lundi 30 décembre 2013

Cordoba + Villa General Belgrano + La Cumbrecita + Alta Gracia

4 villes pour le prix d’un ! Si c’est pas un deal ça !

Bon c’est François qui continue le récit de notre épopée en Argentine ! On est arrivés à Cordoba tôt le matin, et c’est les yeux bouffis de sommeil qu’on s’est dirigés vers un café du coin de la gare pour déjeuner. C’est là qu’on a fait connaissance avec les « criollos », de genre de petits pains feuilletés secs et sans goût qui semblent plutôt communs dans ce coin-là d’Argentine… C’est définitivement un goût acquis mettons ! Au moins les medialunas (croissants) étaient bonnes… Ensuite, on s’est dirigés vers le centre et l’auberge de jeunesse qu’on avait spottée dans le Lonely Planet. Notre premier aperçu de Cordoba, la seconde ville en importance du pays, ne nous a pas laissé une impression indélébile, peut-être parce que les dudes un peu colons qui partageaient l’arrière du bus BA-Cordoba avec nous nous avaient dit que « Cordoba est une ville lindissima  (particulièrement magnifique)!!» et qu’on s’attendait à trop ! Disons qu’on était un peu sceptiques haha ! Bon, Cordoba, c’est pas laid, ça a son charme mais c’est pas Buenos Aires, quand même !

Parfois, dans la vie, on tombe sur des navets ou des citrons, selon la situation. Malheureusement, ça vaut aussi pour les hostels… L’endroit était pourtant (chaudement) recommandé par le guide de voyage. Ok, l’endroit était loin d’être le pire qu’on ait jamais fait, et avait du potentiel, mais disons qu’il y avait un grand laisser-aller… Les gars de la réception étaient lents, amorphes et évachés en permanence dans leurs canapés devant la télé toute la journée, et l’endroit en général était sale et poussiéreux… Et pour une auberge de jeunesse, il n’y avait zéro ambiance. Et on se souvient que c’est habituellement ça qui fait le charme d’une auberge de jeunesse. Le fait qu’on soit genre 2 à dormir là-bas n’a pas aidé, mais quand même… Bref, c’était moyen mettons ! Mémé a fait un peu de lavage et s’est obstinée avec une madame qui fumait dans la cuisine, puis, comme il était déjà midi, on est partis à la recherche d’un resto pour manger. Nos narines ont immédiatement rencontré une alléchante odeur de pizza alors qu’on passait sur la rue, et on s’est engouffrés dans une place vraiment informelle où des cuisiniers s’affairaient à faire cuire des pizzas pour leur très nombreuse et bruyante clientèle ! L’atmosphère et le décor était davantage ceux d’un genre de garage que d’un resto, mais c’était vraiment excellent !

Bien pleins, on a commencé par visiter les artères piétonnières et commerçantes du centre-ville, très animées. On a fini par déboucher sur la place centrale, où nous accueillaient la magnifique cathédrale de même qu’une vieille mission jésuite. Ces deux vieux bâtiments cachaient les rues étroites datant de l’époque coloniale, qui contrastaient avec les édifices et les rues modernes qu’on trouvait à proximité. Le Lonely Planet définit Cordoba comme étant « a fascinating mix of old and new », et c’est quand même vrai… Après avoir exploré la cathédrale, on a marché vers le terminal de minibus pour s’informer des départs vers les villages d’Alta Gracia, de Villa General Belgrano et de La Cumbrecita, où on comptait aller dans les prochains jours. Une fois bien renseignés, on a erré dans les vieilles rues coloniales. Le reste de l’après-midi fut bien agréable !

Pour souper, on a avisé un endroit cheap qui s’est finalement révélé plutôt dégueu (pas de chance, décidément), et c’est le ventre balloné qu’on s’est couchés !

Le lendemain, on s’était levés plutôt tôt pour aller prendre un bus vers Villa General Belgrano, d’où on transiterait vers La Cumbrecita. À la gare, c’était vraiment pas clair l’endroit où on devait attendre : devant l’entrée piétonnière principale et non sur les quais d’embarquement ? On s’est fait rassurer par des Argentins que c’était bien la bonne place, tout en se faisant également dévisager par des Allemands à l’air bizarre. Puis, le bus est finalement arrivé. En sortant de Cordoba, le paysage plat et monotone a éventuellement fait place à de petites montagnes : la Sierra de Cordoba, un genre d’avant-goût des Andes en plein milieu de l’Argentine. Rapidement, le panorama s’est agrémenté de montagnes verdoyantes, de forêts de conifères (oui, de conifères !) et de quelques jolis lacs. Après 2 heures de route, on a débarqué dans la petite ville de Villa General Belgrano. Comme l’atmosphère de campagne nous plaisait, on s’est dit qu’on pourrait peut-être dormir ici quand on a vu un panonceau indiquant le chemin à suivre vers une auberge de jeunesse. La balade pour s’y rendre fut bien agréable puisque ça impliquait de suivre des chemins de terre peu fréquentés dans l’arrière-pays, mais malheureusement l’endroit, une vieille ferme, était déjà plein… Pour se faire pardonner, le chien des proprios nous a adopté et nous a escorté jusqu’au parc qui jouxtait la gare. Là, on a fait un arrêt obligé parce que l’enfant de 8 ans qui sommeillait en Mémé s’est brusquement réveillé et a exigé qu’on prenne du temps pour essayer les tyroliennes ! On a eu bien du plaisir en tout cas !

Il était une heure et on avait faim, alors on a décidé de s’arrêter manger à Villa General Belgrano avant de continuer notre périple en bus vers La Cumbrecita, notre destination finale. Villa General Belgrano est un village fondé à l’origine par des immigrants allemands. Un ami argentin nous avait confié que bien des Allemands fuyant leur pays dévasté (ou fuyant peut-être la justice internationale, selon le cas…) s’y sont installés suite à la Seconde guerre mondiale. Quoiqu’il en soit, un monument situé un peu en dehors de la rue principale de la ville honore la mémoire des combattants allemands morts durant ce conflit… Ce qui est certain, en tout cas, c’est que le caractère bien allemand du petit village est demeuré. Néanmoins, on voit tout de suite que c’est pas mal touristique comme endroit, même si le tourisme visé est clairement argentin ! Le village en soi n’est pas extraordinairement beau, et les façades architecturales allemandes apparaissent, justement, comme des façades un peu artificielles. Cela dit, déambuler dans la rue principale n’est pas désagréable, et où d’autre en Argentine pouvez-vous manger une choucroute accompagnée d’une bière de microbrasserie dans un authentique (!) Biergarten bavarois ? Servis par une serveuse en habit tyrolien traditionnel, notre dîner là-bas a été délicieux, et la bière (qu’ils brassaient eux-mêmes) était aussi très bonne ! La décoration de la brasserie était tellement allemande que c’en était presque trop, mais c’était un bien bel arrêt ! Par la suite, on a marché dans le village, en croisant les Allemands bizarres de Cordoba attablés à la terrasse du même resto d’où on sortait. Puis, on est revenus à la gare prendre notre bus vers La Cumbrecita, en faisant la journée de notre chauffeur en payant les 64,50 pesos demandés en monnaie exacte. C’est qu’en Argentine, les petites coupures (les billets de 2, 5, 10 et 20 pesos, soient respectivement 0,20$, 0,50$, 1$ et 2$) sont plutôt complexes à obtenir, alors que le petit change (les pièces de 0,25, 0,50, 1 et 2 pesos, soient respectivement 0,025$, 0,05$, 0,10$ et 0,20$) sont rarissimes. Alors, bonne chance pour avoir du change pour un billet de 50 ou 100 pesos, les billets que te donnent pourtant d’office les guichets automatiques… Conclusion ? En Argentine, n’utilisez vos petites coupures et votre petit change qu’en cas de réelle nécessité, comme dans les bus où les chauffeurs n’ont habituellement jamais de change ! Et payez en gros billets dans les supermarchés et autres grandes surfaces, où les caisses risquent davantage d’avoir du change (même si ce n’est vrai qu’une fois sur 2 !)

