Bonjour à tous, c'est MP qui écrit en direct de la gare d'Ayacucho durant son tour de garde pendant que François dort, vu que le bus est (encore une fois) arrivé beaucoup plus tôt que ce qu'on nous avait fait miroiter...! On a décidément de la misère en terme de transort depuis qu'on est Pérou, on vous en reparlera!
On vous avait laissés dans notre bus qui partait de Arequipa vers Ica. Après une bonne nuit, on est arrivés à 6h: heureusement qu'il faisait déjà clair car on nous a laissés à un coin de rue, pas du tout près du terminal. Même si on était au milieu de nulle part, des chauffeurs de taxi nous attendaient avec impatience! Et quoi de mieux que de se faire achaler par des chauffeurs de taxis 5 minutes après s'être réveillés, je vous le demande?! Par contre, on a fini par se rendre compte qu'il n'y a pas beaucoup d'endroits à Ica où il n'y a pas de taxis. En effet, il doit y avoir 15 taxis pour 1 auto, et plus de chauffeurs de taxis que d'habitants qui auraient besoin du service! Il y a aussi des "mototaxis" ou "trimotos", des touks-touks à 3 roues comme on voit en Inde ou au Cambodge! Ça a tellement pas l'air solide, mais ils sont souvent très jolis parce que décorés et multicolores! Certains ont même des gros ailerons comme si c'était des formules 1, ce qui est un peu risible haha!
Bref, un des chauffeurs de taxi qui attendaient l'arrivée de l'autobus nous a indiqué à contre-coeur où se rendre pour le centre-ville à pied. On a pris l'habitude de ne plus se fier sur une seule personne pour les informations qu'on demande, alors on a contre-vérifié à quelques reprises: on nous a tous envoyé dans la direction opposée à celle du chauffeur de taxi...
Comme il était encore trop tôt pour que les compagnies de bus soient ouvertes, on a déjeuné et joué aux échecs sur la place centrale (François: Mémé a encore perdu, mais elle s'améliore depuis notre marathon d'échecs à Almaty)! Puis on a magasiné les billets de bus pour Cusco pour le soir-même. Au moins il a l'excuse de l'heure matinale, mais François a fait la grave erreur d'insister pour qu'on essaie la compagnie la moins chère... Ça aurait pu être bon, mais ça n'a pas du tout été le cas finalement haha! La "gare" où étaient situées les compagnies était un peu glauque et on ne se sentait pas à l'aise de laisser nos sacs à dos ici pour la journée, on est donc partis avec vers Huacachina, la seule attraction de Ica. En effet, Ica est une ville de taille moyenne située dans un environnement aride et il n'y a rien à faire à part aller visiter une oasis dans le désert un peu plus loin!
Pour se rendre, on a pris un taxi: on avait l'embarras du choix! Dans notre plan utopique que les chauffeurs de taxi deviennent un jour moins gossants, on a fait exprès d'ignorer tout ceux qui nous abordaient et on en a choisi un qui était arrêté. On a même dû cogner à sa fenêtre pour qu'il nous remarque, et il était tout étonné et content! Il était vraiment gentil, il a parlé politique péruviene avec François et on était vraiment contents d'avoir pu l'encourager lui. Il nous a expliqué qu'il y avait autant de taxis à Ica parce que c'était le seul travail qu'il y avait dans la ville...
Huacachina est, comme je l'ai dit, une oasis dans le désert. Oui oui, comme un mirage: plein de palmiers et de végétation au beau milieu d'immenses dunes de sable! Par contre, ici il y a aussi des bâtiments autour, ce qui la rend moins paradisiaque mais ça reste vraiment très joli! On a demandé à déposer nos backpacks à l'auberge de jeunesse puis on a jasé devant la lagune pendant un certain temps, avant de marcher autour en observant de gros oiseaux attraper des poissons sur le bord de l'eau, puis de se reposer encore sur la plage! Après cet avant-midi exigeant, on a fait tous les restos de la ville à la recherche d'un prix correct (Huacachina est un hub pour touristes, situé directement sur la "Gringo Trail", le trajet que font tous les touristes qui visitent le Pérou): on a étonnamment réussi, ça prend juste un peu de patience...
Après, on est allés marcher sur les dunes, ce qui est assez exigeant compte tenu que le sable renfonce, que le soleil tape et qu'il y a du vent qui transporte plein de sable. Du haut, la vue sur les dunes qui s'étendent jusqu'à la mer valait tout de même la peine! Couverts de sable, on est retournés en courant sur les dunes (la descente est vraiment rapide) pour aller sur la plage où on est restés pendant un bon moment à relaxer! Notre journée de farniente s'est terminée dans un café au nom improbable (Huacafuckingchina) devant un morceau de gâteau, sous l'oeil amusé du proprio qui semblait trouver extraordinairement sympa le fait qu'on vienne du Canada!
Le chauffeur de taxi avec lequel on est revenu était tout un personnage: il nous a chanté des chansons traditionnelles (la plupart grivoises ou racistes) tout le long, en ne regardant quasi jamais la route...! Près du terminal, une dame hyperactive nous a proposé de souper dans son resto. D'habitude on ne suit pas les gens qui nous gossent dans la rue pour nous vendre quelque chose, mais là on avait tout juste le temps de souper avant notre départ vers Cusco alors on l'a suivie. On a pas regretté, c'était vraiment délicieux! Petite anecdote: comme le resto était une affaire de famille, c'était le petit garçon ed la famille qui servait les plats. Il avait les traits un peu asiatiques, alors les autres clients l'appelaient "Chinito" (le petit Chinois) quand ils voulaient payer! Ça ne semblait pas du tout être un sobriquet dégradant mais quelque chose de tout à fait neutre: pas sûr que ce serait quelque chose qui se ferait chez nous!
