Salut! C'est encore François qui écrit! Il y a, dans les voyages, des villes où on se dit que ça vaut la peine d'arrêter parce que ça a l'air sympa, et qui finalement ne valent pas tant la peine que ça. Cali fait partie de cette catégorie-là! On est arrivés à Cali, à 3h de Popayan, vers 15h, après un trajet sans histoire dans un minibus bien bof. Première impression: il fait chaud! Cali est dans une vallée entre les Andes, et bénéficie d'un microclimat qui la rend bien chaude et humide! En sortant de la gare, comme on avait très faim (on n'avait pas vraiment dîné...), on a pris deux tranches des genres de pizzas hawaïennes qui étaient vendues dans les stands tout près. Par contre, elles étaient très sucrées et à la place de la sauce tomate c'était de la confiture d'ananas! Moi j'ai quand même bien aimé mais Mémé était loin de partager mon plaisir! En plus, ça venait avec un verre de boisson gazeuse colombienne (une compagnie drôlement nommée "Postobon") rouge flash aux pommes... Bref, c'était très sain! Ensuite, on a eu pas mal de misère à se rendre au centre... Cali a un système de bus rapides qui font office de métros (exactement comme à Lima). Après avoir demandé autour de nous, on a fini par prendre un de ces bus , après qu'une bonne âme ait accepté de nous passer sa carte pour qu'on puisse y entrer! Sauf qu'on cherchait à aller dans le quartier touristique, qui n'était curieusement pas desservi par le transport en commun rapide... Après avoir débarqué trop loin, un garde de sécurité nous a dit d'aller à une autre station d'où on pourrait supposément prendre un autre metrobus vers le quartier touristique. Sur place, naturellement, l'autre garde de sécurité nous a dit que ce metrobus ne fonctionnait parce que nous étions dimanche, jour éternellement maudit en Amérique du Sud parce que tout est fermé! On est sortis en maugréant en se disant qu'on n'avait désormais plus le choix et qu'il faudrait y aller en taxi (le Lonely Planet spécifiait qu'il valait mieux éviter le centre-ville la nuit ET le dimanche puisqu'il est désert...). On a heureusement rencontré deux dames super gentilles qui ont bien voulu appeler un taxi pour nous et qui se sont assurées jusqu'au dernier moment qu'on aille bien à la bonne place et qu'on paye le bon prix! Le hasard étant une drôle de chose, l'une des femmes à qui on a parlé était mariée à un Montréalais au nom bien québécois! Après avoir parlé de nouveau avec le chauffeur de taxi bien affable (et avoir payé plus cher parce que tsé, c'est dimanche et que les rides de taxi sont plus chères, c'est comme ça), on est finalement arrivés à l'hostel, un endroit correct situé dans un quartier agréable. Une fois installés, on a décidé de partir à la découverte de la ville. Notre première étape fut le centre-ville, maintenant qu'on avait laissé argent, passeport et backpacks à l'hostel! Le centre-ville de Cali le dimanche ressemble au centre-ville de Santiago la nuit, i.e. de vieilles tours noyées dans une ambiance glauque et sale... On a quand même pu visiter une jolie église coloniale ou deux, la cathédrale et la très belle place centrale remplie de palmiers. L'atmosphère était cependant un peu lourde, avec le soir qui tombait, la pluie qui menaçait et les itinérants-gens désoeuvrés qui traînaient un peu partout. En passant devant un magasin qu'elle a pris pour une agence de voyage, Mémé a voulu aller voir par curiosité combien coûtaient les billets d'avion vers Cartagena (sur la côte caribéenne de Colombie), avant de se rendre compte que c'était plutôt un comptoir de loterie! Dans la dernière église qu'on a visitée (bien jolie, toute humble en briques), on a pu se rendre compte, à regarder l'horaire des messes, que les prêtres ici travaillent bien plus que chez nous! Un décompte rapide nous a permis de constater qu'il se célébrait 40 messes par semaine, dont 8 ou 10 pour le dimanche