La route vers La Cumbrecita, dans les montagnes de la Sierra, était magnifique, et en arrivant dans la petite vallée où est sis le village, on a vraiment l’impression d’arriver dans un endroit perdu au bout de la route. En effet, à partir du minuscule terminal de bus, aucune voiture ne peut pénétrer dans le village de La Cumbrecita, piétonnier dans son entièreté (du moins de jour). On a tout de suite été charmés par ce petit bled qui, s’il figure clairement sur le radar des touristes argentins, ne semble absolument pas être connu des touristes étrangers. Avec les collines et les forêts de conifères et de chênes autour, les petites rivières serpentant dans la vallée, les rues de terre battue exemptes de voitures et l’architecture de chalets suisses définissant le village, l’endroit était bien plus beau, moins touristique et bien plus relax que ses équivalents de Gramado et Villa General Belgrano !

Le Lonely Planet conseillait un joli petit chalet suisse à l’entrée du village comme étant l’un des meilleurs endroits budget où dormir dans la région (not bad !). En cognant, on a été accueillis par une vieille madame trop cute avec de grosses lunettes qui devait mesurer au maximum 5 pieds et qui était trop contente de nous jaser ! Elle nous a fait visiter deux chambres vraiment belles, mais bon c’était un peu plus cher que nos moyens… Mais elle avait plus d’un tour dans son sac :

-       Nous, avec un gros sourire gentil un peu gêné : C’est super beau, mais c’est peut-être un peu cher pour nous…
-       Vieille madame cute (en allemand) : Parlez-vous allemand ?
-       Moi, surpris (en allemand) : Oui, un peu !
-       Vieille madame cute toute contente (dans un mix d’allemand et d’espagnol) : Moi aussi, mais j’ai un peu oublié… Ok, je vous fais donc la chambre à 200 pesos (20$) au lieu de 300 pesos (30$) ! Mais chuuuut !
-       Nous : hahaha wow merci !

Bref, tout ça pour dire que même après être allés voir à l’auberge de jeunesse du coin (où j’ai manqué de perdre une jambe au profit du molosse qui gardait les lieux), à ce prix-là le meilleur deal revenait de dormir chez notre gentille madame germanophile ! Inutile de vous dire qu’elle était vraiment contente (surtout que son registre de visiteurs indiquait qu’elle n’avait pas eu de clients depuis une semaine et demie…) et qu’elle nous a laissé en nous disant que ça lui faisait vraiment plaisir de voir des jeunes gens comme nous aussi heureux haha ! Après cet épisode, on a cherché un endroit où manger, ce qui n’a pas été super facile vu que La Cumbrecita, c’est petit ! On avait mangé un excellent alfajor maison dans un petit kiosque plus tôt en marchant dans le village, et on avait avisé un resto suisse qui avait l’air excellent, mais c’était fermé. Après une recherche exhaustive, on s’est donc rabattus sur le snack « Pancho peatonal » (« Hot dog piétonnier ? ») où on a eu droit à des pâtes dont la sauce au goût et à la présentation approximatifs aurait horrifié tout descendant d’Italien ! Dans un pays où les pâtes sont reines en plus, quel affront ! Mais bon, entre ça et un gros hamburger…

On a dormi divinement dans notre belle chambre et dans l’air frais des montagnes (une bénédiction en comparaison avec les grandes villes chaudes d’Argentine). Au matin, on a salué notre madame de l’hôtel, qui nous a béni et nous a dit qu’elle nous trouvait beaux, puis on est allés s’acheter à déjeuner à la boulangerie tout près. Une fois nos croissants avalés, on est partis faire ce qui nous amenait à La Cumbrecita : marcher ! Même si le soleil était bien fort, ça nous faisait tout drôle d’être de retour dans un climat tempéré, avec une végétation comme la nôtre, après quelques mois de jungle étouffantes ou de déserts arides ! On a donc marché dans les alentours du village. Notre premier arrêt fut un bassin naturel créé entre les rochers au pied d’une cascade de l’une des petites rivières du coin. L’endroit était bien sympa, avec ses gros pins qui surplombaient le « swimming spot », les milliers de truites qui pullulaient dans l’eau limpide et les enfants qui s’amusaient à plonger du haut des rochers ! Puis, on a suivi la rivière et ses grandes pierres plates vers un autre bassin. Ensuite, j’ai convaincu Mémé de faire l’ascension avec moi du Cerro Wank, la petite montagne la plus haute des environs. Au début, le sentier était très bien balisé, mais il le devenait de moins en moins au fur et à mesure qu’on montait… Après s’être perdus quelques fois (et après quelques chialages de la part de Mémé), on est finalement parvenus au sommet. Les sommets pierreux couverts d’herbe des environs nous rappelaient beaucoup les paysages de notre randonnée à cheval au Kirghizstan ! En redescendant, on s’est à nouveau perdus (mais solidement, cette fois, en pleine forêt !) mais on s’en est finalement sortis sans encombres. Notre dernière randonnée de la journée fut d’aller voir une petite cascade au bout d’un court sentier.

En revenant au village, il devait bien être 15h et on mourrait de faim. On s’est donc arrêtés dans un petit resto où on a mangé d’excellents raviolis. Ensuite, on a encore marché dans les petits chemins ceinturant le village, visitant au passage la petite chapelle blottie entre d’immenses pins. Quand on y pense, c’est fou que tout le village soit en fait un ancien domaine privé. En fait, dans les années 1930, un riche Allemand de Buenos Aires a acheté tout le territoire de La Cumbrecita pour s’en faire un camp d’été. Éventuellement, un village s’y est développé, donnant naissance à La Cumbrecita telle qu’elle est aujourd’hui.

