Re-bonjour!
Plutôt que le 6-7h promis, Trujillo nous attendait à 4h du matin... Donc, comme à chaque fois, on a attendu dans le terminal de bus, et j'ai pu dormir un peu pendant que Franco planifiait notre excursion d'une journée à Trujillo. En effet, malgré le fait que ce soit une belle ville, il n'y a pas tant de choses à faire, alors on avait fait le pari de la visiter en une journée pour repartir le soir même vers Mancora. Aussi, il paraît que les hôtels sont chers (d'ailleurs, des touristes nous ont proposé de les accompagner en taxi pour se rendre dans un village voisin moins cher. On ne comprend pas trop la logique de payer 5 fois plus cher qu'un bus public pour y aller en taxi alors que leur but était d'économiser, mais bon, chacun ses choix).
Franco est parti à la recherche de pain pour qu'on déjeune puis s'est lié d'amitié avec un chauffeur de bus et avec un gardien de sécurité polyglotte. Ces deux-là nous ont été d'une grande aide pour nous indiquer comment se rendre au centre-ville en bus public, alors qu'un autre chauffeur nous avait dit que le seul moyen était d'y aller en taxi et oh surprise, il était aussi lui-même chauffeur de taxi! En réalité, on voulait se rendre au terminal d'une autre compagnie de bus (il n'y a aucun terminal central à Trujillo) pour acheter nos billets du soir. Là pour une fois on a décidé de ne pas magasiner nos billets de bus parce que ça aurait été trop compliqué de faire plein de terminaux différents éparpillés partout dans la ville! En nous voyant partir de son terminal, le chauffeur du bus/chauffeur de taxi s'est rué vers nous pour nous dire que c'était impossible de se rendre en bus et que ça allait nous coûter aussi cher d'y aller en bus que d'y aller avec lui. Ce fut un moment assez cocasse parce que le gardien de sécurité était derrière lui et faisait des signes de tête voulant dire "non, ce n'est pas vrai, allez-y en bus" haha! On s'est rendus très facilement dans un bus public qui était vraiment trop classe pour un bus de ville et on a laissé pour la journée nos backpacks à la compagnie El Dorado dans leur terminal situé dans un quartier industriel un peu glauque, sans être trop confiants de si on allait les retrouver le soir... On a demandé comment se rendre au centre-ville:
- Est-ce qu'on peut marcher jusqu'à la place centrale d'ici?
- Avez-vous des objets de valeur avec vous?
- Euh non......
- Alors oui, c'est à 15 minutes à pied!
- Et c'est sécuritaire?
- Oui, pourquoi ce le serait pas?
Pas très rassurés par sa question sur les objets de valeur, on a marché vers le centre, s'arrêtant prendre un grand verre de jus d'orange fraîchement pressé à un stand au coin de la rue. Le centre-ville de Trujillo est bien joli, avec ses vieilles maisons coloniales peintes de couleurs pastel. Il y a une rue piétonne bien jolie qui mène sur la place centrale un peu dénudée mais immaculée. Arrêtés sur ladite place pour se mettre de la crème solaire, un employé de la municipalité nous a abordé pour nous donner une carte de la ville et nous indiquer comment se rendre aux attractions en transport en commun. Il était beaucoup trop motivé et est revenu plus tard pour nous donner un papier où il avait résumé ce qu'il nous avait dit pour qu'on s'en souvienne bien! Il nous a aussi invité à nous faire entrer dans la mairie pour qu'on la visite. C'est un grand bâtiment colonial et pour se rendre au balcon d'où on a une superbe vue sur la place centrale, il fallait traverser une salle de réception/salle du conseil, où plein d'écoliers attendaient on-ne-sait-quoi et étaient fascinés par notre présence.
La carte du gars contenait une liste de musées et de maisons coloniales qu'on pouvait visiter gratuitement. On s'est donc planifié un parcours pour les visiter, en passant par les églises de la ville. On a commencé par un musée sur l'un de ceux qui a écrit la constitution péruvienne. Sa maison étant maintenant occupée par une banque, les formalités de sécurité étaient beaucoup trop intenses (on s'est enregistré, on a montré nos passeports et un gardien nous a suivi tout le long). Après on a visité la cathédrale, puis à la sortie, un groupe d'étudiants nous aborde pour nous demander de les aider dans un travail pour leur cours d'anglais: ils allaient nous filmer alors qu'on leur demandait des questions du genre "I have a recycling company: how can I prevent fire hazards in my company", haha décidément on nous aime au Pérou!