Il fallait bien profiter de ce repas car ce serait notre dernier moment de bonheur avant 24h! En effet, le bus de la compagnie Etecsa nous attendait, prêt à tout pour nous faire vivre une nuit la moins agréable possible! Bon, j'exagère mais il faut bien dédramatiser un peu un trajet de 23h... (selon le guide, c'était censé prendre 14h, mais le Lonely Planet qu'on a, version 2013 pourtant, se trompe vraiment souvent dans la longueur des trajets de bus alors qu'il est habituellement fiable...) Premièrement, l'autobus était vraiment moche. Genre un bus standard pour la Bolivie, mais au Pérou c'était dans les pires. Bien sûr, il est arrivé en retard. Puis, on n'avait pas de sièges (tous occupés). Alors l'assistant chauffeur a tassé un monsieur (?) puis nous dit de prendre les 2 places à l'avant. L'avantage d'être en avant c'est qu'on est plus loin des toilettes. Mais même là, ça sentait l'urine et l'ammoniac à plein nez (François: et pour cause: la porte des toilettes était cassée, il manquait les deux pièces de métal du haut qui font tenir la porte, de sorte que la porte s'effondrait sur toi quand tu l'ouvrais et manquait d'assommer le pauvre passager qui avait eu la malchance d'avoir une place assignée en face des toilettes!) ! C'était un peu comme rester 23hle nez au-dessus de la litière d'un chat non castré qui n'a pas été faite depuis 1 semaine... Le désavantage d'être en avant, c'est que tu sens aussi l'odeur de cigarette du chauffeur dans son cockpit. Et aussi, tu as droit à tous les détails de sa musique poche qu'il fait jouer à tue-tête. Pas qu'on déteste la musique péruvienne, mais une chanteuse péruvienne à la voix suraiguë qui hurle qu'elle "pleure sans arrêt depuis ton départ, mon amour" (ponctué de backvocals masculins du genre "Eso!" "Asi es!", entre deux solos de synthétiseur et de maracas), ça fait lourd à 2h du matin... Ça reste hors du contrôle de la compagnie mais j'avais derrière moi une vraie chipie! Quand j'ai voulu incliner mon siège pour dormir, elle s'est mise à frapper violemment le dossier pour que je me relève, alors je l'ai fait, j'ai attendu un peu puis je l'ai ré-incliné. Là j'ai eu droit à des coups sur la tête... Le monsieur à côté d'elle a pris ma défense et lui a dit que j'avais le droit d'incliner mon siège et qu'elle n'avait pas à me frapper. J'ai pu baisser le dossier, mais de temps en temps dans la nuit elle frappait mon dossier ou me pinçait le gras de bras...! Le lendemain, elle voulait se lever pour aller aux toilettes (nooooon, ça pue déjà assez!!!) alors elle m'a encore tapochée. Je lui ai demandé de me le dire plus gentiment, le monsieur lui a fait la leçon et s'est excusé auprès de moi en disant qu'elle manquait d'éducation... C'est pas un manque d'éducation, c'est un sérieux problème de respect envers les autres! En plus, lorsqu'elle est descendue, elle a voulu dépasser tout le monde pour prendre ses bagages en premier dans la soute, alors elle s'est mise à pincer les gens pour qu'ils se tassent!
Retournons à notre nuit, je sais que vous voulez plus de détails! Vers peut-être 3h du matin, on s'est arrêtés au haut d'une montagne parce que la glace nous empêchait de passer. Puisque les autobus n'ont pas de pneus d'hiver et qu'aucune niveleuse ne va venir mettre du sel sur le chemin, il fallait donc qu'on attende le jour pour que le soleil fasse fondre la glace... Il s'est mis à faire un froid de canard (d'autant plus que notre fenêtre était cassée par endroits) donc on est allés chercher nos sacs de couchage, puis on a enfin pu bien dormir au sommet des Andes jusqu'à ce qu'on redémarre vers 8h et qu'on se fasse réveiller par les passagers qui réclamaient qu'on s'arrête pour déjeuner. On est repartis en vitesse, un passager a dit qu'on avait oublié quelqu'un, mais le chauffeur n'a jamais voulu revenir sur ses pas et a tout simplement dit "il y aura d'autres autobus qui vont passer"!! Veux-tu un service plus moche que ça? Il a probablement tout ses bagages dans notre autobus! À notre grand déplaisir, quelqu'un a aussi réclamé de la musique (Nooooooooon!!! Pitié!! Pourquoi????) alors le chauffeur s'est empressé de remettre en boucle et à tue-tête l'un de ses CD de musique péruvienne qu'on avait tant apprécié la veille! L'élément cocasse, c'était que la version piratée de la musique contenait de la publicité qu'on a dû entendre 50 fois!
Un coup que la chipie fût partie, on a au moins pu ouvrir la fenêtre pour que ça sente moins l'urine, puis on a pris notre mal en patience jusqu'à Cusco (il restait 5h et il était déjà 13h... on aurait déjà dû arriver à cette heure-là!). Après 23h de bus, on était complètement crevés et on s'est dit que plus jamais on allait prendre les compagnies de bus les moins chères (du moins au Pérou!)! Mais bon, on pouvait pas savoir, c'est tellement variable! Et quant au retard de 4-5h en raison de la glace, c'était vraiment un coup de malchance... Au moins les paysages étaient jolis!
À bientôt pour Cussco et le Machu Picchu!
Quelle incroyable chipie...Je l'ai bien ri...même si ce n'était pas drôle du tout pour vous!
RépondreSupprimerJe viens de lire tout votre voyage depuis le début. Fantastique!
Bonne route et à bientôt!
Nicole