Enfin, après s’être reposés un certain temps, on s’est lentement dirigés vers la gare. On voulait prendre le bus de 17h vers Villa General Belgrano, d’où on prendre un bus à 18h pour Cordoba. On estimait donc être de retour à 20h à Cordoba. Sauf que le destin avait autre chose en stock pour nous ! En arrivant à la gare, l’employé nous a dit qu’il n’y avait pas de bus qui circulaient aujourd’hui parce que les chauffeurs faisaient la grève ! « Ça se peut que ça continue ou que ça arrête demain, ça dépend. Je pense que c’est tous les transports de la province qui sont paralysés, mais je suis pas sûr », nous a utilement confié l’employé. En Argentine (et en Amérique latine en général), personne ne sait vraiment ce qui se passe et en conséquence personne n’est jamais capable de nous donner une réponse précise ! Bon, résumons : nous sommes à La Cumbrecita, un village minuscule à 3h de Cordoba, où on a laissé toutes nos affaires sauf un petit sac avec 2 jours de linge qu’on a avec nous. Plus grave : on a aussi laissé l’essentiel de notre argent, de même que toutes nos cartes de débit + crédit à Cordoba. Conclusion : s’il faut dormir à La Cumbrecita une autre nuit, on va être très justes financièrement pour manger et revenir le lendemain !! On était donc pas trop contents. « Peut-être que les bus ne sont pas en grève à Villa General Belgrano » nous a souligné la madame de l’info touristique… Qui sait, en effet ? Ça valait le coup d’essayer ! Mais comment se rendre ? « Faites du pouce ! » Ah, euh… ok. On a donc arrêté les voitures qui partaient de La Cumbrecita pour leur demander si elles pourraient nous prendre. Finalement, on a eu un lift dans la camionnette d’un livreur d’olives ! Le gars était trop gentil, on a jasé tout le long et il nous a même laissés directement à la gare de bus de Villa General Belgrano ! « Attendez je vais vous laisser quelques olives en cadeau » nous a-t-il dit en nous remettant un pot d’un kilo d’olives et en renversant des olives sur le trottoir en ouvrant la porte de la fourgonnette (« pas grave, pas grave » !). Un kilo !!  On l’a salué chaleureusement puis on est partis. Y’a tellement du monde fin sur cette planète !

À Villa General Belgrano, il n’y avait pas de bus non plus, et la perspective de faire du pouce de nuit vers Cordoba ne nous enchantait pas. On s’est donc dits qu’on dormirait sur place, en priant fort pour que la grève prenne fin le lendemain. Après être passés à l’info touristique où des employées trop gentilles nous ont conseillé un « residencial » (hotel cheap) pour dormir, on s’est empressés de s’y installer avant de skyper un bon moment avec ma famille pour la fête de ma grand-mère. Comme on avait dîné tard et (surtout) puisque nos finances ne nous permettaient pas de manger au resto, on a soupé uniquement des olives qu’on avait reçues en cadeau plus tôt dans la journée !

Heureusement, le lendemain, les transports public fonctionnaient ! Après l’achat des billets de bus et d’un (modeste) déjeuner, on s’est rendu compte qu’on aurait probablement suffisamment d’argent pour s’arrêter au village d’Alta Gracia avant de revenir à Cordoba. Alta Gracia est une petite ville sise au pied des montagnes de la Sierra de Cordoba. Ce n’est pas un endroit extraordinaire ni pour autant déplaisant : vous allez visiter des endroits bien pires en voyages, et aussi des bien mieux. C’est un peu comme si vous visitiez Ste-Thérèse au Québec : c’est pas laid, certains coins sont même coquets, mais il y a peu de raisons touristiques de s’y arrêter longtemps ! Il y a 2 raisons étonnement opposées qui amènent le visiteur à s’arrêter dans cet endroit autrement bien ordinaire : la vieille mission jésuite à l’origine du village et… la maison de Che Guevara !

On a d’abord visité la mission, située face à la place centrale. En Argentine, mais aussi au Paraguay, en Bolivie et dans le sud du Brésil, les Jésuites avaient établi, dès le début de la colonie, de petits centres dans les régions reculées où ils avaient pour objectif d’évangéliser les autochtones. Sauf que les Jésuites étaient plutôt progressifs pour l’époque. Alors que d’autres communautés religieuses convertissaient les autochtones en les obligeant à renier leur culture, les Jésuites permirent plus souvent qu’autrement à cette culture indigène de s’épanouir, à condition qu’ils deviennent néanmoins catholiques. Rapidement, il ne s’agit plus seulement d’évangéliser, mais aussi de transmettre aux autochtones une multitude de savoir dans le domaine des arts, de la métallurgie, des techniques agricoles, etc. Les missions, notamment celles du nord de l’Argentine et du Paraguay, se transformèrent ainsi en des bastions où la culture autochtone, mélangée à la culture hispanique et à la foi catholique, florissait alors qu’elle mourrait ailleurs. L’héritage culturel du peuple Guarani, par exemple, a été conservé en partie par l’action des missions jésuites. En plus, le caractère religieux des missions protégeait les autochtones qui y vivaient des raids perpétrés par des armées d’esclavagistes du sud du Brésil, qui cherchaient à capturer des indigènes pour en faire des esclaves pour leurs plantations. Néanmoins, la vision jésuite de leur mission d’évangélisation finit par agacer les rois d’Espagne et du Portugal, qui les ont ensuite expulsés de leurs colonies américaines. C’est cette partie-là que raconte le film The Mission, pour ceux qui l’ont vu…

Bref, la mission jésuite d’Alta Gracia était bien, en en connaissant l’importance historique pour l’Argentine, mais c’était autrement plutôt sobre comme endroit. Ensuite, on a mangé des olives en face de l’étang du centre de la ville avant de traverser quelques rues en direction de la maison du Che, autre monument de l’histoire nationale. « Revenez dans une demie-heure ! » nous ont dit les employés du musée qui partaient inexplicablement en pause de 14h30 à 15h chaque jour ! Après avoir erré dans les rues adjacentes au musée, on est finalement entrés. L’intérieur détaillait la vie du Che qui, vous le savez sûrement, a passé son enfance et son adolescence en Argentine, dans la maison familiale d’Alta Gracia. On s’attendrait à ce que le Che ait grandi dans un quartier ouvrier en raison de ses convictions, mais non, le quartier très résidentiel où se trouve la maison rappelle n’importe quelle banlieue anonyme de classe moyenne… L’exposition était bien intéressante : on y trouvait notamment la moto du Che, avec laquelle il a entrepris de traverser l’Argentine puis l’Amérique du Sud avec un ami (vous pouvez revivre cette épopée en écoutant le film Motorcycle Diaries). C’est ce voyage initiatique qui aurait ouvert les yeux de l’étudiant en médecine sur le sort des plus démunis et l’aurait convaincu de consacrer sa vie au communisme révolutionnaire (ça et sa rencontre avec Castro quelques années plus tard). Justement, on trouvait aussi de nombreuses photos de la visite de Fidel Castro et de Hugo Chavez il y a quelques années ! Bref, une bien belle visite !

On a ensuite pris le bus pour revenir à Cordoba. Une fois arrivés, on a réussi à trouver assez d’argent pour s’acheter des empanadas parce qu’on n’avait pas encore dîné ! Puis, on a marché vers la place centrale pour tenter d’aller visiter le musée local consacré aux abus réalisé lors de la dictature argentine. « Ah, c’est fermé aujourd’hui, on est en grève ! » En grève ? Quel impact peut bien avoir la grève des employés d’un tout petit musée ? En tout cas… Mais bon, ça s’inscrit dans le cadre des grèves d’à peu près tout le monde présentement en Argentine. Une semaine avant qu’on arrive, les policiers de Cordoba ont fait la grève en cessant leur patrouille pour une journée. Résultat : ça a été le chaos, des pillards ont dévalisé les magasins alors que les commerçants s’improvisaient vigiles pour défendre leurs magasins ! Il y a eu des morts et des blessés ! En cause : le fait que l’inflation augmente constamment en Argentine, mais que les salaires des employés de l’État/des provinces/des villes ne suit pas du tout cette hausse effrénée…

