dimanche 1 décembre 2013

Rio de Janeiro

Oi! C'est encore François!

À notre arrivée à Rio, on était un peu crevés de notre mauvaise "nuit" de vol... En plus, une partie de nous n'avait pas envie de faire connaissance avec la criminalité qui hante toujours un peu Rio et la nécessité d'être très alerte que ça suppose. Ça aussi, c'est quelque chose qui tire beaucoup de jus en voyage, notamment quand on arrive dans une nouvelle ville qu'on sait plus ou moins sûre: toujours faire attention, surveiller son environnement immédiat, vérifier que les sacs et nos poches sont inaccessibles aux mains baladeuses, s'informer et se contre-informer quant à savoir si le trajet qu'on compte faire jusqu'à l'auberge de jeunesse avec nos gros backpacks + passeport + tout notre argent est sécuritaire, être sur le qui-vive et être prêts à réagir rapidement s'il se passe quelque chose qui pourrait affecter notre sécurité (genre changer de trottoir parce qu'on aperçoit des sans-abris s'engueuler un peu plus loin, ou changer de rue parce qu'on s'aperçoit soudainement que la faune qui fréquente l'endroit nous inspire nettement moins confiance,  etc).... Dans les grandes villes d'un pays comme le Brésil, et en particulier dans des mégalopoles comme Rio, où la sécurité n'est jamais entièrement assurée, ça devient rapidement très fatigant... On est peut-être paranos, mais, jusqu'à date (et on touche du bois), on ne s'est rien fait voler (sauf un paquet de gomme à Potosi), alors que la plupart des voyageurs en Amérique latine ont au moins une histoire de vol "grave" à raconter (appareil-photo, cellulaire, sac à dos, argent, passeport...) Cela dit, on s'entend que nos précautions visent surtout le vol à l'arraché (i.e. le vol opportuniste d'objets laissés sans surveillance ou facilement accessibles) et qu'on ne peut pas vraiment prévenir ni réagir face à un vol à main armée, qui peut survenir n'importe où  même si on ne fréquente que les bons quartiers ou qu'on limite nos déplacements nocturnes (ça fait baisser le risque, mais il existe néanmoins toujours). Tout ça pour dire que la criminalité, ça gosse! Ça nous fait aussi réaliser qu'on est bien chanceux de vivre dans un pays aussi sûr que le Canada, parce qu'il y a bien des endroits dans le monde où la sécurité est vraiment une préoccupation quotidienne pour les gens...

On s'est finalement décidés à plonger dans l'inconnu et, après avoir vérifié qu'on pouvait marcher de l'aéroport à la station de métro la plus proche sans problèmes, on est partis. Comme je vous disais dans l'entrée précédente, le vieil aéroport de Rio est situé tout près du centre-ville, qu'on devait traverser pour se rendre à la station. Il n'y avait pas grand'monde (i.e. pratiquement personne) parce que nous étions samedi et qu'en Amérique du Sud, les centre-villes sont déserts la fin de semaine... C'est quelque chose de dur à comprendre pour un Nord-Américain, tout de même: peut-on imaginer le centre-ville de Montréal désert un samedi? Ou se promener dans des rues vides sur l'île de Manhattan la fin de semaine? En tout cas... L'architecture du centre-ville de Rio était plutôt jolie, avec de vieux bâtiments, mais on s'en est plutôt tenus aux grands axes, là où il y avait du monde!

