lundi 14 octobre 2013

Quito (ou comment rester une semaine dans une ville sans rien voir)

Hola amiguitos!

Ici François! Comme Mémé vous l'a raconté, notre arrivée à Quito (en particulier la mienne) n'a pas été excellente... Après une nuit complète sans dormir ou presque à visiter les toilettes à chaque demie-heure, j'étais comme qui dirait un peu faible le lendemain, et pas du tout assez en forme pour visiter toute une journée... Bref, je suis resté à somnoler toute la journée dans la chambre pendant que cette brave Mémé se dévouait à nouveau à faire du lavage. Le soir, j'étais quand même assez remis pour qu'on aille manger une soupe au resto du coin... Après cette journée éreintante et fort active  (!), je suis tombé comme une bûche...

Le lendemain, j'étais (surprenamment)  déjà pas mal mieux, alors on a décidé de faire  un petit tour de ville! On a aussi quitté notre hôtel, qui était très bien mais trop cher! On est retournés à l'autre hostel quelques rues plus loin qui nous avait bien plu, et où on nous avait dit qu'on pourrait dormir dans des tentes pour presque rien! En chemin, on a réalisé avec horreur qu'on avait perdu le guide du Lonely Planet sur l'Équateur! Je ne sais pas si vous comprenez ce que représente ce guide de voyage pour 2 backpackers: c'est une bible, et malgré tous ses défauts, on y tient comme à la prunelle de nos  yeux! Par un grand coup de chance, on l'a retrouvé sur le bureau de l'accueil de l'autre hostel où on l'avait oublié 2 jours plus tôt! (On l'a repéré grâce au signet détaillant les différentes sortes de pomme de terre du Pérou qu'on nous avait donné à Mistura, à Lima!) Ouf!

Après voir laissés nos sacs, on s'est dirigés vers la vieille ville. Quito a un centre historique colonial plutôt joli, mais il lui manque le je-ne-sais-quoi qui rend Cuenca si belle... C'est peut-être dû au fait qu'il y a aussi pas mal de coins glauques et sales dans la ville, même près du centre, ce qui est moins agréable, que c'est plus grand aussi et qu'il y a plus de monde... Après avoir passé dans quelques rues et évité les cyclistes envahissant les rues pour la promenade dominicale (chaque dimanche, la ville barre des rues à la circulation automobile pour les laisser aux vélos, en faisant un beau parcours pour cyclistes), on est arrivés à la place centrale. Oh, j'oubliais: juste avant, on a visité une exposition libre organisée par le ministère de la défense dans une jolie maison. Il y avait eu un concours sur le thème "Simon Bolivar et l'indépendance" où on avait demandé à des enfants du primaire de dessiner leur vision de l'indépendance nationale face à l'Espagne. Naturellement, le tout était vraiment cocasse, Simon Bolivar et les autres pères de l'indépendance étant allègrement massacrés par les crayons et l'imagination des enfants! On a bien aimé certains dessins, notamment celui où une petite fille se dessinait main dans la main avec Bolivar, cet autre représentant avec beaucoup de crayon rouge les batailles sanglantes de la guerre d'indépendance, ou encore celui qui disait "Merci, Simon Bolivar, d'exister"!

