dimanche 27 octobre 2013

Medellin

Salut! C'est François qui écrit!

Comme d'habitude, on est arrivés bien tôt au terminal de bus, vers 6h, et on a attendu un peu le temps que les employés de l'information touristique de la gare arrivent, question d'avoir une carte de la ville et de savoir comment se rendre à notre auberge de jeunesse! D'ailleurs, rien à redire sur les services offerts par les bureaux d'information touristique de la Colombie, c'est toujours excellent! Après s'être bien informés, donc, on est partis vers notre hostel. Sur le chemin, on s'est arrêtés pour déjeûner (encore des arepas avec du fromage andin, mais le chocolat chaud était bon) puis on s'est dirigés vers le métro. Medellin est la seule ville de Colombie à être dotée d'un métro (en fait plus un train urbain, aérien par endroits mais jamais sous terre) et c'est le premier vrai métro qu'on faisait depuis Santiago! Très efficace, rapide, jamais totalement bondé, ce fut une très agréable expérience après presque 3 mois de bus urbains lents et toujours pleins à craquer!

Si vous connaissez Medellin et que vous n'êtes pas Colombien, ce que vous savez de la ville n'est probablement pas très reluisant... En effet, durant les années 1980 et jusqu'à la première moitié des années 1990, Medellin était une ville à feu et à sang contrôlée par le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar, un homme puissant et richissime dont le charmant commerce était l'exportation de cocaïne vers les États-Unis. Constamment en guerre avec les forces de l'ordre, Escobar payait à l'époque ses hommes 2000$ par policier tué... Comme conséquence logique de cette flambée de violence, Medellin était l'une des villes qui avait le taux d'homicides le plus élevé du monde dans les années 1980!... Aujourd'hui, par contre, la ville est très loin de ces années noires: pour une ville de 2 millions d'habitants, c'est vraiment un endroit agréable, calme, sympathique et bien joli, avec en prime un climat parfait (25 degrés) toute l'année (gracieuseté du microclimat créé par sa situation au fond d'une vallée andine entourée de montagnes verdoyantes). On s'y est immédiatement sentis très bien, et c'est définitivement l'une des meilleures villes qu'on a fait en Colombie!

Après avoir profité du métro un bon moment, on est arrivés à l'auberge de jeunesse bien correcte (quoique relativement dispendieuse pour ce que c'était, même si ça incluait le déjeuner, chose rare) où on s'est reposés un peu de notre courte nuit en bus la veille. Pendant que je répondais à des courriels sur l'ordinateur de l'hostel, Mémé m'a appelé très calmement de la cour intérieure en me disant : " Frankie, peux-tu m'aider, j'ai un oiseau dans les cheveux". Pensant avoir mal entendu, j'ai pu constater sur place qu'un oiseau s'était vraiment emmêlé dans ses cheveux en tombant d'un arbre et tentait tant bien que mal de s'en extirper!! Après avoir sauvé tant Mémé que l'oiseau, on est partis acheter des billets de bus et faire quelques courses à l'épicerie du coin, et on est revenus manger une baguette pas trop pire avec du fromage! Mais quelque chose de bon là, pas du fromage andin! Disons que ce petit luxe, qu'on n'avait pas eu depuis Lima, nous a fait du bien!

Après s'être bien bourrés, on est partis en métro faire l'une des singularités de Medellin: le téléphérique urbain public. En fait, pour accéder à certaines communautés plus pauvres et isolées à flanc de montagne, la ville a décidé de greffer au système de métro deux lignes de téléphériques (le Metrocable) auxquelles on accède simplement avec un billet de métro! C'est la seule ville au monde à avoir intégré ce mode de transport inusité à son réseau municipal de transports collectifs urbains. Le résultat est impressionnant et les vues spectaculaires, puisqu'on finit par voir toute la ville et la vallée du haut des airs! Pour aller au travail, c'est quand même plus grandiose que l'autobus! Ça fait aussi voir un côté moins reluisant de la ville: loin des édifices du centre-ville et des cafés branchés des beaux quartiers, une balade en Metrocable nous montre les bidonvilles qui sont ordinairement soit bien cachés, soit hors-limites pour les touristes question sécurité...

