lundi 30 septembre 2013
Mancora: surf, sand et vendeurs ambulants
Salut! C'est François qui écrit! Donc, on est arrivés à 5h45 du matin à Mancora. Débarqués sans trop savoir où on était (merci Lonely Planet de ne pas inclure de carte de la ville), on s'est cependant vite rendus compte qu'on était dans un endroit touristique... En effet, dès qu'on a posé un pied sur la rue, on a été gossés sans arrêt par les chauffeurs de mototaxi et par une vieille dame édentée et visiblement aux prises avec des problèmes de santé mentale qui voulait nous vendre de la chicha dans des vieilles bouteilles de boisson gazeuse... Bref, on a fini par déjeuner en repoussant les chauffeurs achalants sans bon sens, puis on s'est mis à marcher vers l'attraction principale de Mancora: la plage!
On a toutefois tourné une rue trop tôt pour la plage et on a abouti vraiment loin des installations touristiques, dans des rues un peu ghetto. En demandant notre chemin à quelqu'un, il nous a dit d'aller vers la plage à notre gauche et non vers celle "de l'Amor" (de l'amour) située à droite et considérée dangereuse... Notre cerveau endormi a cependant traduit le nom de la plage par "de la mort", ce qui nous semblait bien logique comme nom pour une plage dangereuse!
On s'est lentement approché du coin touristique et on a commencé à magasiner les prix avant de se dire que tout était vraiment cher pour ce que c'était! Dans l'hostel le plus dégueu (bien que le moins cher, naturellement), on a retrouvé les Allemands en camping-car qui y avaient garé leur véhicule! On ne les a pas encore revus à date mais au nombre de fois où on les a croisés, ce serait surprenant qu'on ne les retrouve pas encore bientôt! Les Allemands nous ayant conseillé de ne pas dormir dans le centre touristique de la ville puisque le soir, tout se transformait en discothèque à ciel ouvert, on s'en est éloignés un peu pour finalement trouver un hôtel trop bien avec une proprio adorable! Bon, c'était un peu plus cher que d'habitude, mais c'était pour nos 6 ans!
On se souvient qu'on ne s'était pas lavés depuis Huaraz... et que tout notre linge était sale. Notre premier geste à l'hôtel fut donc une grande opération lavage, dont s'est chargée Mémé pendant que je tentais de planifier notre passage vers l'Équateur... C'est que c'est un peu compliqué: on peut passer par 3 routes pour traverser la zone frontalière Pérou-Équateur. L'affaire, c'est que la route principale (la Panaméricaine) est aussi connue comme étant le passage frontalier le plus dangereux d'Amérique du Sud (quoique surtout la nuit, à ce qu'on a compris, et si on le fait via une compagnie directe ce n'est pas trop pire), et que le 3e est vraiment trop éloigné dans la jungle. Restait le 2e, mais ça impliquait de revenir sur nos pas pour changer de bus dans une ville intermédiaire...
Après avoir pensé à tout ça et avoir fait sécher le lavage, on a été dîner dans un bon resto mais plus cher que d'habitude (Mancora = touristes = overpriced), avec d'excellentes pâtes à la sauce huancaina. Ensuite, on a vraiment pu commencer à faire ce pourquoi on était venus à Mancora: profiter de la plage! Mancora, en fait, ce n'est qu'un tout petit village qui s'étend sur une minuscule partie de la longue plage de sable fin qui forme une bonne part du nord du Pérou... C'est un endroit magnifique, et plus on s'éloigne du centre touristique, plus ça devient calme et paradisiaque!
Sur la plage, on a fait nos patates sur le sable, mais comme il y avait quand même beaucoup de vent, on a rapidement été ensablés! On a aussi été dérangés par des vendeurs ambulants de lunettes et de bouffe (malgré les panneaux à l'entrée de la plage qui interdisait la vente de nourriture et de boisson sur la plage) et également par des backpackers cassés qui vendent des bracelets et autres breloques. Ça a d'ailleurs donné l'échange cocasse suivant:
- Backpacker cassé tout sourire qui nous joue la carte du gars-sympa-qui-veut-juste-jaser-avec-nous-et-nous-montrer-ses-talents-au-deedjeridoo-mais-tsé-si-tu-veux-tu-peux-m'aider- je-vends-des-bracelets-en-macramé-que-je-fais-moi-même-avec-du-tissu-recyclé-c'est-juste-3-soles-chacun, bref tout pour qu'on se sente mal de ne pas éventuellement lui acheter les gogosses qu'il a à vendre : "Hola como estan chicos?" ("Salut comment ça va les amis?")
- Mémé, qui voit tout venir et qui n'a vraiment pas envie de jouer à ce jeu-là: " Bien, pero no gracias!" ("Bien, mais non merci!")
- Backpacker cassé décontenancé par la réponse sans appel de Mémé et qui dans sa déception-frustration manie l'ironie comme d'autres manient l'épée : "Euh... Ok. Muy buena onda chicos!" ("Euh... Ok. Vous êtes vraiment sympathiques vous!")
S'en suivit une conversation entre Mémé et moi sur l'importance d'être gentil et aimable avec les vendeurs ambulants, même quand on se fait gosser sans cesse pour tout depuis des mois! (Mémé: bon, j'ai l'air d'un monstre...!! Mais vous comprendriez ma frustration à force de dire "no gracias" environ 35 fois par heure...!)
De retour à l'hôtel, on a pris la douche qu'on espérait depuis Huaraz puis on est sortis aller souper pour nos 6 ans dans un resto de cuisine sud-asiatique où on a mangé de très bons currys (on vous en parle d'ici, en Équateur où la bouffe est répétitive, et on rêve à une cuisine aussi bonne et variée!)
