Allô! Ici François!
Le trajet de bus qui nous amenait de Cartagena à Santa Marta fut plus long que prévu. Le Lonely Planet disait que bon nombre de bus arrêtent longtemps en chemin à Barranquilla, une grosse ville où il y a peu à faire avant de continuer leur périple, et qu'idéalement si on pouvait prendre un direct ce serait mieux. On avait donc pris un direct... enfin, selon ce que la compagnie disait. En effet, on a arrêté seulement 20 minutes à la gare de Barranquilla, ce qu'on trouvait excellent! C'était néanmoins une feinte, parce qu'on s'est ensuite arrêtés près d'une heure en banlieue de Barranquilla pour que le chauffeur aille faire Dieu-sait-quoi dans ce qui semblait être un bureau de compagnie de bus... Enfin, après avoir longé la mer un bon moment, on est arrivés vers23h30 à la gare de Santa Marta, qui non seulement était fermée mais était aussi au milieu de nulle part. Puisqu'il ne fallait pas compter sur un bus public à cette heure-là, on s'est renseigné auprès des quelques Colombiens qui étaient descendus du bus avec nous quant au prix d'une course de taxi vers le centre puis on a embarqué avec un chauffeur sympa pour le bon prix.
Bon c'est sûr que la première impression d'une ville n'est pas la meilleure quand on arrive en pleine nuit, mais on ne peut pas dire qu'on ait été charmés par Santa Marta lors de notre arrivée (ni le lendemain non plus d'ailleurs: ça a beau être la ville la plus vieille d'Amérique du Sud, il reste peu d'architecture coloniale et la ville manque plutôt de cachet)... Il faut dire que notre hostel n'était pas des plus extraordinaires non plus! On ne fait jamais ça d'habitude, mais on avait réservé une chambre le jour d'avant à Cartagena dans cet hostel plutôt cheap. Il y avait 2 raisons pour ça: d'abord, on arrivait vraiment tard et on ne voulait pas se donner la peine de chercher un endroit où dormir en pleine nuit, et ensuite on avait peur de ne pas avoir de place parce que c'était la semaine de vacances scolaire en Colombie et que quand ils sont en congé, les Colombiens vont tous à la plage. Et la plage en Colombie, c'est Santa Marta et les environs! Cette semaine de vacances scolaires a d'ailleurs été un peu gossante durant notre séjour en Colombie car elle créait une haute saison touristique artificielle alors qu'octobre est habituellement la basse saison. Ça avait, entre autres effets négatifs, ceux de hausser les prix des bus et des hostels, de créer de la congestion sur les routes et de doubler le nombre de touristes partout! Pour en revenir à notre hostel, en fait notre chambre était à peu près aussi accueillante qu'un cabanon en tôle, avec des patchs de plâtre, des taches et des graffitis sur les murs. Oh, et la toilette partagée n'avait pas de siège! Mais bon, pour la moitié du prix habituel et pour une nuit seulement, on s'est dits qu'on allait passer l'éponge... On s'est endormis au doux son du ventilateur poussé au maximum, parce qu'à Santa Marta aussi il fait chaud!
Le lendemain, après avoir déjeuné, on s'est dirigés vers le bord de mer, à quelques mètres de notre hostel. Le boardwalk et la plage de la ville étaient corrects, sans plus, et étaient bondés de Colombiens en vacances! On a vu une chienne qui se reposait dans une genre de cabane en carton après avoir eu une portée de minuscules chiots encore aveugles (vous pouvez dire "Oooooonnnnnnn cuuuuute" ici), puis on a aussi bu la meilleure limonade qu'on ait eu jusqu'à maintenant dans un petit stand ambulant. On a ensuite pris un minibus vers la gare. Ici, les gens sont vraiment affectueux quand ils s'adressent à toi: ils t'appellent "mon amour" ou "mon coeur"! Comme dans l'échange suivant:
Mémé: Est-ce que ce bus va à la gare?
Gars-dans-le-bus-qui-gueule-les-destinations-et-récolte-l'argent: Non, mon amour, il va à l'autre bout de la ville!
Après un long trajet, on s'est rendus à la gare. On était obligés de s'y rendre car on devait partir le soir-même pour San Gil (près de la frontière avec le Venezuela) question d'être à Bogota 2 jours plus tard. Le but était double: d'une part, il fallait être à temps pour notre vol Bogota-Leticia et la jungle colombienne dans quelques jours et, d'autre part, on essayait d'éviter une potentielle manifestation autochtone monstre censée bloquer les accès routiers à Bogota. Et comme on était dans la haute saison touristique, il fallait s'assurer qu'on ait des sièges dans le bus! Et puisqu'on n'avait pas pu le faire la veille parce qu'on était arrivés trop tard... on n'avait plus le choix de revenir à la gare avant de faire quoi que ce soit! Raaaah! Après avoir bien magasiné et constaté que les prix étaient bien chers partout, on s'est résignés à acheter. Sauf qu'on n'avait plus beaucoup d'argent liquide et que la machine à carte de crédit ne marchait pas à l'agence de bus! Bref, c'était bien fâchant... Pour gagner du temps, on a mangé à la gare. C'était pas mal (un genre de plat de poisson mélangé), mais la salade était parsemée de petites mouches alors on ne l'a pas trop bouffée! Mémé a jeté des bouts de gras aux chiens errants qui faisaient pitié, puis on a enfin été libérés de nos obligations pour commencer notre journée de plage!
À Santa Marta, les plus belles plages sont apparemment un peu en retrait de la ville même. On nous avait notamment vanté les plages d'un parc national tout près, mais les droits d'accès à l'endroit étaient vraiment élevés pour l'après-midi qu'on allait y passer et en haute saison il parait que c'est tellement bondé que c'en est désagréable... On s'était alors dits qu'on irait plus loin, à 1h30 de route, dans un petit village où c'était gratuit et beaucoup plus calme. Sauf qu'on avait tellement perdu de temps à la gare qu'on n'avait plus le temps de faire ni l'un ni l'autre si on voulait avoir un peu de temps sur la plage! Dépités, on a alors décidé d'aller àTaganga, une plage plus proche de la ville mais qu'on disait archi-populaire et "de fiesta"...
À 20 minutes d'autobus de Santa Marta, Taganga est un genre de village de pêcheurs sur le bord de la mer des Caraïbes, coincé entre l'océan et les collines verdoyantes derrière. Sur place, par contre, on a constaté que la plage était non seulement plutôt ordinaire (sable brun, pas très large ni longue) mais surtout que chaque parcelle était occupée par des Colombiens en vacances!! En plus, tout le long de la plage, il y avait des cabanes au toit de chaume qui abritaient des bars et des restos et qui crachaient de la musique à tue-tête! L'atmosphère ne nous plaisait pas plus qu'il faut et on s'est dit qu'il devait forcément exister une plage plus calme dans les environs. On a donc demandé à des policiers qui nous ont dit qu'à 20 minutes de marche ou 10 minutes de bateau on trouverait beaucoup mieux. Encouragés, on a marché le long des falaises à travers les collines vers la "Playa grande". La végétation du coin était un peu bizarre: moitié forêt tropicale, moitié cactus, même s'il pleut tout le temps!
À Playa grande, on s'est vite rendus compte que, si la plage était en effet un peu plus belle, elle était toujours noire de monde! On ne comprend pas le plaisir qu'il peut y avoir à être à la plage avec 100 000 personnes et à barboter dans l'eau à 5cm de son voisin, mais les Colombiens avaient néanmoins l'air de bien s'amuser! Ça et le fait que tout le monde laisse traîner ses déchets partout: tsé, tu aimerais ça toi que la plage soit propre quand tu arrives, pourquoi tu ferais pas l'effort de jeter tes détritus dans la poubelle pour ceux qui vont passer après toi? Tssss... Dans tous les cas, on s'est dit qu'il n'était pas question qu'on ne trouve pas un endroit plus calme et plus privé pour profiter de la mer, alors on a continué à marcher le long de la falaise. Finalement, on a trouvé une minuscule plage de galets un peu en retrait où on était presque seuls! Bon c'était loin du sable blanc qu'on nous vantait en ce qui a trait au parc national, mais c'était correct compte tenu de nos contraintes!
On n'a pas pu beaucoup bronzer par contre parce qu'il a commencé à pleuvoter... Cependant, on a bien profité de la mer! Sérieusement, l'eau était chaude comme dans un bain, c'était parfait! On est également devenus amis avec des Bogotiens (on va dire que ça se dit comme ça) qui avaient fui Playa grande comme nous et qui avaient abouti sur notre plage. Ils avaient acheté des masques et des tubas et après un moment ils nous les ont prêtés. Ça c'était vraiment bien par contre parce que comme on était dans un coin rocheux de la côte (contrairement à Taganga et Playa grande), il y avait beaucoup à explorer! On a vu des poissons de plein de couleurs différentes, des oursins et du corail, c'était la première fois qu'on faisait du snorkeling et même si c'était très amateur on a bien aimé l'expérience! Le reste de l'après-midi a été bien relax, il a arrêté de pleuvoir et on est restés à vedger sur la plage en regardant les beaux paysages, en faisant des activités no-brainer et inutiles comme faire une digue de galets et on jetait de temps en temps des regard d'incompréhension à la vue de Playa grande remplie de monde! On avait aussi de la difficulté à comprendre pourquoi un yacht de luxe avait choisi de jeter l'ancre face à Playa grande pour que ses proprios puissent se baigner et faire bénéficier à tous de leur musique pop... Ils pouvaient aller partout sur la côte: pourquoi rester là où il y a le plus de monde?? En tout cas...
On est ensuite revenus à Taganga vers 18hquestion de retourner à Santa Marta pour prendre notre bus. À l'auberge de jeunesse, on a répondu à quelques courriels puis j'ai été cherché de quoi manger pour qu'on n'aie pas à charrier tout notre stock! Après un biscuit à la mélasse comme dessert (oui oui, comme chez nous, à Santa Marta ils en font avec la canne à sucre locale, miam!) on est partis en taxi vers la gare (encore une fois, plus de bus à cette heure-là...). Notre chauffeur était trop gentil! On lui a jasé tout le long, il nous a conté qu'il réorientait présentement sa carrière à cause du fait qu'il venait d'avoir un enfant et qu'il ne pouvait plus exercer le métier de policier parce qu'en Colombie les policiers peuvent être envoyés n'importe où dans le pays et qu'ils n'ont pas le choix d'obéir... Bref, il étudiait donc de jour pour devenir comptable, et le soir il faisait le taxi, en plus de s'occuper de son enfant parce que sa femme avocate travaillait aussi tout le temps! Vous avez dit motivé? Il s'est aussi amusé à pratiquer son anglais avec nous, pour se dérouiller... Les hispanophones ont une belle tournure de phrase pour dire qu'ils maîtrisent assez bien une langue: ils disent par exemple "avant je me défendais bien en anglais..."! On l'a quitté à regrets puis on a attendu notre bus pour San Gil. Il faisait encore super chaud et humide, alors on a vécu notre passage vers l'air climatisé du bus comme une vraie libération! On a aussi bien ri quand on a vu que la préposée à l'agence de bus avait mal recopié le nom de Mémé sur son billet et l'avait rebaptisée "Marie-Pascale Herbe"! Depuis, Herbe est le nouveau surnom de Mémé haha!
Sur ce, bonne nuit, on se revoit bientôt pour notre passage dans le Santander!
mercredi 30 octobre 2013
mardi 29 octobre 2013
Cartagena
C'est Mémé qui vous accompagnera à la célèbre Cartagène!
Au fil de notre voyage en Amérique du Sud, on a développé une équation qui s'est a su prouver sa véracité avec le temps: si un temps de voyage de nuit en bus est court (ex: 5h), le temps que la compagnie t'annonce est automatiquement plus long ("si si, siete horas"). Alors que si la durée du trajet est trop longue (genre 14h), alors le vendeur enlève quelques heures à sa prévision... Et leur tactique alimente notre optimisme, qui en prend finalement un coup à chaque fois...! Bref, le trajet Medellin-Cartagena fut plus long que prévu et on avait bien hâte d'arriver parce qu'une amie d'Alejandra (la belle-mère de notre ami à Popayan) avait accepté de nous héberger et attendait notre appel!
En arrivant, ce fut un choc entre l'air climatisé du bus et la chaleur suffocante de dehors: on est dans les Caraïbes et ça paraît!! On est d'abors partis à la recherche d'un cellulaire pour appeler la dame, Dunia. Trouver un cellulaire pour faire des appels en Colombie est souvent assez facile: il y a des gens à presque chaque coin de rue qui achètent des minutes en quantité industrielle et te passent leur cellulaire pour un petit prix. Ces vendeurs de "minutos" sont vraiment populaires car ça revient moins cher de passer un appel avec eux qu'avec un forfait de cellulaire normal. Bref, on a appelé Dunia et elle nous a expliqué en gros comment se rendre chez elle. On a cherché l'autobus dont elle nous parlait mais aucun des chauffeurs ne semblait avoir envie d'être sympathique pour nous renseigner...En plus, l'accent "costeño" (de la côte) est vraiment difficile à comprendre alors on ne comprenait pas vraiment leur réponse... Sérieusement, leur accent est tel que des fois on se demande s'ils parlent vraiment espanol! Finalement, un gars de Medellin à l'accent compréhensible nous a pris sous son aile et s'est assuré qu'on aille à la bonne place. Comme sa destination était sur notre trajet, il est monté dans le même bus et on a jasé avec lui tout le long, puis avec un Costeño du bus. Le trajet qu'on faisait était vraiment long. En fait, il fallait se rendre à la fin puis revenir vers le terminal de bus par un chemin différent... On a pu apercevoir plusieurs quartiers de Cartagena et le bord de l'eau mais ça nous a laissé plutôt déçus quant à la supposée beauté de la ville... Ça nous a pris 1:30 au final et les autres passagers avaient l'air de se demander où on voulait bien aller alors ils se sont mis à vérifier qu'on savait où descendre! Quand on nommait l'adresse et le quartier, plusieurs nous disaient "faites attention, c'est difficile comme quartier". Alejandra nous avait dit que son amie habitait dans un quartier plus populaire, mais je vous avoue qu'on ne s'attendait pas à ça! En sortant (enfin) du bus, c'était l'équivalent de ce qu'on trouverait probablement à Port-au-Prince... Des rues de terre non pavées complètement inondées, des cours à scrap pleines de ferraille, des gens partout assis à rien faire, des maisons brinquebranlantes en planches et en tôle, une population en grande majorité noire: on passait difficilement inaperçu avec nos gros sacs et nos airs ahuris! Dunia nous attendait (depuis longtemps, la pauvre...) et nous a reconnu facilement. On s'est rendus jusque chez elle, dans une maison en meilleur état que plusieurs du voisinage mais qui serait tout de même considérée comme vraiment pauvre chez nous. Finalement, de ce qu'on a compris, elle serait dans la basse classe moyenne; vous vous imaginez dans quel état vivent les "très pauvres"?! Disons que notre séjour à Cartagena nous a donné une belle leçon d'humilité (tout comme voyager en général nous montre à quel point on a de la chance) parce qu'elle semblait très fière de ce qu'elle avait! Ça nous a aussi donné la chance de voir comment vit "le vrai monde", une expérience qu'on n'a pas habituellement l'occasion de faire en voyage... On a salué au passage l'oncle qui habite avec elle et sa fille et on a eu droit à des conseils comme "vous demandez au taxi collectif de vous laisser directement au coin de la rue comme ça vous n'avez que quelques mètres à marcher" ou "n'allez jamais à l'ouest de ma rue"... Je crois qu'on était un peu surpris encore et que Dunia était timide alors on n'est pas restés super longtemps et on s'est dirigés vers le centre-ville en taxi collectif.
Notre arrivée au centre nous a donné encore un choc: c'était le bordel! Il faut dire qu'il y avait un match de soccer important l'après-midi entre la Colombie et le Chili alors 80% des gens portaient le chandail aux couleurs colombiennes et l'effervescence était à son comble dans les rues dans l'attente du match! Donc, il y avait foule dans les rues et les klaxons et les trompettes se faisaient déjà entendre! Le taxi collectif nous a laissé devant un petit centre d'achat noir de monde, sale et pestilant... La population costeña a la peau beaucoup plus foncée que le reste de Colombie et on croirait les entendre parler créole tellement leur accent et fort. Bref, on avait vraiment l'impression d'être arrivés dans les Caraïbes et dans un tout autre monde que l'Amérique du Sud! Ah oui, il y a aussi la musique: dans chaque rue il y a une maison ou un commerce qui met des gros hauts-parleur dans la rue et fait profiter tout le voisinage (et le rend sourd) de sa salsa/reggaeton trop forte! En plus du bordel général partout, ça donne une impression de fête d'été qui fitte avec la chaleur caniculaire qui règne. On était plutôt étourdis par tout le mouvement et le bruit autour de nous alors on a choisi un petit resto tranquille pour dîner tranquillement et décanter.
Après, on était fin prêts à partir explorer la ville. On a débuté avec le quartier Getsemani, une section plus pauvre de la vielle-ville coloniale mais plus authentique parce que les maisons n'ont pas été revampée comme celles à l'intérieur des murs. "Des murs" oui, car Cartagena est une des quelques villes fortifiées que les Espagnols ont construit dans leurs colonies! On s'est justement tranquillement dirigés vers la vieille-ville, en s'arrêtant au passage acheter des morceaux de mangue (pour 50¢!) à un des nombreux vendeurs ambulants de fruits qui colorent la ville avec leurs étals! On est entrés dans la ville fortifiée par une grande porte qui n'a pas manqué de nous rappeler la porte St-Jean! L'effervescence du match se faisait aussi sentir à l'intérieur des murs mais comme tout est plus propre et mieux tenu que le reste de la ville, ça se vivait mieux mettons. On a passé l'après-midi à se promener au hasard dans les mignonnes petites rues de la vieille-ville. Comme plusieurs belles villes d'Amérique du Sud, l'architecture est coloniale, mais ici les couleurs pastels et éclatantes sont à l'honneur! Le plus beau reste cependant les vignes et les fleurs multicolores qui recouvrent les murs de quelques maisons! Si je résumais notre marche: on a profité de l'ombre salutaire des arbres de la grande place Bolivar, on a marché sur les fortifications donnant sur la mer (ce qui a rendu François surexcité à l'idée qu'il y avait eu de grandes batailles là), on a continué à marcher dans le dédale de rues, François s'est fait donner un calin par un gars bizarre qui avait des amis au Québec et qui nous a finalement chanté une chanson grivoise en créole puis on est passés au café Juan Valdez pour que je puisse assouvir mes envies de café glacé. En sortant du café, on est passés devant un bar pour voir le pointage du match (3-0 Chili...). Déçus pour tous les fans colombiens, on a continué notre marche mais on s'est vite rendus compte avec le vacarme ambiant que la Colombie venait de compter! On arrivait justement près d'une place où un écran géant présentait le match. Cinq minutes plus tard, la Colombie compte un autre but: l'atmosphère était rendue vraiment surchauffée! Puis ce fut le coup de grâce pour le Chili avec un troisième but colombien, ce qui a garanti une place au Mondial de 2014 à la Colombie, une première depuis 16 ans!! Vous dire à quel point ça criait, ça sautait, ça pleurait, ça klaxonnait! On s'est finalement éloigné de la folie ambiante pour continuer notre marche vers d'autres places et pour visiter une vieille église. On est aussi tombé par hasard sur une église convertie en salle de spectacle (climatisée) où se donnait justement un concert! C'était un orchestre à vents et à percussions qui faisait de morceaux de salsa; c'était plutôt bon.