De retour du Metrocable, on s'est ensuite rendus vers le centre. Après une promenade le long d'une belle avenue, on a pris une bouchée sur le pouce puis on est allés visiter le jardin botanique de la ville. On est tombés en plein dans la fête des enfants, alors il y a avait plein de clowns et de musique! On est arrivés trop tard pour voir le pavillon des papillons, mais on a quand même été bien arrosés par les sprinklers mal réglés qui faisaient pleuvoir sur les passants inattentifs!

Petit commentaire sur les filles à Medellin: dans toute l'Amérique latine, il est généralement reconnu que les Colombiennes sont les plus belles... Si ça demeure naturellement subjectif, en revanche, elles sont assurément celles qui s'habillent le plus sexy! C'est particulièrement frappant à Medellin: décolletés plongeants, seins remontés, maquillage, minishorts, chandails ouverts dans le dos, camisoles bedaines, talons hauts... Beaucoup de chirurgie plastique également: selon ce que nous a dit Alejandra à Popayan, on parle non seulement d'augmentation mammaire mais aussi de remodelage des fesses pour les rendre plus bombées! C'est assez impressionnant en tout cas, et Mémé, habillée normalement, avait, selon ses propres dires, l'air d'une bonne soeur en comparaison! Tout ce tape-à-l'oeil demeure quand même plutôt superficiel: une beauté "dans ta face" qui fesse (sans jeu de mots) mais qui est peut-être un peu exagérée...

Pour le souper, on s'était dit qu'on allait profiter de la bonne réputation culinaire de Medellin! On s'est donc rendus dans El Poblado, le quartier chic de la ville. On a commencé par satisfaire Mémé et son envie de Nevado glacé en allant au café Juan Valdez, où on s'est régalés dans une environnement bien "cuico" comme ils disaient si bien au Chili! "Cuico", si vous vous souvenez bien, est un terme un peu péjoratif pour définir les habitants des quartiers riches et, par extension, leur mode de vie particulier et un peu déconnecté du reste de la vie des gens "normaux" de la ville (voiture privée, centre d'achats clinquants, cafés et restos high class, etc.)... Par la suite, on a un peu marché dans ce beau quartier, dont les bars et les restos commencent à s'animer à la tombée du jour. On a arrêté notre choix pour souper sur une terrasse dans un excellent resto italien, un peu plus cher que d'habitude mais aux prix néanmoins sans rapport avec ce qu'on connaît chez nous!

