Salut, c'est François!
Une fois les douanes surinamiennes passées, on a rejoint "Johnny", le chauffeur avec qui on continuait vers Paramaribo, la capitale du pays. On a fait à peine quelques kilomètres sur la route qu'on s'est rendus compte qu'ici, tout semblait mieux qu'au Guyana! Pas (ou presque pas) de déchets sur le bord des routes (bien meilleures d'ailleurs qu'au Guyana) des villages moins pauvres (ou, du moins, mieux tenus)... Bref, une atmosphère bien moins désespérée que celle sévissant chez les voisins anglophones! On s'est aussi rendus compte qu'ici, c'était en néerlandais que ça se passait! Les dos d'âne devenaient ainsi des "drempel", auxquels la circulation devait faire attention ("let op!"), etc.!
Après un arrêt au resto où on a pu goûter aux délices de la cuisine javanaise du Surinam (nouilles épicées au poulet grillé avec concombres, miam!.... sommes-nous toujours en Amérique du Sud, ou avons-nous été téléportés en Asie?), on a continué notre route à travers un paysage qui, malgré les différences de végétation, ressemblait étrangement aux Pays-Bas, avec ses champs plats traversés de canaux sis entre des petits villages! La minivan s'est ensuite rangée sur le côté pour que des passagers négocient le prix de poissons pêchés , mais finalement les pêcheurs vendaient apparemment leur prise trop chère alors ils n'ont pas fait de vente. On est par la suite passés à un checkpoint policier (on ne nous a jamais autant contrôlé nos papiers que dans les Guyanes, la seule autre comparaison c'est l'Ouzbékistan, c'est vous dire). On a aussi fait un arrêt pour qu'une vieille dame dans l'autobus puisse acheter ce qu'on pensait être un ballot d'herbes séchées, jusqu'à ce qu'elle nous fasse comprendre qu'elle était maintenant l'heureuse propriétaire d'un nouveau balai! J'ai acheté de l'eau de marque "I love Surinam" et, enfin, à un certain point, on a changé de chauffeur: on a laissés Johnny pour un monsieur bien grassouillet qui a par la suite reconduit tout le monde un par un dans la banlieue de Paramaribo. Au moment de reconduire une vieille dame dans son hôtel dans des rues étroites, le chauffeur a accroché un câble qui a sectionné net son miroir gauche! On a aperçu le miroir effectuer un long vol plané pour terminer gracieusement sa course dans un fossé rempli d'eau boueuse... Alors que le chauffeur sortait pour constater les dégâts, sifflait comme un épais et cherchait le p'tit piton "reset" (François Pérusse, sort de ce corps!), le miroir flottait calmement dans la mare d'à côté comme pour le narguer! En plus, tout ça était arrivé pour rien parce que finalement le chauffeur avait mal compris et c'était pas le bon hôtel! C'était très drôle en tout cas!!
On ne vous mentira pas en vous disant que dès notre arrivée à Paramaribo (ou plutôt à "Parbo" comme on dit là-bas), on est tombés sous le charme de ce qui est à notre avis la capitale la plus coquette d'Amérique du Sud! Située sur le bord de la rivière Suriname, la vieille ville est un joli assortiment de vieilles demeures coloniales hollandaises en bois, peintes en noir et blanc. Avec un beau riverfront, un vieux fort, des bâtiments coloniaux magnifiquement restaurés, des habitants des plus gentils, une atmosphère paisible de petite ville et une cuisine diversifiée et délicieuse, impossible de ne pas aimer d'emblée la jolie capitale du Surinam! Et quel contraste quand on compare avec Georgetown!
Le chauffeur nous a laissé devant l'hostel qu'on avait choisi et que recommandait chaudement le Lonely Planet. Et pour cause: l'endroit était décidément magnifique, dans une vieille maison coloniale au centre historique de la ville, avec non seulement de belles chambres mais aussi, ô merveille pour des backpackers peu habitués au luxe, une belle piscine! Le paradis pour un prix bien raisonnable! Pour votre info, c'est l'auberge Albergo Alberga! Sauf que la réceptionniste nous a d'abord dit que tout était plein... avant de se raviser en nous disant qu'elle aurait une chambre double pour nous, mais seulement pour une nuit. "Après, c'est complet complet pour les deux prochains jours mais vous verrez demain matin si quelque chose se libère" nous a-t-elle avertis, une mise en garde qu'on a peu considéré étant donné qu'on peut toujours s'arranger d'habitude...