Puis on est partis à la recherche d'un souper. C'est ici que vous apprendrez que j'avais le mal du pays depuis quelques semaines (il faut dire que d'être malade l'équivalent de deux semaines en Équateur n'a pas aidé mon moral). Comme la nourriture a un gros impact sur mon moral, on avait décidé d'aller plus souvent dans des restos plus chics (ça reste 7$ le plat...) pour retrouver des plats plus typiques de chez nous et varier un peu du plat riz-frijoles-viande-banane plantain. On a jeté notre dévolu sur un resto italien très bien qui, de notre balcon/terrasse, nous donnait une vue géniale sur la fête qui avaient lieu dans les rues. À la vue des gringos qui étaient aussi saouls que les Colombiens, on a eu une grosse discussion sur le backpacking et sur le fait qu'on ne partirait pas pour plusieurs années en sac-à-dos comme certains le font... Ça doit être bien, mais cette ambiance "backpacker" se retrouve dans chaque ville touristique du monde... Toute une année à dormir dans les auberges de jeunesse et à avoir des convetsations un peu superficielles avec des amis d'un soir tout le temps, ça doit être lourd à un moment donné!
On est revenus en taxi collectif vers notre cher quartier Santa-Rita. Une dame dans le taxi nous a dit d'un air inquiet: "vous savez où vous allez??". Satisfaite qu'on lui dise qu'on connaissait quelqu'un là-bas, elle s'est assurée avec le chauffeur qu'on allait bien descendre au bon coin de rue et qu'on n'aie pas à marcher trop longtemps! On est revenus sans problème à la maison, on a jasé un peu avec Dunia puis on est allés se coucher dans le four qu'était la chambre.
Au matin, Dunia nous a cuisiné des patacones, des bananes plantains frites, les meilleures qu'on aie mangées du voyage! Elle nous a aussi servi un morceau du "famoso queso costeño", similaire au fromage andin... Elle et nous étions moins gênés alors on a parlé plus longuement. On lui a fait goûter à une toast au beurre d'arachide (un autre luxe qu'on se paie ici pour que je guérisse de mon homesickness), elle a bien aimé! Après une douche rudimentaire (un filet d'eau rempli un pot qu'on se verse dessus), on est partis tous les trois vers le centre-ville. On est d'abord allés voir un bout des murailles (le bastion) qu'on n'avait pas vu la veille. Dans les murs, il y avait des tunnels où ils gardaient les munitions: c'est maintenant des boutiques de souvenirs. Justement, on trouvait qu'il y avait beaucoup de touristes dans le coin, d'un type différent de ceux qui voyagent habituellement en Colombie (genre chandail Lacoste, belle chemise, appareil photo de l'année, lunettes soleil de marque...). On a finalement allumé que c'étaient des touristes qui faisaient une escale à Cartagena lors de leur croisière dans les Caraïbes! La vieille-ville était beaucoup plus calme que la veille (tout le monde devait avoir la gueule de bois) et c'était encore plus agréable de marcher dans les petites rues. On a dîné dans un resto végétarien pour qu'on puisse avoir notre portion hebdomadaire de légumes puis on s'est dirigés vers la forteresse de la ville. Malheureusement, je n'avais pas amené mon porte-monnaie alors je ne pouvais pas avoir l'entrée au prix étudiant... Comme le rabais était substanciel, on est partis dan un café internet à côté pour en imprimer une copie puis on est revenus au château.
François m'a dit: "il faut que tu racontes l'histoire de Cartagène" alors même si je n'ai pas ses talents d'historien, je vais tenter le coup! Cartagena est la colonie où les Espagnols ont construit la plus grosse forteresse. En effet, Cartagena était une ville des plus importantes du Nouveau-monde car c'est de là que les Espagnols envoyaient l'or par bateau. La ville était donc souvent attaquée par des pirates et des navires des autres puissances coloniales. Malgré tout, la ville n'a été prise qu'une seule fois, par un pirate nommé Drake qui était au service de l'Angleterre! Après cet épisode, les Espagnols ont construit la forteresse. C'était en soi une bonne idée car par après ils ont dû faire face à une flotte anglaise de 250 bateaux et 20 000 hommes! La bataille a duré environ deux mois et les Anglais n'ont jamais réussi à prendre la ville! Le plus impressionnant (et le plus drôle) dans cette histoire c'est que l'armée espagnole était composée de 2000 hommes mal entraînés, dirigés par un vieil officier à qui il manquait un oeil, un bras et une jambe (il a d'ailleurs perdu son autre jambe dans la bataille mais il a quand même mené ses troupes à la victoire)! Visiter la forteresse nous permettait justement d'imaginer comment les Espagnols avaient pu riposter vu que le fort est super bien pensé! On s'est promenés sur les murs et dans les tunnels qui étaient construits à l'intérieur des murs. Bref, c'était bien intéressant comme visite!
On a fait un tour au supermarché pour s'acheter des provisions avant d'aller à notre prochaine destination car on comptait aller à la plage (i.e. rien à manger à un prix potable dans les environs) et en plus ça allait être dimanche donc tout serait fermé. On est revenus à la maison pour prendre nos sacs, ayant en tête d'arriver pas trop tard à Santa Marta à 4h de route. Dunia nous a accompagnés à l'arrêt d'autobus en face de chez elle, nous assurant que le trajet vers la gare serait plus rapide qu'à l'aller. Malheureusement, le premier autobus ne s'est pas arrêté alors on a dû attendre le suivant 30 minutes plus tard... Dans l'attente, on a eu droit à d'autres preuves que le quartier n'était pas des plus safe: "les autres bus qui passent vont aussi à la gare mais je ne veux pas que vous les preniez parce que c'est toujours avec eux qu'il y a des accidents vu que les chauffeurs sont saouls, et en plus vous vous feriez sûrement voler avec vos sacs" ou "ces gars-là qui traînent un vieux casier d'école rouillé vont le vendre pour s'acheter de la drogue". On a fini par monter dans le bus, mais c'était vraiment faux que le trajet serait rapide. Ça nous a pris une bonne heure et demie parce qu'il y avait un de ces traffics! Le chauffeur a voulu sauver du temps en le contournant par des petites rues de campagne non pavées et pleines de trous qui nous ont au final fait perdre du temps vu leur état... Déjà qu'on partait beaucoup plus tard que prévu, on était un peu frustrés en arrivant à la gare. On a acheté des billets pour le prochain départ, juste avant que François ne vive sa première tentative de pickpocketing! Ça n'a pas marché heureusement (l'appareil photo et son porte-monnaie sont attachés avec une corde à sa ceinture. Des fois on se demande si on voyage avec trop de précautions: finalement non!)
En résumé pour notre impression de Cartagena: la vieille-ville à l'intérieur des murs est bien jolie mais dès qu'on en sort, c'est vraiment plus trash! Les grands évènements (genre le Sommet des Amériques) doivent avoir lieu uniquement à l'intérieur des murs haha!
Santa Marta et ses plages idylliques (not) pour la prochaine fois!
dimanche 27 octobre 2013
Medellin
Salut! C'est François qui écrit!
Comme d'habitude, on est arrivés bien tôt au terminal de bus, vers 6h, et on a attendu un peu le temps que les employés de l'information touristique de la gare arrivent, question d'avoir une carte de la ville et de savoir comment se rendre à notre auberge de jeunesse! D'ailleurs, rien à redire sur les services offerts par les bureaux d'information touristique de la Colombie, c'est toujours excellent! Après s'être bien informés, donc, on est partis vers notre hostel. Sur le chemin, on s'est arrêtés pour déjeûner (encore des arepas avec du fromage andin, mais le chocolat chaud était bon) puis on s'est dirigés vers le métro. Medellin est la seule ville de Colombie à être dotée d'un métro (en fait plus un train urbain, aérien par endroits mais jamais sous terre) et c'est le premier vrai métro qu'on faisait depuis Santiago! Très efficace, rapide, jamais totalement bondé, ce fut une très agréable expérience après presque 3 mois de bus urbains lents et toujours pleins à craquer!
Si vous connaissez Medellin et que vous n'êtes pas Colombien, ce que vous savez de la ville n'est probablement pas très reluisant... En effet, durant les années 1980 et jusqu'à la première moitié des années 1990, Medellin était une ville à feu et à sang contrôlée par le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar, un homme puissant et richissime dont le charmant commerce était l'exportation de cocaïne vers les États-Unis. Constamment en guerre avec les forces de l'ordre, Escobar payait à l'époque ses hommes 2000$ par policier tué... Comme conséquence logique de cette flambée de violence, Medellin était l'une des villes qui avait le taux d'homicides le plus élevé du monde dans les années 1980!... Aujourd'hui, par contre, la ville est très loin de ces années noires: pour une ville de 2 millions d'habitants, c'est vraiment un endroit agréable, calme, sympathique et bien joli, avec en prime un climat parfait (25 degrés) toute l'année (gracieuseté du microclimat créé par sa situation au fond d'une vallée andine entourée de montagnes verdoyantes). On s'y est immédiatement sentis très bien, et c'est définitivement l'une des meilleures villes qu'on a fait en Colombie!
Après avoir profité du métro un bon moment, on est arrivés à l'auberge de jeunesse bien correcte (quoique relativement dispendieuse pour ce que c'était, même si ça incluait le déjeuner, chose rare) où on s'est reposés un peu de notre courte nuit en bus la veille. Pendant que je répondais à des courriels sur l'ordinateur de l'hostel, Mémé m'a appelé très calmement de la cour intérieure en me disant : " Frankie, peux-tu m'aider, j'ai un oiseau dans les cheveux". Pensant avoir mal entendu, j'ai pu constater sur place qu'un oiseau s'était vraiment emmêlé dans ses cheveux en tombant d'un arbre et tentait tant bien que mal de s'en extirper!! Après avoir sauvé tant Mémé que l'oiseau, on est partis acheter des billets de bus et faire quelques courses à l'épicerie du coin, et on est revenus manger une baguette pas trop pire avec du fromage! Mais quelque chose de bon là, pas du fromage andin! Disons que ce petit luxe, qu'on n'avait pas eu depuis Lima, nous a fait du bien!
Après s'être bien bourrés, on est partis en métro faire l'une des singularités de Medellin: le téléphérique urbain public. En fait, pour accéder à certaines communautés plus pauvres et isolées à flanc de montagne, la ville a décidé de greffer au système de métro deux lignes de téléphériques (le Metrocable) auxquelles on accède simplement avec un billet de métro! C'est la seule ville au monde à avoir intégré ce mode de transport inusité à son réseau municipal de transports collectifs urbains. Le résultat est impressionnant et les vues spectaculaires, puisqu'on finit par voir toute la ville et la vallée du haut des airs! Pour aller au travail, c'est quand même plus grandiose que l'autobus! Ça fait aussi voir un côté moins reluisant de la ville: loin des édifices du centre-ville et des cafés branchés des beaux quartiers, une balade en Metrocable nous montre les bidonvilles qui sont ordinairement soit bien cachés, soit hors-limites pour les touristes question sécurité...
De retour du Metrocable, on s'est ensuite rendus vers le centre. Après une promenade le long d'une belle avenue, on a pris une bouchée sur le pouce puis on est allés visiter le jardin botanique de la ville. On est tombés en plein dans la fête des enfants, alors il y a avait plein de clowns et de musique! On est arrivés trop tard pour voir le pavillon des papillons, mais on a quand même été bien arrosés par les sprinklers mal réglés qui faisaient pleuvoir sur les passants inattentifs!
Petit commentaire sur les filles à Medellin: dans toute l'Amérique latine, il est généralement reconnu que les Colombiennes sont les plus belles... Si ça demeure naturellement subjectif, en revanche, elles sont assurément celles qui s'habillent le plus sexy! C'est particulièrement frappant à Medellin: décolletés plongeants, seins remontés, maquillage, minishorts, chandails ouverts dans le dos, camisoles bedaines, talons hauts... Beaucoup de chirurgie plastique également: selon ce que nous a dit Alejandra à Popayan, on parle non seulement d'augmentation mammaire mais aussi de remodelage des fesses pour les rendre plus bombées! C'est assez impressionnant en tout cas, et Mémé, habillée normalement, avait, selon ses propres dires, l'air d'une bonne soeur en comparaison! Tout ce tape-à-l'oeil demeure quand même plutôt superficiel: une beauté "dans ta face" qui fesse (sans jeu de mots) mais qui est peut-être un peu exagérée...
Pour le souper, on s'était dit qu'on allait profiter de la bonne réputation culinaire de Medellin! On s'est donc rendus dans El Poblado, le quartier chic de la ville. On a commencé par satisfaire Mémé et son envie de Nevado glacé en allant au café Juan Valdez, où on s'est régalés dans une environnement bien "cuico" comme ils disaient si bien au Chili! "Cuico", si vous vous souvenez bien, est un terme un peu péjoratif pour définir les habitants des quartiers riches et, par extension, leur mode de vie particulier et un peu déconnecté du reste de la vie des gens "normaux" de la ville (voiture privée, centre d'achats clinquants, cafés et restos high class, etc.)... Par la suite, on a un peu marché dans ce beau quartier, dont les bars et les restos commencent à s'animer à la tombée du jour. On a arrêté notre choix pour souper sur une terrasse dans un excellent resto italien, un peu plus cher que d'habitude mais aux prix néanmoins sans rapport avec ce qu'on connaît chez nous!
De retour à l'hostel, on avait comme plan d'aller voir de la salsa, une danse née en Colombie, dans un bar du coin. En s'informant à l'auberge, le staff était divisé quant au moyen de se rendre sur place: à pied, ça pouvait devenir un peu sketchy la nuit mais en même temps c'était plutôt proche pour un taxi... Finalement on a été en taxi en compagnie d'un chauffeur hilare et un peu dément sur les bords qui semblait capoter sur le fait qu'on vienne du Canada! 3 coins de rues plus loin à peu près (c'était vraiment pas loin en effet), le chauffeur nous a laissé devant le bar. Malheureusement, il était quasiment vide parce qu'on était en semaine, mais on a quand même pu voir quelques couples danser et on s'est essayés nous-mêmes avec nos bases de salsa quand il n'y avait plus personne! On s'est bien amusés puis, vers minuit, on est partis. On avait trouvé tellement ridicule la distance entre le bar et l'hostel qu'on s'est dit qu'on allait marcher pour revenir. Avec le recul, ce n'était PAS une bonne idée et on s'en est rendus compte assez vite! Au début ça allait bien, on longeait une rue bien animée et pleine de bars et restos, puis graduellement il y a eu moins de monde jusqu'à ce qu'on passe près d'un parc et d'un viaduc longeant un canal où il n'y avait plus personne. Là, les choses ont commencé à être moins agréables. On a vite remarqué que sous le viaduc se trouvaient beaucoup de clochards et de dudes louches qui traînaient là et qui se retournaient sur notre passage; l'un d'eux s'est même mis à nous suivre dans le noir en longeant le viaduc de l'autre côté de la rue. Puis, on a croisé un gars bizarre à vélo avec une matraque (!) qui s'est mis à nous suivre lentement sur le trottoir en nous disant qu'il nous suivait pour nous protéger... On n'était pas trop rassurés parce qu'il n'avait pas vraiment l'air d'un garde de sécurité mettons! On avait 2 coins de rues à faire le long du viaduc mais le 5 minutes que ça a duré nous a semblé une éternité, et notre stress a dû bien paraitre parce qu'en passant devant l'unique commerce ouvert sur la rue menant à notre hostel, un employé nous a demandé, l'air vaguement inquiet, si tout allait bien! On est rentrés à l'hostel soulagés qu'il ne nous soit rien arrivé au final et en se promettant d'être plus prudents à l'avenir! Les villes d'Amérique latine deviennent rapidement glauques et peu accueillantes la nuit parce que les rues sont mal éclairées, qu'il n'y a personne dehors qui marche, que tout est généralement sale, que la police disparait et qu'il y traîne une faune souvent moins recommandable. Mais dès qu'il y a des gens, ça va. Par exemple, à Santiago, je suis revenu seul bien des fois des bars en marchant vers chez moi à 4h du matin sans m'en faire (mais il faut dire que la rue que je suivais était encore relativement pleine de monde même aux petites heures de la nuit). C'est là par contre qu'on se rend compte que le Chili est un peu plus safe la nuit que ses voisins, et qu'ailleurs il vaut mieux faire vraiment attention! On s'est couchés peu après pour se calmer de notre fin de soirée plus éprouvante!
Le lendemain, on s'est levés tard et on a fait quelques courses puis on est allés goûter à une spécialité locale pour diner: la bandeja paisa. En gros, ça consiste en de la viande hachée, du plantain frit, des frijoles (beans), du riz, du chorizo et une petite salade juste pour dire qu'il y a un peu de légumes. Bien soutenant en tout cas! Ensuite, on a repris le métro vers l'autre ligne de Metrocable qu'on n'avait pas fait la veille. La vue était un peu moins belle mais on allait par là dans le but de prendre le téléphérique touristique plus loin qui nous amènerait à un parc naturel surplombant Medellin. Cette balade en téléphérique-là était pour sa part très impressionnante, grimpant le long des hautes montagnes entourant Medellin. Parvenus au sommet, les habitations ont progressivement laissés place à une forêt de fougères et de conifères, étrangement semblable aux nôtres! Une fois débarqués, on a erré un peu avant de demander où étaient les sentiers à un garde de sécurité bien gentil, qui nous a dit qu'on devait y aller avec un guide (gratuit) parce que sinon on pouvait se perdre dans ce qu'il appelait la "jungle". Disons que je serais pas mal plus à l'aise dans ce type de "jungle"-là que dans la vraie jungle!! En s'informant sur les visites guidées, on s'est rendus compte que les tours commençaient dans une heure, alors on a décidé d'aller marcher nous-mêmes sur la route qui traversait le parc question de le voir un peu. Franchement, sur cette route, on aurait pu être dans les Laurentides tellement la végétation était identique! En chemin, on a croisé une carte des sentiers et on s'est dits qu'on pourrait en faire un tout seul finalement. On s'est planifié un itinéraire mais peu après on a croisé des policiers qui nous ont demandé où on comptait aller. Après leur avoir dit, ceux-ci ont froncé les sourcils en nous disant d'éviter une zone près de laquelle on comptait passer parce qu'il y avait souvent des voleurs dans ce coin-là! On a donc décidé de faire un autre sentier au final!
Dans les bois, on se sentait comme au Domaine Vert en passant près des grands pins et sur le sol parsemé d'aiguilles orangées, excepté qu'au Domaine Vert on n'a pas vraiment peur que quelqu'un surgisse de derrière un arbre pour nous détrousser! Après un certain temps on s'est retrouvés près de quelques maisons où on a demandé notre chemin (on s'était finalement un peu perdus!). Le sentier a commencé à être de moins en moins bien indiqué. Heureusement, on nous avait dit daller toujours à gauche à tous les croisements, alors finalement on est sortis du bois pour retrouver la route. C'était une belle promenade mais un peu stressante en raison de notre peur des voleurs et du fait qu'on n'était pas tout à fait sûrs de notre chemin!
