mercredi 9 octobre 2013

Baños

Buenas tardes!

On vous avait laissés vers Ambato. En effet, pour se rendre à notre prochaine destination, Baños, on devait transiter par Riobamba ou Ambato. Ces deux villes étant connue pour être moches, on avait opté pour Ambato car on arriverait la journée du grand marché hebdomadaire! En plus, Ambato nous donnait une heure de sommeil de plus. Erreur. On est malgré tout arrivés à 4h  du matin... D'habitude, lorsqu'on magasine nos billets d'autobus, on demande toujours s'il y a un terminal dans la ville où on se rend, pour qu'on puisse y rester jusqu'au lever du jour. Il y avait un terminal à Ambato, mais on n'avait pas demandé si on allait nous y laisser haha! Bref, on s'est fait jeter hors du bus à 4h au beau milieu de nulle part sur un immense boulevard vide et glauque... Un Péruvien dans la même situation que nous nous a pris sous son aile pour nous aider à nous rendre au terminal. Un chauffeur de taxi vraiment gentil nous y a finalement conduit. J'ai pu y dormir pendant deux heures malgré la tv qui présentait avec un volume éhontément élevé un téléroman à l'eau de rose dans lequel se passaient beaucoup trop d'événements dramatiques...

Quand les bureaux ont commencé à ouvrir, on a pu chercher comment se rendre à Baños. Ça a été beaucoup plus compliqué que prévu: tous les employés étaient mélangés et nous envoyaient n'importe où! On a attendu un certain temps devant les bureaux de "Trans Baños" qui finalement n'allaient pas à Baños... pour finalement opter pour la seule compagnie qui nous avait donné une heure précise de départ. On y a laissés nos sacs avant de partir vers la ville pour aller voir le grand marché sur la place centrale. Le bus nous a laissés près d'une place où trônait une statue horrible qui nous a rappelé avec nostalgie l'architecture et l'urbanisme soviétique dans les Stans...!

Arrivés à la place centrale, on s'est vite rendu compte qu'il n'y avait pas de marché là! Donc, on est allés déjeuner dans un café mignon (on vous a parlé du jus de "mora"? C'est un mix entre une mûre et une framboise, c'est vraiment délicieux!) Se faisant confirmer par le serveur qu'il n'y avait pas de marché aujourd'hui (comment le guide a-t-il pu se tromper sur une information qui semble si facile à obtenir!?), on est partis visiter la cathédrale, complètement reconstruite dans un style moderne après un tremblement de terre et une des moins belles qu'on aie vues de notre vie... J'ai traîné François dans quelques boutiques pour faire du lèche-vitrine, ce qui nous a mis en contact avec nos premiers "a la orden"! C'est une expression qui ne trouve aucune signification en français ("à l'ordre"?) et à laquelle on ne sait jamais comment réagir. C'est utilisé pour dire "de rien" après un "merci" mais surtout pour attirer les gens sur ce que tu as à vendre. Exemple, tu entres dans un magasin, la vendeuse te crie du fond de la caisse "Hola señorita, a la orden", ou les vendeurs ambulants disent : "si hay papas con choclo, agua heladita,
a la orden", ou les serveurs prennent ta commande au resto avec ça... Bref, ça veut rien dire et c'est utilisé à toutes les sauces, un peu comme le "no más" en Bolivie!

On a continué notre (courte) visite d'Ambato avec un "sentier écologique" qui longeait une rivière un peu en retrait du centre. Ça a l'air bucolique tout ça mais, sans vouloir bitcher Ambato, c'était vraiment plutôt moche! C'était un peu glauque, on longeait coup sur coup des murs de béton et des maisons abandonnées, et on avait une vue imprenable sur l'architecture des plus ordinaires de la ville... Vous aurez compris qu'on n'a pas eu de coup de coeur pour cette ville! On est revenus vers le terminal pour acheter nos billets pour le bus 30 minutes plus tard (et se faire dire d'abord par un autre employé de l'entreprise qu'il n'y avait pas de bus... c'est à n'y rien comprendre!) On a attendu notre monture qui se faisait attendre puis on est partis pour un court trajet vers Baños (qui est malheureusement à l'opposé de la ville si bien nommée "Patate")... À Baños, on a eu droit à notre première grosse pluie du voyage! D'ailleurs, il a fait gris presque tout le long de notre séjour à Baños: il y a un immense volcan en activité tout près mais on n'a jamais pu le voir à cause des nuages... On s'est d'abord arrêtés à un premier hostel, mais trouvant que c'était cher pour la basse saison, François a couru pour voir l'hostel voisin, qu'on a finalement choisi!