Après le premier d'une longue série de plongeons dans la piscine (enfin, façon de parler, je plonge comme un pied et la piscine devait de toute manière avoir un mètre de profondeur) on avait faim alors on a parcouru la ville à la recherche d'un resto. On a finalement échoué dans un comptoir en plein air sur le bord de la rivière où on a dégusté du riz au poulet javanais avec un rouleau aux légumes, servis par la cuisinière la plus gentille du monde! Au Surinam, les gens sont d'emblée sympathiques avec les touristes, et c'est encore un gros contraste avec la réalité qui prévaut au Guyana! En revenant à l'hôtel, on est passés dans la grande place où il y avait différents stands à thématique indienne et un "band" qui chantait "Hare Krishna"! Des hommes s'affairaient aussi à construire une immense chandelle (sérieux, elle devait avoir 2m de haut par 3m de large)! On a fini par savoir que c'était pour la Fête de la lumière (Dhivali), une fête hindoue où tout le monde doit éclairer son logis (et la ville) en l'honneur d'une divinité. C'est ça aussi, le Surinam: ils ont beau n'être que 500 000 dans tout le pays (soit autant que la seule ville de Québec), il y a une extraordinaire diversité ethnique dans le pays! On y trouve des descendants d'Hollandais, des Noirs descendants d'esclaves (qu'on appelle ici les Bushneggés), des Indiens, des Chinois, des Javanais... tous venus du temps de la colonie néerlandaise! Ça fait un brassage culturel (et culinaire) très intéressant: on se sent tour à tour en Hollande, en Inde, en Chine, en Indonésie ou encore en Afrique en voyageant un tant soit peu dans ce minuscule État, mais rarement en Amérique du Sud! J'ai aussi goûté à l'omniprésente bière Parbo. Verdict: un goût étrangement près de celui de la Heineken, on ne peut pas renier ses origines haha! On s'est ensuite couchés dans notre lit moelleux...
Le lendemain, drame: il ne restait VRAIMENT aucune place dans l'hostel pour les 2 prochaines nuits. Pire: la réceptionniste nous a aussi avisé qu'elle avait appelé tous les hôtels de Paramaribo et qu'il ne restait de la place que dans des endroits super chers! Les responsables: les Franco-guyanais en vacances en raison de cette fête si célébrée qu'est la Toussaint! En effet, il parait que pour les habitants de Guyane française voisine, une longue fin de semaine n'égale qu'une chose: une virée à Paramaribo (on peut les comprendre, quand même, c'est vraiment une belle destination). À chaque fois, c'est la même chose: les hôtels sont pris d'assaut! Naturellement, on avait donc eu la malchance de tomber précisément dans la mauvaise fin de semaine!