On a ensuite tenté de trouver des changeurs au noir pour changer nos dollars en pesos. Pas facile ici d’en trouver : ils ne crient pas dans la rue comme à Buenos Aires ! Mais on a vite compris l’astuce : il faut aller demander dans les bureaux miteux qui affichent « on achète de l’or, de l’argent » ! Après avoir eu une bonne idée des taux, on est revenus à l’hostel où on a retrouvé nos affaires et surtout, notre réserve d’argent ! Ouf , on n’avait pas vraiment confiance de le laisser aux employés de l’hostel! On a finalement échangé de l’argent à l’hostel parce que le gars nous faisait le même taux et que ça reste plus safe que de le faire dans la rue… Et ce, malgré l’antipathie que nous inspirait le gars de l’hostel ! Finalement, on a marché vers la gare, en se prenant un McFlurry au passage (re-MIAM) ! À la gare, on a patienté 2 heures en écrivant le blog dans un café alors qu’un des clients croyait bon faire profiter à tout le monde de sa musique pop que crachaient les haut-parleurs de son ordi… Ça, vraiment, ça fait partie des différences culturelles, on est incapables de s’expliquer cette manière de faire qui serait totalement impensable chez nous! Enfin, on a pris notre bus vers notre dernier arrêt avant notre retour à Santiago : Mendoza !

On déguste du vin dans la prochaine entrée ! À bientôt !





jeudi 26 décembre 2013

Buenos Aires, partie II

Hola, que tal ?

Après avoir laissé Julia en descendant de l’autobus, on a marché vers l’appartement de Sergio, un ami qu’on avait rencontré alors qu’il était en échange l’an dernier à l’Université Laval. Sergio habite à l’extrémité du quartier un peu distant de Caballitos (prononcez « Cabachitos », oui, ça sonne mal, en tout cas…). Son quartier est un peu moins joli que le magnifique centre de la ville où habitait Julia, même si ça demeure bien sympa comme endroit. En fait, ça ressemble davantage à un quartier d’une grande ville sud-américaine du genre Santiago, avec son mélange d’architectures anciennes et modernes ! On a jasé un bon moment en arrivant chez Sergio, qui vit dans un superbe appart moderne ! Il fallait cependant partir relativement vite, parce qu’on allait voir un spectacle de cirque le soir-même avec Rocio !

Sergio nous a accompagné jusqu’au parc jouxtant l’arrêt de bus puis on a fait un bien long trajet de bus public jusqu’à la salle de spectacle. Buenos Aires a un bon système de métro, mais leur politique de transports en commun est un peu bizarre : les bus coûtent deux fois moins que les métros ! Tout le monde prend donc le bus, ce qui n’est pas très brillant pour désengorger les rues… En tout cas… Sur place, on est arrivés juste à temps pour le début du spectacle. Je portais mon chandail « I Love Su » (pour « I love Surinam ») et le bouncer a vraiment trippé dessus en me disant « Bienvenue, Surinamiens ! » Le spectacle en tant que tel était exceptionnel ! Ne manquez pas d’y aller si vous passez par BA, ça s’appelle « Fuerza bruta » et c’est un 14$ bien investi ! Comment vous le décrire ? D’abord, il n’y a pas vraiment de scène : ça se passe autant en haut des spectateurs qu’en plein milieu d’eux ! Les acteurs courent sur les murs, nagent dans une piscine suspendue, volent au-dessus des spectateurs… C’est vraiment une immersion dans un monde complètement sauté, et on ne s’est pas ennuyé une seconde !

En sortant, on a perdu de vue Rocio et sa famille (partis un peu plus tôt finalement) et comme on n’avait pas mangé et qu’il était 22h, on a avisé un petit resto en face du théâtre où on s’est régalés d’excellents ñoquis. On est ensuite revenus chez Sergio, où on a jasé un bout avec un de ses amis qu’il avait invité.

Aparté sur les Porteños (le surnom qu’on donne aux habitants de BA, parce que Buenos Aires est un port) : ils sont connus dans toute l’Amérique du Sud comme étant les plus fiers des Argentins (au même titre que les Parisiens pour la France). On les décrit aussi généralement comme étant désagréables, ce avec quoi on est loin d’être d’accord, au contraire! Surtout en comparaison avec les Parisiens!! Par contre, pour la fierté patriotique, la réputation est bien méritée… L’Uruguay? C’est une province argentine. Le Chili? Un voisin ennuyant. Les Falklands? D’abord, on ne parle pas des Falklands, mais bien des Malvinas (« Malouines »), et ensuite, las Malvinas eran, son y seran siempre argentinaaaaaas! Bref, il y a un gros orgueil national chez les Porteños !

Ce qui m’amène à vous parler un peu de la question très épineuse des Malvinas/Falklands. L’Argentine et le Royaume-Uni se disputent âprement cet archipel d’îles situé au large de la Patagonie depuis maintenant 2 siècles. Bien que le Royaume-Uni contrôle effectivement le territoire depuis longtemps, et malgré une guerre catastrophique pour les Argentins en 1982 visant à reprendre ce qu’ils considèrent comme leurs îles, l’Argentine n’en démord pas : les Malvinas font partie intégrale de l’Argentine. Et c’est peut-être la question politique qui unit le plus le pays : quelque 90% des Argentins partagent l’opinion selon laquelle le fait que le Royaume-Uni possède les îles est une aberration. Naturellement, le fait qu’il y ait potentiellement du pétrole sous les îles n’est pas étranger à cette revendication obstinée… En tout cas, c’est quand même drôle de voir des rues « Malvinas argentinas » dans Buenos Aires, et de croiser des bus de la compagnie « Malvinas argentinas » !

Le lendemain, on s’est levés bien tard et j’ai été nous chercher des croissants et des fruits pour le déjeuner. Après un Skype avec ma mère et ma sœur, on a pris le bus vers la place de Mai et la Casa Rosada, le siège du gouvernement argentin. En chemin, on passait tout près du Congrès, qui est décidément un édifice magnifique ! On est retournés dans San Telmo pour diner dans un petit resto italien où on a mangé d’excellentes pâtes. Puis, on est partis vers La Boca. La Boca est l’un des quartiers les plus emblématiques de BA. Néanmoins, c’est aussi l’un des quartiers pas trop safes de BA : à titre d’exemple, Julia s’y est fait détrousser, revolver sur la tempe, alors qu’elle s’y baladait avec un ami… Bon, elle n’était pas vraiment dans le coin touristique, mais pareil… Bref, on s’était dit qu’on ferait attention ! On s’était donc arrangés pour prendre un autobus qui nous laissait directement dans le coin touristique. Malheureusement, ça a un peu échoué, et le bus nous a plutôt laissé dans un endroit assez glauque en face de la rivière marquant la fin du quartier de La Boca. Mémé trippait vraiment moyen mettons, mais j’ai finalement réussi à la persuader de marcher vers le coin touristique (bon ok, le fait qu’on ait demandé à un policier si c’était safe et qu’il ait répondu par l’affirmative a aussi clairement aidé). Dans l’angle où on était, on avait vraiment l’impression d’être loin du coin touristique, mais en traversant la rue on a vite constaté que c’était au prochain coin de rue ! Bref, on s’en est fait pour rien haha !

