mardi 1 octobre 2013

Vilcabamba

Salut, c'est Mémé!

Loja, une ville plutôt moche, nous attendait à... 4h45 du matin...! Le terminal de cette petite localité équatorienne n'était pas très différent de ceux en Bolivie ou au Pérou, sauf que, chose absolument magnifique, les employés des compagnies de bus ne hurlent pas leurs destinations à tout le monde dans la gare! On s'est pris un chocolat chaud pour se réchauffer et passer le temps jusqu'à ce qu'il fasse clair et qu'on parte pour Vilcabamba, un petit village à 1h de Loja. Il paraît que le paysage était très beau, mais je n'en ai rien su car j'ai dormi tout le long... Vilcabamba est un joli petit village situé dans une vallée verdoyante des Andes! La température est très bien toute l'année, la végétation luxuriante et l'ambiance bien agréable, ce qui fait que le village compte une proportion assez incroyable d'expatriés gringos qui sont venus s'y établir. Vu que c'est hyper relax et plein d'étrangers, on y trouve une atmosphère vaguement nouvel âge, avec genre des pubs pour des "cures de renaissance" ou des gens qui jouent de la cithare sur la place! On a visité l'église puis attendu un peu sur la superbe place centrale que l'heure soit plus respectable pour chercher un hôtel sans réveiller les propriétaires. On avait spotté dans le guide un lodge écologique (le Rumi Wilco Eco Lodge) qui semblait très bien. Situé un peu plus loin dans la vallée, il fallait s'y rendre via de sentiers bordés de fleurs multicolores, puis traverser un pont. Bref, on était pas mal en retrait, dans un coin vraiment tranquille et verdoyant de la vallée. Je dirais même que c'était une végétation de jungle: palmiers, bambous, serpents, plantes sauvages partout partout, une rivière... (En fait, selon le Lonely Planet, il s'agirait d'une "jungle sèche", un environnement assez unique au sud de l'Équateur, où, en plus de la végétation sèche andine d'eucalyptus, de cactus et d'aloès, on retrouve aussi des espèces pas mal plus tropicales comme le bambou, le kapok, les palmiers et les bananiers!) Et étonnamment, il n'y a aucun moustique!! À l'entrée du site, on a rencontré une Japonaise qui avait été coiffeuse à Montréal, qui avait prévu rester 2 jours au lodge mais qui était finalement restée 2 semaines! On a marché vers la réception, qui est la maison des deux propriétaires, deux Argentins botanistes qui ont travaillé longtemps aux Galapagos et sont tombés amoureux de Vilcabamba. On avait le choix de rester dans un bungalow sur pilotis, avec la cuisine à l'intérieur, tout fait de bois et avec des hamacs à l'extérieur dans un coin plus éloigné du site, ou sinon dans des cabanes moins belles à l'entrée... Vu ma description, vous aurez compris qu'on a opté pour la première option, même si c'était plus cher... Dans notre cabane sur pilotis, on avait l'impression d'être au chalet! On s'est dit qu'on allait profiter de notre belle cabane en se cuisinant un bon souper, avec bouteille de vin pis toute, puis qu'on allait se faire un feu de camp dans l'espace prévu un peu plus loin dans la forêt! On est donc repartis vers Vilcabamba pour acheter des provisions et dîner dans un petit resto très bien. L'une de nos voisines de table faisait par contre clairement une dépression, lorsqu'elle disait à un autre Gringo qu'elle n'en pouvait plus de Vilcabamba mais qu'elle n'avait pas la force de partir et que tout lui paraissait une montagne... Durant nos emplettes, on s'est aussi fait donner un biscuit par la boulangerie du village et on a pu déguster différents vins et liqueurs produites localement. 

Au retour, on a fait une sieste dans les hamacs! Puis, division des sexes oblige, j'ai préparé une bonne petite sauce spaghetti pendant que François faisait son homme des bois en préparant le feu! Malheureusement, le vin (ok, on l'avoue, c'était le moins cher qu'il y avait, mais pour ce prix-là au Chili on a quelque chose de très bien!) était franchement vraiment mais vraiment dégueulasse... On a continué notre festin avec des saucisses grillées sur le feu de camp, ce fut bien agréable et ça nous rappelait nos soirées d'été dans les Laurentides! La Japonaise et un Français nouvellement arrivé sont passés près de nous parce qu'ils allaient visiter un chaman(!) avec qui la Japonaise s'était liée d'amitié, et on a jasé un bon moment avec eux près du feu. Tout le long de la soirée, il y avait des explosions mystérieuses qu'on entendait au loin, on pensait que c'était des coups de feu... Mais finalement, la Japonaise nous a dit que c'était normal, qu'il y avait une fête religieuse toute la semaine avec de la musique et des pétards... On ne s'habitue décidément pas au bruit des pétards! Vers la fin du feu, je commence à avoir mal au coeur. Le premier accusé est le vin nauséabond... mais le vrai coupable est probablement le poisson "qui goûte bizarre" mangé à la gare de Sullana... Bref, j'ai été malade comme jamais toute la nuit... Disons que le fait de devoir descendre au premier étage (où étaient les toilettes) à 15 reprises à la noirceur a fini par m'enlever ma peur de tomber sur un serpent! À date dans nos voyages, je ne vomis qu'une seule fois: on espère que la tendance sera la même lors de ce voyage-ci! 

