord de l'île? Pfff, c'est franchement pas grand'chose! De toute manière, même Machu Picchu c'est décevant, alors imaginez ici...") mais sinon on était bien contents de les revoir! On est revenus en saluant les porcs puis on a mangé de la truite (encore, mais il faut comprendre que le poisson n'est pas souvent au menu en Bolivie, alors on en profitait) dans un des mêmes 2 resto de Challa'mpampa! On y a été rejoints par les Argentins de la veille, avec qui on a passé un bon moment à discuter!
Vers 10h le jour suivant on est partis en bateau vers Yamani, le village principal du sud de l'île. La première épreuve qui attend tous les voyageurs qui débarquent à Yamani est le terrible escalier de l'Inca, une longue volée de marches raides construites par, vous l'aurez deviné, les Incas. L'endroit est joli avec ses sources qui coulent en gazouillant de chaque côté de l'escalier et ses grands arbres, mais il faut s'arrêter plusieurs fois pour reprendre son souffle à cette altitude! Une fois rendus à la petite église du village, on a demandé notre chemin pour les ruines du temple inca du sud de l'île. On a visité un peu sur place (cette fois, le temple avait un toit et des portes tout à fait semblables à ce que voit dans Tintin) avant de revenir pour manger dans le village. Contrairement au nord de l'île, Yamani est vraiment touristique: le fait que chaque maison ou cabane se double d'un hostel ou d'une pizzeria (jamais vu autant de pizzerias au kilomètre carré) en est un bon indicateur! Curieusement, malgré l'abondance de choix, trouver un resto ouvert fut complexe: tout était fermé! Malgré tout, l'endroit demeure pittoresque et les vues sont magnifiques puisque le village est bâti à flanc de montagne. On a finalement dîné sur une terrasse qui donnait un excellent point de vue sur l'autre côté de l'île avant de commencer notre marche qui allait nous faire traverser l'île et revenir à notre village.
En chemin, on a croisé Pancho, l'alpaga domestique que traînaient un tas d'enfants qui essayaient de soutirer un boliviano à chaque touriste voulant photographier l'animal! Le reste de l'après-midi fut consacré à notre promenade à flanc de montagne où se succédaient encore une fois de sublimes points de vue! De retour au village à la tombée du jour, on est retournés manger à notre resto fétiche!
Le lendemain, il fallait finalement dire adieu à notre petit paradis! On est partis avec le bateau de 8h30, dans lequel on a croisé une allemande qui voyageait seule pour 10 mois, super gentille! Elle voulait aussi se rendre à Arequipa (au Pérou), donc on a pu négocier un prix pour y aller les 3 ensemble en bus. On avait la journée à Copacabana avant de quitter la Bolivie...1
Après, ce fut un avant-midi-où-rien-ne-fonctionne... Ça arrive de temps en temps en voyage et ça gruge beaucoup d'énergie, un peu comme la Maison des fous dans les 12 travaux d'Astérix! Ça s'est passé comme suit:
- On se rend compte qu'on à plus assez d'argent pour visiter les îles flottantes près de Coacabana, ni pour souper le soir.
- On veut pas sortir d'argent au guichet parce que les frais sont faramineux et qu'on quitte la Bolivie le soir-même
- D'ailleurs, le guichet qui marche habituellement avec notre carte n'a plus d'argent
- On a aucune idée de combien coûtent les îles flottantes et personne dans la ville semble pouvoir nous éclairer (insérer ici plusieurs allers-retours inutiles à plein d'agences)
- On pense donc à changer le 6$US (on est riches demême) qu'on a en back-up
- On fait le tour des millions de bureaux de change de la ville, qui offrent tous un taux pourri (insérer aussi des allers-retours partout)
- On se rappelle qu'il faudrait idéalement qu'on poste nos cartes postales avant de sortir de Bolivie, on va au bureau de poste local où la dame archi-nulle et bête nous dit combien ça coûterait. On dit qu'on va revenir après avoir sorti de l'argent
- Finalement, on se répète que c'est niaiseux de sortir 20$ pour avoir 18$ de frais, on va donc acheter juste un timbre pour la marraine de Mémé qui adore la poste, et qu'on postera les autres au Pérou
- On va échanger notre argent US à une banque qui fait le bon taux, bien sûr il y a 3 madames qui font des transactions ultra-longues avant nous. En plus, la dame de la banque refuse de nous échanger notre billet de 1$ au motif "qu'il est déchiré". Une inspection subséquente nous fera en effet découvrir une encoche microscopique dans le haut dudit billet: on est loin de la "déchirure"! On change donc au final seulement 5$, en espérant que ce soit suffisant.
- On va acheter notre timbre, la dame bête nous dit que finalement elle n'en à plus pour l'Amérique du Nord et qu'il faut en acheter d'autres plus chers....
- On tente de trouver des timbres ailleurs mais ils sont tous plus chers : on nous demande de payer une mystérieuse commission qui sent bon l'arnaque à touriste...
- On décide d'acheter des timbres au Pérou finalement
- On finit par rejoindre l'Allemande qui nous attendait depuis longtemps. Don Miguel nous avait chaudement recommandé un petit resto dans le coin, mais l'Allemande s'est trompée de resto et a commencé à dîner dans un autre, qui était franchement très ordinaire...
Bref, un avant-midi où on n'arrive pas à se décider parce que rien ne semble fonctionner, et on finit donc par faire 12 fois le tour de la ville pour qu'au final on ne soit pas beaucoup plus avancés qu'au début... La bonne nouvelle est que les îles flottantes étaient gratuites finalement, on a donc pu bien souper le soir et sortir de Bolivie avec 10 centimes!
