Goedemorgen!
C'est toujours François au clavier! Bien qu'on ait échoué dans un Paramaribo quasi-désert à notre arrivée de Brownsberg (c'était dimanche), on a tout de même trouvé un stand de nouilles indonésiennes ouvert près du marché, ce qui a satisfait notre grosse dent pour le midi... Ensuite, on est revenus à l'hostel qui, cette fois, avait effectivement une chambre pour nous (ç'aurait bien été un comble, pour une fois qu'on réserve d'avance!).
Pour l'après-midi de ma journée de fête, on s'est faits un beau cadeau... on a planifié notre séjour en Guyane française! Bon, c'était quand même plaisant, devant (et dans) la piscine de l'auberge! C'était le grand luxe après la jungle! En fait, comme je vous ai expliqué un peu dans l'entrée précédente, on commençait vraiment à stresser pour la Guyane française, parce que si on voulait la traverser pour un coût et un temps acceptable, il fallait prévoir bien d'avance nos déplacements! Également problématique était le fait qu'après la Guyane française, il fallait passer au Brésil et au moins atteindre Belem, d'où on comptait prendre l'avion pour Rio de Janeiro (oui, on a décidé de couper à travers le Brésil, pour des raisons de temps et d'argent... Le nord-est du Brésil sera pour une prochaine fois!). Or, il faut idéalement réserver quelques jours ou semaines d'avance les billets pour bénéficier d'un prix non-prohibitif. Mais pour réserver, il nous faut une date précise, chose fort complexe quand on voyage en sac à dos! En planifiant notre itinéraire des 2 prochaines semaines, on s'est rendus compte que c'était rigoureusement impossible d'arrêter une date parce que:
1- Étant donné le caractère aléatoire de la fréquence des transports en Guyane française (et l'absence d'horaire digne de ce nom), il fallait s'attendre à des délais dans le pays, ce qui rendait impossible le calcul exact du nombre de jours où on resterait là-bas;
2- La route de la frontière franco-guyanaise à la grosse ville la plus proche au Brésil (Macapa) est une piste semi-pavée dans la jungle. Notre guide peu à jour indiquait qu'on pouvait mettre de 18 à 24 heures à la faire en bus, alors que des infos glanées sur des forums sur Internet nous présentaient des temps oscillant entre 8 et 10h de route. Puisque c'est une route pourrie, et compte tenu de l'imprévisibilité du climat (les pluies peuvent inonder les routes), il fallait aussi s'attendre à des délais. Bref, impossible de calculer là aussi le temps précis pour se rendre à Macapa!;
3- Comme si ce n'était pas assez, une fois à Macapa il faut prendre un bateau (temps de traversée: 24h) pour traverser l'Amazone pour se rendre à Belem (outre l'avion, c'est le seul moyen: il n'y a aucun pont). Or, notre guide indiquait qu'il y avait des bateaux 3 fois par semaine! Il fallait donc idéalement "timer" notre arrivée à Macapa avec le départ des bateaux... Encore là, le guide étant vieux de 2010, impossible de savoir si les dates étaient toujours valides aujourd'hui... Et bien sûr, il n'existe aucun site officiel recensant l'horaire de ces bateaux, et les forums se contredisent tous sur Internet...
Si vous avez bien suivi, il restait donc deux possibilités pour nos billets d'avion: soit on achetait en se mettant beaucoup de lousse (et on risquait de passer une semaine et demie à ne rien faire à Belem dans l'éventualité où il n'y avait eu aucun délai dans nos déplacements), soit on achetait nos billets dès qu'on saurait quelles seraient nos dates possibles... ce qui voulait dire au plus tôt à notre arrivée à Macapa! Au revoir les bons prix, donc...