On est revenus près de l'entrée du parc (le téléphérique) où on a pu goûter à une genre de tire gommante à base de cassonade bien sucrée que faisait une madame qui vendait de la bouffe sur la rue. Après on a pris un bus pour revenir au centre de Medellin question de couper sur les coûts du téléphérique de retour. Le trajet fut panoramique mais plutôt long. Enfin, on est revenus au centre de Medellin. Affamés, on a grignoté des chips maisons qu'ils font là-bas dans des chariots sur la rue avant d'explorer le centre-ville. Medellin n'était, avant 1850 et la venue du train, qu'une bourgade secondaire et en conséquence on y trouve peu de bâtiments coloniaux. Par contre, ses parcs, places et rues piétonnières se prêtent bien à la balade. On a visité la cathédrale puis flâné sur les rues piétonnières pleines de monde en ce début de soirée en magasinant un peu des vêtements pour Mémé et des souvenirs pour une amie qui nous avait fait une demande spéciale pour Medellin! En continuant de marcher, on a débouché sur une petite rue transversale qui se spécialisait dans la vente de DVDs piratés, et notamment de films pornographiques. C'était assez cocasse car juste à côté se trouvait une église! Après avoir encore marché, on est arrivés sur une place où étaient plantés des dizaines de pylônes qui s'illuminaient le soir. On ne s'est pas attardés par contre parce qu'avec la noirceur le centre devenait moins sympa mais on a quand même mangé dans une gargotte parce qu'on avait très faim! C'est fou: le soir, impossible de trouver autre chose dans les quartiers pauvres des centre-villes que des restos de fast food ou de poulet frit!
De retour à l'hostel après ce souper bien ordinaire, on a pris nos sacs puis on s'est dirigés vers la gare. Prochaine destination: Cartagena et les Caraïbes! Le chauffeur de notre bus est devenu un peu trop chummy avec Mémé, en lui donnant des bines sur l'épaules et en lui confiant des affaires du genre "Hey, faut que j'aille mettre ma cravate!" ou "Cette madame-là a une grosse valise" avec un air complice. Une fois partis de Medellin, on a observé le drôle de manège du gars assis à côté de nous qui tentait de photographier le compteur de vitesse de l'autobus. À un moment donné, il a cogné dans la porte du chauffeur puis s'est mis à l'engueuler en lui disant qu'il roulait trop vite et qu'il allait envoyer la photo qu'il avait prise à la compagnie pour le prouver! En effet, le chauffeur roulait à 90-100 kmh alors que la loi oblige les autobus en Colombie à ne pas dépasser 80 kmh, mais disons que c'était un peu intense... La route était droite et belle, et ne faisait pas particulièrement peur... On aurait compris dans les Andes boliviennes, mais là... En tout cas!
Restez avec nous pour la suite: notre virée dans les Caraïbes!
Comme d'habitude, on est arrivés bien tôt au terminal de bus, vers 6h, et on a attendu un peu le temps que les employés de l'information touristique de la gare arrivent, question d'avoir une carte de la ville et de savoir comment se rendre à notre auberge de jeunesse! D'ailleurs, rien à redire sur les services offerts par les bureaux d'information touristique de la Colombie, c'est toujours excellent! Après s'être bien informés, donc, on est partis vers notre hostel. Sur le chemin, on s'est arrêtés pour déjeûner (encore des arepas avec du fromage andin, mais le chocolat chaud était bon) puis on s'est dirigés vers le métro. Medellin est la seule ville de Colombie à être dotée d'un métro (en fait plus un train urbain, aérien par endroits mais jamais sous terre) et c'est le premier vrai métro qu'on faisait depuis Santiago! Très efficace, rapide, jamais totalement bondé, ce fut une très agréable expérience après presque 3 mois de bus urbains lents et toujours pleins à craquer!
Si vous connaissez Medellin et que vous n'êtes pas Colombien, ce que vous savez de la ville n'est probablement pas très reluisant... En effet, durant les années 1980 et jusqu'à la première moitié des années 1990, Medellin était une ville à feu et à sang contrôlée par le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar, un homme puissant et richissime dont le charmant commerce était l'exportation de cocaïne vers les États-Unis. Constamment en guerre avec les forces de l'ordre, Escobar payait à l'époque ses hommes 2000$ par policier tué... Comme conséquence logique de cette flambée de violence, Medellin était l'une des villes qui avait le taux d'homicides le plus élevé du monde dans les années 1980!... Aujourd'hui, par contre, la ville est très loin de ces années noires: pour une ville de 2 millions d'habitants, c'est vraiment un endroit agréable, calme, sympathique et bien joli, avec en prime un climat parfait (25 degrés) toute l'année (gracieuseté du microclimat créé par sa situation au fond d'une vallée andine entourée de montagnes verdoyantes). On s'y est immédiatement sentis très bien, et c'est définitivement l'une des meilleures villes qu'on a fait en Colombie!
Après avoir profité du métro un bon moment, on est arrivés à l'auberge de jeunesse bien correcte (quoique relativement dispendieuse pour ce que c'était, même si ça incluait le déjeuner, chose rare) où on s'est reposés un peu de notre courte nuit en bus la veille. Pendant que je répondais à des courriels sur l'ordinateur de l'hostel, Mémé m'a appelé très calmement de la cour intérieure en me disant : " Frankie, peux-tu m'aider, j'ai un oiseau dans les cheveux". Pensant avoir mal entendu, j'ai pu constater sur place qu'un oiseau s'était vraiment emmêlé dans ses cheveux en tombant d'un arbre et tentait tant bien que mal de s'en extirper!! Après avoir sauvé tant Mémé que l'oiseau, on est partis acheter des billets de bus et faire quelques courses à l'épicerie du coin, et on est revenus manger une baguette pas trop pire avec du fromage! Mais quelque chose de bon là, pas du fromage andin! Disons que ce petit luxe, qu'on n'avait pas eu depuis Lima, nous a fait du bien!
Après s'être bien bourrés, on est partis en métro faire l'une des singularités de Medellin: le téléphérique urbain public. En fait, pour accéder à certaines communautés plus pauvres et isolées à flanc de montagne, la ville a décidé de greffer au système de métro deux lignes de téléphériques (le Metrocable) auxquelles on accède simplement avec un billet de métro! C'est la seule ville au monde à avoir intégré ce mode de transport inusité à son réseau municipal de transports collectifs urbains. Le résultat est impressionnant et les vues spectaculaires, puisqu'on finit par voir toute la ville et la vallée du haut des airs! Pour aller au travail, c'est quand même plus grandiose que l'autobus! Ça fait aussi voir un côté moins reluisant de la ville: loin des édifices du centre-ville et des cafés branchés des beaux quartiers, une balade en Metrocable nous montre les bidonvilles qui sont ordinairement soit bien cachés, soit hors-limites pour les touristes question sécurité...
De retour du Metrocable, on s'est ensuite rendus vers le centre. Après une promenade le long d'une belle avenue, on a pris une bouchée sur le pouce puis on est allés visiter le jardin botanique de la ville. On est tombés en plein dans la fête des enfants, alors il y a avait plein de clowns et de musique! On est arrivés trop tard pour voir le pavillon des papillons, mais on a quand même été bien arrosés par les sprinklers mal réglés qui faisaient pleuvoir sur les passants inattentifs!
Petit commentaire sur les filles à Medellin: dans toute l'Amérique latine, il est généralement reconnu que les Colombiennes sont les plus belles... Si ça demeure naturellement subjectif, en revanche, elles sont assurément celles qui s'habillent le plus sexy! C'est particulièrement frappant à Medellin: décolletés plongeants, seins remontés, maquillage, minishorts, chandails ouverts dans le dos, camisoles bedaines, talons hauts... Beaucoup de chirurgie plastique également: selon ce que nous a dit Alejandra à Popayan, on parle non seulement d'augmentation mammaire mais aussi de remodelage des fesses pour les rendre plus bombées! C'est assez impressionnant en tout cas, et Mémé, habillée normalement, avait, selon ses propres dires, l'air d'une bonne soeur en comparaison! Tout ce tape-à-l'oeil demeure quand même plutôt superficiel: une beauté "dans ta face" qui fesse (sans jeu de mots) mais qui est peut-être un peu exagérée...
Pour le souper, on s'était dit qu'on allait profiter de la bonne réputation culinaire de Medellin! On s'est donc rendus dans El Poblado, le quartier chic de la ville. On a commencé par satisfaire Mémé et son envie de Nevado glacé en allant au café Juan Valdez, où on s'est régalés dans une environnement bien "cuico" comme ils disaient si bien au Chili! "Cuico", si vous vous souvenez bien, est un terme un peu péjoratif pour définir les habitants des quartiers riches et, par extension, leur mode de vie particulier et un peu déconnecté du reste de la vie des gens "normaux" de la ville (voiture privée, centre d'achats clinquants, cafés et restos high class, etc.)... Par la suite, on a un peu marché dans ce beau quartier, dont les bars et les restos commencent à s'animer à la tombée du jour. On a arrêté notre choix pour souper sur une terrasse dans un excellent resto italien, un peu plus cher que d'habitude mais aux prix néanmoins sans rapport avec ce qu'on connaît chez nous!
De retour à l'hostel, on avait comme plan d'aller voir de la salsa, une danse née en Colombie, dans un bar du coin. En s'informant à l'auberge, le staff était divisé quant au moyen de se rendre sur place: à pied, ça pouvait devenir un peu sketchy la nuit mais en même temps c'était plutôt proche pour un taxi... Finalement on a été en taxi en compagnie d'un chauffeur hilare et un peu dément sur les bords qui semblait capoter sur le fait qu'on vienne du Canada! 3 coins de rues plus loin à peu près (c'était vraiment pas loin en effet), le chauffeur nous a laissé devant le bar. Malheureusement, il était quasiment vide parce qu'on était en semaine, mais on a quand même pu voir quelques couples danser et on s'est essayés nous-mêmes avec nos bases de salsa quand il n'y avait plus personne! On s'est bien amusés puis, vers minuit, on est partis. On avait trouvé tellement ridicule la distance entre le bar et l'hostel qu'on s'est dit qu'on allait marcher pour revenir. Avec le recul, ce n'était PAS une bonne idée et on s'en est rendus compte assez vite! Au début ça allait bien, on longeait une rue bien animée et pleine de bars et restos, puis graduellement il y a eu moins de monde jusqu'à ce qu'on passe près d'un parc et d'un viaduc longeant un canal où il n'y avait plus personne. Là, les choses ont commencé à être moins agréables. On a vite remarqué que sous le viaduc se trouvaient beaucoup de clochards et de dudes louches qui traînaient là et qui se retournaient sur notre passage; l'un d'eux s'est même mis à nous suivre dans le noir en longeant le viaduc de l'autre côté de la rue. Puis, on a croisé un gars bizarre à vélo avec une matraque (!) qui s'est mis à nous suivre lentement sur le trottoir en nous disant qu'il nous suivait pour nous protéger... On n'était pas trop rassurés parce qu'il n'avait pas vraiment l'air d'un garde de sécurité mettons! On avait 2 coins de rues à faire le long du viaduc mais le 5 minutes que ça a duré nous a semblé une éternité, et notre stress a dû bien paraitre parce qu'en passant devant l'unique commerce ouvert sur la rue menant à notre hostel, un employé nous a demandé, l'air vaguement inquiet, si tout allait bien! On est rentrés à l'hostel soulagés qu'il ne nous soit rien arrivé au final et en se promettant d'être plus prudents à l'avenir! Les villes d'Amérique latine deviennent rapidement glauques et peu accueillantes la nuit parce que les rues sont mal éclairées, qu'il n'y a personne dehors qui marche, que tout est généralement sale, que la police disparait et qu'il y traîne une faune souvent moins recommandable. Mais dès qu'il y a des gens, ça va. Par exemple, à Santiago, je suis revenu seul bien des fois des bars en marchant vers chez moi à 4h du matin sans m'en faire (mais il faut dire que la rue que je suivais était encore relativement pleine de monde même aux petites heures de la nuit). C'est là par contre qu'on se rend compte que le Chili est un peu plus safe la nuit que ses voisins, et qu'ailleurs il vaut mieux faire vraiment attention! On s'est couchés peu après pour se calmer de notre fin de soirée plus éprouvante!
Le lendemain, on s'est levés tard et on a fait quelques courses puis on est allés goûter à une spécialité locale pour diner: la bandeja paisa. En gros, ça consiste en de la viande hachée, du plantain frit, des frijoles (beans), du riz, du chorizo et une petite salade juste pour dire qu'il y a un peu de légumes. Bien soutenant en tout cas! Ensuite, on a repris le métro vers l'autre ligne de Metrocable qu'on n'avait pas fait la veille. La vue était un peu moins belle mais on allait par là dans le but de prendre le téléphérique touristique plus loin qui nous amènerait à un parc naturel surplombant Medellin. Cette balade en téléphérique-là était pour sa part très impressionnante, grimpant le long des hautes montagnes entourant Medellin. Parvenus au sommet, les habitations ont progressivement laissés place à une forêt de fougères et de conifères, étrangement semblable aux nôtres! Une fois débarqués, on a erré un peu avant de demander où étaient les sentiers à un garde de sécurité bien gentil, qui nous a dit qu'on devait y aller avec un guide (gratuit) parce que sinon on pouvait se perdre dans ce qu'il appelait la "jungle". Disons que je serais pas mal plus à l'aise dans ce type de "jungle"-là que dans la vraie jungle!! En s'informant sur les visites guidées, on s'est rendus compte que les tours commençaient dans une heure, alors on a décidé d'aller marcher nous-mêmes sur la route qui traversait le parc question de le voir un peu. Franchement, sur cette route, on aurait pu être dans les Laurentides tellement la végétation était identique! En chemin, on a croisé une carte des sentiers et on s'est dits qu'on pourrait en faire un tout seul finalement. On s'est planifié un itinéraire mais peu après on a croisé des policiers qui nous ont demandé où on comptait aller. Après leur avoir dit, ceux-ci ont froncé les sourcils en nous disant d'éviter une zone près de laquelle on comptait passer parce qu'il y avait souvent des voleurs dans ce coin-là! On a donc décidé de faire un autre sentier au final!
Dans les bois, on se sentait comme au Domaine Vert en passant près des grands pins et sur le sol parsemé d'aiguilles orangées, excepté qu'au Domaine Vert on n'a pas vraiment peur que quelqu'un surgisse de derrière un arbre pour nous détrousser! Après un certain temps on s'est retrouvés près de quelques maisons où on a demandé notre chemin (on s'était finalement un peu perdus!). Le sentier a commencé à être de moins en moins bien indiqué. Heureusement, on nous avait dit daller toujours à gauche à tous les croisements, alors finalement on est sortis du bois pour retrouver la route. C'était une belle promenade mais un peu stressante en raison de notre peur des voleurs et du fait qu'on n'était pas tout à fait sûrs de notre chemin!
On est revenus près de l'entrée du parc (le téléphérique) où on a pu goûter à une genre de tire gommante à base de cassonade bien sucrée que faisait une madame qui vendait de la bouffe sur la rue. Après on a pris un bus pour revenir au centre de Medellin question de couper sur les coûts du téléphérique de retour. Le trajet fut panoramique mais plutôt long. Enfin, on est revenus au centre de Medellin. Affamés, on a grignoté des chips maisons qu'ils font là-bas dans des chariots sur la rue avant d'explorer le centre-ville. Medellin n'était, avant 1850 et la venue du train, qu'une bourgade secondaire et en conséquence on y trouve peu de bâtiments coloniaux. Par contre, ses parcs, places et rues piétonnières se prêtent bien à la balade. On a visité la cathédrale puis flâné sur les rues piétonnières pleines de monde en ce début de soirée en magasinant un peu des vêtements pour Mémé et des souvenirs pour une amie qui nous avait fait une demande spéciale pour Medellin! En continuant de marcher, on a débouché sur une petite rue transversale qui se spécialisait dans la vente de DVDs piratés, et notamment de films pornographiques. C'était assez cocasse car juste à côté se trouvait une église! Après avoir encore marché, on est arrivés sur une place où étaient plantés des dizaines de pylônes qui s'illuminaient le soir. On ne s'est pas attardés par contre parce qu'avec la noirceur le centre devenait moins sympa mais on a quand même mangé dans une gargotte parce qu'on avait très faim! C'est fou: le soir, impossible de trouver autre chose dans les quartiers pauvres des centre-villes que des restos de fast food ou de poulet frit!
De retour à l'hostel après ce souper bien ordinaire, on a pris nos sacs puis on s'est dirigés vers la gare. Prochaine destination: Cartagena et les Caraïbes! Le chauffeur de notre bus est devenu un peu trop chummy avec Mémé, en lui donnant des bines sur l'épaules et en lui confiant des affaires du genre "Hey, faut que j'aille mettre ma cravate!" ou "Cette madame-là a une grosse valise" avec un air complice. Une fois partis de Medellin, on a observé le drôle de manège du gars assis à côté de nous qui tentait de photographier le compteur de vitesse de l'autobus. À un moment donné, il a cogné dans la porte du chauffeur puis s'est mis à l'engueuler en lui disant qu'il roulait trop vite et qu'il allait envoyer la photo qu'il avait prise à la compagnie pour le prouver! En effet, le chauffeur roulait à 90-100 kmh alors que la loi oblige les autobus en Colombie à ne pas dépasser 80 kmh, mais disons que c'était un peu intense... La route était droite et belle, et ne faisait pas particulièrement peur... On aurait compris dans les Andes boliviennes, mais là... En tout cas!
Restez avec nous pour la suite: notre virée dans les Caraïbes!
samedi 26 octobre 2013
Salento et la région du café
Bon matin à tous, j'espère que cette entrée vous donnera envie de vous faire un café, en tout cas, même moi (MP) je me mets à aimer le café à force d'en boire en Colombie!
La région cafetera est une zone assez grande où se concentrent les plantations de café du pays. Ça en fait donc une région vraiment jolie et verdoyante qui fait la fierté des Colombiens! Plusieurs voyageurs nous avaient vanté le petit village de Salento alors on a décidé que ce serait notre base pour visiter la région. De Cali, on devait passer par Armenia, une ville pour laquelle tout le monde s'entend sur sa mocheté (mais moi je l'ai trouvée moins laide que Cali!). On est donc restés dans le terminal pour attendre le prochain bus vers Salento. Avec nous, il y avait aussi un Anglais très artiste ("je veux changer le monde grâce à mon expression artistique de la danse, de la musique et de la peinture tous réunis ensemble") qui s'est beaucoup intéressé au sujet d'essai de François... (François: habituellement, les gens qu'on rencontre sont pas mal plus intéressés par les études de médecine de Mémé que par les miennes, peut-être parce que les relations internationales c'est plus flou... Mais lui était vraiment passionné par ce quej'étudiais, et n'arrêtait pas de me poser des questions sur les relations internationales au sein de l'Amérique latine! J'étais vraiment surpris d'un tel intérêt!) La route jusqu'au village était magnifique! Des montagnes et collines vertes à perte de vue! Arrivés au village, on a marché un peu jusqu'à un hostel qui était finalement très bien et impeccablement propre. On y a dormi en dortoir parce que le coût de la vie est plus cher en Colombie, surtout pour les hôtels et les transports!
Partis à la recherche d'un resto pour souper, on a pu visiter le centre du village. Il s'agit de petites rues pleines de cafés, pâtisseries, restaurants, bars, boutiques de souvenirs... Le tout fait assez touristique mais est tout de même assez charmant! On a jeté notre dévolu sur le resto le moins cher qu'on avait vu, qui s'est avéré un excellent choix, parmi les meilleurs qu'on ait faits depuis un bout! Durant le souper, on a parlé de notre itinéraire pour la fin du voyage, se rendant bien compte qu'il restait peu de temps pour tout ce qu'on voulait faire! Le joker étant le temps qu'on passerait au Brésil, on est retournés à l'hostel pour planifier un peu notre séjour brésilien installé sur un hamac. Finalement, aux dernières nouvelles, on se rendrait à Bélem (après notre virée aux Guyanes), d'où on prendrait un vol vers Rio ou Sao Paulo avant de continuer vers l'Uruguay, Iguaçu puis le nord de l'Argentine. La Patagonie sera pour une autre fois!