Ensuite, notre prochain arrêt fut l'information touristique, où on devait passer parce qu'on avait tout plein de questions concernant le passage de la frontière vers la Colombie. Pour être francs, on était pas trop sûrs de vraiment vouloir le faire. Vous connaissez la mauvaise réputation de la Colombie, et on avait aussi entendu plusieurs histoires de vol à main armée par des touristes et amis qui avaient séjourné en Colombie. En plus, tous les gouvernements (Canada, France, UK) sont formels sur leur site Internet quant aux conseils aux voyageurs: la route reliant la frontière Colombie-Équateur jusqu'à Popayan (Sud de la Colombie) est dangereuse en bus (attaques armées par des bandits, présence de guerilleros dans la région). Le gouvernement canadien indiquait même "d'éviter tout voyage" dans la région, le niveau d'avertissement le plus sérieux existant, et n'était guère plus optimiste quant au reste du pays. (Note: d'expérience, le gouvernement canadien est souvent parano dans ses avertissements. À lire la section "sécurité" des différents pays, notre sang se glace et on a envie de s'enfermer chez soi dans un bunker et de ne plus jamais en sortir tellement tout a l'air risqué! Le gouvernement britannique est habituellement beaucoup plus nuancé, et donc on lui fait plus confiance. Par exemple, là où le Canada dit que telle région est dangereuse et recommande de prendre l'avion, le UK dit aussi que la région n'est pas sécuritaire mais que la traverser en bus de jour ne devrait pas poser un danger majeur puisque les routes principales sont bien gardées. Vous voyez la différence? Les deux disent la vérité, sauf que le Canada vise le risque nul pour les voyageurs alors que le UK accepte un risque faible et peu probable...) Pour en revenir à la Colombie, mettons que ce qui précède nous faisait hésiter sur notre plan d'aller y faire un tour... On aime bien sortir des sentiers battus, on accepte certains risques (par exemple qu'on puisse se faire voler), mais de là à jouer avec notre sécurité et notre intégrité physique pour voir du pays? Pas sûrs... En même temps, on savait que la situation en Colombie s'était beaucoup améliorée depuis 10 ans. Des amis colombiens et québécois à qui on avait écrit nous avaient tous dit qu'on ne courrait pas plus de risques en Colombie qu'ailleurs en Amérique du Sud si on ne faisait pas exprès de se mettre dans le trouble, genre se promener seuls dans un région isolée où la guérilla et les bandits sévissent... En plus, on avait rencontré des gens à l'auberge de jeunesse qui avaient traversé la frontière Équateur-Colombie sans problème mais nous avaient recommandé de le faire de jour à cause des bandits. Bref, on ne savait pas trop... On avait décidé donc de s'informer sur les bus qui faisaient la route directe Quito-Popayan, une manière de faire qui nous semblait plus safe même si elle était évidemment plus chère. Sauf que, naturellement, les compagnies qui faisaient cette route-là n'avaient pas de bureaux dans les terminaux de bus de Quito et étaient plutôt éparpillés dans la ville. Pour savoir où parce que le guide ne l'indiquait pas, pour demander s'il y en avait des plus recommandables que d'autres et pour vérifier si tout ça était une bonne idée, on avait donc besoin d'aide.

Ce qui nous ramène à notre passage à l'information touristique. Le préposé, un gars qui s'appelait Staline Vasquez (je vous jure, ça ne s'invente pas), n'a pas été trop aidant mais on a quand même fini par trouver sur une carte les différents bureaux de bus où on allait passer pour avoir plus d'information. En sortant, on a traîné un peu sur la place centrale. Il y avait un genre d'évènement avec une scène de spectacle où des gens agitaient des drapeaux équatoriens au rythme de la musique. Un banderole avec des images de manifestations populaires et un portrait du président actuel, Rafael Correa, disait que c'était en l'honneur "du jour où la démocratie a triomphé", mais on ne sait pas trop à quoi ça fait référence. S'il y a des spécialistes en politique équatorienne dans la salle, vos commentaires sont les bienvenus, je suis curieux de savoir! Parlant de Correa, il est temps de jaser un peu de politique. L'Équateur a, depuis 2010, un président de gauche, Rafael Correa, qui a engagé le pays sur la voie du développement social. Avec les revenus du pétrole que l'Équateur possède en grande quantité en Amazonie, le président finance des programmes sociaux, rénove les routes, construit des infrastructures (gares, chemin de fer, aéroports, bâtiments publics, parcs...) Alors que les anciens présidents laissaient filer l'argent du pétrole à l'étranger, Correa choisit de l'investir au pays.  Il a aussi résolument axé le pays vers le développement durable (autant que faire se peut pour un pays pauvre), entre autre en exigeant que les compagnies pétrolières ayant pollué l'Amazonie paient des compensations égales aux dommages causés (l'Équateur a d'ailleurs gagné en cour contre Chevron à ce sujet, mais la cause est maintenant en appel) et appelant la communauté internationale à payer l'Équateur pour ne pas que soit développé un projet pétrolifère qui détruirait un magnifique parc naturel d'Amazonie (à ce jour, le pays a reçu 300 millions de dollars pour que soit préservé ce coin de paradis). Par contre, comme Morales en Bolivie, Correa est un populiste qui tire sa force des classes les plus pauvres du pays. Ses détracteurs (classe moyenne et riche) lui reprochent ses investissements parfois ruineux et controversés (par exemple, la réhabilitation du chemin de fer équatorien, qui n'est pour l'instant que partielle et où les rares trains ne sont destinés qu'aux touristes) et son contrôle sur les médias, qui ne sont pas vraiment libres, disons... Et en bon populiste, on trouve son portrait, des slogans et de la propagande un peu partout sur les murs et le long des routes.  Les slogans les plus populaires sont "Ahora tenemos presidente, tenemos a Rafael!"("Maintenant nous avons un président, nous avons Rafael!"), "Avanzamos patria!" ("En avant patrie!"),  "La revolucion ciudadana financia esta obra!" ("La révolution citoyenne finance ces travaux!") et "Tenemos patria!"("Nous avons une patrie!"). Bref, l'Équateur a une ambiance politique qui ressemble à celle de la Bolivie, en un peu moins pire quand même...