On a ensuite pris le métro (très efficace et moderne, le premier qu'on prenait depuis Medellin en Colombie) jusqu'au quartier Botafogo. Rio est très étendue: grosso modo, au sud du centre se concentrent la plupart des quartiers intéressants et des attractions (sauf le Christ rédempteur): plages, quartiers d'Ipanema et de Copacabana, pain de sucre, lagune, jardin botanique... Botafogo est un quartier de classe moyenne-haute entre le centre et les plages. On y allait parce qu'on avait lu que l'ambiance y était très bien et que beaucoup d'hostels y avaient pignon sur rue. C'est un quartier qu'on a d'emblée adoré, avec ses vieilles maisons colorées, ses petits cafés et restos, ses beaux arbres et son atmosphère relax. Et ici, au moins, il y avait plein de monde! Par contre, trouver une auberge ne fut pas facile. En arrivant à la première qu'on a essayée, située au bout d'une allée tranquille, on s'est fait dire que c'était plein et qu'on risquait d'avoir de la misère à trouver quelque chose dans le coin. Le responsable? L'ignoble congé férié de la veille qui transformait la fin de semaine en un long week-end de 3 jours! Et bien sûr, Rio est une destination de choix pour les Brésiliens des villes avoisinantes! Comme de fait, on a dû faire au moins 6 autres auberges avant d'en trouver une qui avait encore de la place en dortoir (et encore, il ne restait que quelques places...) N'oublions pas non plus que, dans une logique capitaliste, long congé = hausse des prix de l'hébergement! Cette nuit-là, on a payé 25$ par personne pour dormir dans un dortoir! Vous réalisez que ce sont les mêmes prix qu'on vous demanderait à Montréal ou à Québec en auberge de jeunesse? On vous a déjà dit que c'était cher, le Brésil? Au moins, on avait le déjeûner-buffet compris pour ce prix-là (c'est toujours compris dans les hostels du Brésil, ce qui est une excellente chose), et aussi un caipirinha gratuit (i.e. le cocktail brésilien typique, soit du rhum blanc, du jus de canne à sucre et de la lime avec des glaçcons). On s'est par contre empressés de réserver les 2 nuits suivantes à la première auberge de jeunesse qu'on avait visité, parce que c'était nettement moins cher là-bas pour tout aussi bien!

L'après-midi était déjà bien entamé (15h30) mais il faisait très beau: pourquoi ne pas aller visiter le Pain de sucre, question d'avoir de belles vues sur la ville? Comme ce n'était pas loin de l'hostel, on a donc marché 20 minutes avant de faire la file 40 minutes avec tous les touristes qui venaient aussi faire cette attraction principale de Rio. En effet, avec le Christ rédempteur que tout le monde connaît, l'autre grand attrait mondialement connu de la ville est la petite montagne rocheuse appelée Pain de sucre qui s'élève face à la mer et donne un point de vue magnifique sur tout Rio! On s'y rend en téléphérique, avec un premier arrêt à une colline avant d'arriver au Pain de sucre en tant que tel. Parce qu'il faisait chaud (35 degrés, sans ombre) et qu'on avait une petite fringale, j'ai été nous acheter des popsicles au dulce de leche (miam) à un vendeur ambulant pas loin, où je me suis fait aider avec mon portugais boboche (et vaguement cruiser aussi) par 3 filles qui étudiaient en médecine et qui pratiquaient leur anglais avec moi. Le vendeur ambulant a fait rire tout le monde en me disant que les filles étaient de bons partis pour moi parce qu'elles avaient un futur radieux en médecine, mais je n'ai pas eu le coeur de répondre que c'était aussi le cas avec la jolie brunette avec qui je voyage depuis 4 mois maintenant et qui m'attendait (moi mais surtout son popsicle) dans la file d'attente en me regardant avec des gros yeux et un air suspicieux! Haha!

Après avoir encore une fois réussi à payer le prix étudiant malgré le fait que nos cartes étudiantes de l'Université Laval sont expirées depuis mai dernier (on ne se sent quand même pas mal parce qu'on va redevenir officiellement étudiants dès janvier), on est grimpés avec plein de monde dans le téléphérique. Dès le premier arrêt, on avait déjà des vues époustouflantes sur la ville! Autant vous le dire tout de suite: Rio n'est pas surnommée "la Cidade Maravilohsa" ("la ville merveilleuse") pour rien! Comme tant d'autres avant nous, on a vite succombé aux charmes de ce qui est assurément l'une des plus belles grandes villes d'Amérique du Sud. Rio est en effet une ville de toute beauté, et du haut du Pain de sucre, on le voit peut-être encore mieux qu'ailleurs. Sise tout autour d'une large baie irrégulière parsemée d'anses, de pointes et d'îles, Rio s'est développée entre les petites montagnes abruptes couvertes de jungle qui dominent le paysage de la région. Comme si le spectacle montagnes verdoyantes-mer bleutée n'était pas suffisant, la nature a aussi cru bon de jeter partout dans les alentours de longues plages de sable blond séparées entre elles par des pointes rocheuses, de même qu'une grande lagune naturelle au centre de la ville. Ajoutez à ce qui précède un mélange harmonieux d'édifices anciens et modernes, de gratte-ciels et de vieilles demeures, le tout entrecoupées de rues remplies de grands arbres matures, et vous avez devant vous Rio. Même les favelas, ces quartiers pauvres construits n'importe comment sur les plus mauvais terrains (i.e. à flanc de montagne), ajoutent quelque chose au paysage: plusieurs possèdent des maisons bien colorées qui donnent de l'éclat à un panorama déjà bien joli. Du haut de sa montagne face au Pain de Sucre, le Christ rédempteur a de quoi être fier: il veille sur la mégalopole la plus désirable du Brésil! Sérieusement, en termes de beauté et pour un taille similaire, Rio de Janeiro n'a qu'une rivale parmi les grandes villes qu'on a déjà visité: Hong Kong, à laquelle elle ressemble d'ailleurs étrangement (il y a plus d'îles à Hong Kong et davantage de gratte-ciels, mais autrement les similarités sont grandes). Bref, tout ça pour vous dire qu'on a passé quelques heures à marcher et à s'émerveiller des points de vue en haut du Pain de sucre. Bon, beaucoup de temps là-dessus a aussi été passé à faire la file pour monter dans les téléphériques: il y avait pas mal de monde! En tout cas, quand on est revenus sur la rue, il faisait déjà nuit.