Le lendemain, on ne voulait pas se lever trop tard pour pouvoir bien profiter de la journée. De toute façon, le contraire aurait été impossible car ils ont commencé à couper bruyamment le gazon de la cour à 8:00... Come on, il me semble qu'un hôtel devrait penser à faire ça plus tard! On est partis déjeuner dans un petit resto où le proprio était tout mignon. Malheureusement, c'était des arepas (pain dense de maïs qui est plutôt fade) avec du fromage andin qui goûte la vache tellement fort que tu as l'impression de lècher directement son pis (là j'entends mon père dire "tu as déjà lèché le pis d'une vache toi?". Non tsé, mais je n'avais rien d'autre en tête pour vous décrire le goût dégueulassede ce
"fromage", le seul qu'on nous sert depuis la Bolivie...). Bref, après avoir titillé nos papilles avec cette haute gastronomie, on est partis se renseigner sur l'horaire des jeeps qui vont jusqu'à une vallée où on peut marcher. Le prochain était dans longtemps alors on a décidé d'aller d'abord visiter une "finca", une plantation de café.
Une des fermes qui fait des visites aux touristes se trouve à environ 1h de marche de la ville. Le chemin est très joli parce qu'on a une vue sur la vallée et les champs de café et de bananiers à perte de vue! Le chemin est bordé d'arbres en fleurs et on croise de temps en temps des Colombiens de la campagne qu'on croirait tout droit sortis d'un film: grosse moustache et chapeau de paille, au volant d'un vieux jeep ou à cheval! On est finalement arrivés à la finca, où on s'est joint à un petit groupe de touristes qui venaient de commencer le tour guidé. C'était bien intéressant car la guide était bonne pour maintenir notre attention. C'était aussi très joli! Comme c'est une plantation organique, ils cultivent aussi plein d'autres plantes pour les utiliser en compost. En plus des omniprésents plants de café, lesbananiers, les citroniers, les ananaïers (?), les goyaviers, lesmûriers et les fleurs de toute sorte donnent un aspect un peu désordonné et très joli à tout leur terrain. Plus creux dans la vallée, il y avait un boisé de bambous, et comme c'est une plante vraiment nécessaire pour l'écosystène (en distribuant l'eau dans le sol), il y a une agence gouvernementale qui vient les compter et donne des amendes salées aux propriétaires s'il y en a qui ont été coupés. Comme c'est un aussi un bois prisé par les artisans locaux mais qu'il coûte cher, il paraît que la finca est souvent victime de vols nocturnes de bambous!
Voici les étapes pour tout laisser tomber au Québec et aller faire fortune dans le café en Colombie!
1. Les arbres à café donnent de petits fruits rouges ou jaunes dépendamment de l'espèce. La première peau (de couleur) est sucrée donc il faut l'enlever.
2. Il reste une deuxième petite peau mais celle-ci ne s'enlève pas alors il faut faire sécher les grains au soleil jusqu'à ce qu'elle soit sèche puis on peut frotter pour l'enlever.
3. Chaque fruit donne deux grains de café. À cette étape-ci ils ne goûtent strictement rien et sont tout minuscules.
4. Il faut finalement faire griller les grains pour leur donner leur goût et leur forme caractéristiques (ils gonflent à la cuisson). À la finca, c'était minimum 1h à la poêle à remuer constamment. Plus on les fait griller longtemps, plus le café est corsé!
5. Moudre et déguster!
Après avoir bu une tasse de café (un "tinto" comme on dit en Colombie pour du café noir), on est repartis vers Salento. On a mangé en vitesse dans un resto qui faisait uniquement des plats à base de riz avant de monter à bord de vieux jeeps des années 50. En effet, après la deuxième guerre mondiale, les Américains sont allés en Colombie pour essayer de vendre leurs surplus et les gens ont trippé sur les jeeps alors il y en a encore partout!
Le trajet, comme vous aurez pu comprendre pour toute la région, était très joli. Le parc national vers lequel on se dirigeait est connu pour ses nombreux palmiers emblématiques du pays: de très très hauts palmiers dénudés avec un peu de feuilles au bout. Ce ne sont pas les plus beaux arbres qu'on ait vus, en fait ça ressemble à des éoliennes...! Rendus dans le parc, on est partis marcher à travers de grands pâturages aux pieds de vertes montagnes. Après un certain temps, on arrive à une "cloud forest", c'est à dire une forêt/jungle luxuriante parce qu'elle est toujours dans les nuages et est donc super humide. Avant de rebrousser chemin pour attraper le dernier jeep, on est descendus par un petit sentier pour aller voir la rivière qui coulait à côté. Les pieds dans l'eau, la vue sur une chute juste devant, les chants d'oiseau... tout ça était pas pire cute! On a fait le chemin inverse en un temps record puis on a attendu le jeep pour revenir au village. Dans notre jeep (ou plutôt dans la benne du jeep dans laquelle on était) se trouvait un Américain avec qui on a jasé un certain temps mais qui semblait plutôt superficiel (-"J'ai vraiment adoré Bogota", -"Ah oui, pourquoi?", -"Les gens s'habillent vraiment bien")...
Le retour à Salento s'est fait sans problème puis on est allés au café internet pour acheter nos billets d'avion vers Leticia vu qu'on avait vu passer un bon prix. Après souper on est partis vers la "gare" de Salento (i.e. un coin de rue avec le bureau de la seule compagnie de bus) pour revenir vers Arménia. On arrivait un peu tôt à la gare d'Armenia sachant qu'on voulait le dernier autobus vers Medellin mais on voulait être sûrs qu'il restait de la place. On a donc squatté la salle d'attente un bon 3h en écrivant le blog et en jasant à trois Équatoriens-Colombiens, un mélange gagnant côté sympathicité!
¡Que esten bien!
samedi 19 octobre 2013
Cali
Salut! C'est encore François qui écrit! Il y a, dans les voyages, des villes où on se dit que ça vaut la peine d'arrêter parce que ça a l'air sympa, et qui finalement ne valent pas tant la peine que ça. Cali fait partie de cette catégorie-là! On est arrivés à Cali, à 3h de Popayan, vers 15h, après un trajet sans histoire dans un minibus bien bof. Première impression: il fait chaud! Cali est dans une vallée entre les Andes, et bénéficie d'un microclimat qui la rend bien chaude et humide! En sortant de la gare, comme on avait très faim (on n'avait pas vraiment dîné...), on a pris deux tranches des genres de pizzas hawaïennes qui étaient vendues dans les stands tout près. Par contre, elles étaient très sucrées et à la place de la sauce tomate c'était de la confiture d'ananas! Moi j'ai quand même bien aimé mais Mémé était loin de partager mon plaisir! En plus, ça venait avec un verre de boisson gazeuse colombienne (une compagnie drôlement nommée "Postobon") rouge flash aux pommes... Bref, c'était très sain! Ensuite, on a eu pas mal de misère à se rendre au centre... Cali a un système de bus rapides qui font office de métros (exactement comme à Lima). Après avoir demandé autour de nous, on a fini par prendre un de ces bus , après qu'une bonne âme ait accepté de nous passer sa carte pour qu'on puisse y entrer! Sauf qu'on cherchait à aller dans le quartier touristique, qui n'était curieusement pas desservi par le transport en commun rapide... Après avoir débarqué trop loin, un garde de sécurité nous a dit d'aller à une autre station d'où on pourrait supposément prendre un autre metrobus vers le quartier touristique. Sur place, naturellement, l'autre garde de sécurité nous a dit que ce metrobus ne fonctionnait parce que nous étions dimanche, jour éternellement maudit en Amérique du Sud parce que tout est fermé! On est sortis en maugréant en se disant qu'on n'avait désormais plus le choix et qu'il faudrait y aller en taxi (le Lonely Planet spécifiait qu'il valait mieux éviter le centre-ville la nuit ET le dimanche puisqu'il est désert...). On a heureusement rencontré deux dames super gentilles qui ont bien voulu appeler un taxi pour nous et qui se sont assurées jusqu'au dernier moment qu'on aille bien à la bonne place et qu'on paye le bon prix! Le hasard étant une drôle de chose, l'une des femmes à qui on a parlé était mariée à un Montréalais au nom bien québécois! Après avoir parlé de nouveau avec le chauffeur de taxi bien affable (et avoir payé plus cher parce que tsé, c'est dimanche et que les rides de taxi sont plus chères, c'est comme ça), on est finalement arrivés à l'hostel, un endroit correct situé dans un quartier agréable. Une fois installés, on a décidé de partir à la découverte de la ville. Notre première étape fut le centre-ville, maintenant qu'on avait laissé argent, passeport et backpacks à l'hostel! Le centre-ville de Cali le dimanche ressemble au centre-ville de Santiago la nuit, i.e. de vieilles tours noyées dans une ambiance glauque et sale... On a quand même pu visiter une jolie église coloniale ou deux, la cathédrale et la très belle place centrale remplie de palmiers. L'atmosphère était cependant un peu lourde, avec le soir qui tombait, la pluie qui menaçait et les itinérants-gens désoeuvrés qui traînaient un peu partout. En passant devant un magasin qu'elle a pris pour une agence de voyage, Mémé a voulu aller voir par curiosité combien coûtaient les billets d'avion vers Cartagena (sur la côte caribéenne de Colombie), avant de se rendre compte que c'était plutôt un comptoir de loterie! Dans la dernière église qu'on a visitée (bien jolie, toute humble en briques), on a pu se rendre compte, à regarder l'horaire des messes, que les prêtres ici travaillent bien plus que chez nous! Un décompte rapide nous a permis de constater qu'il se célébrait 40 messes par semaine, dont 8 ou 10 pour le dimanche seulement! On est loin d'une messe par semaine, et en plus il y a toujours des gens qui y assistent! Après avoir erré un peu sur une petite place, on a quitté le centre-ville qui était maintenant envahi par la noirceur pour notre quartier. Construit sur le flan d'une colline, c'est probablement le plus beau de Cali, et le plus sécuritaire du centre le soir! Au hasard des rues, on a fini par déboucher sur le parc du sommet de la colline, noir de monde en cette soirée de fin de semaine! Il y avait une atmosphère festive qui n'était pas sans rappeler le Mont-Royal un samedi après-midi! Après avoir flâné un peu, on est descendus un peu plus bas pour souper dans des prix plus décents avant de trouver un resto où ils servaient des genre de sandwiches à base d'arepas (les arepas, vous vous souvenez, sont des genre de galettes tendres de maïs, qui ont un goût plutôt fade seules). C'était en fait un genre de shish taouk et ce n'était pas trop mal, bien que je me serais passé des chicharonnes trop durs (des morceaux de gras de porc frits)! On est ensuite revenus à l'hostel, où on a tergiversé longtemps sur l'idée d'aller voir de la salsa. Cali est le berceau de la salsa en Colombie, et il parait que c'est un chouette endroit pour aller en voir. Par contre, ça impliquait soit de marcher le soir tard vers le centre alors qu'on sait que ce n'est pas trop safe, ou de dépenser une fortune (relative) en taxi... On s'est finalement dits qu'on se reprendrait ailleurs en Colombie! Le lendemain, on n'avait pas trop envie de notre gruau habituel, alors on s'est laissés tenter par le déjeûner de l'hostel (en fait, c'est surtout le fait que l'hostel soit tenu par des Français et qu'on y servait du vrai pain baguette, miam!). Après avoir fait nos sacs, on s'est dits qu'on ne s'éterniserait pas à Cali parce qu'on n'avait pas été vraiment charmés... On voulait partir vers la région du café, mais on ne savait pas trop où puisque c'est assez grand... En jasant un peu avec d'autres touristes, on nous a chaudement recommandé le village de Salento, à 4h au nord, alors on s'est dit qu'on irait là! On a ensuite pris un vieux bus déglingué vers la gare. Dans ce genre de minibus où il n'y a pas de systèmes de cartes électroniques (i.e. où tout le monde peut entrer librement), dans toute l'Amérique du Sud des dudes montent durant le trajet pour te proposer des affaires à vendre, pour te chanter une chanson, pour te conter des jokes, pour t'offrir la bénédiction du Seigneur ou de la Vierge, ou encore pour te raconter leurs histoires de misère... Naturellement, en échange, ils espèrent une pièce ou deux de la part des passagers... Dans un trajet long, il peut y avoir plusieurs de ces personnes-là, et ça peut devenir rapidement un peu lourd... De temps à autre on donne à quelqu'un qui se démarque particulièrement par ses efforts, mais certaines personnes donnent pratiquement à tout le monde! Vers la gare, on a eu droit à un ex-prisonnier à l'attitude un peu agressive qui vendait des gommes. On a bien failli lui en acheter seulement parce qu'il faisait peur! Encore une fois, on s'est fait aider par tout le monde dans le bus au moment de trouver notre arrêt pour la gare (on vous a dit à quel point les Colombiens sont fins?), puis on s'est mis à la recherche d'un bus pour Armenia, une ville moche où on devait néanmoins transiter pour aller à Salento. En magasinant un peu, on a finalement pu obtenir un prix plutôt bas pour notre billet, avec en prime la possibilité d'utiliser la salle d'attente VIP de la compagnie (i.e. un endroit où il y avait de l'air climatisé (!), des chaises relativement confortables, du Wi-fi (!!) et même du café (à l'eau de vaisselle, mais quand même))! La classe comparé à nos attentes habituelles dans le terminal! Sur ce, à plus tard!!
mercredi 16 octobre 2013
Popayan
Salut!
C'est François qui est au clavier! On est donc finalement arrivés à Popayan après notre trajet éreintant de 8h depuis la frontière, à travers une zone semi-safe où des bandits armés sévissent la nuit et où se réfugient aussi certaines factions des rebelles colombiens, notamment les FARC. Disons qu'on était bien contents d'arriver sains et saufs à bon port!
À la gare, on a jasé un peu avec la touriste espagnole qui était aussi dans le bus avec nous et avec qui on a décidé de partager un taxi. Note: l'accent des Espagnols n'est pas particulièrement joli: on dirait qu'ils "sossotent" tout le temps! Ce n'est pas "me levanté a las cinco de la mañana" mais plutôt "me levanté a lasssss tsinco de la mañana", ce qui les rend parfois durs à comprendre! Sur le quai, on s'est éloignés du gars louche qui voulait nous amener dans sa camionnette pour le prix d'un taxi (et qui n'a pas arrêté de nous gosser pendant qu'on attendait le taxi par contre) et on s'est mis à attendre. Prendre le taxi en Colombie est habituellement le moyen le plus sûr de se déplacer en ville la nuit (où les conditions de sécurité deviennent évidemment moins bonnes), à condition d'appeler la compagnie ou de prendre un taxi officiel... C'est bien pourquoi on se tapait le taxi, nous qui détestons habituellement ce mode de transport... Pendant qu'on attendait, on a socialisé avec une jeune Colombienne qui attendait son chum. Quand l'auto de celui-ci est arrivée, voyant qu'on attendait toujours le taxi, la fille nous a dit qu'elle pourrait nous faire un lift à tous les 3! On a laissé l'Espagnole au centre-ville puis, comme c'était sur leur route, ils nous ont ensuite reconduits en face de la maison de la famille de Daniel! On voulait leur donner un peu d'argent pour les remercier de leur gentillesse, mais ils n'ont jamais rien voulu savoir! On dit dans toute l'Amérique latine que les Colombiens sont les plus aimables d'entre tous: on en a eu un bel avant-goût ce soir-là!
On arrivait assez tard (22h30) chez les parents de Daniel, mais sa belle-mère Alejandra, son frère Simon et sa cousine Pilar nous attendaient, inquiets qu'ils nous soit arrivé quelque chose sur la route! Ils ont été super gentils tout au long de notre séjour, et on s'est vraiment sentis chez nous dès l'arrivée! Merci encore Daniel pour avoir permis cette super rencontre, si tu nous lis! On a aussi été accueillis par Jack, l'énorme chien complètement fou de la famille!
On a parlé un peu avec tout le monde puis, parce qu'on était complètement crevés, on s'est couchés tout de suite après avoir avalé les tortillas qu'Alejandra nous avait gentiment laissés!
Le lendemain, tout le monde était parti quand on s'est levés, mais on a été accueillis par la bonne (Flor) qui nous a fait un super déjeuner! On s'apprêtait ensuite à partir visiter la ville quand Alejandra est revenue de l'épicerie en nous disant qu'elle allait nous préparer avec Flor un dîner colombien typique! Comment pouvait-on refuser?? On a longuement jasé avec Alejandra des endroits possibles qu'on pourrait visiter en Colombie, puis on a écrit des courriels un peu. J'étais périodiquement dérangé par Jack le chien, qui s'amusait à mordre et zigner les coussins, avant de s'endormir sur mon pied!
Après avoir aidé à mettre la table (notre maigre contribution au repas), on a dégusté de l'ajianca! C'est en fait une genre de soupe à la patate et au mais, à laquelle on rajoute du poulet, des câpres, et de la crème. C'est super bon! On avait amené quelques gâteries de l'Équateur qu'on a donné à la famille en cadeau pour dessert, à la grande joie de tous mais surtout de Nicolas, le plus jeune des frères! Durant le dîner, on a eu une très intéressante conversation sur la politique, la guerre civile et les droits humains en Colombie. On a appris pas mal de choses. Par exemple, une fois au pouvoir, le précédent président colombien (Uribe), tendant bien vers la droite, a décidé qu'il réglait le problème de la guerre civile en doublant le budget de l'armée et en utilisant toute la force possible contre les rebelles. Ça a bien marché dans un sens: les rebelles ont été grandement affaiblis et le pays est devenu beaucoup plus sécuritaire. Par contre, le pays est devenu vraiment plus militarisé: on croise en effet des soldats en armes (avec casque et mitraillette) partout sur les routes du pays... Avec l'accent mis sur la force militaire viennent aussi les bévues... Ainsi, puisqu'il y avait des genre de primes pour les soldats quand ils tuaient des guerilleros (!), il s'est mis à avoir des cas où les soldats enlevaient puis tuaient des gens des quartiers pauvres (souvent des handicapés mentaux) puis les habillaient ensuite avec des habits militaires pour faire croire qu'ils étaient des rebelles! Il y aurait eu près de 1800 de ces assassinats, qu'on appelle ici des "faux positifs" (un "positif" étant lorsqu'un vrai rebelle était tué par l'armée). Également, si la politique belliqueuse d'Uribe a affaibli les rebelles, elle n'a pas pu les éliminer complètement parce que la géographie du pays (montagnes, jungle) ne permet tout simplement pas un contrôle total et donc une victoire totale. Aujourd'hui, comme les deux parties sont dans une impasse militaire, il y a des discussions de paix qui se déroulent à Cuba, centrées sur la question agraire (la redistribution équitable des terres est un thème majeur pour les guérillas de gauche). On dit que ce sont les négociations les plus sérieuses qu'il n'y ait jamais eu car il semble vraiment y avoir, pour la première fois, une volonté politique de part et d'autre de mettre fin à un conflit qui déchire la Colombe depuis 60 ans. À suivre, donc...
Ensuite, après le dîner copieux et cette conversation bien instructive, Alejandra nous a proposé de nous amener en ville où l'une de ses amies pourrait nous faire un tour guidé du centre historique! On l'a attendue dans un joli café en mangeant un gâteau au fromage et en buvant des jus de fruits. Andrea est arrivée, Alejandra nous a laissés en d'excellentes mains puis on est partis explorer.