Après, on a visité la belle cathédrale de la ville durant la messe, mais on était pas trop subtils parce que le plancher de bois craquait vraiment beaucoup! On a fait le tour de quelques autres jolies places et églises avant que le moral de Mémé ne se détériore gravement, signe qu'elle avait très faim! On a donc trouvé d'urgence un petit resto puis on est ensuite partis en trolleybus vers les agences de bus situés un peu au nord du centre. Quito devient rapidement assez quelconque dès qu'on s'éloigne des vieux quartiers coloniaux... Après avoir marché le long de rues quasi-désertes, on est arrivés à une première agence pour constater que c'était fermé... Quand on s'est rendus compte que la deuxième agence était aussi fermée, on a commencé à allumer: on était dimanche! Et, en Amérique du Sud, le dimanche est un jour mort. Il n'y a strictement rien d'ouvert et personne dans les rues... Trouver un resto ouvert le soir relève de l'exploit et si vous devez aller au magasin ou au supermarché, mieux vaut oublier ça... Déprimés par le fait qu'on avait fait tous ces efforts pour rien, on a marché dans les rues désertes vers le centre du quartier branché de Quito, la Mariscal, où on retrouve restos, bars, hostels et magasins à saveur gringo. Au coin du carrefour principal, on a été abordés par une fille qui nous a dit qu'elle et son équipe cherchaient des figurants pour un film qu'ils tournaient pas loin. Apparemment ça traitait des embuches rencontrées par un couple de lesbiennes dans leur vie de tous les jours dans un pays plutôt conservateur comme l'Équateur, et l'équipe avait l'ambition de présenter le film à Cannes. On s'est dit pourquoi pas et on est partis vers le plateau. Là, tous les clichés qu'on a jamais pu avoir sur le tournage d'un film et sur la faune particulière qu'on y trouve ont défilé devant nous: attente interminable, artistes-hipsters désoeuvrés traînant là on ne sait pas trop pourquoi (mais vraiment hipster là: un gars barbu de mon âge avec des grosses lunettes à monture de plastique noir et une chemise à carreau fumait même une pipe, difficile de faire plus vintage) et des calls périodiques de "Silence, on tourne!" On y a rencontré deux Allemandes avec qui on a jasé un long moment de Colombie, où elles avaient été pendant un mois sans problème! Comme elles étaient bondes et jolies, ça nous a plutôt rassurés!