On avait marché les 20 minutes nécessaires à l'aller pour se rendre à la station d'embarquement du Pain de sucre, et on s'est d'abord dit qu'on reviendrait à pied aussi parce que ce n'était pas loin. Après 100 mètres, on a vu un arrêt d'autobus et Mémé a eu le bon sens de me convaincre de revenir en bus question de "ne pas faire exprès" côté crime, parce qu'il n'y avait pas tant de monde que ça dans la rue. On a bien fait, mettons. Quelques minutes après être partis, le bus s'est arrêté pour laisser monter en trombe un couple avec leur enfant dans une poussette, poursuivi par un groupe de jeunes (12-14 ans) des favelas (visiblement), qui prenait plaisir à harasser et à narguer les piétons sur le trottoir en buvant de la bière. Quelques-uns de ces délinquants-en-herbe sont aussi montés dans le bus en pourchassant le couple malchanceux, ils ont pris leurs aises à l'arrière du bus et l'un d'entre eux s'est rapidement mis à gosser Mémé pour qu'elle leur donne notre bouteille d'eau. Devant le refus poli mais très ferme de Mémé, il a insisté encore, tellement qu'on a finalement changé de siège pour qu'ils nous laissent tranquille. Ils sont finalement descendus quelques coins de rue plus loin (sans payer), tout en continuant de taper dans les vitres de l'autobus de l'extérieur pour gosser les passagers. Quoique stressante parce que le comportement de ces wannabe-voyous demeurait imprévisible, cette expérience plutôt désagréable ne nous a jamais vraiment mis en danger (enfin, c'est notre impression). Après tout, on n'avait affaire qu'à des pré-ados ou à de tout jeunes ados en mal d'attention et de confiance en eux. N'empêche, si c'est ça leur comportement à 13 ans, on se demande bien ce que ça va donner à 20 ans, dans l'environnement stérile d'une favela où le désoeuvrement et la pauvreté désigne la délinquance comme l'une des seules perspectives d'avenir, surtout dans une société aussi inégale que le Brésil... En tout cas, au moment de descendre de l'autobus, une Brésilienne a tenu à féliciter Mémé de son sang-froid face au ti-coune qui voulait lui prendre sa bouteille d'eau!

On vous a déjà dit (et redit) que le Brésil, c'est cher. À Rio, dans les petits restos, 5$ ne parvient qu'à te donner de la junk-food grasse et sans légumes (alors qu'en Colombie, pays modérément cher, ou même au Chili, tu as un excellent plat pour le même prix), et il faut allonger 7-8$, idéalement 10$, pour avoir quelque chose de pertinent. Manger 2 fois par jour pour 10$ grève donc rapidement un budget de backpacker! Aussi, on s'est donc dit qu'il fallait trouver des alternatives, et l'une d'entre elles s'est imposée comme une évidence au détour d'une publicité: le Subway et son spécial "bon marché du jour" à 3$! Vous nous direz (avec raison) que ce n'est pas de la grande gastronomie, mais entre un sandwich Subway rempli de légumes à 3$ et un hamburger gras à 5$ contenant une feuille de laitue pour unique verdure, le premier nous apparaissait gagnant à tous points de vue! Durant notre séjour à Rio (puis à Paraty et à Foz do Iguaçu ensuite), on s'est donc laissés aller dans le Subway au moins une fois par jour (ils pourraient commanditer notre voyage, tiens, ce serait une bonne idée ça!). Après le souper, on est revenus à l'hostel pour profiter de notre caipirinha gratuit et après un moment, on s'est couchés, épuisés par notre longue journée.