Popayan est une petite ville coloniale où tous les édifices de la vieille ville sont blancs. Aujourd'hui, c'est une ville provinciale bien secondaire qui vit surtout de l'université qui s'y trouve, mais à l'époque coloniale, c'était une ville très importante (et riche) sur la route Bogota-Quito. En conséquence, on y trouve une architecture très ouvragée et de très nombreuses vieilles églises! Avec Andrea comme guide (elle est étudiante en droit mais hésite maintenant entre une carrière d'avocate ou de poète-écrivaine), on a eu droit à une visite extraordinaire: elle savait tellement de choses sur sa ville! Après avoir visité deux anciennes maisons coloniales transformées en musées, on a jeté un coup d'oeil au vieux théâtre historique de la ville avant de visiter deux vieux ponts de pierre. On est par la suite passés par la jolie place centrale et visité quelques églises. Colombie oblige, on a ensuite fait une pause pour boire un café dans l'une des chaînes qui sert apparemment le meilleur "tinto" (le nom qu'on donne au café ici) du pays: Juan Valdez! Il était en effet excellent, et Mémé est tombée en amour avec le genre de café glacé qu'Andrea a pris, une montagne de calories glacées avec crême fouettée et caramel!
On a ensuite continué d'explorer. Notre prochain arrêt fut un parc où Popayan a été reproduit en miniature. Ça a l'air kitsch comme ça mais c'était quand même sympa! Ensuite, on a grimpé au sommet d'un monticule censé être une ancienne pyramide indigène pour regarder le coucher de soleil sur la ville. Tout partout, on pouvait voir des arbres tout jaunes, une espèce régionale qui fleurit précisément au moment où on était de passage! On est redescendus avant qu'il fasse vraiment noir (question de faire attention, tsé) et on est allés dans une gargotte pour goûter à quelques snacks classiques de Popayan. Il y avait entre autres des mini-empanadas nappés de sauce piquante aux arachides, des genre de saucisses au riz, des espèces de chips de mais, et deux types de salade de fruits locaux (il y a tout plein de fruits exotiques qu'on ne retrouve qu'en Colombie et qui ne s'exportent pas: le lula, ça vous dit quelque chose?) C'était vraiment bon!
On est partis peu après que la police à moto soit partie vers le monticule où on était quelques instants plus tôt pour donner la chasse à un groupe de jeunes qui s'enfuyaient en courant... Andrea nous a dit que ce devait être soit pour un vol, soit pour une affaire de drogue... des choses qui arrivent en Colombie quoi (mais aussi partout en Amérique latine)! Comme quoi il faut faire attention! De retour dans les rues de la ville, on a fait plusieurs tentatives pour trouver un guichet automatique compatible avec la carte de Mémé avant de finalement réussir au 6e coup! On comprend pas trop pourquoi c'était si dur: habituellement, sortir de l'argent en Amérique du Sud n'est pas un problème...
Par la suite, on a dit au revoir à Andrea et on l'a longuement remerciée de nous avoir si bien guidés en ville, puis on a sauté dans un taxi pur revenir chez Alejandra et la famille de Daniel, qui habitent loin en périphérie. Notre chauffeur, super sympathique, s'est alors mis à nous jaser ça tout le long! En fait, la plupart des chauffeurs de taxi avec qui on est montés nous ont tous tenus le même type de discours:
- Vous venez du Canada? Vous avez voyagé en Équateur, au Pérou, en Bolivie et au Chili avant d'arriver ici? Super! Et comment trouvez-vous la Colombie?
- Oh, c'est vraiment bien! Les paysages et les villes sont beaux, mais surtout les gens sont vraiment vraiment gentils!
- Et vous pensiez quoi de la Colombie avant de partir?
- Ben, comme tout le monde chez nous: que c'était dangereux, qu'on allait se faire voler à la pointe du fusil, que les rebelles allaient attaquer notre autobus... Bref, que mieux valait ne pas y aller si on voulait s'éviter des problèmes graves...
- Oui, la Colombie a mauvaise réputation à l'étranger. C'est vrai qu'il y a une guerre. Mais ça a lieu dans des endroits tellement éloignés, dans les montagnes et la jungle! Pas dans la ville ni dans les zones touristiques! Il faut juste éviter de se mettre dans des situations risquées, genre se balader seul dans une région isolée où les rebelles sont connus pour se cacher... Même chose pour la délinquance, les vols, et tout. Ce n'est pas pire qu'ailleurs en Amérique du Sud, c'est même mieux qu'en Équateur! Comme partout, il faut faire attention quand on se promène la nuit, ne pas passer dans les endroits où il n'y a pas de lumière ni de monde, éviter de se balader saoul à 4h du matin dans des rues désertes, ne pas aller dans les quartiers non-recommendables... Le gros bon sens, quoi! Et il n'y aura pas de problèmes! Vous savez quoi? Le plus gros danger, le plus gros risque que vous courrez ici, ben... c'est de tellement aimer le pays que vous ne voudrez plus partir!
À vrai dire, les chauffeurs de taxi (et tout le monde) ont raison: si on prend les mesures de sécurité normales pour l'Amérique du Sud (plus un petit extra, genre prendre des taxis le soir et faire certaines routes de jour en bus), la Colombie n'est pas le nid à dangers qu'on s'imagine... En fait, jusqu'à date, on s'est sentis plus en sécurité dans toutes les villes colombiennes qu'on a faites qu'à Quito qui, surtout le soir, devient pas mal plus sketchy...
Arrivés chez Alejandra, on a mangé des tortillas et jasé avec la famille avant d'écrire le blog. On a été périodiquement dérangés par Jack, qui traînait dans sa gueule une vieille chemise sale et baveuse et qui voulait jouer à "essaye-de-m'enlever-de-la-gueule-mon-vieux-vêtement-sale-qui-pue-le-chien". Il trippait vraiment quand on essayait de lui enlever, en secouant la tête comme un dément et envoyant de la bave partout! Bref, beaucoup de plaisir!
Le lendemain matin, on a déjêuné pendant que Jack entrait et sortait de la maison en jouant à son deuxième jeu favori: transporter dans sa gueule des pierres grosses comme des pamplemousses d'une pièce à l'autre. Puis, on a dit au revoir à tout le monde et on est partis en taxi vers la gare. Merci encore à toute la famille pour cette si agréable introduction à la Colombie!!
Après avoir eu à nouveau la conversation classique sur la Colombie avec le chauffeur de taxi (voir ci-haut) et m'être fait surprendre par des filles qui vendaient des popsicles aux lumières rouges en frappant violemment sur les vitres de l'auto, on est arrivés à la gare. On a pris ensuite un bus pour Cali, à 3h au nord. N.B.: en Colombie, on a appris qu'on pouvait négocier les tarifs d'autobus interurbains, chose impossible ailleurs en Amérique du Sud à date! En insistant un peu, on obtient en général de 10% à 20% de rabais sur le prix, haha!
Prochaine épisode: Cali aka Santiago 2. Stay tuned!
C'est François qui est au clavier! On est donc finalement arrivés à Popayan après notre trajet éreintant de 8h depuis la frontière, à travers une zone semi-safe où des bandits armés sévissent la nuit et où se réfugient aussi certaines factions des rebelles colombiens, notamment les FARC. Disons qu'on était bien contents d'arriver sains et saufs à bon port!
À la gare, on a jasé un peu avec la touriste espagnole qui était aussi dans le bus avec nous et avec qui on a décidé de partager un taxi. Note: l'accent des Espagnols n'est pas particulièrement joli: on dirait qu'ils "sossotent" tout le temps! Ce n'est pas "me levanté a las cinco de la mañana" mais plutôt "me levanté a lasssss tsinco de la mañana", ce qui les rend parfois durs à comprendre! Sur le quai, on s'est éloignés du gars louche qui voulait nous amener dans sa camionnette pour le prix d'un taxi (et qui n'a pas arrêté de nous gosser pendant qu'on attendait le taxi par contre) et on s'est mis à attendre. Prendre le taxi en Colombie est habituellement le moyen le plus sûr de se déplacer en ville la nuit (où les conditions de sécurité deviennent évidemment moins bonnes), à condition d'appeler la compagnie ou de prendre un taxi officiel... C'est bien pourquoi on se tapait le taxi, nous qui détestons habituellement ce mode de transport... Pendant qu'on attendait, on a socialisé avec une jeune Colombienne qui attendait son chum. Quand l'auto de celui-ci est arrivée, voyant qu'on attendait toujours le taxi, la fille nous a dit qu'elle pourrait nous faire un lift à tous les 3! On a laissé l'Espagnole au centre-ville puis, comme c'était sur leur route, ils nous ont ensuite reconduits en face de la maison de la famille de Daniel! On voulait leur donner un peu d'argent pour les remercier de leur gentillesse, mais ils n'ont jamais rien voulu savoir! On dit dans toute l'Amérique latine que les Colombiens sont les plus aimables d'entre tous: on en a eu un bel avant-goût ce soir-là!
On arrivait assez tard (22h30) chez les parents de Daniel, mais sa belle-mère Alejandra, son frère Simon et sa cousine Pilar nous attendaient, inquiets qu'ils nous soit arrivé quelque chose sur la route! Ils ont été super gentils tout au long de notre séjour, et on s'est vraiment sentis chez nous dès l'arrivée! Merci encore Daniel pour avoir permis cette super rencontre, si tu nous lis! On a aussi été accueillis par Jack, l'énorme chien complètement fou de la famille!
On a parlé un peu avec tout le monde puis, parce qu'on était complètement crevés, on s'est couchés tout de suite après avoir avalé les tortillas qu'Alejandra nous avait gentiment laissés!
Le lendemain, tout le monde était parti quand on s'est levés, mais on a été accueillis par la bonne (Flor) qui nous a fait un super déjeuner! On s'apprêtait ensuite à partir visiter la ville quand Alejandra est revenue de l'épicerie en nous disant qu'elle allait nous préparer avec Flor un dîner colombien typique! Comment pouvait-on refuser?? On a longuement jasé avec Alejandra des endroits possibles qu'on pourrait visiter en Colombie, puis on a écrit des courriels un peu. J'étais périodiquement dérangé par Jack le chien, qui s'amusait à mordre et zigner les coussins, avant de s'endormir sur mon pied!
Après avoir aidé à mettre la table (notre maigre contribution au repas), on a dégusté de l'ajianca! C'est en fait une genre de soupe à la patate et au mais, à laquelle on rajoute du poulet, des câpres, et de la crème. C'est super bon! On avait amené quelques gâteries de l'Équateur qu'on a donné à la famille en cadeau pour dessert, à la grande joie de tous mais surtout de Nicolas, le plus jeune des frères! Durant le dîner, on a eu une très intéressante conversation sur la politique, la guerre civile et les droits humains en Colombie. On a appris pas mal de choses. Par exemple, une fois au pouvoir, le précédent président colombien (Uribe), tendant bien vers la droite, a décidé qu'il réglait le problème de la guerre civile en doublant le budget de l'armée et en utilisant toute la force possible contre les rebelles. Ça a bien marché dans un sens: les rebelles ont été grandement affaiblis et le pays est devenu beaucoup plus sécuritaire. Par contre, le pays est devenu vraiment plus militarisé: on croise en effet des soldats en armes (avec casque et mitraillette) partout sur les routes du pays... Avec l'accent mis sur la force militaire viennent aussi les bévues... Ainsi, puisqu'il y avait des genre de primes pour les soldats quand ils tuaient des guerilleros (!), il s'est mis à avoir des cas où les soldats enlevaient puis tuaient des gens des quartiers pauvres (souvent des handicapés mentaux) puis les habillaient ensuite avec des habits militaires pour faire croire qu'ils étaient des rebelles! Il y aurait eu près de 1800 de ces assassinats, qu'on appelle ici des "faux positifs" (un "positif" étant lorsqu'un vrai rebelle était tué par l'armée). Également, si la politique belliqueuse d'Uribe a affaibli les rebelles, elle n'a pas pu les éliminer complètement parce que la géographie du pays (montagnes, jungle) ne permet tout simplement pas un contrôle total et donc une victoire totale. Aujourd'hui, comme les deux parties sont dans une impasse militaire, il y a des discussions de paix qui se déroulent à Cuba, centrées sur la question agraire (la redistribution équitable des terres est un thème majeur pour les guérillas de gauche). On dit que ce sont les négociations les plus sérieuses qu'il n'y ait jamais eu car il semble vraiment y avoir, pour la première fois, une volonté politique de part et d'autre de mettre fin à un conflit qui déchire la Colombe depuis 60 ans. À suivre, donc...
Ensuite, après le dîner copieux et cette conversation bien instructive, Alejandra nous a proposé de nous amener en ville où l'une de ses amies pourrait nous faire un tour guidé du centre historique! On l'a attendue dans un joli café en mangeant un gâteau au fromage et en buvant des jus de fruits. Andrea est arrivée, Alejandra nous a laissés en d'excellentes mains puis on est partis explorer.
Popayan est une petite ville coloniale où tous les édifices de la vieille ville sont blancs. Aujourd'hui, c'est une ville provinciale bien secondaire qui vit surtout de l'université qui s'y trouve, mais à l'époque coloniale, c'était une ville très importante (et riche) sur la route Bogota-Quito. En conséquence, on y trouve une architecture très ouvragée et de très nombreuses vieilles églises! Avec Andrea comme guide (elle est étudiante en droit mais hésite maintenant entre une carrière d'avocate ou de poète-écrivaine), on a eu droit à une visite extraordinaire: elle savait tellement de choses sur sa ville! Après avoir visité deux anciennes maisons coloniales transformées en musées, on a jeté un coup d'oeil au vieux théâtre historique de la ville avant de visiter deux vieux ponts de pierre. On est par la suite passés par la jolie place centrale et visité quelques églises. Colombie oblige, on a ensuite fait une pause pour boire un café dans l'une des chaînes qui sert apparemment le meilleur "tinto" (le nom qu'on donne au café ici) du pays: Juan Valdez! Il était en effet excellent, et Mémé est tombée en amour avec le genre de café glacé qu'Andrea a pris, une montagne de calories glacées avec crême fouettée et caramel!
On a ensuite continué d'explorer. Notre prochain arrêt fut un parc où Popayan a été reproduit en miniature. Ça a l'air kitsch comme ça mais c'était quand même sympa! Ensuite, on a grimpé au sommet d'un monticule censé être une ancienne pyramide indigène pour regarder le coucher de soleil sur la ville. Tout partout, on pouvait voir des arbres tout jaunes, une espèce régionale qui fleurit précisément au moment où on était de passage! On est redescendus avant qu'il fasse vraiment noir (question de faire attention, tsé) et on est allés dans une gargotte pour goûter à quelques snacks classiques de Popayan. Il y avait entre autres des mini-empanadas nappés de sauce piquante aux arachides, des genre de saucisses au riz, des espèces de chips de mais, et deux types de salade de fruits locaux (il y a tout plein de fruits exotiques qu'on ne retrouve qu'en Colombie et qui ne s'exportent pas: le lula, ça vous dit quelque chose?) C'était vraiment bon!
On est partis peu après que la police à moto soit partie vers le monticule où on était quelques instants plus tôt pour donner la chasse à un groupe de jeunes qui s'enfuyaient en courant... Andrea nous a dit que ce devait être soit pour un vol, soit pour une affaire de drogue... des choses qui arrivent en Colombie quoi (mais aussi partout en Amérique latine)! Comme quoi il faut faire attention! De retour dans les rues de la ville, on a fait plusieurs tentatives pour trouver un guichet automatique compatible avec la carte de Mémé avant de finalement réussir au 6e coup! On comprend pas trop pourquoi c'était si dur: habituellement, sortir de l'argent en Amérique du Sud n'est pas un problème...
Par la suite, on a dit au revoir à Andrea et on l'a longuement remerciée de nous avoir si bien guidés en ville, puis on a sauté dans un taxi pur revenir chez Alejandra et la famille de Daniel, qui habitent loin en périphérie. Notre chauffeur, super sympathique, s'est alors mis à nous jaser ça tout le long! En fait, la plupart des chauffeurs de taxi avec qui on est montés nous ont tous tenus le même type de discours:
- Vous venez du Canada? Vous avez voyagé en Équateur, au Pérou, en Bolivie et au Chili avant d'arriver ici? Super! Et comment trouvez-vous la Colombie?
- Oh, c'est vraiment bien! Les paysages et les villes sont beaux, mais surtout les gens sont vraiment vraiment gentils!
- Et vous pensiez quoi de la Colombie avant de partir?
- Ben, comme tout le monde chez nous: que c'était dangereux, qu'on allait se faire voler à la pointe du fusil, que les rebelles allaient attaquer notre autobus... Bref, que mieux valait ne pas y aller si on voulait s'éviter des problèmes graves...
- Oui, la Colombie a mauvaise réputation à l'étranger. C'est vrai qu'il y a une guerre. Mais ça a lieu dans des endroits tellement éloignés, dans les montagnes et la jungle! Pas dans la ville ni dans les zones touristiques! Il faut juste éviter de se mettre dans des situations risquées, genre se balader seul dans une région isolée où les rebelles sont connus pour se cacher... Même chose pour la délinquance, les vols, et tout. Ce n'est pas pire qu'ailleurs en Amérique du Sud, c'est même mieux qu'en Équateur! Comme partout, il faut faire attention quand on se promène la nuit, ne pas passer dans les endroits où il n'y a pas de lumière ni de monde, éviter de se balader saoul à 4h du matin dans des rues désertes, ne pas aller dans les quartiers non-recommendables... Le gros bon sens, quoi! Et il n'y aura pas de problèmes! Vous savez quoi? Le plus gros danger, le plus gros risque que vous courrez ici, ben... c'est de tellement aimer le pays que vous ne voudrez plus partir!
À vrai dire, les chauffeurs de taxi (et tout le monde) ont raison: si on prend les mesures de sécurité normales pour l'Amérique du Sud (plus un petit extra, genre prendre des taxis le soir et faire certaines routes de jour en bus), la Colombie n'est pas le nid à dangers qu'on s'imagine... En fait, jusqu'à date, on s'est sentis plus en sécurité dans toutes les villes colombiennes qu'on a faites qu'à Quito qui, surtout le soir, devient pas mal plus sketchy...
Arrivés chez Alejandra, on a mangé des tortillas et jasé avec la famille avant d'écrire le blog. On a été périodiquement dérangés par Jack, qui traînait dans sa gueule une vieille chemise sale et baveuse et qui voulait jouer à "essaye-de-m'enlever-de-la-gueule-mon-vieux-vêtement-sale-qui-pue-le-chien". Il trippait vraiment quand on essayait de lui enlever, en secouant la tête comme un dément et envoyant de la bave partout! Bref, beaucoup de plaisir!
Le lendemain matin, on a déjêuné pendant que Jack entrait et sortait de la maison en jouant à son deuxième jeu favori: transporter dans sa gueule des pierres grosses comme des pamplemousses d'une pièce à l'autre. Puis, on a dit au revoir à tout le monde et on est partis en taxi vers la gare. Merci encore à toute la famille pour cette si agréable introduction à la Colombie!!
Après avoir eu à nouveau la conversation classique sur la Colombie avec le chauffeur de taxi (voir ci-haut) et m'être fait surprendre par des filles qui vendaient des popsicles aux lumières rouges en frappant violemment sur les vitres de l'auto, on est arrivés à la gare. On a pris ensuite un bus pour Cali, à 3h au nord. N.B.: en Colombie, on a appris qu'on pouvait négocier les tarifs d'autobus interurbains, chose impossible ailleurs en Amérique du Sud à date! En insistant un peu, on obtient en général de 10% à 20% de rabais sur le prix, haha!