Que faire, donc? On avait prévu de rester une autre journée à Parbo avant d'aller visiter un parc national dans le centre du pays, le parc national de Brownsberg. "Vous pouvez aller à Brownsberg aujourd'hui, dormir là-bas ce soir et demain, et revenir à l'hostel dans 3 jours, quand on aura de la place!" nous a proposé la réceptionniste. Sur papier, ça a l'air tout simple, non? Eh bien en pratique c'était pas mal plus compliqué à organiser! D'abord, on ne savait pas si on voulait aller si longtemps à Brownsberg. On s'est dit que ça dépendrait du prix du transport, du temps de transport, des possibilités de transport, du coût d'accès au parc, du coût de l'hébergement, des possibilités d'hébergement et ultimement de notre intérêt général pour le parc.... On se souvient que le guide de voyage qu'on a est très sommaire et n'est plus à jour: de toute manière, aucune de ces informations essentielles n'y figure. Seule solution: aller au bureau de Stinasu (le SÉPAQ du Surinam) situé à 15 minutes à pied au nord de la ville. Quelques réponses: oui, il y a de la place, le prix de l'hébergement et de l'accès est raisonnable, le parc a l'air d'une place intéressante à visiter. Quant au transport, peu d'infos, sauf que c'est 2h de route + 2h de marche pour se rendre sur le site: on doit donc partir au plus tard à 13h si on veut espérer arriver un peu avant la nuit (et il est 10h15, et on a rien fait encore). Ah, et on doit amener notre bouffe parce qu'il n'y a qu'un resto hors de prix sur place, ce qui veut dire faire une épicerie en plus à Parbo! Problème majeur: y a-t-il un transport pour se rendre à Brownsweg, le village d'où on marcherait ensuite vers Brownsberg? Dans un pays normal du Tiers-monde, il aurait suffit de se rendre à la gare de bus pour le savoir. Mais on est dans les Guyanes, et il n'y a pas vraiment de gare de bus, juste des dudes informels qui remplissent une van de monde et partent quand ils sont pleins! Y a-t-il des bus, combien ça coûte et quand partent-ils? Pour le savoir, il faut parler à un chauffeur... mais encore faut-il le trouver! Pour savoir d'où les minivans partent dans la ville, il faut aller au bureau d'information touristique! Une fois renseignés sur ce point, Mémé est partie faire nos sacs à l'hostel pendant que je prenais la direction du marché central, à 20 minutes de marche au sud de la ville. J'ai dû demander à une dizaine de personnes rôdant autour de minivans s'ils allaient à Brownsweg (contrairement à partout, dans les Guyanes, aucun chauffeur ne gueule sa destination aux passants, et comme leurs minivans n'indiquent pas leur destination, trouver où elles vont quand on n'est pas du coin n'est pas chose aisée)... Finalement, au bout d'un quart d'heure, un chauffeur me fait poireauter avant que finalement son ami bien aimable arrive et me dise qu'il va à Brownsweg, qu'il part à 13h (il est 11h) et que ça coûte 50$ du Surinam par personne que j'arrive à négocier à 45$ parce qu'on est 2. Yes! Je reviens faire rapport à Mémé (à 11h15), qui trouve que c'est un peu short pour qu'on aille à Brownsberg aujourd'hui vu tout ce qu'il y a à faire avant 13h! Mais dans tous les cas, il faut évacuer la chambre, et on aurait nulle part où rester pour les prochains jours sans se ruiner... Peut-être le YMCA, à côté d'ici? Je pique une course pour voir que, bien qu'ils aient des chambres, elles sont vraiment overpriced pour ce que c'est (50$USD la chambre!?!?!) Cette fois, c'est décidé: on va à Brownsberg! Pendant que je laisse Mémé réorganiser les sacs, j'appelle Stinasu pour réserver. "Il faut le faire en personne monsieur mais vite, on ferme dans une demie-heure!" me répond-on! Je pique donc un sprint vers les bureaux de Stinasu, avec qui je booke les 2 nuits et j'acquitte les droits d'entrée. "Vous avez trouvé un transport pour aller au parc aujourd'hui, si tard?" me demande la préposée d'un air dubitatif... Mettons, oui... Je reviens à la course à l'hostel: il est 12h15. Dans le 10 minutes de jeu avant notre départ pour les minivans, on rencontre dans la salle à manger un jeune couple de Franco-guyanais super gentils, Ghislain et Marina, avec qui on fraternise rapidement. Ils nous laissent leurs coordonnées à Cayenne, au cas où... Puis, on marche rapidement vers les minivans. Mémé s'arrête pour faire une épicerie express, pendant que je retrouve notre chauffeur et lui confirme qu'on embarque bien avec lui. Mémé revient en courant avec nos essentielles provisions et s'installe dans l'auto pendant que je vais vite nous chercher de quoi diner au stand de nouilles tout près. De retour avec notre festin, on peut enfin relaxer dans la minivan. Il est 13h pile et, 10 minutes plus tard, on était partis pour Brownsweg.