On a continué à visiter la ville, et plusieurs habitants nous abordaient pour nous dire "siempre con cuidado" ("faites toujours attention") parce que Trujillo a une mauvaise réputation pour les vols. Dans le musée de la Casa de la Independencia, on s'est fait avoir par l'arnaque du "faux-ami", où quelqu'un qui ne semble pas impliqué dans le musée nous aborde et nous raconte des détails sur le musée et son contenu. Tu le trouves gentil alors tu l'écoutes et finalement à la fin il te demande de payer parce qu'il t'a fait visiter une partie du musée... On est repartis avec un goût amer mettons... On a dîné dans un resto meilleur que d'habitude, où ils nous proposaient un apéritif et un dessert en plus!
Une des attractions de Trujillo est Chan Chan, les ruines d'une ancienne ville du peuple Chimu (avant les Incas). Alors qu'on avait compris que le bus nous menait à la porte, il nous a laissés au milieu de nulle part dans le désert... Il y avait bien un panneau pour l'entrée du site mais on ne voit pas du tout les ruines ni aucun signe de vie le long de la route censée y mener... On a repoussé l'offre d'un chauffeur de taxi de nous amener aux ruines ("vous ne pouvez pas marcher, c'est à 2km"!), mais on l'a regretté un peu au fur et à mesure qu'on s'avance sur la route déserte, bordée par des petits fossés et des parois rocheuses où quelqu'un de mal intentionné pourrait se cacher pour nous détrousser... Finalement, on s'est rendus compte qu'on avait eu tort de s'inquiéter quand on a vu au tournant le site (vraiment pas à 2 km...) et des gens qui marchaient aussi sur la route! La ville de Chan Chan devait être immense, mais on n'y retrouve maintenant que quelques murs de terre de temps en temps. Ils ont entrepris la reconstruction d'un des temples et c'est seulement lui qu'on peut visiter. C'est vraiment impressionnant (et ça ne ressemble pas du tout à Machu Picchu) , tout est en terre et les murs sont très bien décorés, des animaux et des formes géométriques y étant sculptés. On arrive d'abord dans une grande place où quelqu'un nous attend déguisé en indien Chimu... J'ai fait office de guide tout le long de la visite grâce aux explications contenues dans le Lonely Planet. La visite finit sur un espèce de lac qui servait à l'époque de réservoir d'eau (on est au milieu du désert). Bien intéressant!
Avant de revenir à Trujillo, on a voulu aller voir la ville d'à côté, Huanchaco. Elle est située sur le bord de la mer, alors on a marché longtemps sur la plage de galet. À un certain moment on a trouvé un oursin qui était encore vivant. J'ai donc voulu lui sauver la vie en le remettant dans l'eau, juchée sur une grosse pierre. Malheureusement, une immense vague est arrivée au même moment et j'ai eu les souliers complètement trempés! Ça m'apprendra à vouloir sauver un oursin! On s'est assis sur la plage le temps que mes pieds sèchent un peu et on a assisté au coucher de soleil. Ici aussi on s'est fait aborder par 2 jeunes filles qui voulaient nous poser des questions en anglais pour un travail d'école... Décidément!
On est partis à la recherche d'un souper, mais tout était hors de prix sur le bord de l'eau alors on est revenus à Trujillo, où on a mangé dans un chifa au son du téléjournal en mandarin! Le chauffeur de taxi vers le terminal d'El Dorado (vu qu'on se rappelle que le voisinage était glauque) était super gentil. Quant à El Dorado, on est pas tombés sur la compagnie la plus organisée mettons. Le bus partait officiellement à 9h et François n'a pas pu faire enregistrer nos bagages avant 9h05. L'autobus est arrivé à 9h30 et on est partis à 9h45. Rendus dehors, on s'est aperçus que la soute était pleine et qu'il restait encore beaucoup de sacs (dont les nôtres) à faire entrer! Les employés avaient l'air un peu perplexes, puis finalement ils ont mis ce qui restait dans la cabine du chauffeur...!
On vous parle de Mancora et des plages du nord du Pérou dans notre prochain billet!
Coucher de soleil sur le Pacifique, les pieds (presque) dans l'eau (mais quand même humides), après avoir sauvé un oursin... On voit ça seulement dans les films romantiques.
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