mercredi 30 octobre 2013

Santa Marta

Allô! Ici François!

Le trajet de bus qui nous amenait de Cartagena à Santa Marta fut plus long que prévu. Le Lonely Planet disait que bon nombre de bus arrêtent longtemps en chemin à Barranquilla, une grosse ville où il y a peu à faire avant de continuer leur périple, et qu'idéalement si on pouvait prendre un direct ce serait mieux. On avait donc pris un direct... enfin, selon ce que la compagnie disait. En effet, on a arrêté seulement 20 minutes à la gare de Barranquilla, ce qu'on trouvait excellent! C'était néanmoins une feinte, parce qu'on s'est ensuite arrêtés près d'une heure en banlieue de Barranquilla pour que le chauffeur aille faire Dieu-sait-quoi dans ce qui semblait être un bureau de compagnie de bus... Enfin, après avoir longé la mer un bon moment, on est arrivés vers23h30 à la gare de Santa Marta, qui non seulement était fermée mais était aussi au milieu de nulle part. Puisqu'il ne fallait pas compter sur un bus public à cette heure-là, on s'est renseigné auprès des quelques Colombiens qui étaient descendus du bus avec nous quant au prix d'une course de taxi vers le centre puis on a embarqué avec un chauffeur sympa pour le bon prix.

Bon c'est sûr que la première impression d'une ville n'est pas la meilleure quand on arrive en pleine nuit, mais on ne peut pas dire qu'on ait été charmés par Santa Marta lors de notre arrivée (ni le lendemain non plus d'ailleurs: ça a beau être la ville la plus vieille d'Amérique du Sud, il reste peu d'architecture coloniale et la ville manque plutôt de cachet)... Il faut dire que notre hostel n'était pas des plus extraordinaires non plus! On ne fait jamais ça d'habitude, mais on avait réservé une chambre le jour d'avant à Cartagena dans cet hostel plutôt cheap. Il y avait 2 raisons pour ça: d'abord, on arrivait vraiment tard et on ne voulait pas se donner la peine de chercher un endroit où dormir en pleine nuit, et ensuite on avait peur de ne pas avoir de place parce que c'était la semaine de vacances scolaire en Colombie et que quand ils sont en congé, les Colombiens vont tous à la plage. Et la plage en Colombie, c'est Santa Marta et les environs! Cette semaine de vacances scolaires a d'ailleurs été un peu gossante durant notre séjour en Colombie car elle créait une haute saison touristique artificielle alors qu'octobre est habituellement la basse saison. Ça avait, entre autres effets négatifs, ceux de hausser les prix des bus et des hostels, de créer de la congestion sur les routes et de doubler le nombre de touristes partout! Pour en revenir à notre hostel, en fait notre chambre était à peu près aussi accueillante qu'un cabanon en tôle, avec des patchs de plâtre, des taches et des graffitis sur les murs. Oh, et la toilette partagée n'avait pas de siège! Mais bon, pour la moitié du prix habituel et pour une nuit seulement, on s'est dits qu'on allait passer l'éponge... On s'est endormis au doux son du ventilateur poussé au maximum, parce qu'à Santa Marta aussi il fait chaud!

Le lendemain, après avoir déjeuné, on s'est dirigés vers le bord de mer, à quelques mètres de notre hostel. Le boardwalk et la plage de la ville étaient corrects, sans plus, et étaient bondés de Colombiens en vacances! On a vu une chienne qui se reposait dans une genre de cabane en carton après avoir eu une portée de minuscules chiots encore aveugles (vous pouvez dire "Oooooonnnnnnn cuuuuute" ici), puis on a aussi bu la meilleure limonade qu'on ait eu jusqu'à maintenant dans un petit stand ambulant. On a ensuite pris un minibus vers la gare. Ici, les gens sont vraiment affectueux quand ils s'adressent à toi: ils  t'appellent "mon amour" ou "mon coeur"! Comme dans l'échange suivant:

Mémé: Est-ce que ce bus va à la gare?
Gars-dans-le-bus-qui-gueule-les-destinations-et-récolte-l'argent: Non, mon amour, il va à l'autre bout de la ville!