Et il y a en qui disent que voyager, c'est relaxant!!!! Pffffff!!!
En tout cas, à défaut de nous rendre plus zens, ça nous apprend qu'on est rendus particulièrement efficaces en matière d'organisation face au chaos et au manque d'information! On maîtrise désormais pas mal mieux l'art de se retourner sur un 10 cent!
Les deux heures qui suivent ont été presque sans histoire à travers l'arrière-pays, si on exclut le fait qu'on ait dû arrêter peu avant Brownsweg pour changer un pneu crevé! C'est ironique, tout de même: un pneu crevé sur une belle route asphaltée, et aucun bris mécanique sur les centaines de kilomètres de routes pourries qu'on a emprunté depuis 3 mois et demi?!?! Enfin, on est arrivés à Brownsweg, une communauté Bushneggé située en pleine jungle et sans grand intérêt en soi. Le chauffeur a eu l'amabilité de nous déposer devant la route menant au parc et s'est bien assuré qu'on sache où prendre les bus quand on reviendrait vers Parbo. Il était15h15, et on s'est ensuite mis en route à pied sous le soleil cuisant pour faire les 13km qui nous séparaient de Brownsberg. On a peut-être marché une demie-heure en croisant piétons et voitures qui nous saluaient tous d'un sourire et d'un pouce en l'air, jusqu'à ce qu'une vieille voiture déglinguée s'arrête à notre hauteur. Au volant, un grand Noir avec des dreads:
- Vous allez où?
- À Brownsberg!
- Vous êtes sûrs? Avec cette chaleur et chargés comme vous êtes? C'est vraiment loin et en plus ça monte tout le long! Non, venez, embarquez, je vous y conduis!
- Euh... Et ce serait combien?
- Haha, non, non, rien, je travaille à Brownsberg, montez, c'est gratuit!
Et c'est comme ça qu'on a fait connaissance avec l'un des 4 travailleurs de la construction qui étaient en train de mettre la dernière touche à la belle route de terre qu'ils venaient de construire vers Brownsberg dans les derniers mois! Le gars était super gentil et, grâce à lui, on est arrivés tous frais et dispos à Brownsberg. Au moment même de notre arrivée, une pluie torrentielle s'est mise à tomber pendant toute l'heure qui a suivi! Franchement, compte tenu de la distance, de la dénivellation et des éléments, on aurait trouvé la marche vraiment pénible sans son intervention providentielle! On a commencé à installer nos hamacs dans l'abri pendant que le gars de la construction, décidément trop fin, insistait pour qu'on mange le plat de poulet, riz et bines qu'il avait cuisiné un peu plus tôt! On vous a dit qu'on adore le Surinam et ses extraordinaires habitants?
Quand la pluie a commencé à cesser, on en a profité pour explorer un peu le campement... et pour découvrir la vue magnifique qu'on avait de plusieurs points de vue! Brownsberg est en fait une petite montagne (500m d'altitude = plus frais et pas de moustiques) surplombant un magnifique réservoir parsemé de petites îles. Le campement se trouve en fait au sommet de la colline, et par quelques trouées aménagées on aperçoit le grand lac noyé dans la jungle! En plus, comme il venait de pleuvoir, il y avait de la brume accrochée partout à la forêt, ce qui donnait un air féérique au décor! Pour un paysage de forêt amazonienne, ça diffère grandement de ce qu'on a vu dans les environs de Leticia, où tout était plat et inondé... Ici, tout est vallonné et le sol est sec, et avec le lac je dirais même que c'était plus joli! En se baladant près des autres bâtiments, on a eu la surprise d'apercevoir un capibara sauvage! Imaginez un cochon d'Inde, format XXXL: vous avez devant vous le capibara, le plus gros rongeur de la planète! C'est un animal totalement inoffensif, avec un derrière dodu et plutôt drôle à regarder bondir partout! Au début, on pensait avoir vu quelque chose de rare, mais on s'est vite rendus compte qu'à Brownsberg, on trouvait des capibaras comme on trouve des écureuils chez nous!