Prochaine épisode: Cali aka Santiago 2. Stay tuned!
mardi 15 octobre 2013
Otavalo + Tulcan + Ipiales
Trois villes dans la même entrée, si c'est pas du service ça!
Notre nuit de camping dans la cour de l'auberge de jeunesse se passait plutôt bien (on entendait oiseaux et grillons malgré qu'on était en plein centre-ville) et les matelas sont restés bien secs! Par contre, j'ai (Mémé) commencé à avoir de sérieuses crampes vers 4h du matin... J'ai rarement eu aussi mal, je n'ai pas pu m'endormir avant6h, qui était l'heure où on comptait se lever pour commencer de bonne heure notre grosse journée! En effet, notre plan était de se rendre aux limites de la frontière avec la Colombie, tout en visitant un village connu pour son grand marché. Finalement, on s'est levés plus tard pour que je reprenne des forces et ainsi éviter de reproduire la scène des douanes Ouzbékistan-Kazakhstan (où j'ai failli m'évanouir devant le douanier suite à une intoxication alimentaire la veille...)! On a dit au revoir au staff de l'auberge et on est partis affronter le trolleybus infernal, dans lequel on a pu se faufiler malgré nos backpacks et écouter un aveugle chanter des chants prônant le pouvoir infini du seigneur.
Rendus à la fin de la ligne, on devait changer d'autobus pour se rendre à un autre terminal encore plus loin... Après tout ce temps, on était contents d'avoir finalement pu sauter dans le bus vers Otavalo, même si on savait d'emblée qu'on avait raté le grand marché matinal à cause de l'heure où on était partis et qu'on faisait plus ou moins une grosse journée d'autobus... Avec tout ça, je vous avouerai que mon moral n'était pas au plus fort: avoir été malade presque 2 semaines de temps en 3 semaines en Équateur me pesait un peu... Mais bon, malgré l'odeur qui émanait de la couche de la petite fille dans le siège d'en avant, j'ai pu dormir tout le long du trajet.
En arrivant au village (qui est plus une petite ville qu'un vrai village cute finalement), on a mangé dans un regroupement d'étals en plein air. Malgré l'heure, notre optimisme nous a poussé à quand même aller voir s'il y avait un marché ou du moins aller voir la place centrale. Et surprise: le marché était toujours là! On a vagabondé entre les étals de souvenirs et les "a la orden" qui fusaient de partout! Finalement, on s'est laissés tenter par deux tableaux peints sur du cuir, un type d'artisanat qu'on avait vus un peu partout en Équateur. François étant tout content d'avoir pu négocier avec le vendeur, on a quitté Otavalo vers Ibarra, une ville où il n'y à rien à faire à part attendre le prochain bus vers Tulcan près de la frontière... Tentant, non?
Au terminal d'Ibarra, on nous a dit qu'il fallait se rendre plus loin en ville pour prendre ledit bus. On a donc pris un taxi avec un chauffeur des plus antipathiques qui, probablement fâché parce qu'on s'était renseignés sur le bon tarif et qu'on n'a pas mordu à son prix doublement plus haut, a chicané François parce qu'il aurait fermé la porte trop fort puis n'a plus dit un seul mot du trajet...! On a trouvé le bus vers Tulcan sans problème et on s'y est fait accueillir par une mère et une fille qui demandaient de l'argent pour leur prestation de chants... Je ne savais pas que fausser à ce point était possible, et surtout qu'on pouvait le faire avec autant d'assurance! Tous les passagers ont eu un soupir de soulagement quand elles sont sorties puis le bus a démarré.
Après avoir croisé quelques barrages de l'amée sur la route (la zone près de la frontière est hautement surveillée!), on a pu se débarrasser de trois ados dans le fond du bus qui avaient l'air de se trouver les plus cool au monde et qui sifflaient chaque fille qui se levaient dans le bus... En effet, pour une raison inexpliquée, il y avait une proportion assez impressionnante de "jeunes thugs" à Tulcan... Ce point plutôt banal fait par contre qu'on s'y sent moyennement bien, sans compter qu'arriver à la noirceur dans une nouvelle ville ne nous a jamais plu!
On a pris un bus vers le centre, accompagnés par un rappeur plutôt bon qui quémandait dans l'autobus. Mis à part que François ait dû sauter du bus en marche parce qu'il était trop lent à sortir selon les critères du conducteur, le tout s'est fait facilement! Puis, on a trouvé un petit hostel bien correct pour le prix, avec l'aide de policiers qui semblaient beaucoup trop heureux qu'on les aborde pour leur poser une question. Effectivement, dans les pays andins jusqu'à présent, les policiers semblent mal aimés, comme en témoignent les affiches un peu partout montrant un policier tout sourire tenant la main à un enfant sous un slogan du genre "la police, votre ami de toujours"!
On a marché un peu à la recherche d'un resto, confirmant notre impression que Tulcan n'est pas la plus belle ville qui soit... Après un plus qu'optimiste "à la prochaine" des serveurs du resto de poulet rôti, on est allés dormir et se préparer mentalement à affrontet la frontière colombienne le lendemain...
Malheureusement, j'ai encore été réveillée aux petites heures du matin par des crampes... On a commencé à trouver que ce que j'avais ne ressemblait pas du tout à une intoxication normale, et comme il y avait maintenant du sang et que j'étais déjà sous antibiotiques, on stressait un peu et on s'est dit que si ce n'était pas mieux le lendemain, on irait découvrir le système de santé colombien! Je vous gâche le punch: tout est revenu dans l'ordre par après et vous n'entendrez plus parler de nos intestins pour un bon bout de temps (du moins jusqu'â maintenant où on écrit ces lignes; on touche du bois).
Le lendemain, on s'est encore une fois levés plus tard que prévu pour que je puisse dormir un peu plus. Pendant que je préparais les sacs, François est allé dans une banque pour qu'on ait un peu de pesos colombiens et ils lui ont dit qu'il devait plutôt aller voir les changeurs au noir dans la rue! Après cette formalité, on est partis en taxi collectif vers la frontière à peine quelques km plus loin.
Première impression de la frontière tant appréhendée: c'est plutôt bordélique! Changeurs au noir, taxi, policiers, vendeurs de gogosses, employés de compagnies d'autobus... tout ce beau monde entassé dans le "no man's land" entre les deux douanes à 300 mètres de distance. On a d'abord dû s'entasser dans l'édiice équatorien plein à craquer. De là, on était aux premières loges pour voir entrer dans le bâtiment 4 personnes menottées (probablement une histoire de trafic de drogue) escortées de policiers... Suivait l'escouade tactique armée jusqu'aux dents de fusils d'assaut et des agents d'Interpol, puis les médias qui croquaient les mines abattues des 4 accusés... C'était disons assez impressionnant... et plutôt troublant... Après un bon moment d'attente toujours sous l'oeil des policiers des forces spéciales qui gardaient l'entrée de la salle où étaient les 4 personnes, on a pu compléter les formalités de sortie du pays. Au moment où j'attendais François près de la porte, les 4 (2 filles 2 gars) sont sortis et sont passés tout près de moi. En fait, je suis sûre que moi et ma face traumatisée sommes passés aux nouvelles en arrière-plan parce que j'étais exactement dans l'angle des caméras...! On a traversé un pont vers le côté colombien, passant à côté du fourgon blindé de la prison où ils se rendaient. On a encore attendu en file pour les douanes colombiennes, voyant une fois de plus les 4 comparses entrer dans une salle du côté colombien (on aurait dit qu'ils faisaient exprès pour les exposer le plus possible aux regards de tous ceux qui étaient là). On a eu droit à aucune question particulière de la part du douanier (il a même complimenté François sur son espagnol car il pensait qu'il était espagnol) et on a pu rebrousser chemin vers le no man's land pour prendre un minibus. Oui, vous avez bien lu, ils n'ont même pas regardé nos valises dans une des frontières où se fait le plus de trafic de drogue (et dire qu'on s'était forcés à finir notre lait en poudre pour ne pas qu'on ait l'air d'avoir de la cocaïne haha!). En fait, j'ai été vraiment étonnée du peu de sérieux de cette frontière, surtout parce qu'elle est faite telle que n'importe qui peut passer de l'autre côté sans faire aucune formalité dans les bâtiments un peu en retrait sans que personne ne s'en rende compte ou ne t'arrête pour vérifier que tes papiers sont en ordre...
Le minibus en partance des douanes nous a mené à Ipiales, quasiment collée à la frontière. Depuis qu'on est en Colombie, la musique qui joue dans les autobus (et partout de façon générale...) a changé: la musique andine romantique où les filles lyrent dans les notes les plus aiguës a laissé sa place à la salsa, donnant une ambiance festive à tous les autobus qu'on prend! Question de faire autre chose que juste du bus toute la journée, on s'était dit qu'on irait au moins visiter le sanctuaire de Las Lajas pas trop loin. Il s'agit en fait d'une église construite directement en face d'un ravin. Après un 15 minutes de marche à travers des rues pleines de magasins de souvenirs et d'objets religieux, on arrive à ladite église de style gothique. Le devant de l'église est en fait construit à même la pierre de la falaise! Après quelques photos, on est revenus en vitesse vers les taxis collectifs vers la gare. Eh oui, on était pressés de revenir à la gare car le guide s'était encore trompé dans la durée des trajets et le 6hjusqu'à Popayan était plutôt un 8-9h selon les compagnies à Ipiales... Pourquoi ne pas faire de nuit ce 8-9h et se taper au final deux jours complets de transport? On aurait bien aimé nous aussi mais il s'avère que la route entre la frontière et Popayan est la grande route la moins sécuritaire à faire de nuit (des bandits interceptent à main armée les autobus durant la nuit)... Notre but était donc d'arriver à Popayan avant la noirceur, ce qui n'était clairement plus possible avec 8h de trajet. Déjà qu'on aurait voulu limiter le temps de soir dans le bus, le nôtre est parti en retard, nous permettant de regarder avec peine s'éloigner l'autobus de la compagnie de luxe qu'on aurait finalement dû prendre vu le peu d'espace qu'on avait pour nos jambes pour 8h de trajet...
La nuit est tombée plus tôt que prévu et on s'est mis à stresser en essayant de s'imaginer quelle serait la meilleure technique utilisée par les bandits pour stopper les bus et voir si on était à risque... Mais bon, il y avait encore beaucoup de circulation sur la route alors on se disait que les problèmes devaient se passer aux petites heures du matin. Environ une heure avant d'arriver à Popayan, l'autobus s'est arrêté dans une halte routière affiliée à la compagnie de bus pour souper (à 21:00...). On a grignoté des chips parce que les repas étaient hors de prix, en s'impatientant pour qu'on finisse par repartir...
On a fini par arriver à Popayan vers 22:00, en se sentant mal d'arriver si tard dans la famille d'un de nos amis (Daniel, qui nous avait mis en contact avec sa famille à Popayan) et qui nous attendaient gentiment pour la nuit!
Hasta luego!
lundi 14 octobre 2013
Quito (ou comment rester une semaine dans une ville sans rien voir)
Hola amiguitos!
Ici François! Comme Mémé vous l'a raconté, notre arrivée à Quito (en particulier la mienne) n'a pas été excellente... Après une nuit complète sans dormir ou presque à visiter les toilettes à chaque demie-heure, j'étais comme qui dirait un peu faible le lendemain, et pas du tout assez en forme pour visiter toute une journée... Bref, je suis resté à somnoler toute la journée dans la chambre pendant que cette brave Mémé se dévouait à nouveau à faire du lavage. Le soir, j'étais quand même assez remis pour qu'on aille manger une soupe au resto du coin... Après cette journée éreintante et fort active (!), je suis tombé comme une bûche...
Le lendemain, j'étais (surprenamment) déjà pas mal mieux, alors on a décidé de faire un petit tour de ville! On a aussi quitté notre hôtel, qui était très bien mais trop cher! On est retournés à l'autre hostel quelques rues plus loin qui nous avait bien plu, et où on nous avait dit qu'on pourrait dormir dans des tentes pour presque rien! En chemin, on a réalisé avec horreur qu'on avait perdu le guide du Lonely Planet sur l'Équateur! Je ne sais pas si vous comprenez ce que représente ce guide de voyage pour 2 backpackers: c'est une bible, et malgré tous ses défauts, on y tient comme à la prunelle de nos yeux! Par un grand coup de chance, on l'a retrouvé sur le bureau de l'accueil de l'autre hostel où on l'avait oublié 2 jours plus tôt! (On l'a repéré grâce au signet détaillant les différentes sortes de pomme de terre du Pérou qu'on nous avait donné à Mistura, à Lima!) Ouf!
Après voir laissés nos sacs, on s'est dirigés vers la vieille ville. Quito a un centre historique colonial plutôt joli, mais il lui manque le je-ne-sais-quoi qui rend Cuenca si belle... C'est peut-être dû au fait qu'il y a aussi pas mal de coins glauques et sales dans la ville, même près du centre, ce qui est moins agréable, que c'est plus grand aussi et qu'il y a plus de monde... Après avoir passé dans quelques rues et évité les cyclistes envahissant les rues pour la promenade dominicale (chaque dimanche, la ville barre des rues à la circulation automobile pour les laisser aux vélos, en faisant un beau parcours pour cyclistes), on est arrivés à la place centrale. Oh, j'oubliais: juste avant, on a visité une exposition libre organisée par le ministère de la défense dans une jolie maison. Il y avait eu un concours sur le thème "Simon Bolivar et l'indépendance" où on avait demandé à des enfants du primaire de dessiner leur vision de l'indépendance nationale face à l'Espagne. Naturellement, le tout était vraiment cocasse, Simon Bolivar et les autres pères de l'indépendance étant allègrement massacrés par les crayons et l'imagination des enfants! On a bien aimé certains dessins, notamment celui où une petite fille se dessinait main dans la main avec Bolivar, cet autre représentant avec beaucoup de crayon rouge les batailles sanglantes de la guerre d'indépendance, ou encore celui qui disait "Merci, Simon Bolivar, d'exister"!
Ensuite, notre prochain arrêt fut l'information touristique, où on devait passer parce qu'on avait tout plein de questions concernant le passage de la frontière vers la Colombie. Pour être francs, on était pas trop sûrs de vraiment vouloir le faire. Vous connaissez la mauvaise réputation de la Colombie, et on avait aussi entendu plusieurs histoires de vol à main armée par des touristes et amis qui avaient séjourné en Colombie. En plus, tous les gouvernements (Canada, France, UK) sont formels sur leur site Internet quant aux conseils aux voyageurs: la route reliant la frontière Colombie-Équateur jusqu'à Popayan (Sud de la Colombie) est dangereuse en bus (attaques armées par des bandits, présence de guerilleros dans la région). Le gouvernement canadien indiquait même "d'éviter tout voyage" dans la région, le niveau d'avertissement le plus sérieux existant, et n'était guère plus optimiste quant au reste du pays. (Note: d'expérience, le gouvernement canadien est souvent parano dans ses avertissements. À lire la section "sécurité" des différents pays, notre sang se glace et on a envie de s'enfermer chez soi dans un bunker et de ne plus jamais en sortir tellement tout a l'air risqué! Le gouvernement britannique est habituellement beaucoup plus nuancé, et donc on lui fait plus confiance. Par exemple, là où le Canada dit que telle région est dangereuse et recommande de prendre l'avion, le UK dit aussi que la région n'est pas sécuritaire mais que la traverser en bus de jour ne devrait pas poser un danger majeur puisque les routes principales sont bien gardées. Vous voyez la différence? Les deux disent la vérité, sauf que le Canada vise le risque nul pour les voyageurs alors que le UK accepte un risque faible et peu probable...) Pour en revenir à la Colombie, mettons que ce qui précède nous faisait hésiter sur notre plan d'aller y faire un tour... On aime bien sortir des sentiers battus, on accepte certains risques (par exemple qu'on puisse se faire voler), mais de là à jouer avec notre sécurité et notre intégrité physique pour voir du pays? Pas sûrs... En même temps, on savait que la situation en Colombie s'était beaucoup améliorée depuis 10 ans. Des amis colombiens et québécois à qui on avait écrit nous avaient tous dit qu'on ne courrait pas plus de risques en Colombie qu'ailleurs en Amérique du Sud si on ne faisait pas exprès de se mettre dans le trouble, genre se promener seuls dans un région isolée où la guérilla et les bandits sévissent... En plus, on avait rencontré des gens à l'auberge de jeunesse qui avaient traversé la frontière Équateur-Colombie sans problème mais nous avaient recommandé de le faire de jour à cause des bandits. Bref, on ne savait pas trop... On avait décidé donc de s'informer sur les bus qui faisaient la route directe Quito-Popayan, une manière de faire qui nous semblait plus safe même si elle était évidemment plus chère. Sauf que, naturellement, les compagnies qui faisaient cette route-là n'avaient pas de bureaux dans les terminaux de bus de Quito et étaient plutôt éparpillés dans la ville. Pour savoir où parce que le guide ne l'indiquait pas, pour demander s'il y en avait des plus recommandables que d'autres et pour vérifier si tout ça était une bonne idée, on avait donc besoin d'aide.
Ce qui nous ramène à notre passage à l'information touristique. Le préposé, un gars qui s'appelait Staline Vasquez (je vous jure, ça ne s'invente pas), n'a pas été trop aidant mais on a quand même fini par trouver sur une carte les différents bureaux de bus où on allait passer pour avoir plus d'information. En sortant, on a traîné un peu sur la place centrale. Il y avait un genre d'évènement avec une scène de spectacle où des gens agitaient des drapeaux équatoriens au rythme de la musique. Un banderole avec des images de manifestations populaires et un portrait du président actuel, Rafael Correa, disait que c'était en l'honneur "du jour où la démocratie a triomphé", mais on ne sait pas trop à quoi ça fait référence. S'il y a des spécialistes en politique équatorienne dans la salle, vos commentaires sont les bienvenus, je suis curieux de savoir! Parlant de Correa, il est temps de jaser un peu de politique. L'Équateur a, depuis 2010, un président de gauche, Rafael Correa, qui a engagé le pays sur la voie du développement social. Avec les revenus du pétrole que l'Équateur possède en grande quantité en Amazonie, le président finance des programmes sociaux, rénove les routes, construit des infrastructures (gares, chemin de fer, aéroports, bâtiments publics, parcs...) Alors que les anciens présidents laissaient filer l'argent du pétrole à l'étranger, Correa choisit de l'investir au pays. Il a aussi résolument axé le pays vers le développement durable (autant que faire se peut pour un pays pauvre), entre autre en exigeant que les compagnies pétrolières ayant pollué l'Amazonie paient des compensations égales aux dommages causés (l'Équateur a d'ailleurs gagné en cour contre Chevron à ce sujet, mais la cause est maintenant en appel) et appelant la communauté internationale à payer l'Équateur pour ne pas que soit développé un projet pétrolifère qui détruirait un magnifique parc naturel d'Amazonie (à ce jour, le pays a reçu 300 millions de dollars pour que soit préservé ce coin de paradis). Par contre, comme Morales en Bolivie, Correa est un populiste qui tire sa force des classes les plus pauvres du pays. Ses détracteurs (classe moyenne et riche) lui reprochent ses investissements parfois ruineux et controversés (par exemple, la réhabilitation du chemin de fer équatorien, qui n'est pour l'instant que partielle et où les rares trains ne sont destinés qu'aux touristes) et son contrôle sur les médias, qui ne sont pas vraiment libres, disons... Et en bon populiste, on trouve son portrait, des slogans et de la propagande un peu partout sur les murs et le long des routes. Les slogans les plus populaires sont "Ahora tenemos presidente, tenemos a Rafael!"("Maintenant nous avons un président, nous avons Rafael!"), "Avanzamos patria!" ("En avant patrie!"), "La revolucion ciudadana financia esta obra!" ("La révolution citoyenne finance ces travaux!") et "Tenemos patria!"("Nous avons une patrie!"). Bref, l'Équateur a une ambiance politique qui ressemble à celle de la Bolivie, en un peu moins pire quand même...