De retour à l'hostel, on avait comme plan d'aller voir de la salsa, une danse née en Colombie, dans un bar du coin. En s'informant à l'auberge, le staff était divisé quant au moyen de se rendre sur place: à pied, ça pouvait devenir un peu sketchy la nuit mais en même temps c'était plutôt proche pour un taxi... Finalement on a été en taxi en compagnie d'un chauffeur hilare et un peu dément sur les bords qui semblait capoter sur le fait qu'on vienne du Canada! 3 coins de rues plus loin à peu près (c'était vraiment pas loin en effet), le chauffeur nous a laissé devant le bar. Malheureusement, il était quasiment vide parce qu'on était en semaine, mais on a quand même pu voir quelques couples danser et on s'est essayés nous-mêmes avec nos bases de salsa quand il n'y avait plus personne! On s'est bien amusés puis, vers minuit, on est partis. On avait trouvé tellement ridicule la distance entre le bar et l'hostel qu'on s'est dit qu'on allait marcher pour revenir. Avec le recul, ce n'était PAS une bonne idée et on s'en est rendus compte assez vite! Au début ça allait bien, on longeait une rue bien animée et pleine de bars et restos, puis graduellement il y a eu moins de monde jusqu'à ce qu'on passe près d'un parc et d'un viaduc longeant un canal où il n'y avait plus personne. Là, les choses ont commencé à être moins agréables. On a vite remarqué que sous le viaduc se trouvaient beaucoup de clochards et de dudes louches qui traînaient là et qui se retournaient sur notre passage; l'un d'eux s'est même mis à nous suivre dans le noir en longeant le viaduc de l'autre côté de la rue. Puis, on a croisé un gars bizarre à vélo avec une matraque (!) qui s'est mis à nous suivre lentement sur le trottoir en nous disant qu'il nous suivait pour nous protéger... On n'était pas trop rassurés parce qu'il n'avait pas vraiment l'air d'un garde de sécurité mettons! On avait 2 coins de rues à faire le long du viaduc mais le 5 minutes que ça a duré nous a semblé une éternité, et notre stress a dû bien paraitre parce qu'en passant devant l'unique commerce ouvert sur la rue menant à notre hostel, un employé nous a demandé, l'air vaguement inquiet, si tout allait bien! On est rentrés à l'hostel soulagés qu'il ne nous soit rien arrivé au final et en se promettant d'être plus prudents à l'avenir! Les villes d'Amérique latine deviennent rapidement glauques et peu accueillantes la nuit parce que les rues sont mal éclairées, qu'il n'y a personne dehors qui marche, que tout est généralement sale, que la police disparait et qu'il y traîne une faune souvent moins recommandable. Mais dès qu'il y a des gens, ça va. Par exemple, à Santiago, je suis revenu seul bien des fois des bars en marchant vers chez moi à 4h du matin sans m'en faire (mais il faut dire que la rue que je suivais était encore relativement pleine de monde même aux petites heures de la nuit). C'est là par contre qu'on se rend compte que le Chili est un peu plus safe la nuit que ses voisins, et qu'ailleurs il vaut mieux faire vraiment attention! On s'est couchés peu après pour se calmer de notre fin de soirée plus éprouvante!

Le lendemain, on s'est levés tard et on a fait quelques courses puis on est allés goûter à une spécialité locale pour diner: la bandeja paisa. En gros, ça consiste en de la viande hachée, du plantain frit, des frijoles (beans), du riz, du chorizo et une petite salade juste pour dire qu'il y a un peu de légumes. Bien soutenant en tout cas! Ensuite, on a repris le métro vers l'autre ligne de Metrocable qu'on n'avait pas fait la veille. La vue était un peu moins belle mais on allait par là dans le but de prendre le téléphérique touristique plus loin qui nous amènerait à un parc naturel surplombant Medellin. Cette balade en téléphérique-là était pour sa part très impressionnante, grimpant le long des hautes montagnes entourant Medellin. Parvenus au sommet, les habitations ont progressivement laissés place à une forêt de fougères et de conifères, étrangement semblable aux nôtres! Une fois débarqués, on a erré un peu avant de demander où étaient les sentiers à un garde de sécurité bien gentil, qui nous a dit qu'on devait y aller avec un guide (gratuit) parce que sinon on pouvait se perdre dans ce qu'il appelait la "jungle". Disons que je serais pas mal plus à l'aise dans ce type de "jungle"-là que dans la vraie jungle!! En s'informant sur les visites guidées, on s'est rendus compte que les tours commençaient dans une heure, alors on a décidé d'aller marcher nous-mêmes sur la route qui traversait le parc question de le voir un peu. Franchement, sur cette route, on aurait pu être dans les Laurentides tellement la végétation était identique! En chemin, on a croisé une carte des sentiers et on s'est dits qu'on pourrait en faire un tout seul finalement. On s'est planifié un itinéraire mais peu après on a croisé des policiers qui nous ont demandé où on comptait aller. Après leur avoir dit, ceux-ci ont froncé les sourcils en nous disant d'éviter une zone près de laquelle on comptait passer parce qu'il y avait souvent des voleurs dans ce coin-là! On a donc décidé de faire un autre sentier au final!