On est allés dîner puis j'ai fait du lavage, devant une fenêtre qui donnait directement sur une structure soviétique affreuse à l'utilité non identifiée, comprenant des glissades en spirale de chaque côté... Malgré cette chose, Baños est joliment situé dans une vallée verdoyante. Outre marcher dans les environs, ses attractions sont les nombreux bains thermaux du coin et faire du vélo dans la vallée. Justement, question de bien partager les tâches, François est allé faire le tour des agences de location de vélo pour le lendemain pendant que je faisais le lavage.

On est allés souper dans un resto vraiment dégueu, et c'est là qu'on a vraiment commencé à être tannés de la nourriture des "almuerzos" et des "cenas" i.e. ce qu'on trouve dans les restos familiaux économiques... C'est toujours la même chose: poulet frit ou poulet au jus ou côtelette frite (composée à 85% de gras et d'os), avec du riz blanc, des frites et une tranche de tomate. En plus, en Équateur plus qu'ailleurs, ils ont la fâcheuse habitude de mettre dans les soupes des parties de la poule dont on aimerait mieux ne pas connaître l'existence (foie, pattes, tête, cou...)

Pour notre soirée, on est allés profiter des bains à deux pas de notre hostel, aux pieds d'une haute chute dans la montagne. La piscine la plus chaude (mais vraiment vraiment brûlante) était la plus populaire. Il y avait aussi des bassins et une piscine glacée, et une autre plutôt tiède. Dans cette dernière, on a revu le couple de Français qu'on avait pas aimés dans le bus de Huaraz... Par contre, on les a trouvés beaucoup plus sympathiques que la dernière fois et on a jasé longtemps avec eux en variant les piscines! Tout relaxés, on est revenus à l'hotel où j'ai dû laver nos maillots parce que l'eau thermale ultra-riche en minéraux (elle est de couleur rouge) les avait complètement tachés, à jamais...

Le lendemain, notre plan était d'aller faire du vélo, mais la pluie n'était pas de cet avis... On a donc passé une journée très relax à écrire le blog, faire des courriels et continuer le lavage... En après-midi, on est allés dans d'autres bains un peu à l'extérieur de la ville. Il y avait plus de piscines, moins de gens et le paysage était encore plus beau! J'ai parlé longtemps avec la dame du vestiaire et comme on m'avait déjà dit durant le voyageelle m'a lancé: "donc tu parles 3 langues, tu dois être professeure!"

On est revenus en ville à pied, suivant les panneaux de "menace volcanique" nous menant à un pont au-dessus d'un ravin qui reccueillerait la lave en cas d'éruption... On est allés admirer le paysage sur ledit pont puis on a vagabondé dans des étals de confiseries locales près de la gare, se faisant donner au passage des morceaux de canne à sucre à suçoter.

On a parlé sur skype un bon moment avec Laurent (le frère de François) qui nous a prouvé qu'il n'avait pas lu le blog une seule fois en nous affirmant "comme ça vous êtes partis de l'Équateur et vous êtes rendus à Santiago!" en regardant la carte du blog haha!! Pour souper, on a décidé de varier notre alimentation en allant manger un shawarma. Ma dent sucrée nous a obligés à faire une visite dans une crèmerie, puis on a marché dans la ville au son du camion-poubelle-musical qui indique sa présence avec les meilleurs extraits de la lambada au synthétiseur! On a fait un arrêt pour aller voir l'intérieur de la cathédrale, parsemé de grandes peintures racontant diverses légendes du coin! Puis, on a passé la soirée à l'ordinateur à l'hostel...