Après avoir attendus 2h, on est par contre partis du plateau sans être filmés... Le gars en charge nous a dit qu'on serait filmés dans 15 minutes, puis qu'on serait mieux de revenir à 18h30, non à 19h... En fait, si on était là 20h on était sûrs d'être filmés! Et il n'était "que" 16h...  Bref, on est partis avec les Allemandes... On est ravis de rendre service, mais il faut quand même un minimum d'organisation... On ne peut pas demander aux gens d'attendre 7h pour qu'on daigne enfin nous filmer! On a marché avec les Allemandes à travers 2 grands parcs jusqu'à l'impressionnante basilique néogothique de la vieille ville où on s'est séparés. Après avoir encore passé un peu par la vieille ville, on a trouvé  un resto parce qu'on mourrait de faim, mais on est partis avant de manger quand on a su que le jus était de tomate d'arbre (un fruit qui ressemble à la tomate mais qui goûte vraiment mauvais). En plus, il a commencé à pleuvoir, et on s'est rappelés qu'on avait mis nos choses à sécher sur la corde à linge! On a donc couru à l'hôtel, où heureusement le proprio avait tout enlevé pour nous! Ensuite, on est allés souper dans une place de cena bien normale avant de revenir à l'hostel. On a jasé un peu avec le staff de l'hostel, qui sont en fait des backpackers qui sont volontaires pour travailler en échange du gîte et du couvert. On a parlé longuement à l'un des gars, un Écossais bien sympa, puis on a fait une partie de billard Mémé et moi (où Mémé a gagné tout le temps!)

Après, on a voulu dormir dans une des tentes, mais on s'est vite rendus compte que les matelas étaient super mouillés parce qu'il avait plu la veille et que l'eau s'était infiltrée! Ils ont été super fins par contre et nous ont gentiment relogés dans l'un des dortoirs pour le même prix dérisoire que les tentes! Des excellent points pour eux (c'est le Colonial House Hostel, si ça vous intéresse)!

En se réveillant le lendemain, Mémé ne filait vraiment pas et avait  fait de l'insomnie toute la nuit... La veille, elle avait eu des épisodes où son ventre faisait des siennes, mais là ça n'allait décidément pas... On a donc changé pour une chambre double où Mémé s'est reposée toute la journée... De mon côté, j'ai tenté d'appeler les compagnies de bus vers la Colombie avec l'aide d'un des membres du staff, un Colombien trop gentil! Ça a été archi complexe par contre, et au final on n'a pu rejoindre qu'une seule compagnie.... qui faisait la route de nuit, soit en plein ce qu'on ne voulait pas...Le Colombien m'a toutefois dit que le passage par nous-même (i.e. aller jusqu'à la frontière en bus, traverser la frontière à pied, puis repartir vers Popayan de l'autre côté) se faisait très bien et de manière très sécuritaire... J'ai ensuite été dîné dans un place très correcte de la vieille ville, puis Mémé, émergeant de sa douleur d'estomac, m'a dit qu'elle mangerait bien une soupe à l'oignon! J'ai été cherché les ingrédients puis Mémé a tout préparé, impressionnant l'Irlandais stiff qui travaillait à l'hostel!  En fait, l'Irlandais est le seul (avec le Colombien) à vraiment prendre sa job au sérieux: l'Écossais et le Brésilien qui complètent l'équipe sont plutôt nonchalants, et la Chinoise (qui s'appelle Haha) qui est en training n'est pas vraiment aidante... D'ailleurs l'Irlandais nous a dit assez directement qu'on utilisait la cuisine du staff (même si c'était vraiment mal indiqué) mais il est devenu beaucoup plus aimable quand il a goûté la soupe à l'oignon!

Le jour suivant, Mémé allait un peu mieux... En se bourrant d'Immodium, elle a pu sortir et aller manger au resto végétarien super bon où on a été pour le diner! Après le repas, on s'était mis en tête d'aller au téléphérique de Quito, qui monte au sommet du volcan éteint qui veille sur la ville. Toujours aussi aidant, le Lonely Planet nous disait d'y aller en taxi. On était par contre convaincus que, dans une ville de 3 millions d'habitants, l'accès à l'une des attractions les plus importantes pouvait se faire en bus. C'était sans compter avec le fait que les gens nous indiquaient tous des directions différentes! On a d'abord pris le Trole (à prononcer comme trolley, pas comme troll, tsé), le système de métrobus de Quito, qu'on a commencé à haïr à ce moment-là parce qu'il est plein à  craquer à  toute heure du jour! Débarqués vraiment loin, on s'est fait dire qu'il y avait un bus sur un boulevard à trois coins de rue de là. Sur place, naturellement, il n'y avait pas de bus: c'était plutôt 10 coins de rue plus loin... Enfin, là-bas, un gars qui avait l'air d'un bad boy nous a pris sous son aile en nous disant quel bus prendre parce qu'il se rendait aussi au Teleferico! On aurait jamais trouvé sans lui autrement! On a jasé avec lui un certain temps, puis on a acheté un billet pendant qu'une famille d'Équatoriens me jasait (la grand-mère de la famille m'a laissé en me disant "Que Dieu te bénisse!")

