Salut, c'est Mémé qui sera votre capitaine!
Notre départ vers Manaus au Brésil en bateau sur l'Amazone a malheureusement dû débuter par une série de paperasseries administratives...! Officiellement, il fallait être à 10:00 au plus tard sur le quai à Tabatinga, la ville brésilienne tout près de Leticia. Par contre, on nous avait conseillé à maintes reprises d'arriver au moins une heure plus tôt pour pouvoir réserver notre place de hamac. Ça voulait donc dire d'être là à 8:00, heure de Leticia... La chose était totalement impossible puisqu'il fallait échanger nos derniers pesos colombiens, obtenir notre étampe de sortie de Colombie et passer par la police fédérale brésilienne pour notre tampon d'entrée, sachant que les douanes colombiennes à l'aéroport ouvraient à 8:00! On s'est donc réveillés en appréhendant notre matinée (et par conséquent notre place de hamac sur le bateau)... En plus, notre lavage de la veille n'était pas sec. Bref, pendant que j'essayais de sécher un peu plus notre linge avec le ventilateur de la chambre (ce fut un échec), Franco est parti voir si les changeurs étaient déja ouverts à 7:30... Pourquoi on tenait à changer nos pesos pour des reals à Leticia alors qu'on aurait pu le faire au Brésil? Excellente question! On a compris (les explications suivantes sont empiriques et sont le fruit de notre raisonnement, j'interdis aux économistes de me juger!) que le real brésilien va vraiment mal. Son taux a vraiment baissé et plus personne n'en veut! Alors les changeurs échangent volontier leurs reals contre nos pesos colombiens qui valent plus. Bref, du côté colombien ils nous font un taux vraiment avantageux pour nous! François a pu par bonheur échanger l'argent, tout en en gardant juste assez pour se rendre en taxi à Tabatinga.
Ensuite, on s'est dirigés avec hâte vers l'aéroport pour aller faire étamper notre passeport. La chose étant faite, on s'est éloignés de l'aéroport pour avoir un meilleur prix en taxi (même chose plur les terminaux de bus, c'est bon à savoir!). Au même moment: le déluge commence... Je sors en vitesse nos ponchos achetés beaucoup trop cher en prévision de la jungle, qui se déchirent royalement juste en les mettant... Parle-moi d'un achat nul et inutile... En plus, il n'y avait aucune auto qui passait!! Une voiture s'arrête et nous propose de nous amener parce que sinon on allait y passer la journée. Décidément les Colombiens sont trop aimables! C'était un couple de jeunes entrepreneurs et on était trop contents de leur dire qu'on était des clients fidèles de leur surpermarché à Leticia! Ils nous ont laissés en face de la police fédérale qui fait office de douane à Tabatinga. Le 30 secondes entre leur auto et l'immeuble nous a complètement trempé et on est entrés pour les formalités. C'est là qu'on a eu notre premier contact avec le portugais. En trois mots: on comprend rien! Par écrit ça se comprend parce que c'est semblable à l'espanol mais quand les gens parlent, on comprend un mot de temps en temps (celui qui ressemble à l'espagnol...) On dirait que c'est un mélange entre l'allemand, l'arabe et je-ne-sais-quoi, et c'est plein de "sssshhh"... Bref, on comprenait rien de ce que le policier nous disait et en plus on était de plus en plus stressés vu qu'on venait de voir qu'il était10:00 (heure de Tabatinga) et qu'il aurait déjà fallu être au port... On a cherché un mototaxi pour nous y mener, aidés par une madame qui baragouinait l'espagnol (c'est fascinant d'être dans la ville voisine 5 km plus loin et que personne ne parle espagnol!). Je suis partie vers la salle d'attente du bateau un peu à l'écart des quais avec le moto-taxiste, ce qui me rappelait nos multiples fois en mototaxi au Vietnam (quoique j'aurais préféré le trajet avec moins de pluie...)