Après un long trajet, on s'est rendus à la gare. On était obligés de s'y rendre car on devait partir le soir-même pour San Gil (près de la frontière avec le Venezuela) question d'être à Bogota 2 jours plus tard. Le but était double: d'une part, il fallait être à temps pour notre vol Bogota-Leticia et la jungle colombienne dans quelques jours et, d'autre part, on essayait d'éviter une potentielle manifestation autochtone monstre censée bloquer les accès routiers à Bogota. Et comme on était dans la haute saison touristique, il fallait s'assurer qu'on ait des sièges dans le bus! Et puisqu'on n'avait pas pu le faire la veille parce qu'on était arrivés trop tard... on n'avait plus le choix de revenir à la gare avant de faire quoi que ce soit! Raaaah! Après avoir bien magasiné et constaté que les prix étaient bien chers partout, on s'est résignés à acheter. Sauf qu'on n'avait plus beaucoup d'argent liquide et que la machine à carte de crédit ne marchait pas à l'agence de bus! Bref, c'était bien fâchant... Pour gagner du temps, on a mangé à la gare. C'était pas mal (un genre de plat de poisson mélangé), mais la salade était parsemée de petites mouches alors on ne l'a pas trop bouffée! Mémé a jeté des bouts de gras aux chiens errants qui faisaient pitié, puis on a enfin été libérés de nos obligations pour commencer notre journée de plage!

À Santa Marta, les plus belles plages sont apparemment un peu en retrait de la ville même. On nous avait notamment vanté les plages d'un parc national tout près, mais les droits d'accès à l'endroit étaient vraiment élevés pour l'après-midi qu'on allait y passer et en haute saison il parait que c'est tellement bondé que c'en est désagréable... On s'était alors dits qu'on irait plus loin, à 1h30 de route, dans un petit village où c'était gratuit et beaucoup plus calme. Sauf qu'on avait tellement perdu de temps à la gare qu'on n'avait plus le temps de faire ni l'un ni l'autre si on voulait avoir un peu de temps sur la plage! Dépités, on a alors décidé d'aller àTaganga, une plage plus proche de la ville mais qu'on disait archi-populaire et "de fiesta"...

À 20 minutes d'autobus de Santa Marta, Taganga est un genre de village de pêcheurs sur le bord de la mer des Caraïbes, coincé entre l'océan et les collines verdoyantes derrière. Sur place, par contre, on a constaté que la plage était non seulement plutôt ordinaire (sable brun, pas très large ni longue) mais surtout que chaque parcelle était occupée par des Colombiens en vacances!! En plus, tout le long de la plage, il y avait des cabanes au toit de chaume qui abritaient des bars et des restos et qui crachaient de la musique à tue-tête! L'atmosphère ne nous plaisait pas plus qu'il faut et on s'est dit qu'il devait forcément exister une plage plus calme dans les environs. On a donc demandé à des policiers qui nous ont dit qu'à 20 minutes de marche ou 10 minutes de bateau on trouverait beaucoup mieux. Encouragés, on a marché le long des falaises à travers les collines vers la "Playa grande". La végétation du coin était un peu bizarre: moitié forêt tropicale, moitié cactus, même s'il pleut tout le temps!

À Playa grande, on s'est vite rendus compte que, si la plage était en effet un peu plus belle, elle était toujours noire de monde! On ne comprend pas le plaisir qu'il peut y avoir à être à la plage avec 100 000 personnes et à barboter dans l'eau à 5cm de son voisin, mais les Colombiens avaient néanmoins l'air de bien s'amuser! Ça et le fait que tout le monde laisse traîner ses déchets partout: tsé, tu aimerais ça toi que la plage soit propre quand tu arrives, pourquoi tu ferais pas l'effort de jeter tes détritus dans la poubelle pour ceux qui vont passer après toi? Tssss... Dans tous les cas, on s'est dit qu'il n'était pas question qu'on ne trouve pas un endroit plus calme et plus privé pour profiter de la mer, alors on a continué à marcher le long de la falaise. Finalement, on a trouvé une minuscule plage de galets un peu en retrait où on était presque seuls! Bon c'était loin du sable blanc qu'on nous vantait en ce qui a trait au parc national, mais c'était correct compte tenu de nos contraintes!