Le lendemain fut aussi bien relax... Après une bonne grasse matinée, on a fini de faire le lavage, puis on s'est lancés dans les courriels et autres paperasseries question de rentabiliser notre accès Wifi! On est ensuite partis dîner-déjeûner dans une petite place sur la Panamericana. La Panaméricaine, c'est un peu comme la Transcanadienne: c'est la route principale qui relie toute l'Amérique du Sud. N'allez pas croire malgré tout que c'est une autoroute: si c'est parfois vrai près des capitales (genre à Lima ou à Santiago), plus souvent qu'autrement c'est une route à 2 voies large comme nos routes de campagnes secondaires... avec un peu plus de circulation lourde (autobus et camions) mais en même temps pas tant que ça...
Après, on a été faire une longue marche sur la magnifique plage non touristique du sud de Mancora! À certains endroits, on passe devant des resorts privés qui semblent extraordinaires! Outre de riches gringos en vacances en famille dans l'un de ces clubs pour bien nantis, on a aussi croisé 2 imposantes carcasses de lions de mer (l'odeur!) plus une pointe de rocher pleine de crabes immenses!
En revenant, on a regardé les oiseaux plonger pour attraper des poissons avant d'aller nous-mêmes en manger dans une petite place de cena. On s'est aussi décidés sur la manière de traverser la frontière en achetant des billets pour Loja (Équateur) en passant par le 2e poste frontière dont je vous ai parlé plus tôt!
Après s'être levés pas trop tard le jour suivant, on a traîné un peu sur la plage (vous vous rendez compte qu'il n'y a que ça à faire ici, ça et du surf) puis on a été dîner. Le chat du resto ne cessait d'épier tous nos mouvements depuis la 3e chaise de la table pour nous voler notre bouffe, et on a aussi été témoin d'une bataille entre 2 itinérants sur la rue. C'était plutôt bizarre, mais que veux-tu...
On a contre-vérifié que tout était correct avec nos billets de bus pour Loja le soir-même (première leçon de voyage: toujours être un peu parano, ça évite de se faire dire qu'au final la dame de l'agence n'ait pas réservé les billets bien qu'elle ait dit qu'elle le ferait la veille, et qu'on se retrouve sans place dans le bus... comme ça s'était passé à Potosi). Ensuite, on a été faire changer l'essentiel de nos sols péruviens pour des dollars américains, la monnaie officielle de l'Équateur (oui oui!)
Après ces tracasseries administratives, on est retournés à la plage pour se baigner et pour profiter des grosses vagues! Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas seulement du sable dans cette plage-là: dans l'eau, il y a aussi de grosses roches dans le fond qui scratchent les pieds! On s'est ensuite douchés (j'ai brillamment échappé notre savon dans le sable, nous garantissant des jours d'exfoliation forcée, bravo François), puis on a quitté notre petit coin de paradis pour se rendre avec nos sacs attendre le bus qui nous amenait à la ville de Sullana où on devait changer pour prendre le bus vers Loja. Le trajet vers Sullana fut sans histoire, à travers le paysage étrangement joli de collines désertiques et d'arbrisseaux déssechés qui caractérise le nord du Pérou, le tout étant moins joli dû à la présence de nombreux puits de gaz...
Une fois à Sullana, la première chose qu'on s'est fait dire fut: "Ne sortez pas du terminal, c'est dangereux!" Comme tout le monde à Mancora nous disait ça aussi, on s'est dit qu'on allait écouter... Ensuite, il y a eu le moment de l'incompréhension totale du discours de la madame de la compagnie de bus vers l'Équateur sur combien il fallait payer en frais... Elle était super attentionnée mais elle parlait beaucoup trop vite et tentait de nous expliquer quelque chose de très compliqué sur le fait qu'il fallait qu'on paye un sol pour quelqu'un qui s'occuperait de nos bagages... En tout cas, au bout d'un très long moment on s'est donc rendus compte qu'il y aurait ce frais supplémentaire de 1 sol... C'était gentil à elle d'expliquer pourquoi, mais ça a été tellement pénible pour tout le monde de se comprendre!
Puisqu'on était prisonniers du terminal tel Tom Hanks, on n'a pas eu le choix d'y souper. Mémé a trouvé que son poisson avait un goût bizarre mais elle s'est dit que "c'était peut-être un type de poisson que je n'avais jamais goûté"... Ce poisson aurait un impact dramatique sur la suite!! (pas tant que ça mais bon, c'est pour vous garder en suspens jusqu'au prochain post!)
On s'est gorgés ensuite de culture péruvienne en écoutant le téléroman "Mon Amour le Wachiman 2" à la télévision... Ne nous demandez pas ce qu'est un Wachiman: on n'en a aucune idée! On a dépensé nos derniers sols en bonbons et gommes, on a aperçu avec joie et nostalgie l'autobus de la compagnie "Erick le Rouge" et on est enfin embarqués avec l'entreprise Loja International, qui s'est révélée plutôt bien pour un bus à un seul étage.
Le passage de la frontière péruvienne, vers minuit, s'est fait sans encombres. Alors que chez nous il est parfois difficile de se faire servir en français à Ottawa, dans ce poste secondaire perdu dans la campagne, le douanier péruvien parlait français! On a patienté ensuite un bon moment parce qu'il y avait une madame qui semblait décidément avoir des problèmes avec la grosse poche de riz qu'elle importait en Équateur... de l'autre côté du pont international qu'on a traversé à pied, les douaniers équatoriens ont étampé bien vite nos passeports avant de nous dire que tout était correct. Le tout faisait bien plus sérieux que la frontière Bolivie-Pérou au lac Titicaca!
Ainsi se termine notre épopée au Pérou! On vous jase de l'Équateur très bientôt!
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