Le lendemain, comme on avait tous deux pas passé une bonne nuit, on s'est levés plutôt tard... Probablement avec 10 livres en moins, je n'avais pas la force de revenir à Loja comme prévu, alors on a décidé de rester une nuit de plus, ce qui en soit n'était pas déplaisant vu l'endroit où on était! Mon estomac n'étant toujours pas rétabli, ma journée fut une alternance de toilettes-dodo... Conseil: si jamais (et surtout en voyage) vous mangez un poisson qui "goûte bizarre", c'est probablement parce qu'il n'est pas bon! François de son côté a passé une journée assez reposante. Après avoir lu sur un hamac, il est parti faire les sentiers près du lodge. En effet, le lodge est situé sur un "parc protégé" (4 voisins se sont mis ensemble pour le créer) et ils y ont fait des sentiers d'interprétation un peu partout. François a donc marché un bon 3h, dont jusqu'en haut d'une montagne, d'où la vue sur la vallée était paraît-il magnifique! Puis, il est allé au village chercher des ingrédients pour faire le souper. Malgré le réconfortant Kraft Dinner qu'on traînait depuis le début du voyage (et que le souper était ma seule activité de la journée), je n'ai pas vraiment pu manger... Il n'y a rien que je déteste le plus que le manque d'appétit. Malheureusement pour moi, j'allais devoir l'endurer pour encore plusieurs jours le temps que je me remette de mon gentil micro-organisme... Complètement crevée de l'effort de m'être levée pour souper, je me suis endormie pendant que François vivait son rêve inassouvi d'être ermite en écrivant le blog à la lueur de la chandelle...! 

Le lendemain, on a attendu un peu de voir si j'allais mieux, puis on a encore opté pour rester une journée de plus pour que je dorme encore... Aussi, on s'est dit qu'on partirait tôt le lendemain matin, plutôt que de devoir dormir à Loja le soir-même vu qu'on avait plusieurs heures de bus vers notre prochaine destination. En après-midi, François est parti au village faire des courriels et autres paperasseries administratives pour son stage en janvier. Mis-à-part une grande discussion sur ledit stage, la soirée a été bien tranquille! François nous a cuisiné des mini-pizzas au brocoli avec parmesan, mais il s'est trompé et au lieu d'acheter de la sauce tomate, il a acheté un sachet de ketchup! (François : c'était pas évident comme différence sur le sachet, bon!) Ce n'était malgré tout pas si mauvais haha!

Le matin suivant, je me sentais beaucoup mieux alors on a fait nos sacs puis on est partis vers le village. On a donc quitté notre cabane et on a salué au passage la Japonaise et le Français! Au restaurant du midi, on s'est rendu compte qu'on n'avait plus d'argent alors je suis partie au guichet un coin de rue plus loin. Un itinérant assez bizarre n'a pas arrêté de me suivre tout le long alors j'ai décidé que j'y retournerais plus tard... D'habitude, on aime mieux être les 2 ensemble lorsqu'on sort de l'argent, mais là François ne pouvait pas partir du restaurant sinon ils auraient cru qu'on n'allait pas payer. Donc j'y suis retournée et j'ai dû braver l'itinérant qui là non plus n'a pas arrêté de me suivre... Lorsque j'ai pu retirer l'argent, il m'a agrippé le bras mais j'ai pu m'en aller sans trop de difficultés... 

Lors de notre trajet de retour vers Loja (via un bus qui fait la run de lait pour déposer tous les enfants du village chez eux après l'école), on a été arrêtés dans un embouteillage. On s'est vite rendus compte que c'était un grave accident entre un taxi (qui sont des pick-ups ici) et une petite auto... Il y a eu au moins un mort et plusieurs blessés, la croix rouge, la police et les pompiers étaient sur place, c'était assez intense... À chaque fois qu'on voit des accidents on se dit qu'on est chanceux de ne pas encore en avoir eu, du moins pas un grave. Un autre autobus de la même compagnie était pris de l'autre côté, alors les passagers de chaque bus ont échangé pour pouvoir continuer leur chemin de l'autre côté. Bien sûr, le nouvel assistant a voulu nous faire re-payer le passage, alors on a argumenté qu'on avait déjà payé le plein prix de l'autre côté, il nous a donc laissé passer... Du terminal de Loja, on a pris le prochain bus vers Cuenca, la troisième plus grosse ville d'Équateur. Quand on fait des trajets de jour, on finit toujours par se dire que c'est plus épuisant que de faire des trajets de nuit, même si on y dort mal et peu. Malheureusement, les distances sont plutôt courtes en Équateur, alors on va surtout faire des bus de jour... En plus, la dame en avant de François avait sérieusement oublié sa dose matinale d'antisudorifique, c'était franchement dégoûtant! À chaque fois qu'elle levait les bras (et ça arrivait relativement souvent), on manquait mourir tellement l'odeur levait le coeur!

On vous laisse sur cette fin odorante! À bientôt!

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