mardi 15 octobre 2013

Otavalo + Tulcan + Ipiales


Trois villes dans la même entrée, si c'est pas du service ça!

Notre nuit de camping dans la cour de l'auberge de jeunesse se passait plutôt bien (on entendait oiseaux et grillons malgré qu'on était en plein centre-ville) et les matelas sont restés bien secs! Par contre, j'ai (Mémé) commencé à avoir de sérieuses crampes vers 4h du matin... J'ai rarement eu aussi mal, je n'ai pas pu m'endormir avant6h, qui était l'heure où on comptait se lever pour commencer de bonne heure notre grosse journée! En effet, notre plan était de se rendre aux limites de la frontière avec la Colombie, tout en visitant un village connu pour son grand marché. Finalement, on s'est levés plus tard pour que je reprenne des forces et ainsi éviter de reproduire la scène des douanes Ouzbékistan-Kazakhstan (où j'ai failli m'évanouir devant le douanier suite à une intoxication alimentaire la veille...)! On a dit au revoir au staff de l'auberge et on est partis affronter le trolleybus infernal, dans lequel on a pu se faufiler malgré nos backpacks et écouter un aveugle chanter des chants prônant le pouvoir infini du seigneur.

Rendus à la fin de la ligne, on devait changer d'autobus pour se rendre à un autre terminal encore plus loin... Après tout ce temps, on était contents d'avoir finalement pu sauter dans le bus vers Otavalo, même si on savait d'emblée qu'on avait raté le grand marché  matinal à cause de l'heure où on était partis et qu'on faisait plus ou moins une grosse journée d'autobus... Avec tout ça, je vous avouerai que mon moral n'était pas au plus fort: avoir été malade presque 2 semaines de temps en 3 semaines en Équateur me pesait un peu... Mais bon, malgré l'odeur qui émanait de la couche de la petite fille dans le siège d'en avant, j'ai pu dormir tout le long du trajet.

En arrivant au village (qui est plus une petite ville qu'un vrai village cute finalement), on a mangé dans un regroupement d'étals en plein air. Malgré l'heure, notre optimisme nous a poussé à quand même aller voir s'il y avait un marché ou du moins aller voir la place centrale. Et surprise: le marché était toujours là! On a vagabondé entre les étals de souvenirs et les "a la orden" qui fusaient de partout! Finalement, on s'est laissés tenter par deux tableaux peints sur du cuir, un type d'artisanat qu'on avait vus un peu partout en Équateur. François étant tout content d'avoir pu négocier avec le vendeur, on a quitté Otavalo vers Ibarra, une ville où il n'y à rien à faire à part attendre le prochain bus vers Tulcan près de la frontière... Tentant, non?

Au terminal d'Ibarra, on nous a dit qu'il fallait se rendre plus loin en ville pour prendre ledit bus. On a donc pris un taxi avec un chauffeur des plus antipathiques qui, probablement fâché parce qu'on s'était renseignés sur le bon tarif et qu'on n'a pas mordu à son prix doublement plus haut, a chicané François parce qu'il aurait fermé la porte trop fort puis n'a plus dit un seul mot du trajet...! On a trouvé le bus vers Tulcan sans problème et on s'y est fait accueillir par une mère et une fille qui demandaient de l'argent pour leur prestation de chants... Je ne savais pas que fausser à ce point était possible, et surtout qu'on pouvait le faire avec autant d'assurance! Tous les passagers ont eu un soupir de soulagement quand elles sont sorties puis le bus a démarré.

Après avoir croisé quelques barrages de l'amée sur la route (la zone près de la frontière est hautement surveillée!), on a pu se débarrasser de trois ados dans le fond du bus qui avaient l'air de se trouver les plus cool au monde et qui sifflaient chaque fille qui se levaient dans le bus... En effet, pour une raison inexpliquée,  il y avait une proportion assez impressionnante de "jeunes thugs" à Tulcan... Ce point plutôt banal fait par contre qu'on s'y sent moyennement bien, sans compter qu'arriver à la noirceur dans une nouvelle ville ne nous a jamais plu!

On a pris un bus vers le centre, accompagnés par un rappeur plutôt bon qui quémandait dans l'autobus. Mis à part que François ait dû sauter du bus en marche parce qu'il était trop lent à sortir selon les critères du conducteur, le tout s'est fait facilement! Puis, on a trouvé un petit hostel bien correct pour le  prix, avec l'aide de policiers qui semblaient beaucoup trop heureux qu'on les aborde pour leur poser une question. Effectivement, dans les pays andins jusqu'à présent, les policiers semblent mal aimés, comme en témoignent les affiches un peu partout montrant un policier tout sourire tenant la main à un enfant sous un slogan du genre "la police, votre ami de toujours"!

On a marché un peu à la recherche d'un resto, confirmant notre impression que Tulcan n'est pas la plus belle ville qui soit... Après un plus qu'optimiste "à la prochaine" des serveurs du resto de poulet rôti, on est allés dormir et se préparer mentalement à affrontet la frontière colombienne le lendemain...

Malheureusement, j'ai encore été réveillée aux petites heures du matin par des crampes... On a commencé à trouver que ce que j'avais ne ressemblait pas du tout à une intoxication normale, et comme il y avait maintenant du sang et que j'étais déjà sous antibiotiques, on stressait un peu et on s'est dit que si ce n'était pas mieux le lendemain, on irait découvrir le système de santé colombien! Je vous gâche le punch: tout est revenu dans l'ordre par après et vous n'entendrez plus parler de nos intestins pour un bon bout de temps (du moins jusqu'â maintenant où on écrit ces lignes; on touche du bois).