La Boca, c’est un quartier ouvrier situé tout près du port de BA. Il doit sa renommée au fait que c’est dans ce quartier mal famé, au détour des rues étroites et des bâtiments de bois colorés, que serait né le tango. Les habitants peu argentés du coin ont construit leurs premières maisons il y a 150 ans à l’aide des matériaux du bord et les ont peinturé avec les couleurs vives des peintures inutilisées du port. Résultat : c’est donc un quartier plutôt excentrique et coloré, et profondément associé au tango, accolé à une petite rivière. L’affaire, c’est que c’est aussi vraiment touristique. Genre qu’il y a partout plein de stands vendant des gogosses pour touristes, et que chaque resto tente d’enterrer son voisin sous le son du tango et de la salsa ! Les petites maisons colorées de Caminito, l’artère principale du quartier, sont vraiment belles, mais la plupart ne renferment que des boutiques pour touristes… Et que dire des amuseurs publics, ou des imitateurs de Maradona, le plus célèbre des joueurs de soccer argentins ? Notre impression de l’endroit a donc été mitigée : oui, c’est beau, mais c’est tellement touristique que ça transforme le quartier en musée un peu sans vie… C’est agréable de voir les danseurs de tango, mais bon ça reste super touristique…

En revenant, on s’est arrêtés à Puerto Madero, le quartier des affaires de BA. L’endroit est vraiment agréable pour marcher : c’est en gros deux promenades bordant un joli canal le long duquel s’alignent restos, bars et cafés branchés dans de grands immeubles de verre. On a visité un vieux bateau à voile sur le canal avant d’aller manger un McFlurry au dulce de leche (MIAM) sur le bord de l’eau. Après une bonne promenade dans le quartier, on a traversé le pont iconique du coin (le puente de la madre) au milieu de tous les promeneurs qui profitaient de cette belle soirée pour déambuler sur les quais !

Il était déjà tard et il fallait qu’on revienne à l’appart de Sergio parce qu’on allait manger avec lui… On était déjà en retard pour le rendez-vous qu’on s’était fixés, mais disons qu’en Argentine, la ponctualité est un concept très relatif et élastique ! Bref, on a tenté de trouver le bus pour revenir, et on a marché des kilomètres avant d’enfin trouver l’arrêt de bus ! En chemin, on a visité la belle cathédrale centrale, en se faisant bénir et souhaiter de bien profiter de BA par un des dudes qui ramassait des dons ! Finalement, il n’y avait aucun problème pour l’heure et on est allés tous les 3 manger une bonne pièce de viande dans un petit resto près de l’appart de Sergio. Ça a été une très belle soirée, Sergio nous a fait un vibrant plaidoyer en faveur du rapatriement des Malouines à l’Argentine, puis on est revenus à l’appart pour dormir.

Pour notre ultime journée à Buenos Aires, on avait décidé de faire l’une des attractions majeures de la ville : le marché dominical de San Telmo. On est donc revenus une nouvelle fois en bus vers la Plaza de mayo. Là, on a profité du fait que le gouvernement ne siège pas les fins de semaine pour visiter la Casa rosada, la Maison blanche d’Argentine (sauf qu’elle est rose). C’est vraiment un bel édifice, et le tour guidé gratuit était bien intéressant. On était accompagné dans toutes les salles par un soldat habillé en grenadier, c’était quand même cocasse ! Naturellement, une grande salle de l’endroit est consacrée à Evita… Il y avait aussi une salle des Argentins connus mondialement. On s’était dit qu’on en connaîtrait au moins quelques-uns : Maradonna, Messi, le Che, Evita, Juan Peron, le pape François, Quino… En fait, sur la centaine, on devait en connaître finalement 3 haha!

Pour le reste de la journée, on a déambulé dans la rue principale de San Telmo, fermée à la circulation à l’occasion de l’immense marché en plein air qui s’y déroulait pour la journée ! C’était vraiment un super marché : on y trouvait tout plein de trucs, des matés, des bombillas, des Cds, des foulards, des livres, des antiquités, etc… C’était vraiment génial franchement ! Il y avait aussi des groupes de musique amateur qui venaient s’y faire connaître au coin d’une rue, et certains étaient vraiment talentueux ! On a dîné d’une crêpe dans un stand dans une rue tenu par un Français que Julia connaissait, et c’était délicieux ! On a continué à marcher avant de faire un arrêt crème glacée chez Freddo, question de déguster des sundaes au dulce de leche et à la pie de limon. Parce que les Argentins ne se spécialisent pas seulement en viandes, vins et pâtes : ils ont aussi une belle tradition de divine crème glacée !

Après quelques heures de marche dans San Telmo, on a été se prendre des Subway en prévision du souper puis on est revenus chez Sergio à bord des métros tout neufs. C’est un peu triste, parce que des wagons ultra-modernes ont remplacé l’an dernier les vieux wagons de métro qui dataient du début des années 1900 et qui étaient toujours en service ! Au moins je l’avais pris lors de ma visite à BA en 2006 ! En arrivant chez Sergio, on a fait nos sacs et on a jasé longuement avec lui en buvant du maté ! Toute bonne chose ayant une fin, on a dû à regret se diriger vers la gare en début de soirée, parce qu’on partait pour Cordoba, au centre de l’Argentine. On a fait provision de cochonneries avant le trajet (les smarties locaux – les Rocklets – pour Mémé, et des alfajores pour moi), puis on s’est endormi en sortant de BA… Décidément, on a adoré cette ville, c’était vraiment un endroit extraordinaire !! On va assurément y revenir !!


À bientôt !!

lundi 23 décembre 2013

Buenos Aires, partie I

Rebonjour!

Je vous avais laissés à la sortie du traversier, juste avant de se rendre chez une amie (Julia) qui étudiait avec François à Québec! Elle habite dans un beau quartier de Buenos Aires, tout près d'une grande rue animée et d'un parc. Son appartement est génial, elle y habite avec 4 colocs espagnols aussi en échange! On n’est pas restés très longtemps à l'appartement puisqu'on était déjà un peu en retard pour un souper de parilla (barbecue) qu'elle avait organisé avec des amis! En fait, on a eu la chance de voir Julia juste avant qu'elle reparte chez ses parents en Suisse, donc elle avait organisé plein de repas avec ses amis. Le restaurant (plutôt connu à Buenos Aires aka BA) était situé dans Palermo, un quartier branché. Buenos a plein de quartiers (c'est une ville immense) qui ont tous un petit quelque chose de différent. Le souper a été bien agréable, à alterner entre l'anglais, le français et l'espagnol, et le repas était succulent! Je ne suis pas une grande amatrice de gros steaks mais sérieusement, la viande argentine ferait hésiter un végétarien invétéré! Sous les conseils de Julia qui était allée au même resto deux semaines plus tôt, beaucoup (dont nous) se sont gâtés avec une immense assiette avec plein d'accompagnements! Le tout pour 8$, c'est cher pour l'Amérique du Sud (enfin, pour l’Argentine) mais rien en ce qui a trait au rapport qualité-prix! Par contre, Julia nous a fait remarquer que les prix avaient augmentés depuis la fois dernière fois où elle était venue! Tout le monde a renchéri en disant qu'en quelques mois, ils avaient assisté à 2 ou 3 augmentations des tarifs d'autobus! Le gouvernement argentin, toujours dans sa lignée de choix économiques intelligents, soutient (à tort) que l'inflation est de 10%, alors qu’elle serait en réalité plus près de 25%!! Les prix n’arrêtent donc pas de monter! Et bien sûr, le salaire de la population n'augmente pas autant, ce qui mène à une augmentation de la grogne... Durant notre court passage en Argentine, il y a d’ailleurs eu les policiers et des compagnies de bus qui ont fait la grève...