Notre premier geste le lendemain fut de se gaver dans le déjeûner-buffet! Fait intéressant: les Brésiliens mangent des cakes le matin, il y en a tout le temps à mon plus grand bonheur! On a jasé tout le long du déjeûner avec un gentil Chilien qui faisait du commerce à Rio. L'auberge était d'ailleurs pleine d'Argentins, en plus du Chilien: c'était un plaisir de parler et d'entendre de l'espagnol! À noter qu'on comprend nettement mieux le portugais du Sud du Brésil que du nord, et que les Brésiliens du Sud nous comprennent mieux quand on parle en portugnol (i.e l'espagnol mâtiné des quelques mots de portugais qu'on connait) que ceux du nord. On ne sait pas si c'est parce qu'on s'est fait l'oreille, ou si les Brésiliens parlent plus clairement ici, mais c'est de loin moins pire qu'à notre premier contact avec la langue à Tabatinga, en Amazonie! Par contre, même si c'était moins pire, reste que le portugais n'est définitivement pas une langue dont on est tombés amoureux...

Alors qu'il faisait beau et chaud la veille et qu'on avait cru bon poster sur Facebook la température actuelle à Rio pour railler gentiment nos amis aux prises avec la froideur de l'automne québécois, l'ironie du sort a voulu, comme pour nous punir de notre arrogance, que la journée qui s'annonçait soit grise, pluvieuse et fraîche (18 degrés, à Rio!)! C'est donc munis d'un parapluie (et d'une bonne dose d'humilité!) qu'on s'est lancés dans les rues de Rio! Auparavant, on a d'abord changé d'hostel en revenant au premier qu'on avait visité la veille. On a d'abord visité le quartier Botafogo le long des belles avenues pleines d'arbres, des cafés, des petits restos bobos, des épiceries fines, des immeubles modernes et des belles demeures. À un certain point, au coin d'une rue, une éclaircie entre les édifices nous a dévoilé une jolie favela aux maisons colorées perchée sur les hauteurs et accessible par un genre d'ascenseur externe (style Valparaiso). Une dame bien avenante s'est arrêtée en souriant en nous voyant pour nous dire qu'il fallait qu'on visite son quartier (la favela) pour voir un côté bien différent de Rio (et aussi la vue qu'on avait du haut de l'ascenseur!) C'était tentant, mais bon, c'est pas la chose la plus safe à faire pour des touristes, tsé... En tout cas pas sans guide! D'ailleurs, ça c'était quelque chose de bizarre: les auberges de jeunesse de Rio proposaient souvent des tours dans les favelas, en compagnie d'un guide pour la sécurité. Il parait que c'est l'occasion de rencontrer une communauté bien accueillante, loin des clichés qu'on connaît. Sauf que...  Ça fait un peu zoo humain, non? Pourquoi visiter une favela, sinon pour être un observateur pervers de la pauvreté et de la précarité de la situation des gens qui y vivent? D'autant plus que bien souvent, l'argent versé au guide n'est pas vraiment reversé à la communauté visitée... Bref, on s'est dit qu'un tour nous rendrait mal à l'aise. En outre, la Bolivie, le Pérou ou encore l'Équateur (pour ne nommer qu'eux) fourmillent de quartiers et de villages désespérément pauvres qu'on avait bien vus... Sans parler de notre visite du quartier Santa Rita, à Cartagena en Colombie! Les favelas de Rio ne sont en fait que des poches de  pauvreté plus connues parce Rio est elle-même une ville archi-connue: c'est d'ailleurs une bonne partie de la raison expliquant l'existence de tours touristiques dans ces endroits-là. En tout cas...

Après ça, on a mangé une petite pizza dans un supermarché-café du quartier. En repartant, on s'est fait surprendre par une averse apocalyptique qui a bien duré 40 minutes! De sous le porche où on s'était réfugié, on a vu les rues devenir rapidement inondées! On s'est ensuite remis en route en longeant le nord de la grande lagune centrale de Rio. À un certain moment, il s'est remis à pleuvoir alors on s'est à nouveau abrité, cette fois dans le portique d'un chic club privé en bord de lagune où de vieilles dames élégantes faisaient toute une histoire à cause de la pluie! Quand il a plu un peu moins (il a presque plus toute la journée), on s'est dirigés vers le jardin botanique de Rio, l'un des musts moins connus de la ville. Le grand avantage de la pluie fut qu'on a eu le parc pratiquement pour nous seuls! Malgré l'averse, on a bien profité de notre visite dans cet oasis de verdure en pleine ville: c'est probablement l'un des plus beaux jardins botaniques qu'on ait jamais fait, avec plein de sections différentes! Il a fini par cesser de pleuvoir mais malheureusement, Mémé a trouvé le moyen de mettre le pied dans un caniveau rempli d'eau, ce qui a instantanément transformé son soulier en milieu (très) humide, à son grand désespoir!  Malgré tout, on s'est bien amusés dans la section "éveillez vos sens" du jardin, où on pouvait toucher et sentir différentes plantes odorantes!