Après, on a visité la belle cathédrale de la ville durant la messe, mais on était pas trop subtils parce que le plancher de bois craquait vraiment beaucoup! On a fait le tour de quelques autres jolies places et églises avant que le moral de Mémé ne se détériore gravement, signe qu'elle avait très faim! On a donc trouvé d'urgence un petit resto puis on est ensuite partis en trolleybus vers les agences de bus situés un peu au nord du centre. Quito devient rapidement assez quelconque dès qu'on s'éloigne des vieux quartiers coloniaux... Après avoir marché le long de rues quasi-désertes, on est arrivés à une première agence pour constater que c'était fermé... Quand on s'est rendus compte que la deuxième agence était aussi fermée, on a commencé à allumer: on était dimanche! Et, en Amérique du Sud, le dimanche est un jour mort. Il n'y a strictement rien d'ouvert et personne dans les rues... Trouver un resto ouvert le soir relève de l'exploit et si vous devez aller au magasin ou au supermarché, mieux vaut oublier ça... Déprimés par le fait qu'on avait fait tous ces efforts pour rien, on a marché dans les rues désertes vers le centre du quartier branché de Quito, la Mariscal, où on retrouve restos, bars, hostels et magasins à saveur gringo. Au coin du carrefour principal, on a été abordés par une fille qui nous a dit qu'elle et son équipe cherchaient des figurants pour un film qu'ils tournaient pas loin. Apparemment ça traitait des embuches rencontrées par un couple de lesbiennes dans leur vie de tous les jours dans un pays plutôt conservateur comme l'Équateur, et l'équipe avait l'ambition de présenter le film à Cannes. On s'est dit pourquoi pas et on est partis vers le plateau. Là, tous les clichés qu'on a jamais pu avoir sur le tournage d'un film et sur la faune particulière qu'on y trouve ont défilé devant nous: attente interminable, artistes-hipsters désoeuvrés traînant là on ne sait pas trop pourquoi (mais vraiment hipster là: un gars barbu de mon âge avec des grosses lunettes à monture de plastique noir et une chemise à carreau fumait même une pipe, difficile de faire plus vintage) et des calls périodiques de "Silence, on tourne!" On y a rencontré deux Allemandes avec qui on a jasé un long moment de Colombie, où elles avaient été pendant un mois sans problème! Comme elles étaient bondes et jolies, ça nous a plutôt rassurés!
Après avoir attendus 2h, on est par contre partis du plateau sans être filmés... Le gars en charge nous a dit qu'on serait filmés dans 15 minutes, puis qu'on serait mieux de revenir à 18h30, non à 19h... En fait, si on était là 20h on était sûrs d'être filmés! Et il n'était "que" 16h... Bref, on est partis avec les Allemandes... On est ravis de rendre service, mais il faut quand même un minimum d'organisation... On ne peut pas demander aux gens d'attendre 7h pour qu'on daigne enfin nous filmer! On a marché avec les Allemandes à travers 2 grands parcs jusqu'à l'impressionnante basilique néogothique de la vieille ville où on s'est séparés. Après avoir encore passé un peu par la vieille ville, on a trouvé un resto parce qu'on mourrait de faim, mais on est partis avant de manger quand on a su que le jus était de tomate d'arbre (un fruit qui ressemble à la tomate mais qui goûte vraiment mauvais). En plus, il a commencé à pleuvoir, et on s'est rappelés qu'on avait mis nos choses à sécher sur la corde à linge! On a donc couru à l'hôtel, où heureusement le proprio avait tout enlevé pour nous! Ensuite, on est allés souper dans une place de cena bien normale avant de revenir à l'hostel. On a jasé un peu avec le staff de l'hostel, qui sont en fait des backpackers qui sont volontaires pour travailler en échange du gîte et du couvert. On a parlé longuement à l'un des gars, un Écossais bien sympa, puis on a fait une partie de billard Mémé et moi (où Mémé a gagné tout le temps!)
Après, on a voulu dormir dans une des tentes, mais on s'est vite rendus compte que les matelas étaient super mouillés parce qu'il avait plu la veille et que l'eau s'était infiltrée! Ils ont été super fins par contre et nous ont gentiment relogés dans l'un des dortoirs pour le même prix dérisoire que les tentes! Des excellent points pour eux (c'est le Colonial House Hostel, si ça vous intéresse)!
En se réveillant le lendemain, Mémé ne filait vraiment pas et avait fait de l'insomnie toute la nuit... La veille, elle avait eu des épisodes où son ventre faisait des siennes, mais là ça n'allait décidément pas... On a donc changé pour une chambre double où Mémé s'est reposée toute la journée... De mon côté, j'ai tenté d'appeler les compagnies de bus vers la Colombie avec l'aide d'un des membres du staff, un Colombien trop gentil! Ça a été archi complexe par contre, et au final on n'a pu rejoindre qu'une seule compagnie.... qui faisait la route de nuit, soit en plein ce qu'on ne voulait pas...Le Colombien m'a toutefois dit que le passage par nous-même (i.e. aller jusqu'à la frontière en bus, traverser la frontière à pied, puis repartir vers Popayan de l'autre côté) se faisait très bien et de manière très sécuritaire... J'ai ensuite été dîné dans un place très correcte de la vieille ville, puis Mémé, émergeant de sa douleur d'estomac, m'a dit qu'elle mangerait bien une soupe à l'oignon! J'ai été cherché les ingrédients puis Mémé a tout préparé, impressionnant l'Irlandais stiff qui travaillait à l'hostel! En fait, l'Irlandais est le seul (avec le Colombien) à vraiment prendre sa job au sérieux: l'Écossais et le Brésilien qui complètent l'équipe sont plutôt nonchalants, et la Chinoise (qui s'appelle Haha) qui est en training n'est pas vraiment aidante... D'ailleurs l'Irlandais nous a dit assez directement qu'on utilisait la cuisine du staff (même si c'était vraiment mal indiqué) mais il est devenu beaucoup plus aimable quand il a goûté la soupe à l'oignon!
Le jour suivant, Mémé allait un peu mieux... En se bourrant d'Immodium, elle a pu sortir et aller manger au resto végétarien super bon où on a été pour le diner! Après le repas, on s'était mis en tête d'aller au téléphérique de Quito, qui monte au sommet du volcan éteint qui veille sur la ville. Toujours aussi aidant, le Lonely Planet nous disait d'y aller en taxi. On était par contre convaincus que, dans une ville de 3 millions d'habitants, l'accès à l'une des attractions les plus importantes pouvait se faire en bus. C'était sans compter avec le fait que les gens nous indiquaient tous des directions différentes! On a d'abord pris le Trole (à prononcer comme trolley, pas comme troll, tsé), le système de métrobus de Quito, qu'on a commencé à haïr à ce moment-là parce qu'il est plein à craquer à toute heure du jour! Débarqués vraiment loin, on s'est fait dire qu'il y avait un bus sur un boulevard à trois coins de rue de là. Sur place, naturellement, il n'y avait pas de bus: c'était plutôt 10 coins de rue plus loin... Enfin, là-bas, un gars qui avait l'air d'un bad boy nous a pris sous son aile en nous disant quel bus prendre parce qu'il se rendait aussi au Teleferico! On aurait jamais trouvé sans lui autrement! On a jasé avec lui un certain temps, puis on a acheté un billet pendant qu'une famille d'Équatoriens me jasait (la grand-mère de la famille m'a laissé en me disant "Que Dieu te bénisse!")
La montée en téléphérique a été bien panoramique, et on s'est rapidement retrouvés au sommet à 4000m! On a marché un peu dans le froid en mangeant du pop-corn pour admirer la vue de la ville, avant que les nuages ne viennent tout couvrir... Mémé a recommencé à mal filer à cause de l'altitude et du malaise qu'elle avait depuis quelques jours, alors on est redescendus. C'était mieux en bas, et on a repris le bus vers la Mariscal où on espérait trouver un guide Lonely Planet de Colombie (on avait stupidement renvoyé par la poste celui qu'on avait commandé sur Amazon avant de partir en voyage en se disant qu'on ne s'en servirait pas finalement) et un resto qui plairait au ventre meurtri de Mémé. Dans l'autobus, on a jasé avec un jeune couple d'Équatoriens (elle avait 17 et lui 18). La fille était trop heureuse de parler à Mémé! Elle était enceinte et elle allait se marier avec son copain bientôt... Si jeune! Disons que ça clashe avec la réalité québécoise pour ces choses-là...
Après s'être faits aider par un passager du bus qui tenait beaucoup à ce qu'on ne se perde pas, on a fait le tour des librairies anglophones usagées de la Mariscal, sans succès. Dans la seconde, un Américain nous a raconté des histoires plutôt cocasses sur la police et les vols en Équateur.... Il parait que personne ne fait rien quand il s'agit d'un vol de moins de 500$! On a fait le tour de la Mariscal, bien plus animée de nuit que ce qu'on a avait vu le dimanche précédent. On a finalement arrêté notre choix sur un succulent (et peu cher) resto indien avec un staff trop gentil! En revenant, on s'est rendus à la station du Trole le plus roche en confirmant que Quito la nuit, à peine hors des quartiers touristiques, c'est glauque.. À l'hôtel, on a tenté sans succès de faire un backup de nos photos puis on s'est couchés. On pensait aller faire un day-trip hors de Quito le lendemain, mais Mémé était tellement stressée à l'idée qu'on aille en Colombie sans back-up de nos photos (et sans guide touristique) qu'on a convenu qu'on resterait finalement en ville le lendemain... Parce que oui, finalement, on avait décidé qu'on irait en Colombe en passant la frontière par nous-mêmes!
Le lendemain, Mémé allait mieux sans que ce soit extraordinaire, et le réveil fut lent... Au moment où on allait enfin sortir de l'hostel, l'Ecossais nous a dit que notre chambre avait été réservée par Internet parce qu'il pensait qu'on partait aujourd'hui! On a donc dû faire nos sacs en vitesse et évacuer la chambre en grommelant, mais on était quand même contents d'essayer les tentes (c'était là finalement qu'on allait loger le soir-même). Pendant qu'on mettait nos sacs dans le garde-robe-safe de l'hostel, la Chinoise m'a dit: "Oh vous allez en Colombie? Ne traversez pas la frontière la nuit, l'autobus de mon ami s'est fait braquer par des voleurs armés la semaine dernière..."!!! Une fois dans la rue, on a repris le Trole archi-plein en pestant contre la mauvaise efficacité du transport public de Quito, puis on s'est dirigés vers un centre commercial pour y acheter une clé USB pour les photos. En s'arrêtant dans une petite librairie sur le chemin où on a demandé s'ils avaient des guides de Colombie, on a bien ri en voyant que les seuls guides de voyages que possédaient le gars étaient... 6 exemplaires flambant neufs du Lonely Planet d'Asie centrale !?!?
Dans le centre d'achat, on a finalement trouvé une clé USB à prix décent. C'est fou: partout dans le monde, les centres d'achat sont pareils, on a l'impression d'être à la Place Rosemère ou à Place Laurier! On a aussi magasiné un petit cadeau pour la famille de l'ami colombien (Daniel Navarro, pour ceux qui connaissent) qui nous recevait à Popayan, notre première étape en Colombie. Par contre, comme aucune banque ne voulait changer nos dollars américains en pesos colombiens et qu'on n'avait toujours pas trouvé de guide de la Colombie, on a marché vers un autre centre d'achat en longeant au passage La Carolina, le central park de Quito. Dans ce quarter riche de la ville, on se serait cru à Las Condes, le quartier élitiste de Santiago... En chemin, on a tenté de trouver la poste, ce qui fut très complexe (le site internet donnait une mauvaise adresse) mais on a réussi au final. On voulait vérifier les prix pour envoyer un colis au Canada avec les choses dont on n'avait plus besoin (sacs de couchage, souvenirs...) pour s'alléger un peu, mais c'est vraiment trop cher finalement!
Au centre d'achat suivant, on a finalement trouvé le Lonely Planet Colombie! Bien qu'il était presque 2 fois plus cher que le prix d'Amazon, c'était quand même une victoire. Mémé a assisté à une scène où une dame, visiblement outrée de s'être faite dépasser dans les escaliers mobiles, s'est mise à hurler "Mala educadaaaaaa!!" ("Mal élevée!") On a dîné ensuite au Subway du centre d'achat, au grand plaisir du ventre de Mémé décidément en manque de saveurs connues...
Comme il nous restait du temps ensuite et qu'on avait tout fait ce qu'on devait faire, on s'est rendus ensuite un peu en dehors de Quito pour visiter une bizarrerie locale: la Mitad del Mundo (la Moitié du monde). Après un très long trajet en bus public vers un village situé en périphérie de la ville, on arrive à cet espèce de parc d'attraction. Sa raison d'être? Pas grand'chose, sinon d'être situé exactement sur l'équateur, marquant véritablement la moitié du monde... (autant que n'importe quel point sur l'équateur, d'ailleurs, mais bon...) On sent par contre que c'est un parc qui se cherche une vocation, parce qu'il n'y a aucun fil conducteur quant à ce qu'on retrouve sur le site. Au centre, un énorme monument indique l'endroit exact où passe l'équateur, mais autour on retrouve différents pavillons sans grand rapport: un planétarium, un insectarium (?), des milliers de stands à souvenirs, des pavillons commémoratifs français, espagnol et équatorien exposant des peintures (?).... Bref, c'est vraiment n'importe quoi! On a pris de belles photos où on chevauche l'équateur, on a constaté que l'insectarium était vraiment moche puis on est partis. Au final, par contre, on s'est bien amusés en riant de l'étrangeté de l'endroit!
En revenant, on s'est arrêtés dans un stand à crème glacée maison où le vendeur nous a vanté les vertus de ses popsicles au fromage glacé... "C'est tellement bon, il faut absolument exporter la recette à l'étranger!" nous a-t-il fièrement affirmé! Connaissant les fromages locaux au goût de vache bien prononcé, on n'était pas aussi convaincus que lui que ça serait un succès commercial chez nous... On a ensuite repris le bus pour revenir à Quito. Après avoir été aidé par un Équatorien super gentil pour trouver notre chemin pour reprendre le Trole, on a été acheter des genres de gros biscuits aux amandes avant de revenir à l'hôtel. On a mangé les restes des restos végétarien et indiens de la veille, on a fait les back-ups des photos et on a été dormir dans nos tentes (sèches cette fois) en caressant les lapins au passage (il y avait deux lapins domestiques qui vivaient dans la cour de l'hostel!) (Mémé: François a vraiment développé une passion pour ces lapins-là, je trouve ça un peu inquiétant...)
On vous laisse là-dessus, le temps que vous digériez cette longue entrée!
P.S.: Signez vos commentaires quand vous en laissez, on aime savoir qui nous écrit :) !
Ici François! Comme Mémé vous l'a raconté, notre arrivée à Quito (en particulier la mienne) n'a pas été excellente... Après une nuit complète sans dormir ou presque à visiter les toilettes à chaque demie-heure, j'étais comme qui dirait un peu faible le lendemain, et pas du tout assez en forme pour visiter toute une journée... Bref, je suis resté à somnoler toute la journée dans la chambre pendant que cette brave Mémé se dévouait à nouveau à faire du lavage. Le soir, j'étais quand même assez remis pour qu'on aille manger une soupe au resto du coin... Après cette journée éreintante et fort active (!), je suis tombé comme une bûche...
Le lendemain, j'étais (surprenamment) déjà pas mal mieux, alors on a décidé de faire un petit tour de ville! On a aussi quitté notre hôtel, qui était très bien mais trop cher! On est retournés à l'autre hostel quelques rues plus loin qui nous avait bien plu, et où on nous avait dit qu'on pourrait dormir dans des tentes pour presque rien! En chemin, on a réalisé avec horreur qu'on avait perdu le guide du Lonely Planet sur l'Équateur! Je ne sais pas si vous comprenez ce que représente ce guide de voyage pour 2 backpackers: c'est une bible, et malgré tous ses défauts, on y tient comme à la prunelle de nos yeux! Par un grand coup de chance, on l'a retrouvé sur le bureau de l'accueil de l'autre hostel où on l'avait oublié 2 jours plus tôt! (On l'a repéré grâce au signet détaillant les différentes sortes de pomme de terre du Pérou qu'on nous avait donné à Mistura, à Lima!) Ouf!
Après voir laissés nos sacs, on s'est dirigés vers la vieille ville. Quito a un centre historique colonial plutôt joli, mais il lui manque le je-ne-sais-quoi qui rend Cuenca si belle... C'est peut-être dû au fait qu'il y a aussi pas mal de coins glauques et sales dans la ville, même près du centre, ce qui est moins agréable, que c'est plus grand aussi et qu'il y a plus de monde... Après avoir passé dans quelques rues et évité les cyclistes envahissant les rues pour la promenade dominicale (chaque dimanche, la ville barre des rues à la circulation automobile pour les laisser aux vélos, en faisant un beau parcours pour cyclistes), on est arrivés à la place centrale. Oh, j'oubliais: juste avant, on a visité une exposition libre organisée par le ministère de la défense dans une jolie maison. Il y avait eu un concours sur le thème "Simon Bolivar et l'indépendance" où on avait demandé à des enfants du primaire de dessiner leur vision de l'indépendance nationale face à l'Espagne. Naturellement, le tout était vraiment cocasse, Simon Bolivar et les autres pères de l'indépendance étant allègrement massacrés par les crayons et l'imagination des enfants! On a bien aimé certains dessins, notamment celui où une petite fille se dessinait main dans la main avec Bolivar, cet autre représentant avec beaucoup de crayon rouge les batailles sanglantes de la guerre d'indépendance, ou encore celui qui disait "Merci, Simon Bolivar, d'exister"!
