Malheureusement pour vous, c'est rendu MP qui écrit, vous ne profiterez pas de la plume de François! Bon, je commence! Nous sommes arrivés à Huaraz à 6h du matin (une grande réussite!) là où nous attendaient évidemment plusieurs touts qui voulaient nous attirer dans leur hôtel. L'avant-veille (donc le 8 septembre), ça a fait 6 ans que j'endure François! Il fallait donc fêter ça, ce qu'on n'avait pas fait à Lima! Bref, on s'était dit qu'on allait essayer de profiter du début de la basse saison pour aller dans un bel hôtel! Malheureusement, les prix n'avaient pas baissé et on n'aimait pas assez l'hôtel pour y rester à plein prix. À la place, on a trouvé un autre hostel assez joli et on a commencé notre séjour à Huaraz par une longue sieste pour se remettre de nos émotions avec Érick le rouge. Après, comme l'hostel avait une belle cuisine, on a décidé de varier nos habitudes culinaires en se cuisinant un bon brunch!
Huaraz est une petite ville où il n'y a rien à faire en soi... Par contre, sa situation géographique attire de nombreux touristes avides de jolis paysages! Question d'organiser nos sorties hors de la ville, on est passés voir l'information touristique péruvienne, toujours aussi efficace! Finalement, on a choisi d'acheter un tour avec une agence pour aller voir deux lagunes le lendemain, et d'aller visiter les petits villages de la vallée par nous-mêmes le jour suivant. Avec nos billets de bus pour notre prochaine destination en poche, on est allés souper dans un petit resto familial près de l'hostel, puis on a fait un gros dodo.
En effet, le lendemain on avait rendez-vous à 6h avec l'autobus de l'agence. Nous et tous les autres touristes du bus (dont 2 Danois bien sympas) avons dormi jusqu'à ce qu'on arrive à une route de terre, dans un état qui nous empêchait tous de même considérer fermer l'oeil...! Après un certain temps, nous sommes arrivés à la laguna Llanganuco, au son des "oh" et des "ah" de tous les passagers devant sa couleur bleue turquoise. Mais sérieusement, un vrai de vrai turquoise vif! C'était vraiment beau, bordée de hautes montagnes abruptes.
Pour se rendre à la deuxième lagune, la lagune 69 (il y aurait tellement de lagunes dans le coin qu'ils n'avaient pas assez d'idées pour toutes leur donner un nom alors ils ont préféré donner des numéros), il fallait se rendre un peu plus loin puis marcher pendant 3h. L'agence en avait parlé comme un trek facile et le chauffeur nous a dit qu'il nous attendait pour dans 6h parce que ça nous donnait "amplement le temps", bref on s'attendait tous à quelque chose de pas trop pire. Erreur. Après nous avoir donné de faux-espoirs avec une section sur le plat, une montée très abrupte a commencé et le 4200-4800m d'altitude nous faisait paraître comme des gens très peu en forme... Le paysage était magnifique: on pouvait voir très facilement des pics de montagnes enneigés et des glaciers quelques mètres au-dessus de nous! En effet, le Pérou dispose de 80% des glaciers tropicaux du monde. Il y avait aussi des petites cascades et une chute vertigineuse qui sortait d'un glacier.
Arrivés à un plateau verdoyant pris d'assaut par un troupeau de vaches, tout le monde s'est arrêté pour une pause-collation. On a sympathisé avec 2 Françaises puis on est repartis vers la lagune, en étant tous complètement déprimés à la vue de la fin du sentier qui montait d'une traite... Après avoir atteint mon seuil de tolérabilité à l'effort physique, on est arrivés à la magnifique lagune 69. La peintre en moi décrirait sa couleur comme un bleu azur, électrique! C'était vraiment impressionnant avec les glaciers juste à côté, d'où sortaient des chutes d'eau! J'ai eu un gros coup de fatigue et je me suis endormie devant la lagune pendant que François s'est rendu de l'autre côté du lac pour voir la chute de plus près. Au retour de François, j'avais sérieusement mal au coeur et François avait un féroce mal de tête (je crois bien qu'on a perdu notre acclimatation depuis la Bolivie...) donc on est redescendus rapidement. Rendus au plateau avec les vaches, on a retrouvé un Israélien qui ne supportait pas l'altitude et on a dîné avec des tortillas, de la pâte de tomate et du thon, repas qualifié de "haute cuisine" par un Allemand et qui a en effet attiré une vache à nos côtés!