En revenant, on s'est arrêtés au chalet principal prendre un thé-café offert gratuitement aux visiteurs (les Surinamiens savent recevoir!) et on a bavardé avec les quelques touristes qui dormaient aussi à Brownsberg. Vous vous demandez peut-être qui peut bien visiter un pays méconnu et difficile d'accès comme le Surinam? Essentiellement deux types de touristes: les Franco-Guyanais, comme je vous l'ai déjà mentionné, mais aussi (et surtout) les Néerlandais, qui ont le double avantage de parler la langue et d'avoir des connexions aériennes directes Paramaribo-Amsterdam! Pour l'instant, en tout cas, le Surinam demeure leur destination vacances pratiquement exclusive, un secret bien gardé qu'on ébruite ici parce que le Surinam mérite vraiment qu'on s'y arrête! Bref, on a jasé un bout avec deux touristes hollandais sympathiques avant de revenir à notre abri pour nous faire à manger (des vermicelles aux tomates et légumes, bravo à Mémé pour son ingéniosité pour nous dégotter une idée de repas en 2 minutes dans une épicerie où il n'y a rien!). Après le souper, on s'est préparés à aller dormir. Cette nuit-là, nous étions les seuls dans notre grand abri (les autres touristes dormaient dans des lodges plus onéreux), mais même si on dormait en hamac, c'était le grand luxe en comparaison avec nos nuits dans la jungle près de Leticia!
Question: vous voulez observer une grande quantité d'insectes variés, gros et petits, au sein du campement, où allez-vous? Une seule réponse: les toilettes à aire ouverte constamment éclairées du campement! Bien que propres (+ 100 points pour Stinasu), on se rend compte bien rapidement qu'il faut les partager avec bon nombre d'insectes y ayant élu domicile... Y figurent en bonne place le joli insecte-feuille, une bibitte inoffensive verte fluo qui ressemble à une grosse sauterelle mais en plus cute, la mante religieuse (des grosses là, 10-15 cm de long), les gros papillons de nuit, l'insecte-tige qui ressemble à un bout de bois, les gros insectes bruns qui se camouflent dans les feuilles, et aussi des milliers d'autres espèces plus petites... Durant notre séjour, on a aussi vu une genre de mygale de 10-15 cm de large (elle avait eu la vie dure, par contre, elle avait perdu 4 pattes sur 8) et surtout un immense scarabée orange et noir qui devait bien faire 20cm de long avec ses antennes (vu ses couleurs, par contre, je n'aurais pas mordu dedans)! Bref, Brownsberg vous propose donc aussi un super combo toilettes-insectarium pour le même prix!
Aussi bizarre que ça puisse paraitre d'emblée dans un environnement aussi chaud que la jungle (du moins dans l'imaginaire populaire), on a eu froid durant la nuit... Les responsables? L'humidité et le vent, qui refroidissent tout la nuit! Au matin, après avoir bien entendu les cris vaguement effrayants des singes hurleurs, on s'est ensuite fait réveillés par d'étranges caquètements, seulement pour constater que la pelouse était désormais complètement envahie par un troupeau de genre de dindes sauvages bleues et grises! Il y avait aussi plusieurs capibaras qui disparaissaient rapidement dans la forêt quand on s'approchait d'eux...
Une fois notre déjeûné avalé (après avoir somnolé un bon moment), on est partis explorer les sentiers du parc, assez bien indiqués et entretenus pour qu'on les fasse sans guide (+ 100 points de plus pour le Stinasu). Pour nous aider à nous repérer et pour nous introduire à Brownsberg, la Stinasu de Parbo nous avait laissé un beau dépliant. Probablement pour satisfaire les touristes de Guyane française, elle avait cru bon de le traduire en français. C'était un effort louable, mais il aurait peut-être valu embaucher des traducteurs plus compétents (ou des traducteurs tout court plutôt que d'utiliser Google Translate)! Voici les meilleures perles!