Après un après-midi de paperasseries, donc, on a quand même décidé de souligner mon anniversaire en allant souper dans un bon resto de la capitale! On a donc mangé aux chandelles sur la terrasse de De Waag, un excellent Italien situé dans une vieille maison sur la rive de la rivière Suriname... En revenant à l'hostel, on est passé devant la place centrale au nom imprononçable (Onafhankelijkheidsplein: répétez ça 3 fois sans vous tromper!). On a constaté que les travaux de construction de l'immense chandelle pour le festival hindou étaient maintenant terminés, et il y avait maintenant plusieurs Indo-surinamiens qui chillaient, assis dans leurs chaises en plastique, en regardant brûler le lampion géant!
Le lendemain avant-midi, pendant que Mémé faisait du lavage, je suis passé à la banque où on avait fait un retrait quelques jours plus tôt pour voir s'ils n'avaient pas trouvé par hasard la carte de crédit de Mémé... En effet, dans notre hâte de partir à Brownsberg, Mémé avait réalisé au moment de faire les sacs qu'elle n'arrivait plus à trouver sa carte de crédit... Une fouille de nos sacs et des endroits les plus plausibles où elle pourrait être n'ayant rien donné, on commençait à croire qu'on avait dû la perdre quelque part, à notre grand désarroi. La banque (la RBC, vous saviez que la Royal Bank of Canada a des succursales au Suriname? Et c'est pas une joke!) ayant exigé que Mémé se présente en personne, on est donc revenus ensemble seulement pour se faire dire qu'ils n'avaient rien trouvé. Déçus, on est allés manger pour faire passer la mauvaise nouvelle. On vous avait parlé des rotis, ces genres de crêpes épaisses dont on fait des wraps au poulet au curry, quand on était au Guyana: eh bien, c'est aussi très commun au Surinam. Et c'est bon!! La seule affaire, c'est que c'est pas trop clair comment on doit manger ça... Au resto où on était à Parbo en tout cas (ça s'appelle Roopram, et c'est une chaîne populaire qui ne sert que des rotis), ils te servent la crêpe à plat, sur une assiette recouverte d'une pellicule plastique, avec une tonne de poulet au curry par-dessus. Comme il y a des os dans le poulet, manger ça en wrap n'est pas une solution très intelligente, et il n'y a pas d'ustensiles non plus. Et aucun client ne mangeait pendant qu'on était là: impossible de copier leur technique! Bref, on a donc tout mangé les mains dans la sauce, en s'en mettant partout! C'était bien bon mais salissant! Comme il y avait un lavabo géant en plein milieu du resto pour se laver les mains, on s'est dit que c'était peut-être la manière de faire... En tout cas...
Notre repas n'a pas réussi à chasser la morosité de Mémé, qui a ensuite voulu aller prendre une crême glacée pour tenter de chasser la dépression causée par la perte anticipée de la carte de crédit. Attablée devant son cornet, Mémé a soudain eu une illumination: peut-être que la carte était tombée au fond de la profonde pochette secrète de son backpack, là où on laisse parfois nos documents importants? Comme de fait, de retour à l'hostel, la carte de crédit s'y trouvait bien!! Ouf!!
C'est le coeur bien plus léger qu'on s'est ensuite mis en route pour explorer Paramaribo plus en profondeur. Avant toute chose, néanmoins, il fallait s'informer sur le moyen de se rendre le lendemain à Albina, un petit village d'où on devait traverser pour entrer en Guyane française. Un saut à l'information touristique nous a appris qu'il existait deux méthodes pour se rendre: avec des minibus privés (chers mais fréquents et rapides) ou avec l'autobus subventionnée par le gouvernement (ridiculement peu cher, mais peu fréquents et plus lents). Au marché, différents chauffeurs nous ont confirmé (et en français, en plus!) les infos reçues sur les minibus privés, alors on s'est plutôt dit qu'on partirait avec l'autobus du gouvernement. Au bureau de vente de billets, on nous a dit qu'il était impossible de réserver d'avance: il fallait revenir le lendemain matin très tôt (5h30) pour avoir un numéro donnant droit à un billet pour le seul bus de l'avant-midi!