La montée en téléphérique a été bien panoramique, et on s'est rapidement retrouvés au sommet à 4000m! On a marché un peu dans le froid en mangeant du pop-corn pour admirer la vue de la ville, avant que les nuages ne viennent tout couvrir... Mémé a recommencé à mal filer à cause de l'altitude et du malaise qu'elle avait depuis quelques jours, alors on est redescendus. C'était mieux en bas, et on a repris le bus vers la Mariscal où on espérait trouver un guide Lonely Planet de Colombie (on avait stupidement renvoyé par la poste celui qu'on avait commandé sur Amazon avant de partir en voyage en se disant qu'on ne s'en servirait pas finalement) et un resto qui plairait au ventre meurtri de Mémé. Dans l'autobus, on a jasé avec un jeune couple d'Équatoriens (elle avait 17 et lui 18). La fille était trop heureuse de parler à Mémé! Elle était enceinte et elle allait se marier avec son copain bientôt... Si jeune! Disons que ça clashe avec la réalité québécoise pour ces choses-là...

Après s'être faits aider par un passager du bus qui tenait beaucoup à ce qu'on ne se perde pas, on a fait le tour des librairies anglophones usagées de la Mariscal, sans succès. Dans la seconde, un Américain nous a raconté des histoires plutôt cocasses sur la police et les vols en Équateur.... Il parait que personne ne fait rien quand il s'agit d'un vol de moins de 500$! On a fait le tour de la Mariscal, bien plus animée de nuit que ce qu'on a avait vu le dimanche précédent. On a finalement arrêté notre choix sur un succulent (et peu cher) resto indien avec un staff trop gentil! En revenant, on s'est rendus à la station du Trole le plus roche en confirmant que Quito la nuit, à peine hors des quartiers touristiques, c'est glauque.. À l'hôtel, on a tenté sans succès de faire un backup de nos photos puis on s'est couchés. On pensait aller faire un day-trip hors de Quito le lendemain, mais Mémé était tellement stressée à l'idée qu'on aille en Colombie sans back-up de nos photos (et sans guide touristique) qu'on a convenu qu'on resterait finalement en ville le lendemain... Parce que oui, finalement, on avait décidé qu'on irait en Colombe en passant la frontière par nous-mêmes!

Le lendemain, Mémé allait mieux sans que ce soit extraordinaire, et le réveil fut lent... Au moment où on allait enfin sortir de l'hostel, l'Ecossais nous a dit que notre chambre avait été réservée par Internet parce qu'il pensait qu'on partait aujourd'hui! On a donc dû faire nos sacs en vitesse et évacuer la chambre en grommelant, mais on était quand même contents d'essayer les tentes (c'était là finalement qu'on allait loger le soir-même). Pendant qu'on mettait nos sacs dans le garde-robe-safe de l'hostel, la Chinoise m'a dit: "Oh vous allez en Colombie? Ne traversez pas la frontière la nuit, l'autobus de mon ami s'est fait braquer par des voleurs armés la semaine dernière..."!!!  Une fois dans la rue, on a repris le Trole archi-plein en pestant contre la mauvaise efficacité du transport public de Quito, puis on s'est dirigés vers un centre commercial pour y acheter une clé USB pour les photos.  En s'arrêtant dans une petite librairie sur le chemin où on a demandé s'ils avaient des guides de Colombie, on a bien ri en voyant que les seuls guides de voyages que possédaient le gars étaient... 6 exemplaires flambant neufs du Lonely Planet d'Asie centrale !?!?