Le retour vers le minibus s'est fait plus rapidement, mais le retour vers Huaraz a été des plus pénibles probablement parce que tout le monde était crevé et que le chemin de terre sinueux ne nous a pas permis de relaxer une seule seconde...! Éreintés, on a soupé au son (beaucoup trop fort) de Combate (sérieusement, je pense pas qu'on ait eu 3 soupers sans avoir à endurer cette émission désagréable) puis on a dormi.
La nuit a été réparatrice, mais pas assez pour qu'on arrive à se lever à l'heure prévue. Notre plan était d'aller faire un tour des petits villages de la vallée, en sautant dans les minibus publics qui se rendent jusqu'au dernier village. Par contre, à l'arrêt de bus, on était un peu fâchés que le prix qu'on nous propose pour faire le 1/6 du trajet soit plus que la moitié du prix total... Parfois notre logique d'Occidentaux n'arrive pas à comprendre! Finalement, quelqu'un nous a bien voulu nous expliquer: "il n'y a pas de logique avec le kilométrage, c'est un prix arbitraire décidé par la compagnie". On a donc filé vers Marcara, d'où on a pris un taxi collectif (à 9 dans la petite auto) vers les bains thermaux de Chancos. Vous l'aurez compris, un bon côté des pays volcaniques est leur possibilité d'avoir des spas naturels un peu partout! Les bains de Chancos ont tout de même une particularité: on peut prendre un sauna de vapeur à l'intérieur de grottes! La salle est composée de plein de portes, qui mènent à de petites cavernes creusées dans la montagne, d'où s'échappe la vapeur brûlante. Si on fait fi de l'odeur de bécosse (ça doit être plein de souffre cette eau-là!), c'est bien agréable et relaxant On était bien satisfaits mais le couple de Péruviens avant nous trouvait qu'on en n'avait pas assez profité: "quoi? vous sortez déjà?" alors qu'on était là depuis 20 minutes et que c'est écrit partout "maximum 15 minutes)! Comme les bains étaient plus glauques et moins spéciaux que les spas dans les grottes, on a décidé de ne pas y aller puis on a fait un pique-nique sur le bord de la rivière voisine. Ça a l'air bien bucolique dit comme ça, mais bon la rivière est pleine de déchets parce que tsé, quand tu jettes quelque chose par la fenêtre d'une auto ou dans une rivière, vu que tu ne le vois plus c'est qu'il a disparu, non?
Notre périple s'est poursuivi a Carhuaz, un petit village avec, paraît-il, une des plus belles places centrales du Pérou. En effet, c'était très joli, tout plein de fleurs! Il y avait aussi une grande cathédrale, une réplique de celle qu'il y avait là avant un terrible tremblement de terre dans les années 70. De là, on pouvait bien admirer le paysage: la "cordillère blanche" (la chaîne de montagne avec les sommets enneigés) d'un côté, et la "cordillère noire" (chaîne de montagnes sans neige) de l'autre, ce qui fait qu'on a vraiment l'impression d'être entre deux murs géants! Comme souvent, nos arrêts dans les places centrales se finissent par une conversation avec des locaux. Cette fois c'était un Péruvien de Lima en vacances dans la région. Il était vraiment gentil et on a parlé pendant un bon moment avec lui!