Par la suite, on est allés visiter le petit "quartier" du vieux-fort de Parbo (malheureusement fermé lors de notre passage). On trouve à cet endroit les plus belles demeures coloniales de la ville, le tout sis dans une jolie rue en terre ceinturée d'arbres, c'est bien beau! À côté se trouvait une grosse sculpture "I love Su", le slogan du Surinam pour le tourisme, et on a était faire nos touristes gagas en prenants plein de photos avec ledit monument... En face se trouvait ce qu'un panneau annonçait fièrement comme étant "le seul parc public de Paramaribo": une grande étendue pleine de palmiers (et aussi d'iguanes géants verts détalant dans l'herbe). Notre visite de Parbo nous a ensuite menés à la cathédrale. Toute en bois comme à Geaorgetown mais toute peinte en jaune et bleu, elle était vraiment époustouflante, l'une des plus belles que j'aie vu en voyage! On a pas osé visiter tout l'intérieur en détail parce qu'on y tenait précisément à ce moment-là les funérailles de quelqu'un qui paraissait important, même si le gardien de sécurité nous disait de nous promener comme si de rien n'était...
Après un passage à l'épicerie (où j'ai reçu un tas de chocolat et de biscuits comme cadeau de fête, merci Mémé!), on a continué notre tour de ville jusqu'à ce qu'on tombe par hasard sur un magasin qui vendait des chemises. Je sais pas si on vous l'avait dit, mais j'avais une entrevue deux jours plus tard par Skype en vue d'un stage, et on s'était dit que ça ferait un peu ti-coune de la faire en t-shirt... On avait par contre pas réussi à trouver de chemises à un prix correct et on a avait donc laissé tomber, jusqu'à ce que cette boutique providentielle apparaisse! Au moment de payer, on a eu cette fois vraiment l'air ti-coune quand on s'est rendus compte qu'on n'avait pas assez d'argent comptant sur nous et qu'on avait laissé la carte de crédit à l'hôtel. Le patron, un immense Libano-surinamien à l'air patibulaire, nous a averti qu'il fermait dans 10 minutes et n'avait vraiment pas l'air de vouloir attendre qu'on revienne avec l'argent... De mauvaise grâce, il m'a dit qu'il attendrait jusqu'à 17h05 au plus tard et j'ai donc couru aller-retour les 10 coins de rue jusqu'à l'hostel! Finalement, je suis arrivé à temps et on a eu la précieuse chemise! Après cet épisode, on a continué notre marche en passant devant une bizarrerie de Parbo: la grande mosquée de la ville est directement voisine de la grande synagogue, et tout le monde s'entend apparemment bien! Comme quoi Israéliens et Palestiniens devraient s'inspirer de leurs coreligionnaires surinamiens pour en arriver à la paix!
De retour au riverfront (existe-t-il une traduction française de cette expression? "Bord de rivière" m'apparaît plutôt moche...), on a mangé des kipkroketten (de la pâte frite fourrée au poulet et légumes en purée) bien hollandaise tout en jasant longuement avec une Néerlandaise bien gentille qui venait de passer 1 mois au Surinam et était tombée en amour avec l'endroit! De retour à l'auberge, on a relaxé et piqué une tête dans la piscine, avant de partir souper sur une terrasse bien agréable dans le "quartier des bars" de Parbo (i.e. 2 coins de rue). En revenant, on a fait semblant de vouloir voir la carte (naturellement hors de prix) du resto qui occupe maintenant l'intérieur du vieux-fort, ce qui nous a permis d'admirer gratuitement le fortin habituellement fermé aux touristes (sauf à ceux qui mangent)!
En se couchant pour notre dernière nuit au Surinam, on s'est dits qu'on était tristes de quitter le pays le lendemain... On le répète: allez-y, ça vaut la peine!
La Guyane française vous attend dans notre prochaine entrée de blog!! À tout de suite!
Objet perdu-retrouvé dans un endroit tellement bien pensé -au fond- qu'on en garde aucune trace mnésique... je reconnais là une hérédité chargée...
RépondreSupprimerSigné: celle qui a transmis cette hérédité chargée.