Après ces ennuis logistiques, on a visité l'étrange église de Copacabana qui ressemble plus en fait aux mosquées qu'on avait vu dans les Stans qu'à une église standard! L'église abrite une curiosité: la statue de la vierge de Copacabana, réalisée par un Inca local. Ce qui est amusant, c'est que l'histoire de la statue est peinte sur les murs dans le style "chemin de croix", avec force mages épiques. La 2e image est assez cocasse: elle montre le pauvre Inca se faire dire assez durement par les autorités ecclésiastiques locales que la première version de sa statue est plutôt moche!.... En sortant de l'église, on a remarqué plusieurs voitures et camions décorés de fleurs, de rubans et de chapeaux. L'une des voitures portait l'inscription "bénédiction de véhicules". Selon le Lonely Planet, beaucoup de gens qui achètent de nouvelles voitures demandent à la vierge de Copacabana (par le biais du prêtre de l'église de Copacabana) de bénir leur voiture! Une alternative cheap à l'assurance, en quelque sorte...
Ensuite, on est partis à la marche vers les iles flottantes. Près du petit village où se trouvaient les îles, on s'est fait grogner et japper après par un gros chien! Depuis le Vietnam, notre arsenal pour faire face aux chiens non-attachés qui manifestent de l'agressivité envers nous (et pour éviter de se faire bouffer les mollets) s'est raffiné: habituellement, on s'arrange pour ramasser des bonnes pierres avant de croiser le chien en question et on menace de les lancer si le chien ne reste pas coi. De manière générale ça marche assez bien (de manière générale aussi, le chien ne se préoccupe absolument pas de nous)! Cette fois-là par contre, on n'avait pas vu le chien venir et on a dû improviser: pendant que François ramassait une roche en vitesse, Mémé s'est mise à grogner et à japper après le chien. Pris de court par cette réaction et face à la menace de la pierre, le chien a rapidement pris son trou, en reculant et en jappant pour la forme! Haha! On ajoutera désormais les grognements à nos armes dans notre lutte contre les chiens menaçants!
Puis, on a visité les îles flottantes en tant que telles! C'étaient en fait des plates-formes de bois recouvertes de roseaux où les gens font l'élevage de la fameuse truite qu'on avait mangé dans les derniers jours (dans de genres de grands enclos avec des filets comme on avait déjà vu au Vietnam). Dans certaines parties du lac Titicaca, il existe aussi des îles entièrement faites de roseaux où les gens habitent vraiment (bien que leur mode de vie ait été grandement dénaturé par le tourisme). On a passé un bon moment à visiter ça et à se prélasser au sommet d'une formation rocheuse appelée "le mirador de l'Inca" (je pense que vous commencez à saisir l'élément en commun dans le nom de plusieurs attractions locales!) On est ensuite revenus vers Copacabana non sans être suivis pendant un petit moment par un gentil chien qui aimait beaucoup manger les petits poissons que certaines familles faisaient sécher au bord de l'eau!
Après s'être rués sur une bouteille d'eau parce qu'on était assoiffés en revenant des îles, on a vedgé sur la place centrale et sur la grève avant d'aller manger une excellente trucha a la diabla ("truite à la diable"), un mix de truite, de tomates, d'oignons et d'épices! Ensuite, on a couru prendre notre bus vers Puno, au Pérou, d'où on devait prendre une connexion vers Arequipa. Naturellement, c'est le moment qu'ont choisi les intestins de François pour réclamer d'urgence une salle de bains, au grand dam de Mémé et au grand stress de la madame de l'agence qui avait peur qu'on arrive en retard! Finalement, on est embarqués dans le bus et on est partis pour la frontière péruvienne, 15 minutes plus loin.
Après avoir dépensé nos derniers bolivianos pour acheter des bonbons (on avait 0,15$à dépenser et on a fini avec l'équivalent de 0,02$ en poche), on a passé le poste de contrôle bolivien puis on a marché vers le Pérou. On a traversé plusieurs frontières en voyage mais, jusqu'à date, aucun passage n'a été plus relax que celui-là! Du côté péruvien, on n'arrivait pas à trouver le bureau des douanes parmi le tas de petites échoppes (ça vous donne déjà une idée: essayez de ne pas trouver le bureau des douanes quand vous passez à Lacolle, pour voir!). On est donc allés s'informer à ce qui semblait être un officier péruvien, avec qui nous avons eu cet échange:
François et Mémé: C'est ici le bureau des douanes?
Officier: Oui.
François et Mémé: Ok, alors on fait les formalités en-dedans?
Officier: Oui. Vous avez un véhicule?
François et Mémé: Euh... non. On est venus en bus.
Officier: ah... ben... alors.... euh....
Heureusement, notre chauffeur de bus, qui avait vu notre désarroi, est venus alors nous indiquer le bon bureau, où on s'est faits étamper notre passeport en un temps record, sans aucun échange de paroles. Avec le recul par contre, on aurait tout à fait pu monter dans le bus ou tout simplement marcher sur la route (ou entrer au Pérou de manière générale) sans que personne ne nous empêche et sans jamais être contrôlés! Si c'est comme ça pour les touristes, on ne veut pas savoir la rigueur du contrôle qui existe entre Péruviens et Boliviens! Ça explique peut-être pourquoi il y a tant de contrebande entre les pays et ça laisse présumer que ce ne sont sûrement pas les douaniers péruviens qui font le plus de saisies de cocaïne bolivienne!!
À très bientôt pour la suite! Merci pour vos commentaires, on adore vous lire!
La marraine vous remercie de vos efforts.
RépondreSupprimerK
Faute de pouvoir plonger avec vous au lac Titicaca, je vais replonger dans ce bon vieux classique: Tintin!
RépondreSupprimerM
CP reçue du Pérou à l'instant (insérer danse de Snoopy)
RépondreSupprimerK