On n'a pas pu beaucoup bronzer par contre parce qu'il a commencé à pleuvoter... Cependant, on a bien profité de la mer! Sérieusement, l'eau était chaude comme dans un bain, c'était parfait! On est également devenus amis avec des Bogotiens (on va dire que ça se dit comme ça) qui avaient fui Playa grande comme nous et qui avaient abouti sur notre plage. Ils avaient acheté des masques et des tubas et après un moment ils nous les ont prêtés. Ça c'était vraiment bien par contre parce que comme on était dans un coin rocheux de la côte (contrairement à Taganga et Playa grande), il y avait beaucoup à explorer! On a vu des poissons de plein de couleurs différentes, des oursins et du corail, c'était la première fois qu'on faisait du snorkeling et même si c'était très amateur on a bien aimé l'expérience! Le reste de l'après-midi a été bien relax, il a arrêté de pleuvoir et on est restés à vedger sur la plage en regardant les beaux paysages, en faisant des activités no-brainer et inutiles comme faire une digue de galets et on jetait de temps en temps des regard d'incompréhension à la vue de Playa grande remplie de monde! On avait aussi de la difficulté à comprendre pourquoi un yacht de luxe avait choisi de jeter l'ancre face à Playa grande pour que ses proprios puissent se baigner et faire bénéficier à tous de leur musique pop...  Ils pouvaient aller partout sur la côte: pourquoi rester là où il y a le plus de monde?? En tout cas...

On est ensuite revenus à Taganga vers 18hquestion de retourner à Santa Marta pour prendre notre bus. À l'auberge de jeunesse, on a répondu à quelques courriels puis j'ai été cherché de quoi manger pour qu'on n'aie pas à charrier tout notre stock! Après un biscuit à la mélasse comme dessert (oui oui, comme chez nous, à Santa Marta ils en font avec la canne à sucre locale, miam!) on est partis en taxi vers la gare (encore une fois, plus de bus à cette heure-là...). Notre chauffeur était trop gentil! On lui a jasé tout le long, il nous a conté qu'il réorientait présentement sa carrière à cause du fait qu'il venait d'avoir un enfant et qu'il ne pouvait plus exercer le métier de policier parce qu'en Colombie les policiers peuvent être envoyés n'importe où dans le pays et qu'ils n'ont pas le choix d'obéir... Bref, il étudiait donc de jour pour devenir comptable, et le soir il faisait le taxi, en plus de s'occuper de son enfant parce que sa femme avocate travaillait aussi tout le temps! Vous avez dit motivé? Il s'est aussi amusé à pratiquer son anglais avec nous, pour se dérouiller... Les hispanophones ont une belle tournure de phrase pour dire qu'ils maîtrisent assez bien une langue: ils disent par exemple "avant je me défendais bien en anglais..."!   On l'a quitté à regrets puis on a attendu notre bus pour San Gil. Il faisait encore super chaud et humide, alors on a vécu notre passage vers l'air climatisé du bus comme une vraie libération! On a aussi bien ri quand on a vu que la préposée à l'agence de bus avait mal recopié le nom de Mémé sur son billet et l'avait rebaptisée "Marie-Pascale Herbe"! Depuis, Herbe est le nouveau surnom de Mémé haha!

Sur ce, bonne nuit, on se revoit bientôt pour notre passage dans le Santander!

3 commentaires:

  1. Herbe? Avec un nom pareil, tu risques des ennuis aux douanes, mais ça ferait de bons slogans si tu te présentes au Parti Vert...
    Maman (de Mémé en Herbe)

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  2. Bon, ben je crois que Santa Marta et Playa Grande ne vont pas vous embaucher pour rédiger leur prochain prospectus touristique...

    Et ça m'étonnerait que quelqu'un dise "Oooooonnnnnnn cuuuuute" en voyant de mignons petits chiens naissants. En tout cas, personne que je connais...

    Papa Herbe

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  3. Salut les amis! Quelle aventure vous vivez! Votre vie ne sera plus la même à votre retour. Nous suivons votre aventure chaque jour, Nous avions pris un peu de retard mais nous sommes maitenant à jour. Vous êtes notre lecture avant le dodo.nous vous souhaitons une belle fin de votre aventure.Au plaisir de vous revoir et soyez toujours prudent. Sincère amitié. Lorraine et Jean Léveillé

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