Après le resto, Julia a proposé qu'on aille dans un bar. Parlermo est justement un excellent quartier pour sortir, les bars ne manquent pas et rivalisent d’originalité pour attirer leurs clients! Comme on était plusieurs, on s'est fait aborder dans la rue par un employé d’un bar qui nous offrait une bouteille de champagne si on choisissait leur bar. Julia disait que ça arrivait souvent, et que parfois c'est possible de faire bar après bar et uniquement recevoir des verres gratuits! Malheureusement, on était mardi alors personne ne nous a abordé après qu'on soit sortis dudit bar (et bu ladite bouteille de champagne). On a pris une bière dans un autre bar, puis on a attendu l'autobus qui n'arrivait pas en grelottant (parce qu’il faisait encore frisquet la nuit)!

Le lendemain on s'est levés tard à cause de la soirée de la veille, puis on est partis avec Julia pour aller échanger notre argent US en pesos argentins. Elle connaissait un bureau de change qui avait souvent des bons taux, et c'est plus sécuritaire de changer l'argent dans un bureau de change (qui est tout de même illégal) que dans la rue. On était contents parce qu'on a pu avoir un bon taux, et on a bien vérifié qu'on ne nous avait pas refilé de faux billets (c'est fréquent)! On s'est arrêtés dans un petit café pour déjeuner et on a pu observer la lenteur (ou l'absence de presse, c'est selon...) argentine! Pour recevoir 3 petits croissants, 1 café et 1 verre de jus chaque, ça a dû prendre 30 minutes! Julia disait que c'est toujours comme ça: pour quelque chose qui prendrait 1h à faire au Québec, il faut prévoir une demi-journée ici! Ce n'est pas forcément négatif, ça apprend à être zen avec le temps!

On est revenus à l'appartement pour déposer notre liasse d'argent, seulement pour tomber en plein drame : la femme de ménage est là et appelle la propriétaire de l'appartement (qui vit en Espagne) pour lui dire que 10 personnes dorment dans l'appart. C'est faux, on était 6 à ce moment-là et nous on restait seulement deux nuits. Tout le monde s'engueulait (sauf nous deux, tétanisés dans le salon) et ça a explosé quand elle a dit qu'en plus la toilette était bouchée, que c'était quelque chose de rarissime donc ça voulait dire que quelqu'un avait mis de la nourriture à l'intérieur et que maintenant il faudrait changer la toilette au complet et que ça coûterait cher...! On est allés chercher un débouche-toilette chez le concierge et ça a réglé le problème, puis ils ont envoyé des photos de l'appartement à la proprio en Espagne pour lui montrer que l'appartement était en bon état et qu'elle n'avait pas à stresser. Tout a fini par se calmer!

Pour une partie de l'après-midi, on est partis explorer un peu la ville avec Julia. On a marché le long de Santa Fe, une immense rue commerçante agitée qui ressemble à un mélange entre Paris et Barcelone. La majorité des édifices à Buenos ont un style "européen", construit fin 19ème siècle début 20ème. Ce qui ajoute au "wow" constant, c'est la présence de grands arbres (souvent des platanes, avec une écorce qui ressemble au motif armée, il y en avait partout en Espagne) et d'arbres en fleurs! Ça donne envie de prendre en photo chaque coin de rue! Inutile de vous dire qu’on a adoré Buenos Aires : c’est assurément la plus belle grande capitale d’Amérique du Sud, et l’une des villes au monde où on ne serait pas mécontents d’habiter!

La rue Santa Fe traverse la rue 9 de Julio, qui serait l’avenue la plus large du monde. On y a compté 22 voies! Cette même rue est aussi très représentative de Buenos Aires avec un grand obélisque en son centre, avec en arrière-plan une image géante d’Eva Peron peinte sur un édifice. Vous connaissez Eva Peron? C’est une fille issue de la campagne d’une famille pauvre, qui a décidé de venir à Buenos Aires pour tenter sa chance en tant qu’actrice. Elle y a rencontré Juan Peron, un colonel qui est devenu président de l’Argentine, et ils se sont mariés. Elle a contribué à l’élection de son mari et est même devenue plus populaire que lui lors de son mandat, représentant la fille modeste qui est près des gens. Elle a créé plein de fondations pour venir en aide aux démunis et a aidé à mettre sur pied des programmes sociaux. Evita (comme on la surnommait), la femme la plus aimée (et peut-être la plus influente à l’époque) d’Argentine est encore de nos jours une idole!

On s'est ensuite rendus à la gare de train, à l'architecture magnifique (bien sûr) parce que François et moi on voulait prendre le train vers Rosario, une ville à quelques heures au nord de BA, quelques jours plus tard. L’Argentine est l’un des quelques pays en Amérique du Sud à avoir encore un système de trains de passagers fonctionnel, et le tronçon BA-Rosario était l’un des rares trajets en Amérique du Sud qu’on comptait parcourir en train! En plus, le trajet est deux fois plus long qu'en bus (donc on peut le faire de nuit) et c'est incroyablement moins cher! C'est exactement dans nos goûts ça! On va voir le monsieur pour s'informer un peu:

- Nous les amateurs de train : À quelle heure sont les trains pour Rosario?
- Monsieur de la gare: À 20h, mais il n'y a pas de places disponibles aujourd’hui
- Nous les amateurs de train: et pour dimanche?
- Monsieur qui détruit nos rêves: non il n'y a pas de places avant le 20 février. Pour partir début décembre il aurait fallu réserver en octobre!

Sérieusement???? Mais qui peut réserver si longtemps d'avance un trajet de train qu'on peut faire en 4h en bus?! En apprenant notre mésaventure, Julia s’est esclaffée : « Ça, ça n’arrive qu’en Argentine haha! »

Notre visite avec Julia s’est continuée vers la rue Florida, une grande rue piétonne. Mis à part les changeurs au noir qui hurlent ouvertement « cambio, dolares, cambio », il y a plein de kiosques au milieu de la rue qui vendent de tout, dont plein d’items à l’effigie de Mafalda! Juste avant qu’on arrive à la Plaza de Mayo (le cœur symbolique du pays, qui représente l’indépendance d’Argentine), Julia s’est rendue compte qu’on était mardi 15h30, soit juste au moment où les « abuelas de la Plaza de Mayo entrent en scène. Les abuelas (grands-mères) sont la figure de proue du mouvement qui cherche à mettre en lumière les déboires de la dictature militaires… Elles réclament que la lumière soit faite sur les disparitions forcées, qui impliquent souvent dans leur cas un proche. En gros, durant la dictature, les sbires de la junte militaire venaient chercher leurs opposants chez eux pour les « interroger », disaient à leur famille qu’ils reviendraient juste après, mais finalement ils ne revenaient pas et personne n’avait de nouvelles…  Il y a aussi eu plusieurs jeunes enfants qui ont été volés et remis à des membres de la dictature qui se sont exilés à l’étranger à la fin de la dictature. Les grands-mères recherchent donc leurs enfants et leurs petits-enfants. Et le plus beau, c’est que leurs efforts finissent par payer et que ça marche parfois! Bref, depuis 1977, elles marchent chaque semaine à la place de Mai pour faire avancer leur cause et s’assurer que les disparus ne soient pas oubliés! Elles marchent en rond autour de la sculpture centrale et nomment les noms de tous ceux qui sont portés disparus. Bref, c’était une belle et émouvante expérience, typique de l’Argentine!