Après, on est revenus en bus, on a pris un Subway pour souper et on est revenus à l'hostel. On l'a trouvé plein de gens qui dansaient et chantaient en écoutant 2 gars jouer de la guitare. À ce qu'on a compris, c'était un groupe brésilien quand même connu localement de passage à Rio pour la longue fin de semaine et qui logeait à l'auberge! Le reste de la soirée fut très relax: Mémé a fait un backup des photos sur les ordinateurs pendant que j'écrivais le blog et planifiais notre itinéraire en Argentine + Uruguay.

À notre réveil le lendemain, on a eu la surprise, après avoir déjeûné, de découvrir que l'arbre face à l'hostel hébergeait toute une colonie de petits singes! Ils devaient sérieusement être à peine plus gros que des écureuils et bondissaient partout en nous fixant à travers les branches  avec des yeux curieux et craintifs! Des singes en pleine ville! Après avoir vedgé un temps à l'hostel, on a passé un bon moment à tenter de trouver un endroit où changer en reals les 200 euros qu'il nous restait depuis la Guyane française... Après plusieurs bureaux de change au taux pourri et des banques demandant des commissions faramineuses (on a d'ailleurs été servis en français au Banco do Brasil, on était bien impressionnés), on a fini par trouver un petit bureau de change  où on ne perdait qu'un minimum d'argent face au taux réel. Ces "tramites" effectués, on a croisé des filles de l'auberge de jeunesse attablés à une terrasse du quartier, dont la réceptionniste super fine qui a tenu à nous dire qu'on était cute Mémé et moi! On a mangé au Subway avec eux (ils étaient du même avis pour le rapport qualité-prix) avant de les laisser pour visiter.

Au programme de la journée: visite des plages et quartiers de Copacabana, d'Ipanema et de Leblon, que vous connaissez sûrement de nom parce que ce sont probablement les plages urbaines les plus connues du monde! En métro, on s'est d'abord rendus au quartier Copacabana, où Mémé a entrepris d'achaler les policiers locaux pour leur demander si c'était safe de marcher sur la plage. "Absolument, il y a des policiers partout!" nous a répondu un grand gaillard en uniforme. Au final il n'y avait pas de stress mais ça nous a fait rire parce que "beaucoup de policiers" au Brésil ce n'est rien en comparaison de la Colombie! En arrivant sur l'immense plage de Copacabana, on s'est dirigés vers l'eau pour avoir toute une surprise: elle était froide! Enfin, on pouvait quand même s'y baigner mais c'était limite... et après les eaux très chaudes de l'Amazonie, c'était tout un contraste! C'est qu'ici on est vers la fin du printemps, et l'eau ne s'était pas encore totalement réchauffée...