- Quand marchant un route, porte des chaussures forts
- Excepte jouir des vues magnifient de la lac, vous pouvez explorer avec un guide traînée.
- Laisser les animaux et les plantes seule. Tais toi et ne dérange pas les animaux
- C'est absolument interdit de collecter des flore, des faune
- Nous prenons notre route le plus naturelle. Ça veut dire que les arbres tombées souvent devraient tout-seules clarifiée pour compasser le passage.
- Cette route approprie pour le marche relaxant
- Le chute de Koemboe est appelée a le palm de koemboe de quelle les negros buisson a utilisée pour faire le boisson de koemboe. Ça goutte a la lait du chocolat
- La route s'accorde aussi, cette avec le "Rondwandeling". La route est presque horizontalement, tout-seule les 500 mètres derniers sont un petit peu excessif.
- Le part premier conduitez-vous au la route de Mazaroni, laquelle est extrêmement adéquat pour observer plusieurs oiseaux comme le Gonge et beaucoup d'oiseaux de fourmis.
- La descente de la chute de Mazaroni est court, mais excessif, alors soit prudent!
Notre exploration du sentier nous a amené vers 2 petites chutes situées sur le flanc de la montagne, dans un bien joli environnement tropical. Alors que la première était décidément la plus belle, la seconde avait un bassin bien agréable pour s'y tremper les pieds tout en pique-niquant! En marchant, on a croisé un nombre abusif de genre de petits iguanes bruns qui s'enfuient en courant dans les feuilles mortes à la moindre vibration du sol... À force d'en voir, ça déstresse un peu d'une éventuelle rencontre avec un serpent: on se dit d'emblée que ce qui fuit dans les feuilles est un lézard, et pas un serpent! On a aussi vu quelques capibaras (décidément!) (Mémé: vous trouvez que Franco vous parle trop de capibaras?? Je suis du même avis. Il a développé une passion pour eux, chaque fois qu'il en voyait il devenait gaga... C'est inquiétant...). De retour au campement après2h de marche, on a relaxé un peu en buvant un thé-café et en parlant à un couple de vieux Néerlandais. On a vedgé un peu près des hamacs et devant l'un des points de vue sur le lac en écoutant les singes hurleurs (on était surpris qu'ils crient aussi le jour, Mémé disait que c'était seulement la nuit et aux aurores). On a aussi jasé à un groupe de jeunes touristes franco-guyanais qui nous ont appris quelques choses essentielles sur la Guyane française, notre prochaine destination:
- Il n'y a pas de transport en commun, outre les taxis collectifs, lesquels sont peu fréquents et bien chers (crap pour le voyage backpack)
- Par contre, on peut faire du covoiturage en réservant sur Internet (yes!) mais ça tourne autour de 20 euros par personne pour une ride de 1h-2h (euh... ah?)
- Il n'y a pas d'hostels ni d'auberges de jeunesse (craaaap), et le tarif de base d'une chambre d'hôtel poche est de 60 euros la nuit (raaaah!)
- Par contre, on peut dormir en hamac pour environ 10 euros par nuit, parfois même en pleine ville. Et là aussi on peut s'organiser par Internet! (ouf, un peu d'air frais).
Malgré quelques nouvelles positives, on redoutait de plus en plus la Guyane française, qui s'annonçait comme un cauchemar logistique doublé d'une gouffre financier pour 2 backpackers à petit budget et sans voiture (ni permis pour en louer d'ailleurs, puisqu'on avait laissé le mien à Santiago)!
Vers la fin de l'après-midi, on a décidé d'aller vers le sommet de Brownsberg, une courte marche nous menant vers un promontoire rocheux d'où on a un magnifique panorama de 180 degrés sur le réservoir et la jungle tout autour. On est restés un bon moment à observer le paysage. Face à nous, à genre 100m à vol d'oiseau, il y avait un grand arbre dont les branches plus dénudées émergeaient bien visibles, bien au-dessus de la canopée. On a soudain réalisé que quelque chose grimpait dans l'arbre! Après un petit moment, on a bien vu que non pas un mais 5 gros singes (dont 2 bébés) étaient en train de monter dans les branches de l'arbre! Franchement, on aurait jamais pu aussi bien les voir, et on avait le spectacle pour nous seuls! On a passé une bonne demie-heure, fascinés, à les regarder manger les feuilles et se déplacer de branche en branche, et c'est seulement quand ils sont descendus qu'on a émergé de notre rêverie... C'était vraiment un instant magique! Décidément, on a vraiment eu de la chance!