Comme on avait rendez-vous bientôt avec deux amis de Julia, on a marché dans le quartier San Telmo, un quartier un peu bohème assez mignon! On est allés dans un petit café bien agréable où on a enfin pu manger des sandwichs bien ordinaires après 45 minutes d’absence de service aux tables… On a aussi goûté à un submarino, un verre de lait chaud dans lequel tu plonges un morceau de chocolat. On vous avait dit que BA avait été un concentré de soupers d’amis? He bien après le café, on s’est dirigés vers l’appartement de Julia, où il y aurait un souper avec ses colocs et deux autres de ses amis. En plus, François connaissait les deux amis en question (Tania et Hernan), puisqu’il les connaissait via la simulation hispanophone de l’Organisation des États américains à laquelle il avait participé l’an dernier! Finalement, on a commandé de la pizza et quelques-uns sont allés acheter bière, vin et cidre à se mettre sous la dent en attendant. La soirée a été bien agréable et drôle!

On s’est levés tard, mais à temps pour dîner car on avait rendez-vous avec une amie de Québec (Rocio) qui vient de Buenos Aires! Elle nous avait conviés à une pizzeria classique argentine, c’est-à-dire pour manger une pizza de 5 cm d’épais! Le restaurant (El Cuartito, pour info) était une institution, ouverte depuis 65 ans je crois, et attire les travailleurs des bureaux environnants qui viennent manger quelques pointes debout devant un comptoir! Au resto, on a aussi goûté à deux spécialités de BA : le soda en bouteille-pression et le faine. Le soda en bouteille est en fait une bouteille d’eau pétillante avec un bouton pressoir, comme ça tout le monde peut se servir. C’est le fun, mais pas trop efficace, parce que la pression finit par se perdre et il y a toujours plein de soda qui reste dans le fond de la bouteille… Et le faine, c’est un genre de pâte de farine de pois chiche que tu manges froide avec la pizza… Honnêtement… on a pas vraiment trippé. Ça doit être un goût acquis… Durant le repas, Rocio nous a parlé d’un spectacle typique de BA qu’elle allait voir avec sa famille le soir-même. Sa description du spectacle nous tentait alors on s’est tous rendus à la salle de spectacle pour s’acheter deux billets! Pour une fois qu’on a réussi à aller voir une pièce! On essaie souvent d’aller voir des activités culturelles dans les beaux théâtres des villes qu’on visite, mais on a jamais de chance : c’est fermé pour l’été, c’est en rénovation, il n’y a plus de places ou il n’y a pas de spectacle pendant qu’on est là… Bref, on était bien contents de pouvoir y aller le soir!

La salle de spectacle était à côté d’une grosse attraction de Buenos Aires : le cimetière de la Recoleta. On a dit au revoir à Rocio puis François et moi on est allés le visiter. C’est un cimetière assez grand, presque uniquement composé de mausolées, semblable au cimetière Père Lachaise. On a déambulé dans le dédale de mausolées, tous assez impressionnants, passant d’une ancienne sépulture en décrépitude à un temple gréco-romain flambant neuf. Quoique macabre, c’est vraiment intéressant! Il y a aussi plein de minous qui se promènent entre les tombes et les arbres! Et on y trouve aussi la tombe d’Evita, un mausolée sans prétention aucune semblable à n’importe quel autre (sauf pour les gerbes de fleurs qu’on y trouve en permanence). Modeste dans la vie comme dans la mort…


On est revenus en marchant jusque chez Julia, avec qui on a jasé un peu avant de partir avec elle en autobus, elle vers l’aéroport, nous à l’appartement d’un ami chez qui on allait passer les deux nuit suivantes. Voir Julia faire ses adieux en pleurant à ses colocs nous a rappelé que la fin du voyage s’approchait aussi pour nous! Par contre, durant les 5 jours qu’on a passés à Buenos Aires, on n’avait pas l’impression d’être en voyage tellement on voyait des amis! On se serait cru déjà à Québec ou à Montréal!

dimanche 22 décembre 2013

Colonia del Sacramento

Rebonjour! C'est MP!

Notre troisième et dernière destination en Uruguay (petit pays direz-vous) s'annonçait très jolie selon ce que François m'en avait dit! Colonia est une petite ville... coloniale! La dizaine de rues nous séparant du centre à partir de la gare était déjà mignonne avec des rues en "cobblestone"des petites maisons en rangée et de grands arbres! Ça fittait bien dans notre humeur de prendre le voyage de façon plus relax! Et chose rarissime, on avait réservé une chambre dans l'hostel de la même "chaîne"(limitée à l'Uruguay haha) que celui à Montevideo. L'hostel était très bien, même mieux que le précédent, et notre chambre était sur une petite mezzanine, bien mignonne! Et les employés étaient des plus gentils (et nous flattaient dans le sens du poil en nous félicitant pour notre espagnol, qui est revenu étonnament vite après le Brésil).

Comme Colonia était notre dernière ville d'Uruguay, il fallait calculer nos finances pour ne pas rester avec des pesos uruguayens. On avait donc un budget restreint pour se nourrir. Après avoir magasiné les options dans tous les restaurants de la rue principale, notre choix est naturellement tombé sur le buffet à volonté de pizzas au mozzarella! Pour 8$, c'est ce qui allait nous remplir le plus! On a donc engouffré pizza après pizza, et probablement une tentative du patron pour réussir à nous remplir plus rapidement voyant nos estomacs sans fond, les pizzas au fromage se sont transformées en pizza avec autres condiments en plus: tu parles d'une aubaine! En plus on était aux premières loges pour observer les gens se déplacer en voiturettes de golf... He oui, pour une raison inexpliquée, c'est la mode ici pour les visiteurs de louer un véhicule électrique et de se promener avecdans les rues...!

Complètement pleins, on a entrepris notre visite du centre historique. C'est une vieille-ville assez petite mais très joliet bien fleurie, fondéà l'origine par les Portugais (on pouvait noter un ressemblance avec Paraty). Après la classique place centrale, il y avait l'ancien fort, qui n'est pas des plus impressionnants dû à sa petite taille. À l'époque, il servait à se défendre contre les Espagnols ou les Portugais, qui s'attaquaient à tour de rôle pour reprendre le contrôle de ce côté du Rio de la Plata. De nos jours, il n'en reste qu'un pan de mur, une enceinte et un pont-levis au-dessus d'une petite douve. On a longé le mur jusqu'à une petite place où deux bancs regardaient la rivière d'une couleur brune à rendre jalouse l'Amazone. On y est restés un bon moment à jaser, jusqu'à ce que le soleil trop fort nous force à partir. Puis, on a continué à déambuler dans les petites rues jusqu'au phare, dans lequel François-le-bébé gâté a voulu monter malgré nos maigres réserves en pesos. Je dois tout de même avouer que la vue était jolie!

