Salut, c'est Mémé!
Loja, une ville plutôt moche, nous attendait à...
4h45 du matin...! Le terminal de cette petite localité équatorienne n'était pas
très différent de ceux en Bolivie ou au Pérou, sauf que, chose absolument
magnifique, les employés des compagnies de bus ne hurlent pas leurs
destinations à tout le monde dans la gare! On s'est pris un chocolat chaud pour
se réchauffer et passer le temps jusqu'à ce qu'il fasse clair et qu'on parte
pour Vilcabamba, un petit village à 1h de Loja. Il paraît que le paysage était
très beau, mais je n'en ai rien su car j'ai dormi tout le long... Vilcabamba
est un joli petit village situé dans une vallée verdoyante des Andes! La
température est très bien toute l'année, la végétation luxuriante et l'ambiance
bien agréable, ce qui fait que le village compte une proportion assez
incroyable d'expatriés gringos qui sont venus s'y établir. Vu que c'est hyper
relax et plein d'étrangers, on y trouve une atmosphère vaguement nouvel âge,
avec genre des pubs pour des "cures de renaissance" ou des gens qui
jouent de la cithare sur la place! On a visité l'église puis attendu un peu sur
la superbe place centrale que l'heure soit plus respectable pour chercher un
hôtel sans réveiller les propriétaires. On avait spotté dans le guide un lodge
écologique (le Rumi Wilco Eco Lodge) qui semblait très bien. Situé un peu plus
loin dans la vallée, il fallait s'y rendre via de sentiers bordés de fleurs
multicolores, puis traverser un pont. Bref, on était pas mal en retrait, dans
un coin vraiment tranquille et verdoyant de la vallée. Je dirais même que
c'était une végétation de jungle: palmiers, bambous, serpents, plantes sauvages
partout partout, une rivière... (En fait, selon le Lonely Planet, il s'agirait
d'une "jungle sèche", un environnement assez unique au sud de
l'Équateur, où, en plus de la végétation sèche andine d'eucalyptus, de cactus
et d'aloès, on retrouve aussi des espèces pas mal plus tropicales comme le
bambou, le kapok, les palmiers et les bananiers!) Et étonnamment, il n'y a
aucun moustique!! À l'entrée du site, on a rencontré une Japonaise qui avait
été coiffeuse à Montréal, qui avait prévu rester 2 jours au lodge mais qui
était finalement restée 2 semaines! On a marché vers la réception, qui est la
maison des deux propriétaires, deux Argentins botanistes qui ont travaillé
longtemps aux Galapagos et sont tombés amoureux de Vilcabamba. On avait le
choix de rester dans un bungalow sur pilotis, avec la cuisine à l'intérieur,
tout fait de bois et avec des hamacs à l'extérieur dans un coin plus éloigné du
site, ou sinon dans des cabanes moins belles à l'entrée... Vu ma description,
vous aurez compris qu'on a opté pour la première option, même si c'était plus
cher... Dans notre cabane sur pilotis, on avait l'impression d'être au chalet!
On s'est dit qu'on allait profiter de notre belle cabane en se cuisinant un bon
souper, avec bouteille de vin pis toute, puis qu'on allait se faire un feu de
camp dans l'espace prévu un peu plus loin dans la forêt! On est donc repartis
vers Vilcabamba pour acheter des provisions et dîner dans un petit resto très
bien. L'une de nos voisines de table faisait par contre clairement une
dépression, lorsqu'elle disait à un autre Gringo qu'elle n'en pouvait plus de
Vilcabamba mais qu'elle n'avait pas la force de partir et que tout lui
paraissait une montagne... Durant nos emplettes, on s'est aussi fait donner un
biscuit par la boulangerie du village et on a pu déguster différents vins et
liqueurs produites localement.
Au retour, on a fait une sieste dans les hamacs!
Puis, division des sexes oblige, j'ai préparé une bonne petite sauce spaghetti
pendant que François faisait son homme des bois en préparant le feu!
Malheureusement, le vin (ok, on l'avoue, c'était le moins cher qu'il y avait,
mais pour ce prix-là au Chili on a quelque chose de très bien!) était
franchement vraiment mais vraiment dégueulasse... On a continué notre festin
avec des saucisses grillées sur le feu de camp, ce fut bien agréable et ça nous
rappelait nos soirées d'été dans les Laurentides! La Japonaise et un Français
nouvellement arrivé sont passés près de nous parce qu'ils allaient visiter un
chaman(!) avec qui la Japonaise s'était liée d'amitié, et on a jasé un bon
moment avec eux près du feu. Tout le long de la soirée, il y avait des
explosions mystérieuses qu'on entendait au loin, on pensait que c'était des
coups de feu... Mais finalement, la Japonaise nous a dit que c'était normal,
qu'il y avait une fête religieuse toute la semaine avec de la musique et des
pétards... On ne s'habitue décidément pas au bruit des pétards! Vers la fin du
feu, je commence à avoir mal au coeur. Le premier accusé est le vin
nauséabond... mais le vrai coupable est probablement le poisson "qui goûte
bizarre" mangé à la gare de Sullana... Bref, j'ai été malade comme jamais
toute la nuit... Disons que le fait de devoir descendre au premier étage (où
étaient les toilettes) à 15 reprises à la noirceur a fini par m'enlever ma peur
de tomber sur un serpent! À date dans nos voyages, je ne vomis qu'une seule
fois: on espère que la tendance sera la même lors de ce voyage-ci!