! Il est reparti chercher François pendant que je réservais notre place dans la file des valises que les gens avait faite selon l'ordre d'arrivée. On était parmis les derniers, on s'imaginait déjà dormir à côté de la salle des machines ou des poubelles... Finalement, il n'y a eu aucun problème pour s'enregistrer même si on était arrivés en retard. 30 minutes plus tard, tout le monde s'est levé et a pris ses valises. Contrairement à ce que la file laissait croire, les gens se sont dirigés dans n'importe quel ordre vers le quai: on a finalement été parmi les premiers à choisir notre place de hamac (mais sincèrement, la place ne fait pas une grande différence finalement...)! En entrant sur le bateau, on a eu droit à une fouille complète des valises (avec questionnette en portugais), c'était les "douanes" le plus sérieuses qu'on ait faites depuis longtemps! Le bateau était vraiment très bien (paraît-il qu'on est tombés sur un des meilleurs qui fait la route)! Plutôt gros (mais pas comme ceux qu'on voit dans les croisières au Caraïbes quand même!) et assez neuf. Le premier étage est plutôt crade parce qu'on y entasse quelques cargaisons (dont une cinquantaine de régimes de bananes tous gravés avec le nom Rita). Le deuxième pont est plus joli, c'est là où sont accrochés tous les hamacs et il y a quelques cabines. Le troisième étage comprend une piste de danse avec des hauts parleurs qui crachent de la musique que personne n'écoute, un petit magasin qui vend des snacks, un salon de beauté, d'autres cabines et un salon pour célébrer la messe. Un coup que nos hamacs étaient installés, François s'est couché dans le sien, qui a immédiatement lâché! Il s'est gracieusement étendu de tout son long sur le sol, déclenchant l'hilarité de tous les autres passagers (François: mais ça a fait vraiment mal vu que je suis tombé sur le coccyx mais j'ai quand même ri de mauvaise grâce!)! On a par la suite fait la connaissance de nos deux voisins de hamacs, deux Anglais vraiment très sympathiques! On a parlé longtemps avec le gars, pendant que sa copine (on l'a tous appris par après) vomissait dans les toilettes... La pauvre avait eu un empoisonnement alimentaire subit mais elle s'est rétablie bien vite dans les heures qui on suivi! On est vraiment contents de les avoir rencontrés, le séjour sur le bateau n'en a été que plus agréable!
Le premier arrêt était au port de la ville de Benjamin Constant, une ville qui semblait plutôt moche de loin et où on devait rester jusqu'à 20:00 supposément. Finalement on y est restés une demie heure seulement, nous donnant le temps d'acheter des empanadas aux vendeurs ambulants et d'observer l'équipage qui chargeait 350 bouteilles d'eau de 18 litres vides dans la cave. On a passé l'après-midi à regarder le paysage et, pour François, à lire la section historique du guide du Brésil. À 16:30, on a eu la bonne nouvelle (quoique un peu tôt...) que le souper était servi, alors qu'on nous avait dit qu'il n'y avait jamais de souper servi le premier jour... Tout le monde fait la file et va manger à tour de rôle sur une grande table dans une salle. C'était une soupe et elle était très bien! On s'imaginait que la bouffe sur le bateau serait mauvaise alors on avait fait plein de provisions au cas où, mais elles n'ont pas servi puisque c'était super bon (quoique toujours la même chose ou presque). Après souper, on est allés regarder le coucher de soleil puis on a écrit le blog installés dans nos hamacs. On s'est couchés assez tôt puisqu'ils ferment les lumières vers 19:30!