Dans les bois, on se sentait comme au Domaine Vert en passant près des grands pins et sur le sol parsemé d'aiguilles orangées, excepté qu'au Domaine Vert on n'a pas vraiment peur que quelqu'un surgisse de derrière un arbre pour nous détrousser! Après un certain temps on s'est retrouvés près de quelques maisons où on a demandé notre chemin (on s'était finalement un peu perdus!). Le sentier a commencé à être de moins en moins bien indiqué. Heureusement, on nous avait dit daller toujours à gauche à tous les croisements, alors finalement on est sortis du bois pour retrouver la route. C'était une belle promenade mais un peu stressante en raison de notre peur des voleurs et du fait qu'on n'était pas tout à fait sûrs de notre chemin!

On est revenus près de l'entrée du parc (le téléphérique) où on a pu goûter à une genre de tire gommante à base de cassonade bien sucrée que faisait une madame qui vendait de la bouffe sur la rue. Après on a pris un bus pour revenir au centre de Medellin question de couper sur les coûts du téléphérique de retour. Le trajet fut panoramique mais plutôt long. Enfin, on est revenus au centre de Medellin. Affamés, on a grignoté des chips maisons qu'ils font là-bas dans des chariots sur la rue avant d'explorer le centre-ville. Medellin n'était, avant 1850 et la venue du train, qu'une bourgade secondaire et en conséquence on y trouve peu de bâtiments coloniaux. Par contre, ses parcs, places et rues piétonnières se prêtent bien à la balade. On a visité la cathédrale puis flâné sur les rues piétonnières pleines de monde en ce début de soirée en magasinant un peu des vêtements pour Mémé et des souvenirs pour une amie qui nous avait fait une demande spéciale pour Medellin! En continuant de marcher, on a débouché sur une petite rue transversale qui se spécialisait dans la vente de DVDs piratés, et notamment de films pornographiques. C'était assez cocasse car juste à côté se trouvait une église! Après avoir encore marché, on est arrivés sur une place où étaient plantés des dizaines de pylônes qui s'illuminaient le soir. On ne s'est pas attardés par contre parce qu'avec la noirceur le centre devenait moins sympa mais on a quand même mangé dans une gargotte parce qu'on avait très faim! C'est fou: le soir, impossible de trouver autre chose dans les quartiers pauvres des centre-villes que des restos de fast food ou de poulet frit!

De retour à l'hostel après ce souper bien ordinaire, on a pris nos sacs puis on s'est dirigés vers la gare. Prochaine destination: Cartagena et les Caraïbes! Le chauffeur de notre bus est devenu un peu trop chummy avec Mémé, en lui donnant des bines sur l'épaules et en lui confiant des affaires du genre "Hey, faut que j'aille mettre ma cravate!" ou "Cette madame-là a une grosse valise" avec un air complice. Une fois partis de Medellin, on a observé le drôle de manège du gars assis à côté de nous qui tentait de photographier le compteur de vitesse de l'autobus. À un moment donné, il a cogné dans la porte du chauffeur puis s'est mis à l'engueuler en lui disant qu'il roulait trop vite et qu'il allait envoyer la photo qu'il avait prise à la compagnie pour le prouver! En effet, le chauffeur roulait à 90-100 kmh alors que la loi oblige les autobus en Colombie à ne pas dépasser 80 kmh, mais disons que c'était un peu intense... La route était droite et belle, et ne faisait pas particulièrement peur... On aurait compris dans les Andes boliviennes, mais là...  En tout cas!

Restez avec nous pour la suite: notre virée dans les Caraïbes!

1 commentaire:

  1. Les colombiennes ont-elles, en plus, de beaux cheveux et une belle personnalité?

    Madeleine

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