Le lendemain, comme on avait tous deux pas passé
une bonne nuit, on s'est levés plutôt tard... Probablement avec 10 livres en
moins, je n'avais pas la force de revenir à Loja comme prévu, alors on a décidé
de rester une nuit de plus, ce qui en soit n'était pas déplaisant vu l'endroit
où on était! Mon estomac n'étant toujours pas rétabli, ma journée fut une
alternance de toilettes-dodo... Conseil: si jamais (et surtout en voyage) vous
mangez un poisson qui "goûte bizarre", c'est probablement parce qu'il
n'est pas bon! François de son côté a passé une journée assez reposante. Après
avoir lu sur un hamac, il est parti faire les sentiers près du lodge. En effet,
le lodge est situé sur un "parc protégé" (4 voisins se sont mis
ensemble pour le créer) et ils y ont fait des sentiers d'interprétation un peu
partout. François a donc marché un bon 3h, dont jusqu'en haut d'une montagne,
d'où la vue sur la vallée était paraît-il magnifique! Puis, il est allé au
village chercher des ingrédients pour faire le souper. Malgré le réconfortant
Kraft Dinner qu'on traînait depuis le début du voyage (et que le souper était
ma seule activité de la journée), je n'ai pas vraiment pu manger... Il n'y a
rien que je déteste le plus que le manque d'appétit. Malheureusement pour moi,
j'allais devoir l'endurer pour encore plusieurs jours le temps que je me
remette de mon gentil micro-organisme... Complètement crevée de l'effort de
m'être levée pour souper, je me suis endormie pendant que François vivait son
rêve inassouvi d'être ermite en écrivant le blog à la lueur de la
chandelle...!
Le lendemain, on a attendu un peu de voir si
j'allais mieux, puis on a encore opté pour rester une journée de plus pour que
je dorme encore... Aussi, on s'est dit qu'on partirait tôt le lendemain matin,
plutôt que de devoir dormir à Loja le soir-même vu qu'on avait plusieurs heures
de bus vers notre prochaine destination. En après-midi, François est parti au
village faire des courriels et autres paperasseries administratives pour son
stage en janvier. Mis-à-part une grande discussion sur ledit stage, la soirée a
été bien tranquille! François nous a cuisiné des mini-pizzas au brocoli avec
parmesan, mais il s'est trompé et au lieu d'acheter de la sauce tomate, il a
acheté un sachet de ketchup! (François : c'était pas évident comme différence
sur le sachet, bon!) Ce n'était malgré tout pas si mauvais haha!
Le matin suivant, je me sentais beaucoup mieux
alors on a fait nos sacs puis on est partis vers le village. On a donc quitté
notre cabane et on a salué au passage la Japonaise et le Français! Au
restaurant du midi, on s'est rendu compte qu'on n'avait plus d'argent alors je
suis partie au guichet un coin de rue plus loin. Un itinérant assez bizarre n'a
pas arrêté de me suivre tout le long alors j'ai décidé que j'y retournerais
plus tard... D'habitude, on aime mieux être les 2 ensemble lorsqu'on sort de
l'argent, mais là François ne pouvait pas partir du restaurant sinon ils
auraient cru qu'on n'allait pas payer. Donc j'y suis retournée et j'ai dû
braver l'itinérant qui là non plus n'a pas arrêté de me suivre... Lorsque j'ai
pu retirer l'argent, il m'a agrippé le bras mais j'ai pu m'en aller sans trop
de difficultés...
Lors de notre trajet de retour vers Loja (via un
bus qui fait la run de lait pour déposer tous les enfants du village chez eux
après l'école), on a été arrêtés dans un embouteillage. On s'est vite rendus
compte que c'était un grave accident entre un taxi (qui sont des pick-ups ici)
et une petite auto... Il y a eu au moins un mort et plusieurs blessés, la croix
rouge, la police et les pompiers étaient sur place, c'était assez intense... À
chaque fois qu'on voit des accidents on se dit qu'on est chanceux de ne pas
encore en avoir eu, du moins pas un grave. Un autre autobus de la même
compagnie était pris de l'autre côté, alors les passagers de chaque bus ont
échangé pour pouvoir continuer leur chemin de l'autre côté. Bien sûr, le nouvel
assistant a voulu nous faire re-payer le passage, alors on a argumenté qu'on
avait déjà payé le plein prix de l'autre côté, il nous a donc laissé passer...
Du terminal de Loja, on a pris le prochain bus vers Cuenca, la troisième plus
grosse ville d'Équateur. Quand on fait des trajets de jour, on finit toujours
par se dire que c'est plus épuisant que de faire des trajets de nuit, même si
on y dort mal et peu. Malheureusement, les distances sont plutôt courtes en
Équateur, alors on va surtout faire des bus de jour... En plus, la dame en
avant de François avait sérieusement oublié sa dose matinale d'antisudorifique,
c'était franchement dégoûtant! À chaque fois qu'elle levait les bras (et ça
arrivait relativement souvent), on manquait mourir tellement l'odeur levait le
coeur!
On vous laisse sur cette fin odorante! À bientôt!
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