Ensuite, notre prochain arrêt fut l'information touristique, où on devait passer parce qu'on avait tout plein de questions concernant le passage de la frontière vers la Colombie. Pour être francs, on était pas trop sûrs de vraiment vouloir le faire. Vous connaissez la mauvaise réputation de la Colombie, et on avait aussi entendu plusieurs histoires de vol à main armée par des touristes et amis qui avaient séjourné en Colombie. En plus, tous les gouvernements (Canada, France, UK) sont formels sur leur site Internet quant aux conseils aux voyageurs: la route reliant la frontière Colombie-Équateur jusqu'à Popayan (Sud de la Colombie) est dangereuse en bus (attaques armées par des bandits, présence de guerilleros dans la région). Le gouvernement canadien indiquait même "d'éviter tout voyage" dans la région, le niveau d'avertissement le plus sérieux existant, et n'était guère plus optimiste quant au reste du pays. (Note: d'expérience, le gouvernement canadien est souvent parano dans ses avertissements. À lire la section "sécurité" des différents pays, notre sang se glace et on a envie de s'enfermer chez soi dans un bunker et de ne plus jamais en sortir tellement tout a l'air risqué! Le gouvernement britannique est habituellement beaucoup plus nuancé, et donc on lui fait plus confiance. Par exemple, là où le Canada dit que telle région est dangereuse et recommande de prendre l'avion, le UK dit aussi que la région n'est pas sécuritaire mais que la traverser en bus de jour ne devrait pas poser un danger majeur puisque les routes principales sont bien gardées. Vous voyez la différence? Les deux disent la vérité, sauf que le Canada vise le risque nul pour les voyageurs alors que le UK accepte un risque faible et peu probable...) Pour en revenir à la Colombie, mettons que ce qui précède nous faisait hésiter sur notre plan d'aller y faire un tour... On aime bien sortir des sentiers battus, on accepte certains risques (par exemple qu'on puisse se faire voler), mais de là à jouer avec notre sécurité et notre intégrité physique pour voir du pays? Pas sûrs... En même temps, on savait que la situation en Colombie s'était beaucoup améliorée depuis 10 ans. Des amis colombiens et québécois à qui on avait écrit nous avaient tous dit qu'on ne courrait pas plus de risques en Colombie qu'ailleurs en Amérique du Sud si on ne faisait pas exprès de se mettre dans le trouble, genre se promener seuls dans un région isolée où la guérilla et les bandits sévissent... En plus, on avait rencontré des gens à l'auberge de jeunesse qui avaient traversé la frontière Équateur-Colombie sans problème mais nous avaient recommandé de le faire de jour à cause des bandits. Bref, on ne savait pas trop... On avait décidé donc de s'informer sur les bus qui faisaient la route directe Quito-Popayan, une manière de faire qui nous semblait plus safe même si elle était évidemment plus chère. Sauf que, naturellement, les compagnies qui faisaient cette route-là n'avaient pas de bureaux dans les terminaux de bus de Quito et étaient plutôt éparpillés dans la ville. Pour savoir où parce que le guide ne l'indiquait pas, pour demander s'il y en avait des plus recommandables que d'autres et pour vérifier si tout ça était une bonne idée, on avait donc besoin d'aide.
Ce qui nous ramène à notre passage à l'information touristique. Le préposé, un gars qui s'appelait Staline Vasquez (je vous jure, ça ne s'invente pas), n'a pas été trop aidant mais on a quand même fini par trouver sur une carte les différents bureaux de bus où on allait passer pour avoir plus d'information. En sortant, on a traîné un peu sur la place centrale. Il y avait un genre d'évènement avec une scène de spectacle où des gens agitaient des drapeaux équatoriens au rythme de la musique. Un banderole avec des images de manifestations populaires et un portrait du président actuel, Rafael Correa, disait que c'était en l'honneur "du jour où la démocratie a triomphé", mais on ne sait pas trop à quoi ça fait référence. S'il y a des spécialistes en politique équatorienne dans la salle, vos commentaires sont les bienvenus, je suis curieux de savoir! Parlant de Correa, il est temps de jaser un peu de politique. L'Équateur a, depuis 2010, un président de gauche, Rafael Correa, qui a engagé le pays sur la voie du développement social. Avec les revenus du pétrole que l'Équateur possède en grande quantité en Amazonie, le président finance des programmes sociaux, rénove les routes, construit des infrastructures (gares, chemin de fer, aéroports, bâtiments publics, parcs...) Alors que les anciens présidents laissaient filer l'argent du pétrole à l'étranger, Correa choisit de l'investir au pays. Il a aussi résolument axé le pays vers le développement durable (autant que faire se peut pour un pays pauvre), entre autre en exigeant que les compagnies pétrolières ayant pollué l'Amazonie paient des compensations égales aux dommages causés (l'Équateur a d'ailleurs gagné en cour contre Chevron à ce sujet, mais la cause est maintenant en appel) et appelant la communauté internationale à payer l'Équateur pour ne pas que soit développé un projet pétrolifère qui détruirait un magnifique parc naturel d'Amazonie (à ce jour, le pays a reçu 300 millions de dollars pour que soit préservé ce coin de paradis). Par contre, comme Morales en Bolivie, Correa est un populiste qui tire sa force des classes les plus pauvres du pays. Ses détracteurs (classe moyenne et riche) lui reprochent ses investissements parfois ruineux et controversés (par exemple, la réhabilitation du chemin de fer équatorien, qui n'est pour l'instant que partielle et où les rares trains ne sont destinés qu'aux touristes) et son contrôle sur les médias, qui ne sont pas vraiment libres, disons... Et en bon populiste, on trouve son portrait, des slogans et de la propagande un peu partout sur les murs et le long des routes. Les slogans les plus populaires sont "Ahora tenemos presidente, tenemos a Rafael!"("Maintenant nous avons un président, nous avons Rafael!"), "Avanzamos patria!" ("En avant patrie!"), "La revolucion ciudadana financia esta obra!" ("La révolution citoyenne finance ces travaux!") et "Tenemos patria!"("Nous avons une patrie!"). Bref, l'Équateur a une ambiance politique qui ressemble à celle de la Bolivie, en un peu moins pire quand même...
Après, on a visité la belle cathédrale de la ville durant la messe, mais on était pas trop subtils parce que le plancher de bois craquait vraiment beaucoup! On a fait le tour de quelques autres jolies places et églises avant que le moral de Mémé ne se détériore gravement, signe qu'elle avait très faim! On a donc trouvé d'urgence un petit resto puis on est ensuite partis en trolleybus vers les agences de bus situés un peu au nord du centre. Quito devient rapidement assez quelconque dès qu'on s'éloigne des vieux quartiers coloniaux... Après avoir marché le long de rues quasi-désertes, on est arrivés à une première agence pour constater que c'était fermé... Quand on s'est rendus compte que la deuxième agence était aussi fermée, on a commencé à allumer: on était dimanche! Et, en Amérique du Sud, le dimanche est un jour mort. Il n'y a strictement rien d'ouvert et personne dans les rues... Trouver un resto ouvert le soir relève de l'exploit et si vous devez aller au magasin ou au supermarché, mieux vaut oublier ça... Déprimés par le fait qu'on avait fait tous ces efforts pour rien, on a marché dans les rues désertes vers le centre du quartier branché de Quito, la Mariscal, où on retrouve restos, bars, hostels et magasins à saveur gringo. Au coin du carrefour principal, on a été abordés par une fille qui nous a dit qu'elle et son équipe cherchaient des figurants pour un film qu'ils tournaient pas loin. Apparemment ça traitait des embuches rencontrées par un couple de lesbiennes dans leur vie de tous les jours dans un pays plutôt conservateur comme l'Équateur, et l'équipe avait l'ambition de présenter le film à Cannes. On s'est dit pourquoi pas et on est partis vers le plateau. Là, tous les clichés qu'on a jamais pu avoir sur le tournage d'un film et sur la faune particulière qu'on y trouve ont défilé devant nous: attente interminable, artistes-hipsters désoeuvrés traînant là on ne sait pas trop pourquoi (mais vraiment hipster là: un gars barbu de mon âge avec des grosses lunettes à monture de plastique noir et une chemise à carreau fumait même une pipe, difficile de faire plus vintage) et des calls périodiques de "Silence, on tourne!" On y a rencontré deux Allemandes avec qui on a jasé un long moment de Colombie, où elles avaient été pendant un mois sans problème! Comme elles étaient bondes et jolies, ça nous a plutôt rassurés!
Après avoir attendus 2h, on est par contre partis du plateau sans être filmés... Le gars en charge nous a dit qu'on serait filmés dans 15 minutes, puis qu'on serait mieux de revenir à 18h30, non à 19h... En fait, si on était là 20h on était sûrs d'être filmés! Et il n'était "que" 16h... Bref, on est partis avec les Allemandes... On est ravis de rendre service, mais il faut quand même un minimum d'organisation... On ne peut pas demander aux gens d'attendre 7h pour qu'on daigne enfin nous filmer! On a marché avec les Allemandes à travers 2 grands parcs jusqu'à l'impressionnante basilique néogothique de la vieille ville où on s'est séparés. Après avoir encore passé un peu par la vieille ville, on a trouvé un resto parce qu'on mourrait de faim, mais on est partis avant de manger quand on a su que le jus était de tomate d'arbre (un fruit qui ressemble à la tomate mais qui goûte vraiment mauvais). En plus, il a commencé à pleuvoir, et on s'est rappelés qu'on avait mis nos choses à sécher sur la corde à linge! On a donc couru à l'hôtel, où heureusement le proprio avait tout enlevé pour nous! Ensuite, on est allés souper dans une place de cena bien normale avant de revenir à l'hostel. On a jasé un peu avec le staff de l'hostel, qui sont en fait des backpackers qui sont volontaires pour travailler en échange du gîte et du couvert. On a parlé longuement à l'un des gars, un Écossais bien sympa, puis on a fait une partie de billard Mémé et moi (où Mémé a gagné tout le temps!)
Après, on a voulu dormir dans une des tentes, mais on s'est vite rendus compte que les matelas étaient super mouillés parce qu'il avait plu la veille et que l'eau s'était infiltrée! Ils ont été super fins par contre et nous ont gentiment relogés dans l'un des dortoirs pour le même prix dérisoire que les tentes! Des excellent points pour eux (c'est le Colonial House Hostel, si ça vous intéresse)!
En se réveillant le lendemain, Mémé ne filait vraiment pas et avait fait de l'insomnie toute la nuit... La veille, elle avait eu des épisodes où son ventre faisait des siennes, mais là ça n'allait décidément pas... On a donc changé pour une chambre double où Mémé s'est reposée toute la journée... De mon côté, j'ai tenté d'appeler les compagnies de bus vers la Colombie avec l'aide d'un des membres du staff, un Colombien trop gentil! Ça a été archi complexe par contre, et au final on n'a pu rejoindre qu'une seule compagnie.... qui faisait la route de nuit, soit en plein ce qu'on ne voulait pas...Le Colombien m'a toutefois dit que le passage par nous-même (i.e. aller jusqu'à la frontière en bus, traverser la frontière à pied, puis repartir vers Popayan de l'autre côté) se faisait très bien et de manière très sécuritaire... J'ai ensuite été dîné dans un place très correcte de la vieille ville, puis Mémé, émergeant de sa douleur d'estomac, m'a dit qu'elle mangerait bien une soupe à l'oignon! J'ai été cherché les ingrédients puis Mémé a tout préparé, impressionnant l'Irlandais stiff qui travaillait à l'hostel! En fait, l'Irlandais est le seul (avec le Colombien) à vraiment prendre sa job au sérieux: l'Écossais et le Brésilien qui complètent l'équipe sont plutôt nonchalants, et la Chinoise (qui s'appelle Haha) qui est en training n'est pas vraiment aidante... D'ailleurs l'Irlandais nous a dit assez directement qu'on utilisait la cuisine du staff (même si c'était vraiment mal indiqué) mais il est devenu beaucoup plus aimable quand il a goûté la soupe à l'oignon!
Le jour suivant, Mémé allait un peu mieux... En se bourrant d'Immodium, elle a pu sortir et aller manger au resto végétarien super bon où on a été pour le diner! Après le repas, on s'était mis en tête d'aller au téléphérique de Quito, qui monte au sommet du volcan éteint qui veille sur la ville. Toujours aussi aidant, le Lonely Planet nous disait d'y aller en taxi. On était par contre convaincus que, dans une ville de 3 millions d'habitants, l'accès à l'une des attractions les plus importantes pouvait se faire en bus. C'était sans compter avec le fait que les gens nous indiquaient tous des directions différentes! On a d'abord pris le Trole (à prononcer comme trolley, pas comme troll, tsé), le système de métrobus de Quito, qu'on a commencé à haïr à ce moment-là parce qu'il est plein à craquer à toute heure du jour! Débarqués vraiment loin, on s'est fait dire qu'il y avait un bus sur un boulevard à trois coins de rue de là. Sur place, naturellement, il n'y avait pas de bus: c'était plutôt 10 coins de rue plus loin... Enfin, là-bas, un gars qui avait l'air d'un bad boy nous a pris sous son aile en nous disant quel bus prendre parce qu'il se rendait aussi au Teleferico! On aurait jamais trouvé sans lui autrement! On a jasé avec lui un certain temps, puis on a acheté un billet pendant qu'une famille d'Équatoriens me jasait (la grand-mère de la famille m'a laissé en me disant "Que Dieu te bénisse!")
La montée en téléphérique a été bien panoramique, et on s'est rapidement retrouvés au sommet à 4000m! On a marché un peu dans le froid en mangeant du pop-corn pour admirer la vue de la ville, avant que les nuages ne viennent tout couvrir... Mémé a recommencé à mal filer à cause de l'altitude et du malaise qu'elle avait depuis quelques jours, alors on est redescendus. C'était mieux en bas, et on a repris le bus vers la Mariscal où on espérait trouver un guide Lonely Planet de Colombie (on avait stupidement renvoyé par la poste celui qu'on avait commandé sur Amazon avant de partir en voyage en se disant qu'on ne s'en servirait pas finalement) et un resto qui plairait au ventre meurtri de Mémé. Dans l'autobus, on a jasé avec un jeune couple d'Équatoriens (elle avait 17 et lui 18). La fille était trop heureuse de parler à Mémé! Elle était enceinte et elle allait se marier avec son copain bientôt... Si jeune! Disons que ça clashe avec la réalité québécoise pour ces choses-là...
Après s'être faits aider par un passager du bus qui tenait beaucoup à ce qu'on ne se perde pas, on a fait le tour des librairies anglophones usagées de la Mariscal, sans succès. Dans la seconde, un Américain nous a raconté des histoires plutôt cocasses sur la police et les vols en Équateur.... Il parait que personne ne fait rien quand il s'agit d'un vol de moins de 500$! On a fait le tour de la Mariscal, bien plus animée de nuit que ce qu'on a avait vu le dimanche précédent. On a finalement arrêté notre choix sur un succulent (et peu cher) resto indien avec un staff trop gentil! En revenant, on s'est rendus à la station du Trole le plus roche en confirmant que Quito la nuit, à peine hors des quartiers touristiques, c'est glauque.. À l'hôtel, on a tenté sans succès de faire un backup de nos photos puis on s'est couchés. On pensait aller faire un day-trip hors de Quito le lendemain, mais Mémé était tellement stressée à l'idée qu'on aille en Colombie sans back-up de nos photos (et sans guide touristique) qu'on a convenu qu'on resterait finalement en ville le lendemain... Parce que oui, finalement, on avait décidé qu'on irait en Colombe en passant la frontière par nous-mêmes!
Le lendemain, Mémé allait mieux sans que ce soit extraordinaire, et le réveil fut lent... Au moment où on allait enfin sortir de l'hostel, l'Ecossais nous a dit que notre chambre avait été réservée par Internet parce qu'il pensait qu'on partait aujourd'hui! On a donc dû faire nos sacs en vitesse et évacuer la chambre en grommelant, mais on était quand même contents d'essayer les tentes (c'était là finalement qu'on allait loger le soir-même). Pendant qu'on mettait nos sacs dans le garde-robe-safe de l'hostel, la Chinoise m'a dit: "Oh vous allez en Colombie? Ne traversez pas la frontière la nuit, l'autobus de mon ami s'est fait braquer par des voleurs armés la semaine dernière..."!!! Une fois dans la rue, on a repris le Trole archi-plein en pestant contre la mauvaise efficacité du transport public de Quito, puis on s'est dirigés vers un centre commercial pour y acheter une clé USB pour les photos. En s'arrêtant dans une petite librairie sur le chemin où on a demandé s'ils avaient des guides de Colombie, on a bien ri en voyant que les seuls guides de voyages que possédaient le gars étaient... 6 exemplaires flambant neufs du Lonely Planet d'Asie centrale !?!?
Dans le centre d'achat, on a finalement trouvé une clé USB à prix décent. C'est fou: partout dans le monde, les centres d'achat sont pareils, on a l'impression d'être à la Place Rosemère ou à Place Laurier! On a aussi magasiné un petit cadeau pour la famille de l'ami colombien (Daniel Navarro, pour ceux qui connaissent) qui nous recevait à Popayan, notre première étape en Colombie. Par contre, comme aucune banque ne voulait changer nos dollars américains en pesos colombiens et qu'on n'avait toujours pas trouvé de guide de la Colombie, on a marché vers un autre centre d'achat en longeant au passage La Carolina, le central park de Quito. Dans ce quarter riche de la ville, on se serait cru à Las Condes, le quartier élitiste de Santiago... En chemin, on a tenté de trouver la poste, ce qui fut très complexe (le site internet donnait une mauvaise adresse) mais on a réussi au final. On voulait vérifier les prix pour envoyer un colis au Canada avec les choses dont on n'avait plus besoin (sacs de couchage, souvenirs...) pour s'alléger un peu, mais c'est vraiment trop cher finalement!
Au centre d'achat suivant, on a finalement trouvé le Lonely Planet Colombie! Bien qu'il était presque 2 fois plus cher que le prix d'Amazon, c'était quand même une victoire. Mémé a assisté à une scène où une dame, visiblement outrée de s'être faite dépasser dans les escaliers mobiles, s'est mise à hurler "Mala educadaaaaaa!!" ("Mal élevée!") On a dîné ensuite au Subway du centre d'achat, au grand plaisir du ventre de Mémé décidément en manque de saveurs connues...
Comme il nous restait du temps ensuite et qu'on avait tout fait ce qu'on devait faire, on s'est rendus ensuite un peu en dehors de Quito pour visiter une bizarrerie locale: la Mitad del Mundo (la Moitié du monde). Après un très long trajet en bus public vers un village situé en périphérie de la ville, on arrive à cet espèce de parc d'attraction. Sa raison d'être? Pas grand'chose, sinon d'être situé exactement sur l'équateur, marquant véritablement la moitié du monde... (autant que n'importe quel point sur l'équateur, d'ailleurs, mais bon...) On sent par contre que c'est un parc qui se cherche une vocation, parce qu'il n'y a aucun fil conducteur quant à ce qu'on retrouve sur le site. Au centre, un énorme monument indique l'endroit exact où passe l'équateur, mais autour on retrouve différents pavillons sans grand rapport: un planétarium, un insectarium (?), des milliers de stands à souvenirs, des pavillons commémoratifs français, espagnol et équatorien exposant des peintures (?).... Bref, c'est vraiment n'importe quoi! On a pris de belles photos où on chevauche l'équateur, on a constaté que l'insectarium était vraiment moche puis on est partis. Au final, par contre, on s'est bien amusés en riant de l'étrangeté de l'endroit!
En revenant, on s'est arrêtés dans un stand à crème glacée maison où le vendeur nous a vanté les vertus de ses popsicles au fromage glacé... "C'est tellement bon, il faut absolument exporter la recette à l'étranger!" nous a-t-il fièrement affirmé! Connaissant les fromages locaux au goût de vache bien prononcé, on n'était pas aussi convaincus que lui que ça serait un succès commercial chez nous... On a ensuite repris le bus pour revenir à Quito. Après avoir été aidé par un Équatorien super gentil pour trouver notre chemin pour reprendre le Trole, on a été acheter des genres de gros biscuits aux amandes avant de revenir à l'hôtel. On a mangé les restes des restos végétarien et indiens de la veille, on a fait les back-ups des photos et on a été dormir dans nos tentes (sèches cette fois) en caressant les lapins au passage (il y avait deux lapins domestiques qui vivaient dans la cour de l'hostel!) (Mémé: François a vraiment développé une passion pour ces lapins-là, je trouve ça un peu inquiétant...)
On vous laisse là-dessus, le temps que vous digériez cette longue entrée!
P.S.: Signez vos commentaires quand vous en laissez, on aime savoir qui nous écrit :) !
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