Le lendemain, on s'est encore une fois levés plus tard que prévu pour que je puisse dormir un peu plus. Pendant que je préparais les sacs, François est allé dans une banque pour qu'on ait un peu de pesos colombiens et ils lui ont dit qu'il devait plutôt aller voir les changeurs au noir dans la rue! Après cette formalité, on est partis en taxi collectif vers la frontière à peine quelques km plus loin.

Première impression de la frontière tant appréhendée: c'est plutôt bordélique! Changeurs au noir, taxi, policiers, vendeurs de gogosses, employés de compagnies d'autobus... tout ce beau monde entassé dans le "no man's land" entre les deux douanes à 300 mètres de distance. On a d'abord dû s'entasser dans l'édiice équatorien plein à craquer. De là, on était aux premières loges pour voir entrer dans le bâtiment 4 personnes menottées (probablement une histoire de trafic de drogue) escortées de policiers... Suivait l'escouade tactique armée jusqu'aux dents de fusils d'assaut et des agents d'Interpol, puis les médias qui croquaient les mines abattues des 4 accusés... C'était disons assez impressionnant... et plutôt troublant... Après un bon moment d'attente toujours sous l'oeil des policiers des forces spéciales qui gardaient l'entrée de la salle où étaient les 4 personnes, on a pu compléter les formalités de sortie du pays. Au moment où j'attendais François près de la porte, les 4 (2 filles 2 gars) sont sortis et sont passés tout près de moi. En fait, je suis sûre que moi et ma face traumatisée sommes passés aux nouvelles en arrière-plan parce que j'étais exactement dans l'angle des caméras...! On a traversé un pont vers le côté colombien, passant à côté du fourgon blindé de la prison où ils se rendaient. On a encore attendu en file pour les douanes colombiennes, voyant une fois de plus les 4 comparses entrer dans une salle du côté colombien (on aurait dit qu'ils faisaient exprès pour les exposer le plus possible aux regards de touceux qui étaient là). On a eu droit à aucune question particulière de la part du douanier (il a même complimenté François sur son espagnol car il pensait qu'il était espagnol) et on a pu rebrousser chemin vers le no man's land pour prendre un minibus. Oui, vous avez bien lu, ils n'ont même pas regardé nos valises dans une des frontières où se fait le plus de trafic de drogue (et dire qu'on s'était forcés à finir notre lait en poudre pour ne pas qu'on ait l'air d'avoir de la cocaïne haha!). En fait, j'ai été vraiment étonnée du peu de sérieux de cette frontière, surtout parce qu'elle est faite telle que n'importe qui peut passer de l'autre côté sans faire aucune formalité dans les bâtiments un peu en retrait sans que personne ne s'en rende compte ou ne t'arrête pour vérifier que tes papiers sont en ordre...

Le minibus en partance des douanes nous a mené à Ipiales, quasiment collée à la frontière. Depuis qu'on est en Colombie, la musique qui joue dans les autobus (et partout de façon générale...) a changé: la musique andine romantique où les filles lyrent dans les notes les plus aiguës a laissé sa place à la salsa, donnant une ambiance festive à tous les autobus qu'on prend! Question de faire autre chose que juste du bus toute la journée, on s'était dit qu'on irait au moins visiter le sanctuaire de Las Lajas pas trop loin. Il s'agit en fait d'une église construite directement en face d'un ravin. Après un 15 minutes de marche à travers des rues pleines de magasins de souvenirs et d'objets religieux, on arrive à ladite église de style gothique. Le devant de l'église est en fait construit à même la pierre de la falaise! Après quelques photos, on est revenus en vitesse vers les taxis collectifs vers la gare. Eh oui, on était pressés de revenir à la gare car le guide s'était encore trompé dans la durée des trajets et le 6hjusqu'à Popayan était plutôt un 8-9h selon les compagnies à Ipiales... Pourquoi ne pas faire de nuit ce 8-9h et se taper au final deux jours complets de transport? On aurait bien aimé nous aussi mais il s'avère que la route entre la frontière et Popayan est la grande route la moins sécuritaire à faire de nuit (des bandits interceptent à main armée les autobus durant la nuit)... Notre but était donc d'arriver à Popayan avant la noirceur, ce qui n'était clairement plus possible avec 8h de trajet. Déjà qu'on aurait voulu limiter le temps de soir dans le bus, le nôtre est parti en retard, nous permettant de regarder avec peine s'éloigner l'autobus de la compagnie de luxe qu'on aurait finalement dû prendre vu le peu d'espace qu'on avait pour nos jambes pour 8h de trajet...

La nuit est tombée plus tôt que prévu et on s'est mis à stresser en essayant de s'imaginer quelle serait la meilleure technique utilisée par les bandits pour stopper les bus et voir si on était à risque... Mais bon, il y avait encore beaucoup de circulation sur la route alors on se disait que les problèmes devaient se passer aux petites heures du matin. Environ une heure avant d'arriver à Popayan, l'autobus s'est arrêté dans une halte routière affiliée à la compagnie de bus pour souper (à 21:00...). On a grignoté des chips parce que les repas étaient hors de prix, en s'impatientant pour qu'on finisse par repartir...

On a fini par arriver à Popayan vers 22:00, en se sentant mal d'arriver si tard dans la famille d'un de nos amis (Danielqui nous avait mis en contact avec sa famille à Popayanet qui nous attendaient gentiment pour la nuit!

Hasta luego!

1 commentaire:

  1. Quelqu'un a-t-il trouvé le bout d'info télévisée où Mémé et sa face traumatisée voient défiler 2 couples de bandits et leur escorte armée jusqu'au dents?

    vous n'êtes pas prêts d'oublier cette frontière, aussi "passoire" soit-elle!

    Si vous renouvelez votre réserve de lait en poudre, faites attention de ne pas devenir à votre insu passeurs de cocaïne...

    Madeleine

    RépondreSupprimer