seulement! On est loin d'une messe par semaine, et en plus il y a toujours des gens qui y assistent! Après avoir erré un peu sur une petite place, on a quitté le centre-ville qui était maintenant envahi par la noirceur pour notre quartier. Construit sur le flan d'une colline, c'est probablement le plus beau de Cali, et le plus sécuritaire du centre le soir! Au hasard des rues, on a fini par déboucher sur le parc du sommet de la colline, noir de monde en cette soirée de fin de semaine! Il y avait une atmosphère festive qui n'était pas sans rappeler le Mont-Royal un samedi après-midi! Après avoir flâné un peu, on est descendus un peu plus bas pour souper dans des prix plus décents avant de trouver un resto où ils servaient des genre de sandwiches à base d'arepas (les arepas, vous vous souvenez, sont des genre de galettes tendres de maïs, qui ont un goût plutôt fade seules). C'était en fait un genre de shish taouk et ce n'était pas trop mal, bien que je me serais passé des chicharonnes trop durs (des morceaux de gras de porc frits)! On est ensuite revenus à l'hostel, où on a tergiversé longtemps sur l'idée d'aller voir de la salsa. Cali est le berceau de la salsa en Colombie, et il parait que c'est un chouette endroit pour aller en voir. Par contre, ça impliquait soit de marcher le soir tard vers le centre alors qu'on sait que ce n'est pas trop safe, ou de dépenser une fortune (relative) en taxi... On s'est finalement dits qu'on se reprendrait ailleurs en Colombie! Le lendemain, on n'avait pas trop envie de notre gruau habituel, alors on s'est laissés tenter par le déjeûner de l'hostel (en fait, c'est surtout le fait que l'hostel soit tenu par des Français et qu'on y servait du vrai pain baguette, miam!). Après avoir fait nos sacs, on s'est dits qu'on ne s'éterniserait pas à Cali parce qu'on n'avait pas été vraiment charmés... On voulait partir vers la région du café, mais on ne savait pas trop où puisque c'est assez grand... En jasant un peu avec d'autres touristes, on nous a chaudement recommandé le village de Salento, à 4h au nord, alors on s'est dit qu'on irait là! On a ensuite pris un vieux bus déglingué vers la gare. Dans ce genre de minibus où il n'y a pas de systèmes de cartes électroniques (i.e. où tout le monde peut entrer librement), dans toute l'Amérique du Sud des dudes montent durant le trajet pour te proposer des affaires à vendre, pour te chanter une chanson, pour te conter des jokes, pour t'offrir la bénédiction du Seigneur ou de la Vierge, ou encore pour te raconter leurs histoires de misère... Naturellement, en échange, ils espèrent une pièce ou deux de la part des passagers... Dans un trajet long, il peut y avoir plusieurs de ces personnes-là, et ça peut devenir rapidement un peu lourd... De temps à autre on donne à quelqu'un qui se démarque particulièrement par ses efforts, mais certaines personnes donnent pratiquement à tout le monde! Vers la gare, on a eu droit à un ex-prisonnier à l'attitude un peu agressive qui vendait des gommes. On a bien failli lui en acheter seulement parce qu'il faisait peur! Encore une fois, on s'est fait aider par tout le monde dans le bus au moment de trouver notre arrêt pour la gare (on vous a dit à quel point les Colombiens sont fins?), puis on s'est mis à la recherche d'un bus pour Armenia, une ville moche où on devait néanmoins transiter pour aller à Salento. En magasinant un peu, on a finalement pu obtenir un prix plutôt bas pour notre billet, avec en prime la possibilité d'utiliser la salle d'attente VIP de la compagnie (i.e. un endroit où il y avait de l'air climatisé (!), des chaises relativement confortables, du Wi-fi (!!) et même du café (à l'eau de vaisselle, mais quand même))! La classe comparé à nos attentes habituelles dans le terminal! Sur ce, à plus tard!!
samedi 19 octobre 2013
Cali
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