Le lendemain, la température était plus clémente et on est partis en avant-midi faire du vélo! C'est un trajet majoritairement sur le plat ou en descente, sur lequel on croise plusieurs cascades. Malheureusement, on est sur la même route que les voitures, autobus, camions et autres mammouths de la sorte, qui ne font pas exprès pour ralentir à nos côtés... La route surplombe un canyon dans lequel coule une rivière. Comme on est dans une route sinueuse de montagne, il y a parfois de longs tunnels qui traversent un des versants de la montagne. Les vélos peuvent uniquement passer dans le premier (qui est quand même assez long et épeurant) puis pour les autres, on prend l'ancienne route. Ces bouts-là sont en fait les plus agréables parce qu'on est les seuls sur la route, on peut donc aller à la vitesse qu'on veut et s'arrêter pour prendre des photos du paysage! On a vu quelques cascades de l'autre côté de la vallée puis on s'est arrêtés pour traverser en "tarabita", une cabine suspendue par un fil de fer qui sert de transport public pour les habitants qui sont de l'autre côté. Ça va étonnament vite, et une centaine de mètres dans les airs, c'est un bon point de vue pour admirer la vallée. De l'autre bord, on a marché un peu à travers une végétation de jungle (bananiers, orangers, avocatiers...)! On a croisé trois Équatoriens qui nous ont donné des citrons fraîchement cueillis. Les Équatoriens (avec les Colombiens) sont les plus souriants et les plus avenants qu'on ait rencontrés dans ce voyage! On a continué notre route vers notre village final, où on a dîné en compagnie d'un chien qui ressemblait à s'y méprendre à un ours polaire. L'attraction principale de ce village, mis-à-part sa rivière avec une eau verdâtre, est le Pailon del diablo (le chaudron du diable), une immense chute. Après des sentiers en pleine jungle parsemés d'arbres en fleurs, on arrive à une chute au débit impressionnant! François riait bien de moi quand j'ai dit qu'elle ressemblait à la chute à Rawdon, mais je réitère mon impression haha! On a continué par des escaliers puis par un tunnel sous la montagne où il ne fallait vraiment pas être claustrophobe pour accepter d'y entrer... Rendus là, on pouvait aller dans un racoin derrière la chute mais disons qu'on n'y est pas resté longtemps et qu'on était bien mouillés! On est redescendus pour se diriger vers un pont pour avoir une vue sur la chute au complet, s'arrêtant au passage pour observer un très étrange oiseau de la même couleur que Youppi des Expos...! On est finalement revenus au village reprendre nos vélos vers Baños. Il y a des services de camionettes pour ramener les cyclistes (on nous avait aussi dit qu'on pouvait revenir en autobus public en mettant les vélos sur le toit, mais quand on a questionné les gens au village, ils nous ont dit que les autobus n'avaient pas de toit...). Bref, on attendait 2 autres cyclistes avant de partir et personne ne venait alors le conducteur nous a proposé qu'on se rejoigne au village suivant d'où il y aurait probablement plus de demande pour son service. En effet, deux Sud-Africains y étaient et on a pu discuter avec eux assis confortablement dans la benne du camion...

Dans notre écoeurantite du pollo al jugo, on avait spotté la pizzéria la moins chère du village et on comptait bien s'y régaler ce soir-là. Malheureusement, c'était fermé quand on y est allés alors on est retournés faire de l'ordi à l'hostal en espérant notre festin du soir. En y retournant vers 19h30, on a appris qu'il n'y avait pas de pizza avant 30 minutes, alors on a patienté en écrivant le blog devant un salchipapa (frites et saucisses hot-dog...). La pizza était loin d'être la meilleure et François a pu profiter d'un de mes trips de malbouffe en retournant une fois de plus prendre une crème glacée!

Le lendemain, on s'est levés tôt pour être sûrs de pouvoir être avant midi à Latacunga (un autre passage obligé vers une autre destination) parce que le guide disait qu'il n'y avait qu'un seul bus par jour vers Quilotoa, le village où on voulait aller. Finalement, c'était totalement faux car il y en avait à chaque heure mais bon...

Quilotoa pour la prochaine fois!

1 commentaire:

  1. Caldarium, tepidarium, frigidarium... Vous voici dans un album d'Astérix. Avez-vous vu Caius Obtus?

    Un Équatorien à Rawdon disait à son copain que ça lui rappelait Baños; le copain a trouvé ça très drôle!

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