On a pas trop mal dormi mais comme le soleil se lève à genre 5:00 et qu'après ça tout le monde se met à parler et écouter de la musique, disons qu'on ne peut pas vraiment faire la grasse matinée! On a mangé notre gruau avec les Anglais (qui mangeaient du porridge, veux-tu faire plus british que ça) vu qu'on avait tous manqué le "déjeuner" qu'ils servent à 6:00 du matin, tu parles d'une heure barbare! Le reste de l'après-midi a été consacré à l'écriture du blog, à la planification du séjour dans les Guyanes (François le GO), à bronzer sur le troisième pont (Mémé), au rasage de barbe (François, tsé), au lavage (Mémé, bien sûr), à faire des faces drôles à une petite fille trop mignonne et à "jaser" avec un Brésilien à qui ça ne semblait pas déranger qu'on ne fasse qu'opiner et des "mmh mmh" à tout ce qu'il disait vu qu'on ne comprenait rien. On a soupé et on est montés admirer le coucher de soleil, vraiment impressionnant avec l'eau et la jungle! Il y a même quelques dauphins qui se sont joints au spectacle! Le fleuve n'est pas assez large pour qu'on ne puisse pas voir les deux côtés, alors on a une super vue sur la jungle. Parfois, il y a de grandes plages de sable blanc qui apparaissent vu qu'on est dans la saison sèche, mais qui ne sont pas si tentantes que ça vu la couleur brune de l'eau!
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Types de gens sur le bateau:
- Le Brésilien qui nous prend sous son aile : nous aide avec nos hamacs, s'assure qu'on ait une prise pour charger le ipod et vérifie que j'ai bien mis de la crème solaire avant d'aller au soleil! Et il nous parle tout le long du voyage même si on comprend rien de ce qu'il dit. On a au moins fini par comprendre qu'il avait fait un stage chez Bombardier à Montréal.
- Les 4 hippies qui vendent des bracelets et des bibelots en fil de fer. Pour ajouter au cliché, ils font brûler de l'encens, jouent de la flûte à bec et du tambour.
- Le gars qui nous remet des pamphlets catholiques en portugais et nous invite à la messe sur le bateau. Il reste quand même bien gentil car il nous traduit les messages du capitaine quand c'est l'heure d'aller manger.
- Le moine franciscain plutôt épeurant qui ressemble au gourou Moïse.
- Le gars qui passe la soirée à hurler un long monologue en portugais que personne ne semble écouter.
- La dame qui dort dans son hamac un sein à l'air pour que son bébé tète de temps en temps.
- Mon voisin de hamac qui a passé tout son temps à se balancer violemment avec son hamac.
- La grand-mère qui boit goulument un verre d'eau brune de l'Amazone.
- La petite fille qui me colle des bouts de scotch tape sur les jambes. C'est aussi elle qui a amené un âne en plastique qui fait "hi-han".
- Les passagers qui mettent de la musique fort sur leur cellulaire pour que tout le monde en profite.
- La petite fille qui met des poupées et des camions-jouet dans mon hamac
- Les jeunes filles qui profitent toujours de mon absence pour demander à François de brancher leur cellulaire dans la prise au plafond.
- Le vieux monsieur de genre 70 ans qui porte une casquette de yo.
- Le monsieur dans son hamac où c'est brodé en gros en portugais : "Dieu est fidèle".
- Les backpackers anglais trop sympas!
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Le lendemain était supposé être la dernière journée sur le bateau et elle a été encore plutôt relax à écrire le blog, parler avec quelques autres passagers et jaser aux Anglais! En fait, on s'imaginait qu'on allait s'ennuyer sur le bateau mais ça a passé étonamment vite et on a vraiment adoré l'expérience! On s'est couchés en espérant qu'on n'arriverait pas aux petites heures du matin à Manaus. Finalement, on s'est fait réveiller vers 6:00 par le brouhaha de tout le monde qui défaisait leur hamac. On a rangé toutes nos choses puis on s'est tranquillement habitués à la vue de la civilisation! Bonne nouvelle, les Anglais ont décidé de se rendre au même hostel que nous, alors on a dit au revoir à notre cher bateau et on est tous partis à la marche vers l'hostel Manaus!
Notre premier aperçu du Brésil vous attend pour la prochaine fois!
Tout ça semble surréaliste: pluie diluvienne, bronzage, coucher de soleil sur l'Amazone... Ici, il faisait -7 ce matin, et j'ai vu des voitures enneigées hier! Y'a pas de justice!
RépondreSupprimerJY