Après, on a fait un arrêt obligé (mais très agréable!) dans une crèmerie pour goûter la spécialité locale, des sorbets faits partir de fruits et de glace d'un glacier de la région. On a visité le clocher de l'église puis on s'est rendus vers Campo Santo, qui est en fait l'ancienne location du village de Yungay. Je vous raconte l'histoire: il y a eu un énorme tremblement de terre dans les années 70, qui a déclenché une avalanche dans une montagne la plus haute du coin (plus de 6000mètres). Malheureusement, le village de Yungay a eu la malchance d'être situé directement sur la trajectoire de l'avalanche... En 3 minutes, le village de 20 000 habitants a été enseveli de roches et de glace... Le site est maintenant considéré comme "cimetière national" et certains monuments y ont été érigés en mémoire des habitants, comme une réplique de la façade de l'ancienne église. On y trouve aussi une carcasse d'autobus qui prouve la force de l'impact (300 km/h). Bref, on marche 18m au-dessus des restes d'un village et de presque tous ses habitants... En visitant l'ancien cimetière (situé sur une colline, ce qui a permis à certains habitants de s'y réfugier et survivre), on a rencontré un touriste du tour de la veille, un photographe professionnel qui souhaite promouvoir la région, et qui a tenu à nous prendre en photo pour qu'on soit sur son site internet. Décidément, on va avoir été vus au Pérou...!
Notre prochaine destination (et la dernière) fut Caraz. Il faisait déjà presque nuit alors on a visité la place centrale puis on est allés souper. Presque immédiatement après notre départ de la gare, le minibus s'est arrêté devant un garçon couché par terre à côté de son vélo, avec une flaque de sang à côté de sa tête... On a appelé l'ambulance, puis on a fini par savoir que c'était un "hit and run"... C'était assez troublant... Ça m'a aussi déclenché une crise existentielle à savoir si un jour j'allais être assez compétente pour savoir comment réagir dans ce genre de situation... Après ça, mis à part un monsieur vraiment saoul qui est entré dans l'autobus et une fille qui souhaitait faire profiter à tout l'autobus de sa musique tonitruante sur son cellulaire, le reste du trajet s'est fait sans mal.
À Huaraz, on a pris nos bagages puis on s'est rendus en taxi (he non, il n'y a pas d'autobus de ville à Huaraz) vers le terminal privé de notre compagnie de bus. Comme plusieurs fois dans ce voyage, on est tombés sur un chauffeur loquace et bien sympa! Une fois dans notre autobus vers Trujillo, on a fait connaissance avec deux Français qui étaient vraiment désagréables... On n'arrive pas à comprendre pourquoi les touristes qu'on aime les moins sont souvent Français... Pas tous bien sûr, il y en a qu'on trouve vraiment gentils! Mais on dirait que les Français qu'on rencontre ont souvent la propension à juger la façon de voyager des autres et à vouloir montrer à quel point eux ce qu'ils font est mieux que tout le monde. Par exemple, on a eu droit à des commentaires du genre "quoi? vous êtes restés à telle place seulement 3 jours!" ou "vous voulez allez dans telle ville? moi je trouvais que ça ne valait pas la peine" ou "cette compagnie de bus est la plus horrible, il faut prendre Cruz del Sur la prochaine fois! (alors que c'était vraiment très correct)" ou "à date nous chacun de nos repas nous coûte maximum 3 sols, je vois pas comment c'est possible de paye plus" ou "ah, ça vous coûte 9$ la nuit? Nous c'est seulement 8."... Pour nous, peu importe où la personne veut aller, où elle est allée et combien de temps elle y a passé, on ne va pas juger et lui dire qu'elle a fait une grave erreur parce que nous, mon Dieu qu'on est bons et qu'on sait comment voyager. Ça arrive que quelqu'un se vante que telle chose lui a coûté tant, on lui dira pas que nous ça a coûté moins cher juste pour lui montrer à quel point on est bons. Bref, c'est une attitude qu'on n'aime pas et qui arrive presque seulement avec les Français... Mais bon, on a revu lesdits Français et je crois qu'ils étaient moins stressés et plus reposés parce que ça a été beaucoup plus agréable cette fois!
L'autobus nous a projeté un film de gangsters américain doublé en espagnol, ce qui donnait un résultat plutôt moche, les "man" devenant des "amigo", les "fuck" des "maldicion" et les "motherfucker" des "maldito"... Disons qu'un truand qui crie "malédiction, ami" ça fait moins peur...1
On vous laisse ici, à Trujillo!
Vous prévoyez rester 2 mois à Banos??!! (voir carte)
RépondreSupprimerK
Content qu'Érick le Rouge ait livré la marchandise, même si c'était un peu trop rapide. Et il faut vraiment voir les photos de Laguna 69, c'est impressionant. Vous oublierez vos maux de tête, mais pas la vue, je crois.
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