On a continué à marcher sur le boardwalk et dans la marina, en se disant qu'on reviendrait plus tard pour voir le coucher de soleil. D'ici là, on avait une mission: sortir de l'argent US des guichets automatiques de Colonia en prévision de notre passage en Argentine. Pourquoi? Bonne question! C'est ici qu'entre en scène Mémé l'économiste qui va vous vulgariser le sujet au meilleur de ses compétences, c'est-à-dire aucune. L'Argentine va mal économiquement. Ok c'est ça depuis les années 60, mais la situation est pire depuis 2001, où il y a eu un crash terrible au Brésil qui a frappé fort en Argentine. Et depuis que Kirchner(enfin Kirchner femme, son mari président avant elle a bien stabilisé l'économie au contraire), ses choix économiques font que le peso argentin est très instable. Entre autre pour contrer l'inflation faramineuse, elle a décidé de fixer un taux officiel du peso par rapport au $US. Comme la population n'a pas confiance en la valeur du peso, legens ont commencé à accumuler les $US. Ça n'a pas plu au gouvernement qui a interdit l'achat de $US par les Argentins. Au final, il y a un marché noir du dollar qui s'est développé, qui lui est en fait au taux réel par rapport aumarché. Selon le taux officiel, 1$US = 6 à 7 pesos. Selon la "taza blue" (le marc noir)1$US = 9 à 10 pesos. Ça fait quand même une bonne différence! Bref, ce qui est intelligent à faire pour un touriste, c'est de rentrer en Argentine avec plein de $US et les faire échanger au taux non-officiel. Il fallait donc qu'on sorte de l'argent américain avant de passer en Argentine. Heureusement, l'Uruguay est un pays assez permissif en terme de politique monétaire, et on a donc le choix entre des pesos uruguayens ou des $US quand on sort de l'argent au guichet.Cette possibilité plait aussi beaucoup aux Argentins de BuenosAires qui viennent par centaines à Colonia la fin de semainepour remplir des sacs d'argent US!!! Bref, on devait trouver un guichet qui nous donnerait les précieux billets! On se croyait revenus en Ouzbékistan!! On a fait le tour de toutes les banques de la ville. Soit ils n'acceptaient pas les cartes étrangères, soit ilne restait plus d'argent! On a laissé tomber notre combat le temps d'aller regarder le coucher de soleil assis sur une roche devant la rivière! C'est une rivière mais elle est tellement large qu'on croirait qu'il s'agit de la mer! Buenos Aires est juste de l'autre côté, à environ une heure de traversier. Je grelottais comme une bonne face au vent du large alors on est partis pas trop longtemps après la chute du soleil (c'est ça l'expression en espagnol: "el sol cae", "le soleil tombe", poétique non?). Avec peu d'espoir, on s'est arrêtés dans une banque où il y avait une trop longue file pour qu'on y aille avant, et victoire, on  pu sortirles 900$ providentiels (par coup de 300$, les banques veulent quand même se faire un bon profit!)! Et c'est ce qui a conclu notre soirée, il faut dire que le soleil s'est couché à 21:30!Finalement on a même pas soupé, encore rassasiés par notre gargantuesque repas du midi!

Le lendemain, on s'est fait réveiller par les hurlements d'un client dans la cour arrière (c'était l'Anglais qu'on avait rencontré à l'hostel à Montevideo finalement) qui poussait des "Alfie?Alfie! Are you there?? Can you hear me Alfie?" sur Skype. On avait tous hâte que Alfie réponde...

On a déjeuné avec un Allemand au français impeccable,journaliste pour Reuters, vraiment sympathique! On chialait sur le système monétaire argentin et on lui racontait que c'était la même histoire en Ouzbékistan. Il était super intéressé par notre voyage dans les Stans et ce qu'on y avait fait; on a fini par comprendre qu'il était allé faire un tour d'Asie centrale en vélo!

Notre plan pour la journée était de marcher le long du bord de rivière jusqu'à un autre village où il y a les ruines d'un stade de corrida. La ballade était bien, parsemée de jolis points de vue et d'exerciseurs publics avelesquels je me suis amusée un certain temps jusqu'à ce que je me détruise un tibia... Le village à la fin était un ancien complexe touristique construit dans les années 1900 par un Espagnol, mais dont il ne reste maintenant que les vestiges des beaux bâtiments. On est revenus tranquillement vers Colonia, juste à temps pour manger. Il faut dire que depuis l'Uruguay, on a adopté leur heure des repas: on dîne vers 14-15h et on soupe vers 20-21h!

On est retournés à l'hôtel le temps de prendre nos bagages, on a sorti encore de l'argent US au cas où, puis on est partis vers le port, après notre achat de 14 paquets de Chiclets pour écouler notre argent! Encore un pays où on a réussi à sortir sans aucunemonnaie locale! D'ailleurs, on compte créer l'indice économique Chiclets, qui, à la manière de l'indice BigMaC, permet au voyageur de comparer le coût de la vie entre les destinationsvoyage!

Le port flambant-neuf de Colonia est très bien organisé, on passe les douanes d'Urguay et d'Argentine en même temps, juste avant la salle d'embarquement! Le bateau était bien, quoique pas trop enchanteur avec ses sièges d'avion et l'interdiction de sortir sur les ponts... Aussi, il y avait une télévision qui présentait les vidéoclips les plus explicites jamais conçus...

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L'hypersexualisation en Amérique du Sud

L'utilisation sexuelle de l'image de la femme est omniprésent en Amérique du Sud:
- Chaque publicité ou presque contient du sexe, genre que c'est une secrétaire cochonne qui propose un forfait de cellulaire(comme dans le métro à Medellin, en Colombie)
- Principalement en Bolivie et Pérou (des pays abritant pourtant une bonne population autochtone relativement prude et conservatrice)presque chaque magasin avait son calendrier avec des photos de filles sexy
- Les maillots de bain brésiliens... L'endroit pour voir le plus de fesses par km carré!
- Chaque kiosque de journaux a plusieurs rangées de Playboy(ou l'équivalent plus hardcore) à la hauteur des yeux!
- Les Colombiennes sont reconnues pour leur beauté... qui est malheureusement souvent siliconée: augmentation mammaire, implants fessiers... Et il paraît que recevoir une chirurgie esthétique du nez lors de la grande fête organisée pour les 15 ans des filles est un cadeau populaire!
Je sais pas si c'est une conséquence du machisme mais la sexualité semble moins tabou ici!
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Le traversier qu'on a pris était moins cher que la plus grande des compagnies. On a compris pourquoi: plutôt que de nous laisser au port principal, on s'est ramassés dans un autre plus loin. On a marché un peu sans arriver à se retrouver sur la carte alors on a demandé l'aide de deux Argentins. Ils étaient vraiment gentils, nous ont fait du change pour l'autobus (et onrefusé de prendre notre argent en insistant pour payer). On pensait se rendre chez notre amie Julia à pied mais comme on n'était pas descendus à l'endroit prévu, on n'avait pas le choix. En effet, on se trouvait dans "la Boca", le quartier le moins sécuritaire de Buenos Aires, là où il ne faut jamais aller sauf dans le coin des attractions touristiques! On ne trouvait pas que ça avait l'air si pire, mais on a quand même pris le bus et on s'est rendus sans problème chez notre amie Julia qui nous hébergeait pour les 2 prochaine nuits!

La belle Buenos Aires pour la prochaine fois!