De retour au campement, Mémé a fait connaissance avec un autre travailleur de la construction qui partageait notre abri pour la nuit. Il était bien gentil mais ne baragouinait qu'un peu l'anglais, ce qui ne l'a pas empêché de nous jaser tout le long de la soirée dans ce qui ressemblait à un mélange d'hindi et de néerlandais, avec de temps à autres quelques mots d'anglais... Pour ma part, je l'avais déjà rencontré au cours de l'après-midi, quand je l'avais vu chasser une souris de jungle du campement (vous auriez dû voir la bestiole, elle était plutôt bizarre: un animal gros comme un rat mais brun pâle, parfaitement immobile entre deux poutres du plafond, et qui fixait froidement tout ce qui passait au sol avec ses yeux rouges globuleux!) Bref, on a parlé de tout et de rien avec notre nouvel ami (entre autres, du prix des maisons au Surinam), il nous a montré des trucs sur son cellulaire, a voulu m'acheter sérieusement le mien (alors que c'est une dompe de premier choix).... Il avait aussi été chef cuisinier et nous a aussi offert son plat de poulet, riz et bines au piment qu'il venait de cuisiner: il était tout content qu'on aime ça (c'était en fait vraiment bon) et a vraiment insisté pour qu'on en reprenne jusqu'à plus faim! On s'est ensuite couchés, et on a eu un peu moins froid que la nuit dernière...
On s'est levés vers 6h avec les premiers rayons du soleil et le concert de singes hurleurs. Pour ma fête (on était le 3 novembre!), on a été déjeuner avec la vue sur le lever du soleil sur le lac et la jungle embrumés: c'était magnifique! Puis, on a fait nos sacs, on a salué notre ami cuisinier-cantonnier et on s'est mis en marche le long de la route pour revenir à Brownsweg. On avait adoré notre passage à Brownsberg, et on vous recommande définitivement d'aller visiter ce parc si vous allez au Surinam! On a bien marché sur la route dans la fraîcheur relative du petit matin, et 2h30 plus tard on était au village de Brownsweg. Sur place, on a attendu longtemps dans un minivan vide que d'autres personnes arrivent pour qu'on puisse enfin partir vers Paramaribo, et finalement on s'est entassés dans une autre parce que l'attente avait été décidément trop longue! Un peu avant, j'avais été au dépanneur du coin acheter des provisions pour le moral déclinant de Mémé et j'ai trouvé les meilleurs biscuits aux pépites arc-en-ciel qui existent sur terre, si on se fie aux expressions d'extase qui se lisaient sur le visage du gros bébé qui a constamment faim qui me sert de blonde!
Le retour fut tranquille mais lent, parce qu'on est allés reconduire tout le monde en banlieue. Enfin, devant une station service sur le bord de la route menant à Parbo, mais située hors de la ville en soi, le chauffeur a annoncé que c'était ici que tout le monde descendait. On a descendu en nous maudissant intérieurement de ne pas avoir demandé plus clairement au chauffeur où il nous déposait à Parbo (c'était donc pour ça que c'était moins cher) et on a cherché en pestant un moyen de revenir en ville... On a finalement trouvé un bus public après avoir demandé à tous les employés de la station service, et on est débarqués dans une capitale complètement morte... parce que devinez quoi: c'était dimanche!!
Parbo continue dans la prochaine entrée! À bientôt!
Excellent! Tourisme-Suriname pourrait vous donner un contrat! Quand même, il faudrait bien cibler le marché: je ne suis pas certain qu'on peut attirer en même temps les enthousiastes de "marche relaxant", "d'oiseaux de fourmis", et de "guide traînée"...
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