On a ensuite marché tout le long de la plage avant de retourner dans la ville pour boire un jus d'açai. Enfin, boire: c'est plus une genre de slush! L'açai est un fruit hyper commun au Brésil qui goûte un peu le bleuet, sauf moins sucré et plus amer: c'est un goût acquis disons, mais ça s'apprécie petit à petit! Puis, on est passés à la plage d'Ipanema, tout aussi jolie avec la ville et les montagnes comme toile de fond. On a d'abord grimpé sur la pointe rocheuse à l'extrémité de la plage, puis on s'est promenés tout au long d'Ipanema. Sur les plages de Rio, on trouve de tout: jeunes, vieux, pauvres, riches... Tout le monde vient profiter du soleil! Par contre, les plages sont divisées en "postos", i.e. en des zones imaginaires occupées davantage par un certain type de personne (le coin des retraités, le coin des jeunes des favelas, le coin des beautés fatales, etc...) Le Lonely Planet nous disait qu'une partie de la plage est "réservée" aux "beautiful people"! On pensait y être arrivés quand, en marchant, on a vu qu'un coin entier d'Ipanema était occupé par de jeunes hommes minces et musclés! Il manquait un peu de femmes par contre et on a fini par comprendre pourquoi en voyant le grand drapeau arc-en-ciel qui voguait sur cette zone-là! Parlant de filles, il faut noter ici que les maillots de bain sont pas mal plus sexy que chez nous! C'est davantage du genre G-string que culotte disons! Et ça vaut pour toutes, que tu pèses 100 livres ou que tu en pèses 250, que tu aies 20 ans ou que tu en aies 40! Mais bon, c'est le pays du bikini ici (appelé localement "fio dental", fil dentaire), des filles sexy et des moeurs permissives, alors ça va! D'ailleurs, il parait que le gouvernement de la dictature militaire des années 1970 avait déjà tenté d'interdire les bikinis, mais que ça s'était heurté à un tel tollé populaire qu'ils avaient dû reculer, de peur de déclencher une "révolution du bikini"! (Mémé: il y avait un vendeur ambulant qui vendait des maillots, et comme le mien est complètement détruit depuis les bains d'eau minérale rouge en Équateur, j'ai fait du lèche-vitrine. Je trouvais par contre que le bas de maillot était un peu trop mince, alors j'ai demandé s'il en avait un plus large, et ce jusqu'à ce qu'il me sorte un modèle acceptable pour une Québécoise! Le vendeur et les autres filles qui essayaient des maillots me regardaient en riant comme si j'étais la plus prude du monde!)

Après avoir fait les longues plages d'Ipanema et Leblon, on est revenus par les chics quartiers du même nom en passant par le côté sud de la lagune, très agréable avec sa promenade pleine de joggueurs et de cyclistes. Quand on a été tannés de marcher, on est revenus en bus vers l'hostel. Ce soir-là, on s'est dit qu'on cuisinerait et on a donc acheté de quoi se faire un couscous aux légumes à l'épicerie. Sérieusement, c'est à peine croyable comme c'est moins cher de se faire à manger avec des légumes au Brésil que de manger même dans le plus cheap des restos! Coût total par personne: 0,75$!! L'épicerie nous a aussi permis de voir en action une pratique plutôt ingénieuse mais aussi assez lourde: des sans-abris entrent dans le supermarché, choisissent des produits puis se mettent à achaler les clients aux caisses en leur demandant d'ajouter leurs achats à leur propre épicerie.... Il y avait notamment un monsieur à la caisse d'à côté qui semblait se sentir apparemment mal de refuser de payer pour les produits du sans-abri qui le gossait... disons que c'est pas agréable!

En soupant à l'auberge, on a commencé à entendre en toile de fond un gars "chanter" (en fait, il émettait plutôt des borborygmes ineptes) en s'accompagnant à la guitare. La fille de l'auberge de jeunesse est arrivée et nous a dit de ne pas s'en faire, que c'était le touriste suédois un peu bizarre qu'on avait croisé dans l'hostel un peu plus tôt qui faisait ça tous les soirs!

Le lendemain, on devait se rendre à la gare pour se rendre à Paraty, une ville située à mi-chemin entre Rio et Sao Paulo. On a donc pris le bus public vers la gare routière, ce qui nous a pris près d'une heure, il y avait tellement de traffic! Si vous ne le saviez pas encore, Rio sera l'hôte dans quelques mois (avec quelques autres villes du Brésil) du Mondial de futball (soccer), et il y a donc beaucoup de construction en périphérie de la ville pour améliorer les infrastructures! D'autant plus que Rio va aussi recevoir les jeux olympiques d'été de 2016, donc ça bouge beaucoup! Notre trajet vers la gare nous a aussi permis d'admirer un peu plus le centre-ville, avec ses beaux immeubles (sauf pour la cathédrale moderne et moche!) On s'est fait aider par un Brésilien super sympa en descendant du bus, qui a tenu à bien s'assurer qu'on achète les billets au bon endroit! Une chance parce que le terminal routier de Rio est immense, il y a des agences sur 3 étages et trouver notre compagnie n'aurait pas été super facile! On est donc partis vers 11h dans un bus bien confortable, un peu tristes de quitter une ville aussi jolie!

On se revoit dans peu de temps pour la magnifique petite ville coloniale de Paraty et ses plages paradisiaques!

1 commentaire:

  1. J'ai perdu le compte des filles qui ont dragué François depuis le début du voyage; je suppose que je pourrais relire le blog. Ce qui appelle la question: combien y en a-t-il quand vous n'écrivez pas de blog???

    JY

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