Dans le centre d'achat, on a finalement trouvé une clé USB à prix décent. C'est fou: partout dans le monde, les centres d'achat sont pareils, on a l'impression d'être à la Place Rosemère ou à Place Laurier! On a aussi magasiné un petit cadeau pour la famille de l'ami colombien (Daniel Navarro, pour ceux qui connaissent) qui nous recevait à Popayan, notre première étape en Colombie. Par contre, comme aucune banque ne voulait changer nos dollars américains en pesos colombiens et qu'on n'avait toujours pas trouvé de guide de la Colombie, on a marché vers un autre centre d'achat en longeant au passage La Carolina, le central park de Quito. Dans ce quarter riche de la ville, on se serait cru à Las Condes, le quartier élitiste de Santiago... En chemin, on a tenté de trouver la poste, ce qui fut très complexe (le site internet donnait une mauvaise adresse) mais on a réussi au final. On voulait vérifier les prix pour envoyer un colis au Canada avec les choses dont on n'avait plus besoin (sacs de couchage, souvenirs...) pour s'alléger un peu, mais c'est vraiment trop cher finalement!

Au centre d'achat suivant, on a finalement trouvé le Lonely Planet Colombie! Bien qu'il était presque 2 fois plus cher que le prix d'Amazon, c'était quand même une victoire. Mémé a assisté à une scène où une dame, visiblement outrée de s'être faite dépasser dans les escaliers mobiles, s'est mise à hurler "Mala educadaaaaaa!!" ("Mal élevée!") On a dîné ensuite au Subway du centre d'achat, au grand plaisir du ventre de Mémé décidément en manque de saveurs connues...

Comme il nous restait du temps ensuite et qu'on avait tout fait ce qu'on devait faire, on s'est rendus ensuite un peu en dehors de Quito pour visiter une bizarrerie locale: la Mitad del Mundo (la Moitié du monde). Après un très long trajet en bus public vers un village situé en périphérie de la ville, on arrive à cet espèce de parc d'attraction. Sa raison d'être? Pas grand'chose, sinon d'être situé exactement sur l'équateur, marquant véritablement la moitié du monde... (autant que n'importe quel point sur l'équateur, d'ailleurs, mais bon...) On sent par contre que c'est un parc qui se cherche une vocation, parce qu'il n'y a aucun fil conducteur quant à ce qu'on retrouve sur le site. Au centre, un énorme monument indique l'endroit exact où passe l'équateur, mais autour on retrouve différents pavillons sans grand rapport: un planétarium, un insectarium (?), des milliers de stands à souvenirs, des pavillons commémoratifs français, espagnol et équatorien exposant des peintures (?).... Bref, c'est vraiment n'importe quoi! On a pris de belles photos où on chevauche l'équateur, on a constaté que l'insectarium était vraiment moche puis on est partis. Au final, par contre, on s'est bien amusés en riant de l'étrangeté de l'endroit!

En revenant, on s'est arrêtés dans un stand à crème glacée maison où le vendeur nous a vanté les vertus de ses popsicles au fromage glacé... "C'est tellement bon, il faut absolument exporter la recette à l'étranger!" nous a-t-il fièrement affirmé! Connaissant les fromages locaux au goût de vache bien prononcé, on n'était pas aussi convaincus que lui que ça serait un succès commercial chez nous...  On a ensuite repris le bus pour revenir à Quito. Après avoir été aidé par un Équatorien super gentil pour trouver notre chemin pour reprendre le Trole, on a été acheter des genres de gros biscuits aux amandes avant de revenir à l'hôtel. On a mangé les restes des restos végétarien et indiens de la veille, on a fait les back-ups des photos et on a été dormir dans nos tentes (sèches cette fois) en caressant les lapins au passage (il y avait deux lapins domestiques qui vivaient dans la cour de l'hostel!) (Mémé: François a vraiment développé une passion pour ces lapins-là, je trouve ça un peu inquiétant...)

On vous laisse là-dessus, le temps que vous digériez cette longue entrée!

P.S.: Signez vos commentaires quand vous en laissez, on aime savoir qui nous écrit :) !

1 commentaire:

  1. Bloquer les rues tous les dimanches pour permettre aux vélos de circuler, voilà une riche idée. Elle tombe à point pour être incluse dans les promesses électorales du maire du Plateau Mont-Royal. Et on parlera de sa réalisation comme "du jour où la démocratie a triomphé".

    Et je croyais que ma fille reconnaîtrait mon style inimitable...

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